43me Année.
No 4,442.
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
???.3S j 28 AVRIL.
LA PERSÉCUTION.
LE PROPABATEUR.
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POL'R LE DEIIORS FR. 7-50 PAR
TROIS MOIS. POUR 3 MOIS.
REVUE POLITIQUE.
Une correspondance romaine signale l'empres-
semeni avec lequel un grand nombre d'officiers de
toute naiion offrent leors services au général
Lamoricière. Les enrôlements volontaires de
simples soldats, dans diverses contrées, sont aussi
satisfaisants que possible. Il paraît certain que la
petite armée du duc de Modène va passer tout
entière sous les ordres du général ainsi que les
officiers et les soldats restés fidèles aux autres ducs.
On dit aussi que le matériel militaire de toute
nature du duché de Parme qui se trouve, en ce
moment, dans la forteresse de Mantoue, sera mis b
la disposition du Souverain-Pontife. Des sommes
importantes sont adressées, de divers côtés, au
général en chef, afin de l'aider dans l'organisation
militaire dont il s'est chargé.
Le général de Lamoricière a la majeure partie
de son état-major formé et il va, sous deux ou
trois jours, se rendre dans les Marches d'Ancône,
afin de prévenir toute tentative de désordres que
les révolutionnaires pourraient essayer dans ces
contrées h l'occasion de l'arrivée de Victor-
Emmanuel îi Bologne. La place d'Ancône va deve
nir une des principales bases d'opération de l'armée
pontificale; aussi va-t-on entreprendre immédia
tement de nouveaux travaux de fortifications qui
s'élèveront h une dépense de 6b 8 cent mille francs.
La situation du trésor pontifical n'aurait pas permis
de faire face h ces nouvelles dépenses, mais des
personnes influentes se sont chargées de recueillir
la somme nécessaire afin de mettre la ville d'An
cône b l'abri d'un coup de main.
Les dépèches de source piémontaise continuent
b dépeindre la situation des Etats napolitains sous
les apparences les plus alarmantes. D'après elles,
l'insurrection serait loin d'être comprimée en Sicile.
Au reste, jusqu'b confirmation ultérieure, nous
nous abstiendrons d'ajouter foi b ces bruits que la
politique piémontaise et la Révolution son alliée,
ont trop d'intérêt b répandre, pour semer dans les
Ah monsieur, disait un jour le vieux Valentin
b son maître, que deviendrons-nous si tout cela
continue long-temps? Que ferez-vous? vous sur
tout, car moi je suis un pauvre homme obscur qui
ne blesse ni croyauce ni politique. Mais si vous'étiez
découvert, votre affaire serait bientôt faite.
Il arrivera ce qui plaira b Dieu, dit l'abbé de
Sérigny. Nous vivons dans un temps où le martyre
est aussi répandu que dans les premiers siècles de
l'église et bien moins méritoire; car le supplice est
si court! Jusqu'ici la providence ne m'a pas trouvé
digne de souffrir; mes frères massacrés au pied
de l'autel sont aujourd'hui dans la gloire. Le
combat est terminé pour eux. Ils se cachaient
comme moi, cependant ils ont été découverts.
Monsieur, je crois que le mieux, dans cette
affaire, est de laisser le bon Dieu terminer la chose
Massacre des prêtres au a septembre 1792.
esprits l'agitation et la défiance, et trouver finale
ment un prétexte quelconque de s'immiscer dans
les affaires des Deux-Siciles.
Aussi les réfugiés napolitaios s'agitent-ils beau
coup b Turin. Le comité qu'ils oot organisé dans
cette capitale travaille ouvertement b révolutionner
les États de la couronne de Naples.
Les révolutioooairessiciliens, présents b Florence
au moment de la visite du roi de Piémont et de sou
premier ministre, ODt saisi cette occasion de faire
une démonstration. Mais le gouvernement sarde,
qui ne croit pas encore le moment venu d'avouer ses
prétentions, s'efforce de calmer ces impatieuces
prématurées.
Suivant une lettre du Messager du Midi,
l'émigration napolitaine s'est réunie, le 17, sur la
place du Palais-Vieux, et après avoir crié long
temps: Vive CItalie libre Vive la Sicile libre!
elle a demandé M. de Cavour ou M. Ricasoli.
Personne n'ayant paru, elle a envoyé au dernier
une députation chargée de lui remontrer qu'il
était temps que Victor-Emmanuel intervînt pour
empêcher le roi François II de diriger de nouvelles
troupes contre les insurgés siciliens.
M. Ricasoli n'est pas convenu de ce que les
émigrés appelaient les succès de l'insurrection il
a déclaré en conséquence qu'il fallait attendre et
rester calme. La députation alors a exigé qu'il se
rendit auprès du roi; mais la réponse de S. M. n'a
pas été plus satisfaisante. M. Ricasoli a rapporté
que Victor-Emmanuel, n'étant pas en guerre
avec le roi des Deux-Siciles, il ne pourrait inter
venir que dans le cas où le peuple entier de l'Italie
méridionale serait soulevé.
