44me Année. No 4,466. MADEMOISELLE LEGRAS. m LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2 50 pour trois mois. FOI CATIIOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mqis. 7PF.3S, 21 Juillet. BEVUE POLITIQUE. Les événements de Syrie prennent une telle proportion qu'ils parviennent distraire l'atten tion, concentrée d'abord sur les nouvelles d'Italie. Une note du Moniteur déclare aujourd'hui que le gouvernement impérial, en présence des événe ments dont la Syrie est le théâtre, a jugé nécessaire de prendre l'ioitiative d'une démarche auprès des gouvernements européens, et en même temps de la Porte, pour provoquer l'adoption des mesures impérieusement exigées par les circonstances. D'après des renseignements fournis par le Pays et le Constitutionnel, voici ce qui s'est passé Naples C'est dans la journée de dimanche qu'on certain nombre de soldats de la garde royale, agissant isolément, se sont répandus en armes dans la ville, aux cris de Vive le Roi! A bas la Constitution Les ministres se rendirent aussitôt au palais et demandèrent au Roi l'arrestation et la punition des coupables, déclarant qu'ils ne pourraient rester ^aux affaires si de tels excès restaient impunis. Non-seulement le Roi signa les ordres nécessaires pour faire procéder immédiatement a l'exécution des lois militaires, mais, afin de donner plus de force b cette démonstration de l'autorité, S. M. monta b cheval et se rendit dans toutes les caser nes. Les officiers et les soldats des régiments suc cessivement rassemblés prêtèrent séance tenante, dans les mains du Roi, le serment b la Constitution; et cette scène fut plus particulièrement remarquée b la caserne dite du Granil où se trouvaient les soldats réputés comme les plus opposés aux idées libérales. Placé au centre de ces régiments, le Roi prit la parole et rappela énergiquemenl aux troupes qu'on ne prouve bien son dévoûment a son Roi qu'en respectant les lois de son pays. Ces paroles furent saluées des cris unanimes et chaleureux de Vive la Constitution m (Suite.) Voir le n° 4»4^5 tlu Propagateur. A la vue de tant de souffrances oubliées, souvent l'excellent coeur de mademoiselle Legras avait été cruellement ému de compassion. Mais sa vie l'appe lait alors b demeurer dans son intérieur et le bien, fait mal b propos et b contre-temps, lui paraissait un caprice et uon pas une vertu. Puis elle com prenait que les services qu'elle envoyait de chez elle, sans presque savoir l'emploi et le but de ses charités, étaient impuissants devant tant de misères accumulées, et que, pour les soulager avec fruit, il fallait, une vie tout b elles, et même plusieurs vies ensemble. Heureusement pour les pauvres, elle vécut du temps de Viuceot de Paole. lout occupé de la même œuvre, n'ayant pas encore osé en espérer les résultats, il vivait seul au milieu de Paris, méditant son vaste projet et n'en parlant qu'à Dieu. Le soir, les ministres remerciaient le Roi, et, le lendemain, les membres du corps diplomatique se rendaient au palais pour témoigner de l'heureuse impression produite par les derniers événements de la journée du i5. Des dépêches privées arrivées aujourdhui b Paris, font connaître que Naples était parfaitement tranquille. L'attitude ferme et loyale du Roi a pro duit sur la population une excellente impression. Le Saint-Père a prononcé dans le consistoire du t3 une allocution des plus vives au sujet des procès inqualifiables que le gouvernement piémon- lais intente aux évêqnes. En cette occasion, le Souverain-Pontife s'est exprimé de nouveau, avec la fermeté de la conscience et du droit, sur les annexions piémontaises. Il a qualifié celle des duchés d'injuste et celle des Romagnes de sacrilège. M. de Gramont, de retour b Rome, a eu une longue conférence avec le Saint-Père b la snite de l'allocution dont nous parlons. Les bruits répandus sur la rentrée de M. le général de Goyon et de ses troopes, en France, a provoqué, de la part du Pays et de certains nou vellistes ordinairement bien renseignés, une sorte de démenti qui demande b être expliqué. La feuille du soir déclare formellement que la garnison fran çaise de Rome ne sera pas rappelée; mais elle se borne b dire que M. le général de Goyon va user d'un congé. Celte affirmation catégorique sur le premier pointsuivie d'une simple énonciation assez vague sur le second, porte toujours b croire que le commandant en chef des troupes d'occupa tion verra prolonger son congé d'une manière indéfinie. Il paraît qu'on rattache aux affaires de Rome le désir qu'on