mes d'État, dont la politique se résume dans ces mots: Guerre h la religion! voyez, dis-je, l'inconséquence. Ils accordent too fr. de subside pour souteoir une école dentellière, et ils lui arrachent aujourd'hui, par l'abus de la force, une patente de 200 4oo francs! Ils donnent 200 fr. pour que Vécole dentel lière s'achète des meubles, et ils font saisir ces mêmes meubles pour les vendre au profit du fisc! Ils contribuent d'un coté par des subsides la construction d'écoles dentellièreset de l'autre, les accablent d'impôts et d'amendes, de manière amener leur fermeture. Telle est la logique de mai-novembre! Tel est le dévouement de M. Frère aux classes ouvrières Palinodie et jonglerie marchent ici de pair, et on les couvre du manteau gouvernemental! Patrie de Bruges.) Ce qui re'pugoe surtout aux religieuses maîtresses des e'coles dentellières dans l'opposition légale qu'elles font la persécution ministérielle, c'est de devoir subir le séjour des garnisaireshôtes in commodes, chargés de servir la haine anti-reli gieuse des ministres de l'émeute; mais nous devons prévenir les charitables religieuses que la loi leur fournit un moyen commode de se délivrer du séjour des garnisaires. En effet, l'art. 56g du code de procédure civile porte Si la partie saisie offre un gardien solvable et qui se charge volontairement et sur-le-champ, il sera établi par l'huissier. Ainsi donc au moment de la saisie des meubles, il suffit de présenter un citoyen solvable, qui ré ponde des meubles saisis. Le porteur de contraintes ou huissier est tenu de l'accepter et l'établir. C'est le moyen d'éviter et des frais et le séjour de la gent fiscale. [Patrie.) D'après la répartition du fonds de S millions de francs distribuer, aux termes du projet de loi relatif la suppression des octrois, entre les diverses communes sans octroi, la Flandre occi dentale ne recevrait que 44g,775 fr. pour sa quote-part, quoiqu'elle ait supporter une capitation de un million 2 35,8g4 fr. MORT DE M. CH. DE BROUCKERE. Le pays vient de perdre un des hommes les plus émiueots, un de ceux qui, depuis plus de trente ans, n'a cessé de rendre des services immen ses a la chose publique M. Charles De Srouckere, bourgmestre de Bruxelles et membre de la Cham bre des Représentants, est mort vendredi matin h 10 heures. Dans la nuit précédente, il avait reçu les derniers Sacrements. Nous empruntons un journal bruxellois l'es quisse biographique suivante de M. Charles De Brouckere M. Charles De Brouckere, né b Bruges en 17g6, embrassa d'abord la carrière militaire. En 1815, 11 était lieutenant dans l'artillerie de l'armée des Pays-Bas; lorsqu'il donna sa démission, en 1820, il était capitaine. Il fut, en 1825, député de Limbourg b la seconde Chambre des États-Géné- raox, où il se fit remarquer dans les rangs de l'opposition. En i83o, il fit partie du comité de la Constitu tion siégea parmi les membres du Congrès, comme député du district de Hasselt, administra les finances sous le gouvernement provisoire, et dirigea ce département dans les deux cabinets formés par le Régent. En 1831le Roi lui confia les portefeuilles de l'intérieur et de la guerre, et l'attacha a sa personne comme aide-de-camp, arec le grade de colonel qui lui avait été conféré par le gouvernement provisoire. Il resta an premier de ces départements jusqu'au mois de novembre et con serva le portefeuille de la guerre jusqu'en mars i852. Écri vain et professeur, profondément versé dans les questions d'économie politique et de statistique, M. Charles De Brouckere siégea pendant huit années consécutives, de i848 b 1856, a la Cham bre où il représentait l'arrondissement de Bruxelles, et où sa parole eut toujours uoe très-grande auto rité. Il en sortit b cette époque, obéissant b un honorable scrupule qui ne loi sembla pas permettre de conserver son mandat, b cause d'une divergence d'opinion avec ses amis politiques dans la question de la charité. En i855, b l'époque de la grande Exposition universelle de Paris, M. De Brouckere acquit encore, par le zèle intelligent et infatigable avec lequel il remplit les importantes fonctions que le choix du gouvernement loi avait conférées, de nouveaux droits b la reconnaissance de ses conci toyens. Depuis le 10 décembre 1857, M. Ch. De Brouckere était rentré b la Chambre comme député de Bruxelles, et sa parole ferme, nette et précise ne se faisait jamais entendre en vain dans les discus sions auxquelles l'honorable député prenait part. Bruxelles perd on de ses représentants les plus dévoués, le pays un de ses hommes les plus utiles. Les services dont nous venons de rappeler briè vement le souvenir, et qui occuperont une page glorieuse de notre histoire nationale, sont ceux que M. Charles De Brouckere a rendus b son pays, et dont le pays entier lui doit la reconnaissance. Mais Bruxelles a, de plus, sa dette spéciale d'éternelle gratitude b acquitter envers la mémoire de l'homme éminent dont l'incessante activité, le dévouement de chaque jour et l'intelligence hors ligne ont placé notre capitale an rang qu'elle occupe parmi les grandes villes de l'Europe. C'est b M. Charles De Brouckere que Bruxelles doit cet admirable système de distribution d'eaux que les plus grandes cités envient; c'est b lui que l'on doit l'édification ou la