l'heure du dîner se retardant midi, puis 1 heure, on sentit le besoin de manger auparavant quelque petite chose, de rompre le jeûne trop prolongé depuis l'heure du lever jusqu'à celle du dîner, et l'on inventa le dé-jeûner, repas en quelque sorte parasite, comme est de nos jours le goûter où la collation. Le même mouvement retardant encore le dîner, il vint se substituer l'ancien souper, qu'il supprima, tandis que le déjeûoer, remplaçant le dîner, prenait la proportion d'un véritable repas principal. Au jourd'hui, oous suivonsezactementles prescriptions du dicton du seizième siècle, sauf que les noms des repas sont changés, et part ce qui regarde le lever six et le coucher dix, mais aussi ne vivons-nous pas dix fois dix. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. VIndépendance a reçu la dépêche suivante: Turin, 2 juin. La Gazette officielle de Turin annonce qu'on armistice de vingt-quatre heures a été conclu entre Garibaldi et les généraux napolitains. Paris, lundi, 4 juin. Le bruit a couru ici que le bombardement de Palerme a recommencé hier. Des lettres reçues daos notre capitale coostatent que le premier bombardement a causé des dom mages énormes la ville. Paris, lundi soir, 4 juin. La Gazette de France publie une dépêche datée de Naples le 3 juin au soir. D'après cette dépêche, le i" juin, 4,ooo insur gés pourvus de canons, ont attaqué Catane. Ils ont été vaillamment repoussés par le général Clary avec le 5' de chasseurs, un régiment de lanciers et quelques pièces d'artillerie. Après huit heures de combat, les insurgés se seraient, d'après la dépêche, dispersés après avoir perdu trois canons et deux drapeaux. La ville a été mise en état de siège. La colonne du maréchal Olfan n'a pas participé l'action. ANGLETERRE. L'horrible tempête de dimanche et de lundi a produit des désastres effrayants il est parvenu au Lloyd des dépêches télégraphiques de tous les points des côtes signalant la perte de plus de cent navires, et un grand nombre parmi eux, corps et biens. On a appris Shields, seulement, que sur la partie des côtes entre la Tyne et la rade de Yar- moutb, une quarantaine de navires ont été jetés la côte; sur des points nombreux, les malheureux ont péri eu vue des côtes sans qu'il fut possible de leur porter secours. On cite un fait qui prouve quelle était Hull la violence du vent une femme et un enfant ont été jetés une distance d'une douzaine de pas dans un puits profond, et ont été atteints de sérieuses blessures. Les nouvelles arrivées du continent n'ont pas été moins déplorables. Il y a eu bier, la salle de l'Alhambra, une curieuse représentation qui sera renouvelée encore cioq ou six fois: c'est la réconciliation de Tora Sayers et de Heenao, les fameux pugilistes, qui 1 on a délivre en grand pompe chacun une ceinture d'honneur. M. Dowling, rédacteur en chef du Bell's lije in London, journal spécial, a lu on discours approprié la circonstance, en présentant la ceinture destinée Heenan, et M. Wilkes, journaliste américain, a fait de même pour Tora Sayers. Les deux champions, qui étaient en habit de ville, ont alors ôté leur habit, serré la ceinture sur leur poitrine, et ont fait, bras dessus bras dessous, le tour de l'amphithéâtre, au milieu def applaudissements enthousiastes des spectateurs. La térémonie s'est terminée par cette promenade. S. M. le Roi des Belges, accompagné de S. A. R. le comte de Flandre et d'une suite nom breuse, a débarqué Douvres vendredi aptès-midi et est parti immédiatement par le train royal pour Londres; les augustes voyageurs sont arrivés daos la soirée au palais de Buckingham. FRANCE. Quelques difficultés s'élèvent eotre le gouverne ment français et le représentant apostolique da Saint-Siège, Paris, au sujet du remplacement du dernier évêque de Vannes. C'est M. Maret, qui est désigné par le ministre des cultes, et, jusqu'à présent, ce choix n'est pas accueilli par Mgr Sacconi, l'ecclésiastique qui en est l'objet étant suspect de gallicanisme et de pins se trouvant accusé d'avoir travaillé autrefois un journal catholico-républicain qui a paru sous le litre de VEre nouvelle. Le bruit se répand que Mazzini vient de traverser Paris se rendant en Sicile afin de remplir les fonctions de membre du gouvernement provi soire de Palerme. La brochure de M. Prévost-Paradol les Anciens partis, a été saisie par ordre de M. le procureur-général. L'auteur est poursuivi judiciairement sous plu sieurs chefs de prévention. Oo assure également que M. le comte d'Haussonville est poursuivi en conséquence de lettres qui auraient été saisies chez l'éditeur. On annonçait au palais que vendredi dr, M. Prévost-Paradol avait comparu devant M. Robant de Fleury, juge chargé de l'instruction qui se poursuit l'occasion de la brochure. Les anciens partis. Unecommission rogatoireayant été déléguée, par un juge d'instruction du tribunal civil de la Seineaujuge d'instruction du tribunal de Versailles pour saisir la brochure intitulée: Les anciens partis, ce magistrat a chargé le commissaire de police de Saint-Germain-en-Laye de procéder la saisie chez le sieur Beau, imprimeur de cet écrit. Le commissaire de police