DÉPÈCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
ANGLETERRE.
FRANCE.
Le froment est grandement eo retard. Il y a i
anssi peu de paille; mais elle est solide et on ne
voit presque pas de froment renversé; l'épis se
forme bien, et si la récolte du froment u'est pas
très-abondante, la qualité pourrait être très-bonne.
Le lio, les pommes de terre, les avoines, les pois
et les fèves, tous les fruits d'été, sont bien venus et
annoncent une récolte abondante. Le lin se vend
généralement sur pied dans les Flandres; on l'a
payé cette année de 906 g 1,600 fr. l'hectare.
Depuis quelques jours, on remarque des traces de
maladie dans quelques parties de pommes de terre,
comme toutes les années b cette époque, depuis
que la maladie s'est déclarée. La récolte des trèfles
et surtout de l'herbe ne laisse, cette année, rien
désirer.
Depuis samedi on a expédié de Bruges
Gand plus de 10,000 paquets de carottes.
(Patrie.)
Le conseil provincial siégeant b Bruges a,
dans sa séance b huis clos de samedi dernier, voté
nne somme de cent mille francs poor l'érection
a Ostende d'un palais destiné au séjour du Roi et
de la famille royale. On estime que cette somme
représente approximativement le tiers de ce que
coûtera l'édifice projeté. Les deux autres tiers
seraient supportés par l'État et par la ville
d'Ostende.
Nous apprenons, dit le Bien Public, de
Gand, qu'il circule dans notre ville et dans les
communes environnantes de fausses pièces de 10
fr. Il est difficile de les reconnaître b la simple
inspection; le son qu'elles rendent permet seul de
constater leur fausseté.
On nous écrit de Gand une anecdote qui
mérite, ce nous semble, d'être rapportée
Lorsque, lundi dernier, |e duc de Brabaot assis
tait en sa qualité de président de la Société des
Mélomanes, au concours ouvert entre les diverses
sociétés, il remarqua dans la foule des concurrents
un personnage que son âge et son maintien distin
guaient entre tous les autres. Mgr. le duc de
Brabant s'étant informé de ce qu'il était, apprit que
c'était le bourgmestre de Maestricht, présideot
d'une société de chant de cette ville. Mgr. le Duc
manifesta aussitôt le désir de lui parler.
Le bourgmestre lui fut présenté. Mgr. le duc de
Brabant lui témoigna la satisfaction qu'il éprouvait
de voir la Hollande participer b des fêtes patrioti
ques et fraterniser enfin après les luttes de la révo
lution de i85o. 11 ajouta qu'il espérait que les
deui nations resserreraient davantage les liens qui
les uuissent et qu'elles ne feraient désormais qu'un
peuple sur le terrain des arts et des sciences.
M. le bourgmestre, tout surpris et ému, remercia
vivemeot Mgr. le duc de Brabant pour les paroles
qui veoaient de lui etre adressées et ajouta que les
Hollandais voulaient être nos frères non-seulement
sur le terraio des arts et des sciences, mais même
leur tendre la main si jamais la nationalité belge
était menacée. Aussitôt le duc de Brabant lendit la
main au bourgmestre et serra cordialement la sienne.
Cette scène a vivement ému tous les assistants.
Des cris Vive le duc de Brabant vivent nos frères
de Hollande! vivent les deux dynasties! éclatèrent
autour du groupe où se passait cette scène.
- Pendant le mois de juin 1860, 5,520 lettres
sont tombées en rebut par suite de vices d'adresse.
De ce nombre 2,176 ont pu être réexpédiées aux
destinataires ou restituées aux auteurs b la suite de
leur ouverture; i,34* sont restées en souffrance b
l'administration.
On remarque depuis quelques jours que la
Banque Nationale fait un grand nombre de paie
ments en pièces de cinq francs. Quand on demande
des billets, il est répondu ql)e la Banque n'en a plus.
La Banque a une partie de son encaisse métalli
que en or. Craindrait-elle de payer en ce métal
moins encombrant de peur que les particuliers lui
demandent une prime b leur tour, ou ne reçoivent
les pièces d'or qu'au coors de la Bourse? Ou craint-
elle de donner de la force aox arguments qui plai
dent en faveur de la libre admission de la monnaie
d'or?
D'après des instructions transmises par MM.
les gouverneurs aux chefs des bataillons de gardes
civiques des provinces les milices citoyennes des
provinces seront passées eo revue dans leurs chefs-
lieux respectifs le 22 juillet. Elles n'assisteront
donc pas b la revue royale b Bruxelles le 21 juillet
ainsi qu'on en avait répandu le bruit avec une
insistance qui avait fait croire b la réalité de la
nouvelle. Il n'y aura pas b cette époque b Bruxelles
de revue générale de la garde civique du royaume.
S. M. a reçu mercredi les députations des
neuf conseils provinciaux chargés de lui offrir un
banquet b l'occasion do 2gm< anniversaire de son
inauguration. Le Roi a accepté le baoquet et a
remercié les députations de cette marque de
sympathie.
En quittant le Roi, les députations se sont ren
dues chez Mgr. le duc de Brabant, qui les a parfai
tement accueillies et qui a également accepté
l'invitation pour le baoquet.
Avant-hier, b une heure et demie, le Roi a
reçu les délégués des conseils proviociaux du
royaume, chargés d'abord de lui remettre les
adresses de félicitation votées par les conseils, b
l'occasion du vingt-neuvième anniversaire de son
avènement au trône de Belgique, et ensuite de le
prier de vouloir bien assister au banquet du 21
juillet, qui lui est offert par tous les conseils.
