DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. dépèches françaises. Paris, samedi soir, 12 mai. La Patrie publie ce soir des nouvelles de Gênes en date du 11 et contenant des détails supplémen taires sur l'expédition de Garibaldi. D'après ces nouvelles, uoe seconde expédition devrait avoir lieu, et les préparatifs en seraient activés par le colonel Medici, ami de Garibaldi, qui en prendrait le commandement. On assure que 6 mille volontaires se sont déjà fait inscrire pour prendre part l'expédition. Toutes les armes possédées par les armuriers ont été achetées. Une grande surexcitation règne dans les pro vinces de Gênes et de la Lombardie, provinces qui ont fourni presque tous les volontaires. On annonce cependant que des réclamations énergiquesfaites par la diplomatie étrangère, décideraient le Piémont b empêcher le départ de cette seconde expédition. La Patrie ajoute que le gouvernement napoli tain est en mesure de résister b toute attaque. Toulouse, samedi, iq mai. Le comte de Montemolin et son frère Ferdinand sont arrivés hier soir dans notre ville venant d'Espagne. Les princes ont couché ici et sont partis ce matin pour Paris. ANGLETERRE. Les directeurs du Great- Eastern ont b la fin concerté le voyage que le navire doit entreprendre de Southampton b New-York le 9 juin. Les pas sagers ne seront que de première classe, et il n'en sera reçu qu'un certain nombre. Lord Palmerston et l'architecture gothique. f.'an dernier la Chambre des Communes a volé 3o,ooo livres sterling pour la construction d'un nouvel édifice destiné au ministre des affaires étrangères. Cette somme n'est qu'une faible partie de la dépense totale, qui, suivant l'estimation du chancelier de l'Échiquier, doit s'élever b 45o,ooo livres et suivant celle de M. Tite, b un milliou de livres sterling. Quel style d'architecture employera-t-on pour la nouvelle construction? Sera-ce le style gothique où celui de la Renaissance Telle est la question vivement débattue entre les partisans de l'un et de l'autre genre d'architecture. M. Schott, architecte, partisan du gothique, a dessiné des plans conformes b sa sympathie; mais ils n'ont pas eu le bonheur d'agréer au premier ministre de l'Angleterre. Sa Seigneurie déteste le catholicisme, et, par suite, le genre d'architecture qui s'y ratta che. Le 26 juillet dernier une députation du Parlement, an nombre de 4o membres, et ayant b sa tête lord Elcho, s'est rendue auprès de lord Palmerston pour plaider la cause du gothique. et Edmond regardèrent alors comme un devoir de prier leur pasteur et la sœur supérieure de donner b des êtres plus infortunés qu'eux les secours qui leur avaient d'abord été si précieux. Voila comme le travail fait fuir l'horrible et honteuse misère. Cependant ses premiers succès ne ralentirent en rien le zèle d'Henriette. Six mois après, elle se trouva assez d'économies pour donner de bons souliers b ses jeunes frères et b ses petites sœurs. Quel fulson bonheur le premier dimanche où elle n'entendit plus ses chers enfants saboter en traver sant la nef de la paroisse pour aller prendre leurs places habituelles dans l'église! Ses prières en action de grâces furent, ce jour-lb, plus ferventes que jamais, et son âme attendrie connut ces moments de joie pure qui se renouvellent rarement sur la terre, et n'y sont éprouvés que par des cœurs vertueux. En rentrant chez elle, Henriette, pénétrée de ces sentiments, s'enferma seule dans le cabinet; elle s'y prosterna, et, s adressant a ses parents comme s'ils eussent été vivants mon brave père, ma tendre mère, s'écria-t-elle, vous n'èteî plus ici-bas avec nous, et voilb vos enfants aussi bien vêtus, aussi Les avocats se sont acquittés de leur lâche avec toute la science désirable; mais la conféreuce a laissé peu d'espoir sur le succès des projets de M. Scott lord Palmerston ayant proposé que cet architecte élaborât un plan nouveau dans un autre style, malgré cette proposition