43me Année. No 4,463. BEAUTÉ ET LAIDEUR. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. T?F.2Ss 11 Juillet. REVUE POLITIQUE. L'état de siège Naples a été levé trois jours après sa proclamation. Le parti constitutionnel est fort. Tout, a l'intérieur, promet aux réformes un heureux succès. Restent les ennemis de l'exté rieur, Garibaldi et M. de Cavour. Il serait assez difficile de dire lequel des deux est, en ce moineot, de Victor-Emmanuel ou de Gari baldi, le véritable souverain de la Sardaigne, et celui des deux dont M. de Cavour est le premier ministre. D'après une correspondance de l'Union, Gari baldi aurait donué au roi des conseils voisins de la menace. Il l'aurait supplié de n'adhérer aucune proposition venant de Naples, et de n'écou ter aucun conseil des grandes puissances, en lui intimant sa résolution bien formelle, si ce fait se réalisait, de séparer sa cause de celle du gouver nement et de poursuivre lui seul l'accomplissement du programme tracé en commun. En s'exprimant ainsi, Garibaldi parle au nom du parti qui domine aujourd'hui dans la Péninsule. D'un autre côté, il se confirme de plus en plus que la diplomatie française pèse fortement sur le cabinet de Turin, pour le forcer de renoncer b toote annexion uouvelle. La question est donc posée en ces termes Entre l'appui de la France et l'appui de la révolution; entre l'inimitié de la France et la guerre avec la révolution, de quel côté penchera M. de Cavour? Les hostilités vont, paraît-il, recommencer en Sicile. Une première escaimoucbe a eu lien aux environs de Messine entre une colonne de garibal diens, commandée par le général Turr, et des troupes royales. Elle n'a pas eu de résultat décisif. Les journaux du radicalisme mnzzinien conti nuent de répaudre des calomnies sor le général Lamoricière et ses soldats; c'est en lui qu'ils (Suite et fis.) Voir le n° 4>4^a du Propagateur. Je ne pus dès lors me décider retourner dans le monde que de loin en loin. Je restai beaucoup chez moi; je me soumis la volonté de Dieu, en trouvant l'a d'ineffables douceurs. J'avais corn pris la piété dans mon enfance, je l'avais comprise dans le bonheur; car elle a Jes mots pour tous les sentiments du cœur. Heureuse, j'aimais Dieu dans ma prospérité, en le remerciant de ses bienfaits; mais je l'adorai bien plus dans le malheur. C'est alors que la religion me parut vraiment divine; car toutes ses consolations maternelles arrivent en foule au cœur brisé. Rien ue me consola que la pensée du ciel; rien De me fut ami que cet être invisible que je ne pouvais comprendre, mais qui m'apportait de si touchantes consolatious. La croix m'a expliqué, m'a dévoilé toutes les douleurs apaisées par la résignation et l'âme paisible avec la foi. Ma fille est encore trop jeune pour m'aimer; je ne lui demande point i voient, avec raison, l'adversaire le plus redoutable de la révolution italienne. Une partie seulement des volontaires commandés par Cozenz a quitté Gênes le 3, quatre heures du matin; on attend l'embarquement prochain du reste de l'expédition. Le correspondant de la Presse, qui nous donne cette nouvelle, nous informe en même temps que 10,000 volontaires au moins attendent b Gènes l'occasion favorable de gagoer les côtes de la Sicile; 4,ooo en Lombardie, et plus de r,ooo Livourne, sont prêts pour les expéditions futures. Et pour ne pas dous laisser oublier la part que le Piémont a dû prendre ces émigrations en grand, il prend soin de nous dire que les embarquements n'ont plus besoin, comme autrefois, des mêmes précautions, ou, pour parler plus franchement, des mêmes semblants de mystère. Jusquesb quand l'Europe civilisée souffrira-t-elle cette piraterie sur une vaste échelle? Les relations entre les deux cabinets de VieDDe et de Berlin sont toujours très-aclives, et donnent lieu aux mêmes commentaires de la part des jour naux. L'entente est faite, disent les uns, tandis que les autres affirment qu'il n'y a encore rien de positif cet égard; mais il est remarquer que tout le monde s'attend ce qu'un accord finisse par s'établir. M. le ministre de l'intérieur de France vient d'adresser une circulaire MM. les préfets pour appeler leur attention sor les publications de romaDS et d'oeuvres de scandaleuse immoralité que les feuilles bon marché jettent en lecture au peuple. Bien que dous soyons partisans de la liberté de la presse, nous applaudirons de tout cœur b une mesure destinée b restreindre cette seule liberté que la