L'invitation s'adresse b tous les membres de la
famille royale.
Ce banquet sera dooué dans la salle du premier
étage du palais ducal. Déjb, les dispositions néces
saires pour l'appropriation du palais b cette solen
nité sont commencées.
Daus sa dernière séance, la commission du
conseil provincial chargée de l'orgauisatiou du
banquet du 21 juillet a décidé que l'on prélèverait,
sur la somme de 100 francs b payer par tous
les conseillers proviuciaux indistinctement, les frais
de route des députés étrangers b la capitale.
Il paraît que celte mesure n'a pas été goûtée par
un grand nombre de ces messieurs, qui n'entendent
pas faire supporter par leurs collègues la dépense
que leur occasionnera un voyage fait, b Bruxelles,
dans un but tout patriotique. Nous comprenons les
justes susceptibilités des conseillers étrangers b la
province de Brabant.
Le secrétaire-général du ministère de la
justice ne jouissant pas de la franchise de port,
toute lettre non affranchie qui lui est adressée est
refusée et renvoyée au bureau des rebuts.
L'ingénieur Falcbamps demande b être
pensionné par le pays, pour avoir exécuté les
machines b traction directe. L'autre jour, on a
adressé aux membres de la Chambre une petite
pièce de vers sur ce pétitionnaire. Entre autres
choses, assez, drôlement dites, j'y trouve cette
épilaphe pour l'inventeur:
Ci-git un pauvre hère
Qui, du sein de la terre
Tira tant de charbons.
Pour griller les marrons
De nos malins ratons,
Qu'il s'y brûla la patte.
Et cette race ingrate
Ne voulut même pas,
D'uo peu de taffetas
Recouvrir la blessure,
Ni payer la facture
D'onguent pour la brûlure.
Le conseil communal de la commune d'Es-
taimpuis (Hainautj et ses habitants viennent d'en
voyer une pétition a la Chambre des Représen
tants, tendant b obtenir l'abolition du droit de
barrières.
Paris, 11 juillet.
La session du Corps législatif est prorogée
jusqu'au 21 juillet.
Uoe dépêche télégraphique de Londres an
nonçant l'arrivée du Great-Eastern b New-
York a été apportée b Liverpool par le steamer
Niagara, parti de Boston le 27 et Halifax le 28
juin.Cen'est que quelques minutes avant de quitter
ce dernier port que le Niagara a reçu, datée de
New-York, le 28 juin au soir, la nouvelle de
l'heureuse issue du voyage du Great-Eastern,
dont l'arrivée a provoqué un véritable enthou
siasme parmi la population new-yorkoise.
Nous devons relever une erreur contenue dans
la dépêche expédiée de Londres. La moyenne
vitesse par chaque jour de marche n'a pas été de
353 milles; ce chiffre désigne la plus grande
distance franchie en vingt-quatre heures, et la
distaoce la plus courte a été de 254 roiiles, ce qui
déjb constitue une excellente marche par une
grosse mer.
Le maximum de vitesse atteint pendant le
voyage a été de i4 nœuds et demi par heure.
C'est l'année prochaine, en 1861, que le
grand recensement quinquennal de l'empire fran
çais et de ses nouvelles annexes aura lieu, le der
nier ayant eu lieu en 1856. Au recensement de
cette année i856, la population de la France fut
trouvée être de 36 millions 5o,364 individus. On
suppose, d'après certaines données, que la France
agrandie sera trouvée peuplée de 4o millions
d'individus en 1861. Au recensement de i856,
Paris, avec ses douze arrondissements, était peuplé
de 1 million 174,346 individus et le département
de la Seine, de 1 million 727,4 19 personnes.
On assure que M"" Bonaparte-Paterson,
femme en premières noces du prince Jérôme, a fait
oppositioo, en son nom et en celui de ses enfants, b
la levée des scellés jiour exercer les droits héré
ditaires.
Le conseil de famille, qui avait déjà statué
affirmativement sur la prétention de cette dame
relativement b la conservation du nom de Bonaparte
pour ses enfants, est saisi de cette nouvelle
réclamation.
Le prince Jérôme a disposé la quotité disponible
de sa fortune (dont un tiers revenait de façon
obligatoire b chacun des deux enfants nés de
son mariage avec la Reine de Westphalie) en
faveur du prince Napoléon, b la charge de servir
quelques legs particuliers.
On lit dans une correspondance
L'Empereur vient d'autoriser en Frauce
l'institution d'un tir national général, b l'instar
de celui qui vient d'être inauguré d'une façon
significative en Angleterre. C'est au célèbre Gérard,
le tueur de lions, que la di'ection de l'entreprise
vient d'être accordée; une commission est nommée
1 pour l'organiser.
On écrit de Chambéry 6 juillet, au Journal
de Genève
Les vaincus do 22 avril commencent b avoir
leur revanche. On ne saorait imaginer au-dehors
combien de froissements et de déceptions produi
sent en Savoie les premiers essais d'assimilation
française. Telle ville qui avait voté b l'unanimité
poor la France ne donnerait pas aujourd'hui cinq
voix. Tel personnage dont le dévouement chau
vin allait jusqu'au fanatisme, baisse tristement la
tête et regrette le passé. Il en est quine mettent pas
Iplus de pudeur dans l'expression de leurs regrets
qu ils n en mettaient auparavant dans l'expression
de leurs désirs de séparation.