outrepassant son mandat, ne s'est pas contenté de procéder l'exécution de cette mesure; il a fait briser en sa présence les planches de l'impression. M. le ministre de l'intérieur, informé du fait, a immédiatement décidé la révocation de ce fonctionnaire. Le Pape Pie IX a pris part la souscription ouverte par la commission dramatique, en faveur de M11* Noérai Trochn, arrière-petite-fille de Racine. S. S. a souscrit pour la somme de 2,000 fr. Le Moniteur contientsa partie non officielle, la note suivante Le gouvernement croit devoir protester contre les suppositions de tout genre, les accusations mal veillantes ou les interprétations irréfléchies aux quelles a donné lieu, depuis quelques semaines, la question de l'annexion de la Savoie et de l'arron dissement de Nice la France. C'est la soite d'une guerre heureuse et d'événements qui ont considérablement accru son territoire que le Roi de Sardaigne, sur la juste demande de l'Empereur, et consultant d'ailleurs l'intérêt des provinces sépa rées du reste de ses États par les plus hautes mon tagnes de l'Europe, a consenti signer le traité qui va les réunir la France après le vote solennel des populations. Quoi de plus franc, de plus régulier, de plus légitime? Cependant, sous l'influence des passions hostiles ou d'amitiés imprudentes, les uns se livrent des insinuations, les autres des appré ciations qui tendent attribuer au gouvernement français le dessein de provoquer ou de laisser naître des complications en Europe pour y cher cher l'occasion de nouveaux agrandissements. C'est une pensée toute contraire qui l'anime. Le gouvernement, nous le proclamons haute ment, déplore les manœuvres, destinées propager journellement les impressions les moins exactes sur ses véritables intentions. L Empereur fait tous ses efforts pour rétablir en Europe la confiance ébranlée. Son unique désir est de vivre en paix avec les souverains ses alliés et de mettre tons ses soins développer activement les ressources de la France. ESPAGNE. La Correspondance Havas croit savoir que les infants d'Espagne, le comte de Montemolin et ses deux frères, publieront prochainement un Manifeste contenant la reconnaissance des droits de la Reine Isabelle. Après cette publication les princes ren treraient en Espagne et recouvreraient tous les droits des membres de la famille royale. ITALIE. Milan, 3o mai. Il y a tout lieu de croire que, le 10 juin, il ne restera plus de troupesfrançaises Milan. Le maréchal Vaillant partira le dernier avec son état- major; il restera seulement quelques intendants pour la liquidation définitive des comptes. La Lombardia de Milan annonce que le conseil municipal de cette ville, après avoir voté, par acclamation le versement d'une somme de 800 livres pour venir au secours des Siciliens insurgés, a décidé qu'un monument serait élevé la mémoire des jeunes gens qui sont allés combattre en Sicile, et que leurs noms seraient inscrits sur un livre d'honneur. On écrit de Turin que le cardinal Corsi est toujours enfermé dans le couvent des mission naires. Ses entrevues avec le ministre des affaires ecclésiastiques, garde des sceaux, n'ont fait qu'ai grir davantage la chose. Le principe constant du cardinal est de ne céder qu'à la force. Ainsi a-t-il fait pour partir de Pise; ainsi fait-il avec M. Cassinis. La Gazette de Lyon fait remarquer ce propos que l'on est décidé faire aujourd'hui çe que l'on ne fit pas envers Mgr Fraosoni. On veut saisir les revenus de là mense de l'archevêque de Pise. Une fois ce précédent établi, il est possible que l'on saisisse également les revenus de celle de Tuiin. La nuit dernière, par la négligence du machiniste, un convoi, venant de Bologne, ne s'est pas arrêté, comme il devait le faire, la station de Reggio, pour attendre l'arrivée de l'autre convoi en sens contraire, venant de Plaisance. Les deux convois se sont rencontrés la distance de 1000 mètres au-dessous de Reggio; il y a eu un choc. Deux personnes ont été tuées et quatorze blessées. Les détails manquent. La ligne est libre déjà, et les convois peuvent marcher régulièrement. Aussi tôt que le gouvernement a eu la nouvelle de l'accident, il a nommé une commission d'enquête pour constater la véritable cause et la portée de ce malheur. M. Farini est sous l'influence d'un grand cauchemar, qui l'oppresse et lui fait peur. Ud pauvre octogénaire qui était tranquillement sa campagne pour se rétablir d'une longue maladie, le père Giaoolio, des Jésuites, vient d'être arrêté et enfermé dans la citadelle sans aucune forme de procès. Mmo la duchesse de Montmorency, fille du célèbre comte de Maistre, collier de l'Ordre de la très sainte Annonciade, a vu avant-hier les agents de police pénétrer chez elle, fouiller ses papiers et ses secrets, et partir en laissant un certificat con statant n'avoir rien trouvé qui intéressât les projets fiscaux. Un décret du Roi de Piémont révoque le chanoine Golfini, professeur d'éloquence l'Uni versité de Bologne; le prêtre Tédeschi, professeur de droit canon, et le P. Chélini, professeur de mathématiques la même Université, pour avoir

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 3