les partisans de l'architecture classique, craignant que le premier ministre n'eût été ébranlé en faveur du gothique par les membres du Parlement qui en avaient pris la défense, résolurent d'envoyer b leur tour une députation b Sa Seigneurie. Elle avait b sa tête MM. Tite et Donaldson, et se composait d'environ 20 architectes. Lord Palmerston, celte fois, s'exprima de la manière la plus positive et déclara qu'il ne consentirait b l'érection d'aucun édifice gothique. On fit alors la proposition que ceux qui avaient été couronnés an premier concours fussent appelés b concourir de nouveau."L'affaire en est b ce point, mais il est bien certain que le premier ministre sera fidèle b sa déclaration, et que, tant qu'il gardera le pouvoir, il n'y aura pas d'hôtels ministériels con struits en style gothique. [Revue de l'art chrétien.) FRANCE. On lit dans la Patrie Nous recevons quelques détails nouveaux sur l'expédition qui vient de quitter la côte du Piémont pour se rendre en Sicile. On assure que parmi les navires qui transportent les volontaires de Gari baldi, se trouvent deux bâtiments b vapeur appar tenant b la Compagnie Rnbattino, qui possède, comme on sait, un service transatlantique dont le port d'attache est Gênes. Les conjurés se sont emparés de ces bâtiments par le procédé employé autrefois pour se rendre maître du Cagliariet ils ont mis b terre les marins qui n'ont pas paru favorables b l'entreprise. Les navires ont pris leur plein de charbon et pour un mois de vivres. Ces précautions indiquent que les bâtiments expéditionnaires ont prévu le cas où ils ne pourraient débarquer immédiatement, et où ils seraient obligés de tenir la mer pendant quelque temps pour échapper aux croisières qui les sur veillent. Il paraît que, d'après les derniers avis qu'ils ont reçus de la Sicile, les conjurés, qui croyaient b un soulèvement immédiat et universel du pays, ont acquis la conviction que les opéra tions seraient plus longues qu'ils ne l'avaient d'abord pensé; dans cette prévision, ils auraient arrêté qu'une expédition de réserve serait organi sée avec le produit des souscriptions qu'on re- cueille en ce moment. On assure que si l'attaque déploie une activité et une audace que tout le monde constate, la défense de son côté, ne reste pasinactive. L'armée royale dans l'île a été portée, dit-on, b 5o,ooo hommes; un camp retranché va être établi b Palerme, un autre b Messine; toutes les garnisons des places ont été renforcées et mises en communication entre elles par nn service de mer. Ce système de concentration simplifiera la défense, bien nourris qu'ils l'étaient quand ils le devaient b votre travail, b votre économie. Jouissez du haut des cieux où vos belles âmes sont sûrement placées, jouissez, mes chers parents; ce que nous avons fait est votre propre ouvrage; votre piété, vos bons exemples, nous ont formés, et Dieu a béni vos dernières prières et nos serments. Le cœur rempli de cette vive et touchante piété, Henriette se rendit b l'instant même chez la sœur supérieure amie de sa mère: Ma sœur, lui dit elle, Dieu a récompensé mon zèle; ma nombreuse famille est pourvue de tout ce qui lui est néces- saire; dans ma reconnaissance je viens contracter auprès de vous un nouvel engagement. J'aurai bientôt dix- huit ans dans douze ans mes enfants serout élevés; mes fières aînés leur serviront d'appui, ils n'auront plus beïoin de moi, alors je me dévouerai pour le reste de mes jours aux pieux devoirs de votre ordre. La bonne sœur supérieure embrassa l'estimable Henriette et reçut son serment, bien certaine qu'elle y serait fidèle. Deux ans après la mort des parents de ces orphelins, le chirurgien qui avait procuré des livres b Edmond fut si étonné de ses progrès, qu'il profita d'un séjour de la cour b Compiègne pour présenter et aura pour but de maintenir en sa possession les points stratégiques qui sont la clé de la situation. En outre, la marine