presse frauçaise ait gardée tout entière, la liberté de la corruption. Certes, l'émancipation de la pensée n'a rien b voir dans les turpitudes du roman-feuilleton. Oter la liberté de la discussion et laisser celle de d'amour, mais je lui en donne, et cela me suffit. Eh bien, que dites-vous de ma beauté? a quoi m'a-t-elle servi pour mon bonheur! Pauvre Blanche, dit son amie en l'embrassaDt, j'étais bien loin de croire que vous fussiez aussi malheureuse. Comment, maintenant encore il vous oublie et vous abandonne? Oui, maintenant encore, mais je De me plains nullement, même b lui, surtout pas b lui! Je le laisse chercher le bonheur où il croit le trouver; je plaius son aveuglement; je prie pour lui; je le plains surtout de me faire souffrir; et il me serait rendu bon et aimant comme je l'aime, qu'il ne saurait jamais le mal qu'il m'a fait; je lut en épargnerais le remords. Les deux amies causèrent ainsi jusqu'au soir, puis elles se séparèrent, l'une pour trouver dans la prière udc force nouvelle, l'autre pour réfléchir b tout ce qu'elle venait d'entendre. Mais l'expérience qui ne viem pas de nous- mêmes est rarement profitable. Caroline, tout en plaignaut la pauvre Blaoche, se plaignait encore plus elle-même. Elle trouvait que celle-ci avait mis trop de ménagements, trop de silence et de l'immoralité, c'est ajouter au despotismeun nouveau dissolvant. A Londres, la Chambre des Communes a adopté les trois résolutions proposées par lord Palmerston. On ne saurait s'y tromper, surtout après le discours du noble lord le vote de la Chambre des Commu nes, tout en sauvegardant la dignité des Communes par une simple mesure de forme, ne fait que sanc tionner le vote des Lords daDg l'affaire du bill de rappel des droits sur le papier. Ce n'est pas ainsi que l'entendait M. Gladstone. Dans un discours b propos du conflit de la Chambre des Communes avec la Chambre des Lords, M. Bright fait allusion b la démission possible de M. Gladstone, et le bruit de cette démission a repris, en effet, une grande consistance. Il est certain que, dans ce débat, l'attitude de M. Glad stone, et même de lord John Russell, a été entière ment différente de celle de lord Palmerston, et que les dissentiments du cabinet ont éclaté au grand jour. Le ministère a dû se réunir hier pour délibé rer sur sa situation, et il n'est pas certain que lord Palmerston, malgré toute son habileté, réussisse b maintenir ensemble son cabinet jusqu'à la fin de la session. La question du bill sur le papier pourrait bien amener la dissolution du ministère. Uoe dépêche de Suisse nous annonce que M. Thouvenel se serait plaint au docteur Kern, repré sentant de la Confédération b Paris, delà publica tion, par le conseil fédéral, d'un refus b des offres tout b fait confidentielles. Des nouvelles lettres de Syrie, écrites par des témoios qui sont peut-être eu ce moment des vic times, accusent hautement la complicité des auto rités turques, dont les soldats, au lieu d'être em ployés b la protection des malheureuses popula tions chrétiennes ont au contraire sur plusieurs points, aidé les Druses au massacre et b l'incendie. Ces infamies sout une honte pour l'Europe, et pourtant l'égoïste et cruelle envie que se portent les grandes puissances fait de toute intervention un danger. douceur auprès des torts de son mari. Des reproches l'auraient ramené, pensait-elle. Comme si les reproches servaient b autre chose qu'à prouver qu'on a eu tort de les faire! Elles causaient souvent sor ce sujet. Blanche prenait espoir de ramener Caroline b des idées plus justes, plus utiles même b son repos. Vous avez de la fortune, lui disait-elle, que ne vous faites-vous un bonheur de celui des autres, en étant charitable? Bon Dieu, c'est encore b vous que vous penserez. Un auteur a dit Le bonheur des autres est la consolation de ceux qui ne peuvent plus être heureux. Sans doute il eut tort pour la masse, sans doute il est peu d'âmes priviligiées pour vivre ainsi de la vie des autres, tandis que leur vie, b elles, est éteinte, Mais il a deviné juste la plupart de nos cœurs de femmes; et c'est b nous. Et puis, voyez-vous, l'oubli de Dieu, croyez-le bien, dès ce monde-ci est puni rigoureusement. Si j'étais incrédule, je me convertirais b la vue des souffrances du cœur qui s'en éloigne, et de la paix de celui qui s'en rapproche. Oh! les délicieuses paroles que celles de celui qui aima tant les hom-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1