Le mécontentement qui avait éclaté dans la
première eutrevue du gouverneur et de la députa
tion, est devenu plus vif dans la seconde; il y a eu
des plaintes, des reproches, des accusations même.
Quelques uns rattachent b l'agitation provoquée
par l'émigration napolitaine, dont le centre d'acti
vité réside b Turin, le retour assez précipité de M.
Cavour dans cette capitale. D'autres prétendent que
le principal conseiller du roi de Sardaigne a cru
nécessaire de disputer en personne le succès des
b son gré. Vous vous sanctifiez bien autant par les
soins que vous me rendez, que si vous alliez b la
mort pour ne rendre service b personne. Seigneur
quand j'y pense! comme nous vous avons élevé et
comme vous voilb! Quand je vous vois laver mou
linge, panser mes plaies, travailler pour me donner
du pain, et me servir comme mon laquais, il se
passe en moi je ne sais quoi qui me bouleverse le
cœur. Mon bon maître! je suis ingrat quelquefois,
je vous brusque et vous rudoie quand mes souffran
ces sont trop fortes, et vous me bénissez sans vous
plaindre!
Allons, tais-toi, Valentin, répondit M. de
Sérigny; qu'est-ce que cela veut dire, de parler
d'un bienfait b celui qui nous le rend? c'est comme
nu reproche celui qui l'oublie. Ou ne dit pas de
ces choses-là. Il ne te va pas mieux, vois-tu, de me
parler du peu que je fais pour toi, qu'il ne m'ap
partient de te le faire sentir.
Pardon, dit Valentiu; c'est qu'il m'est aussi
impossible de ne pas vous admirer, que de ne pas
vous brusquer quand je souffre. Pardonnez l'un et
prochaines élections b la coalition de Garibaldi
avec la nuance Ratazzi.
Une seule des sections de la Chambre des
Représentants, la troisième, s'est réuoie jeudi pour
examiner le projet de loi d'abolition des octrois.
Elle a terminé cet examen et a successivement
adopté les arlicles 3, 4, i4, i5, 16, 17 et 18.
L'ensemble du projet a été ensuite également
adopté par 5 voix et 2 abstentions.
——g*
D'après une correspondance du Nord, la ques
tion de la neutralité du Cbablais et du Faucigny a
réellement failli prendre les proportions les plus
redoutables. La France a réellement été menacée
d'une coalition. Mais la Russie a conjuré le danger
qui meuaçait l'empire français. On lit daos le
Nord
Et c'est cependant cette question d'ordre, fort
secondaire (les intérêts de la neutralité suisse), et
dont la solution, ramenée b ses véritables termes,
paraissait toute naturelle qui a failli mettre l'Europe
en feu et engendrer une nouvelle et formidable
coalition contre la France, le projet de cette
coalition a existé réellement, et oolre seconde
correspondance de Paris assure que les documents
diplomatiques démontrent les efforts tentés par
l'Angleterre pour réunir le faisceau de la Sainte-
Alliance. Les éléments de cette coalition ne man
quaient ni b Vienne ni a Berlin. Cependant ces
projets ont avorté. Il faut en rendre grâce a
l'attitude de la Russie.
Nous recommandons b nos lecteurs les passages
suivants d'une correspondance adressée de Paris au
Journal de Bruxelles. La première partie de cette
correspondance a trait b uue querelle plus que vive
qui a eu lieu b Londres, dit-on, entre Mm> de
Persigny, femme de l'ambassadeur français et M11"
de Rothschild
Laissez-moi vous raconter une historiette que je
vonlais d'abord passer sons silence, tant elle me
semblait impertinente, mais qui me revient de tant
l'autre. Et il se remit sor son oreiller en gardant
le silence.
L'abbé de Sérigny, croyaDt qu'il dormait, reprit
son ouvrage. Il avait appris dans sa jeuoesse le
métier de tourneur, bien éloigné alors de prévoir
de quelle utilité ce talent lui serait pour l'avenir.
Il faisait de petits meubles très élégammeut tournés,
et le produit de sou travail l'aidait b vivre et b sou
tenir un vieux domestique infirme qui l'avait élevé.
Valentin avait près de quatre vingt ans; la faiblesse
de son esprit s'était encore augmentée a la vue de
tons les événements qui se passaient alors sous ses
yeux la crainte, l'inquiétude, le bouleversèrent
sa santé déjà très-altérée par l'âge, fut tellement
attaquée, qu'il devint infirme en peu de mois, et
obligé de garder constamment le lit. L'abbé de
Sérigny, encore dans la force de l'âge, devint pour
lui une seconde providence. Il le soignait comme
son père, lui donnait tout ce qui lui était possible
pour contenter ses désirs de malade, en se refusant
pour lui le nécessaire. Souvent aigri par la souf-
I france, le serviteur injuriait le maître, mais celui-