napolitaine a déployé, dit- on, de grands moyens; une escadre d'observation se tient entre le cap Bon, l'île Pantellaria et le cap Sorello, sur la pointe de la Sicile, pour empêcher l'expédition de doubler la côte d'Afrique, et de prendre l'île b revers; une autre maintient les communications entre Naples, Messine et Palerme, surveille la mer Tyrrhénienne et la côte de Calabre, contre laquelle on supposait que devait être dirigée une fausse attaque ayant pour but de faire une puissante diversion, et de favoriser l'opération du débarquement. Quoi qu'il en soit, il est très-possi ble qu'on ne puisse empêcher Garibaldi de débarquer. On lit dans le Mémorial d'Aix Le dépôt du 4° de ligne, qui est arrivé b Aix vendredi, venant d'Antibes, où il avait stationné b son retour d'Afrique, voit inarcher b sa suite la doyenne des cantinières de FranceMm" Thérèse Jourdau veuve Patru, née b Besançon, en 1765, et qui se trouve âgée aujourd'hui de quatre-vingt-quinze ans. Elle entra b l'âge de quatorze ans, en qualité de cantioière, au 4° de ligne, qu'elle n'a jamais quitté. Elle épousa le capitaine Patru, qui fut tué b la bataille de Lutzeo. Elle reprit le bidon après la mort de son mari et l'a conservé jusqu'à ce que l'âge ne lui ait plus permis de verser la goutte aux militaires. Malgré son grand âge, Mmo Patru n'a aucuue infirmité et jouit de ses facultés physiques et morales. Elle vit d'une pension que lui font les officiers du corps, en reconnaissance des services qu'elle a reudus au 4e régiment. Les états de service de cette nonagénaire sont des plus beaux, car elle a fait tour b tour, avec son régiment, les campagnes d'Egypîe, de Prusse, de Cologne, de Silésie, de Bavière, d'Espagne, de Russie et d'Afrique de i83o b i834. Elle est retournée plus tard en Algérie, d'où elle est reve nue il y a deux mois b peine. Les journaux ont annoncé le mariage de M11" Miiès avec le prince de Polignac, lequel va être nommé officier d'ordonnance de l'Empereur. Voici un détail piquant,b proposée ce mariage dans lequel M. Mirés donne b sa fille une dot de 4 millions. Un juif se présente chez M. Mirés. ce ne pouvait être qu'un juif il demande a parlerai! célèbre financier. M. Mirés n'est pas visible. Il insiste il veut, dit-il, lui faire gagner deux millions. Le garçon du bureau revient b M. Mirés, et lui parle de deux millions a gagner. Le juif est immédiatement introduit. Après les com pliments d'usage M. Mirés, dit-il, je vais vous proposer une affaire, dans laquelle vous avez deux millions assurés. Vous donnez quatre millions b M. le prince de Polignac pour épouser mademoiselle Mirés; donnez-m'en deux seulement, je l'épouse tout de suite. On ne dit ce que M. Mirés a répondu. ce jeune homme au premier chirurgien du roi. Satisfait de la facilité d'Edmond b traduire ses auteurs latins, étonné des lumières qu'il avait déjb puisées dans les livres de chirurgie, il lui promit son appui, et lui prédit de grands succès dans l'état qu'il avait choisi. Ce nouveau et puissant protecteur devait a ses talents le poste honorable qu'il occu pait, et conservait pour les êtres malheureux et laborieux les sentiments de bienveillance qu'in spirent les souvenirs d'une jeunesse peu fortunée. Il accorda au jeune Edmond un ordre pour qu'où l'admît élève b l'hôpital de Paris, avec la nour riture; il fit bien plus, il entretint le roi des talents et de la bonne conduite de cet orphelin, et obtint de sa majesté une gratification de six cents francs pour lui acheter une trousse d'outils et des livres utiles b sa profession. Lorsque Edmond partit pour Paris, ie parrain d'Henri le trouva assez instruit pour le prendre dans sa maison de com merce les plus jeunes garçons suivirent toujours leurs écoles, et cinq ans après, Edmond étant nomme chirurgien aide-major avec un traitement, obtint pour son frère Charles la place d'élève qu'il laissait vacante. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 3