éprouve de voir l'Espagne prendre rang parmi les grandes puissances. Les questions religieuses soulevées par les événements d'Italie, aussi bien que par les crises qui bouleversent l'empire ottoman, nécessitent, en effet, la présence d'un Etat catholique de plus, dans les conseils européens. Ce n'est poiotdu reste ces jours-ci qu'on a Feconnu celte vérité; la question est posée Pauvre laboureur, né dans une vallée des Pyrénées, il avait quitté son pays natal au récit qui lui était fait des misères innombrables que Paris renfermait dans sou sein sans penser b les adoucir. En arrivaut, il connut le comte de Goodi, fière du coadjuteur, depuis cardinal de Retz. Ce fut de concert avec lui qu'il posa les bases de presque tous les établissements qu'il eut le bonheur de fonder avaut sa mort. Olil vraiment en lisant ce que fit on seul homme, un pauvre piètre obscur, sans nom, sans réputation, sans fortune, ce qu'il fit faire surtout aux autres pour le seconder, cela paraît du prodige. Si ce temps n'était pas eocore si près du nôtre, si ces œuvres n'étaient pas surtout parlantes encore au milieu de nous, nous n'y verrions qu'une fable. li était un joor seul, comme de coutume, dans son appartement ignoré, lorsqu'il vit arriver ma demoiselle Legras. Il l'avait connue chez saint François de Sales, dont il était l'ami. Elle venait lui demander de l'associer b ses projets de bienfaisance et de philantropie. Il apprécia, au premier mot, l'âme depuis plusieurs mois, et si rien n'est décidé encore, on est fondé b croire que la solution n'est pas éloignée. En ce cas, l'un des prochains congrès permettrait b l'Espagne de prendre possession de son nouveau titre, sans qu'il y ait b rédiger pour cela aucun protocole. L'empereur d'Autriche paraît décidé b marcher d'un pas ferme dans la voie des réformes graduelles qu'il a promises b ses peuples. Le 19, le conseil de l'Empire, réuni en séance extraordinaire, a entendu la lecture d'une lettre autographe du Souverain, d'une extrême importance. Ce message porte qu'b l'avenir nul impôt nouveau, aucune élévation d'impôts existants, aucune taxe nouvelle sur les objets de consommation, etc., aucun nouvel emprunt, enfin, ne pourront être décrétés que du consentement du conseil d'Etat. PROMULGATION DE LA LOI ABOLISSANT LES OCTROIS. Le Moniteur vient de publier, sous la date du 18 juillet, la loi qui abolit les octrois communanx. La loi sera mise en vigueur le 21 du même mois. La feuille officielle publie l'arrêté royal qui fixe le taux du droit d'accise sur les vins et les eaux-de- vie provenant de l'étranger. Cet arrêté est conçu comme suit LÉOPOLD, Roi des Belges, etc., Sur la proposition de notre ministre des finances, Nous avons arrêté et ariêtons Art. 1". Le droit d'accise établi sur le vin étranger par les lois du 27 juillet 1822, du 2 t décembre 1829 et du 24 décembre 1853, est fixé b 42 fr. 4o c. par hectolitre. Les réductions stipulées par les conventions internationales sout maintenues. (1) Art. 2. Le droit d'accise établi sur les liquides alcooliques distillés l'étranger, par la loi du 5 janvier i844 Moniteurn° 6j est fixé, savoir: a. Sur l'eau-de-vie, le rhum, l'arack et tous les liquides alcooliques, sans mélange de substances (1) D'après oelte disposition, l'accise est de 3t fr. 80 c. pour les vins de France. (Traité du ly février i854 et déclarations ci-après, du 29 mai 1860.) qui s'offrait b lui; il comprit, que pour l'aider dans cette grande œuvre, une femme était nécessaire et même indispensable; que dans bien des occasions l'homme resterait en arrière devant mille et un besoins b deviner ou b saisir qu'une femme voit tout d'abord, et que si pour la masse de cette grande entreprise, il fallait l'énergie d'un homme, pour consoler, et c'était lb le premier but, il fallait une femme. Il commença donc tout de suite b l'employer, et dès l'année 1629 il l'envoya dans un village appartenant au comte de Gondi, pour y établir une confrérie de Charitéau moyen de laquelle plusieurs personnes se réunissaient pour servir les pauvres malades et leur porter des secours. Ce fut lb le commencement de ses travaux. Elle partit avec joie, portant avee elle du linge, des drogues et de l'argent. Faisant ces voyages dans des voitures grossières, par des chemins impraticables, sooffrnnt beaucoup d'incommodités, seule, par la pluie, la neige ou la chaleur, répandant des bienfaits, et mettant tout son bonheur dans la bienfaisance comme les autres femmes le mettaieut p'aiie.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1