restauration dé la plu part des monuments de cette ville. Les écoles, les églises, les théâtres, les casernes, la voirie urbaine, l'hygiène et la salubrité publique, tout en un mot, porte l'empreinte de cet esprit actif, ardent, géné reux, profondément possédé du désir d'être utile a ses semblables, et qui a réussi b faire un bien immense, parce qu'il avait la conscience de sa force et la foi dans le bien qui fait disparaître tous les obstacles. FUNÉRAILLES DE M. CH. DE BROUCKERE. La douloureuse cérémonie de l'inhumation du bourgmestre de Bruxelles si universellement et si justement regretté, vient de s'accomplir avec l'appareil funèbre le plus solennellement imposant, au milieu de la population toute entière de la capitale et des communes de la banlieue. Ce n'était qu'b 3 heures de l'après-midi que devait commencer la cérémonie, et déjb dès midi et demi on voyait se former les réunions des sociétés et d'une masse de citoyens qui se prépa raient b faire partie du cortège. Bientôt battit le rappel des tambours de la garde civique, tandis que les troupes de la garnison, en grande tenue, étaient rassemblées dans leurs casernes. Jusqu'à présent on n'avait mentionné que le concours spontané des quatre légions, or les gardes civiques des faubourgs, comme les autorités com munales de ces localités assistaient aux funérailles, en même temps que des milliers de personnes représentant toutes les classes de la société. Avant 2 heures, la garde civique aiosi que la troupe, occupaient les emplacements désignés. M. le lieutenant-général Plélinckx, commandant supérieur, avait sous ses ordres toutes les gardes civiques de l'escorte. Les troupes de la garnison, placées sous les ordres de M. le lieutenant-général du Roy de Blicquy, commandant la 4* division territoriale et la division de grosse cavalerie étaient rangées en ligne de bataille. Les abords de la maison msrtuaire rue des Douze-Apôtres, étaient occupés par le corps des sapeurs-pompiers de la ville de Bruxelles, la com pagnie des chasseurs-éclaireurs, de la garde civique et un bataillon d'élite de la garnison, chargés d'exécuter au moment de la sortie du corps une triple salve de mousqueterie. L'école militaire avait pris place b la tète de la colonne d'infanterie. La Société royale de la Grande-Harmonie, dont le défunt bourgmestre était président d'honneur, occupait un des premiers rangs dans le cortège. Les officiers commandants avaient tous le crêpe au bras; les drapeaux étaient voilés, les tambours et trompettes munis de sourdines. Une salve de coups de canons, tirés b intervalle, annonça le commencement de la solennité funèbre Malgré le mauvais temps, malgré les giboulées, la foule des spectateurs sur toute la longueur de l'itinéraire que devait parcôurir le cortège était énorme. A 2 heures la Chambre des Représentants se réunissait au Palais de la Nation, d'où elle s'est rendue en corps et escortée par une garde d'hon neur b la maison mortuaire. Eo même temps le conseil communal de Bruxel les s'assemblait b l'hôtel-de-ville, pour se rendre avec le cérémonial prescrit, et précédé du corps des sapeurs-pompiers, b l'hôtel où est décédé M. le bourgmestre. Bientôt y arrivèrent aussi tontes les sommités de la capitale. Les dignitaires du Palais, chargés de représenter la maison du Roi et celle de la Famille royale, les membres du corps diplomatique, tous les ministres, M. le baron d'Hoogvorst, général inspecteur des gardes civiques du royaume, qui fut aussi bourgmestre de Bruxelles, les membres du Sénat, pour l'arrondissement de Bruxelles et plu sieurs autres de leurs collègues, des députations de la cour decassation,delacourdescomptes,delacour d'appel, de la cour militaire, les divers tribunaux, les fonctionnaires et employés de la ville et de toutes les administrations publiques, les membres de la députation permanente du conseil provincial, M. Mascart, président de ce conseil dans ses dernières sessions, les notabilités de l'enseigne ment supérieur, celles de l'athénée royal, de tous les établissements de l'enseignement moyen et de l'enseignement primaire que compte la ville de Bruxelles, et une foule d'autres secondaires que nous ne pouvons énumérer. Toutes les sociétés et administrations dont M. De Brouckere était président ou président d'honneur sont également arrivées la maison mortuaire. Comme on le pense bien, tout ce monde n'avait pu pénétrer dans la maison mortuaire. A peine y avait-il place pour les corps constitués, les person nages officiels et les amis les plus intimes de la famille. C'était là, cependant, que devait s'accom plir uoe partie importante de la cérémonie, celle où serait rappelée la vie si bien remplie du défunt. Le mauvais temps, en effet, ne permettait pas de songer b prononcer les discours aa cimetière, et il avait été arrêté qu'on les ferait entendre sur le cercueil placé dans une chapelle ardente qu'on avait élevée dans une pièce du rez-de-chaussée, au fond du grand vestibule de l'hôtel. Ces discours auraient été fort nombreux, s'il en avait été prononcé au nom de tous les corps auxquels M. Charles De Brouckere avait appartenu et aux quels surtout il avait rendu des services aussi éminents que désintéressés. La chose n'était pas

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 2