TFF.SS22 Août.
Voici la traduction française delà réponse
du Souverain Pontife aux lettres envoyées
par l'association catholique
44me Année.
No 4,475.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par au,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
REVUE POLITIQUE.
La noie comminatoire de l'Autriche au gouver
nement sarde et les conventions faites b l'entrevue
de Toeplitz sont toujours l'objet principal des com
mentaires et des hypothèses des journaux.
Tout nous porte b croire que cette note n'existe
pas; que l'attitude de l'Autriche restera purement
de'fensive, et qu'une attaque dirige'e contre elle
peut seule causer la guerre.
Mais il est loin d'être certain que l'Autriche ait
jamais se défendre. Si les forces napolitaines, ou
bien l'armée du général Lamoricièrefaisaient
éprouver un échec a Garibaldi, la chute de sa popu-
larité serait rapide, et l'abattement succéderait bien
vite b la fièvre révolutionnaire.
Quant aux résolutions qui auraient été arrêtées
b Toeplitz entre les deux grands souverains d'Alle
magne, les versions différent en plusieurs points:
mais de toutes il semble résulter que dans le cas où
la France voudrait suivre la Sardaigoe jusqu'au
bout dans la voie révolutionnaire et s'engager avec
elle dans une nouvelle guerre contre l'Autriche,
elle se trouverait inévitablement en face d'une
coalition de l'Allemagne tout entière.
Les dernières correspondances de Naples sont du
]4 août, jour de la proclamation de l'état de siège.
Les nouvelles des Calabres, la pointe faite par un
vapeur garibaldien jusque dans le port de Naples,
et les menées attribuées au comte d'Aquila, l'un
des oncles du Roiparaissent avoir également
contribué b cette mesure.
On ne sait trop b quoi s'en tenir sur les projets
attribués au comte d'Aquila. Les uns cherchent b
démontrer que la cause de l'exil du comte d'Aquila
est la jalousie qu'il inspirait aux ministres b cause
de son libéralisme sincère et de son infloence sur
l'esprit de son neveu; les autres font au contraire
du comte d'Aquila une sorte de conspirateur qui
visait b la vice-royauté, voire même au trône des
Deux Siciles.
jjtyjLoi.
iSciTB.) Voir les n»' M'a et 4,Î73 du Propagateur.
ii.
UNE RÉCRÉATION.
Toutes les petites filles s'amusaient; mais la
jeune fille était triste. Ce bruit n'était plus de son
âge; cette gaieté n'était pas selon son cœur. Assise
sur un siège élevé, devant un pupitre en bois de
chêne, la pauvre Julie surveillait les élèves, qu'un
temps nébuleux retenait dans les classes après les
offices du jour, car ou était au dimauche; et elle
avait les nerfs agacés par une rumeur incessante,
un babillage soutenu le cœur est assombri par
Je spectacle d'un bonheur auquel on ne s'associe
pas. Elle avait essayé de lire. Raciue était ouvert
auprès d'elle, et les vers de Moniu.e, exilé du doux
sein de la Grèce, avaient fait couler ses larmes. Elle
se rappelait, elle aussi, non pa$ le ciel brillant de
1 Ionie, ses jeux, ses spltndeurs et ses fêles, mais
une pauvre chambre, remplie de meubles familiers
a son en lance, et dont chaque angle, chaque dessin,
Les dernières dépêches d'Italie portent que
Garibaldi se trouvait b Cagliari. Il paraît que
ce port de l'île de Sardaigne sert de point de
ralliement aux forces destinées b opérer contre le
continent napolitain. Tout fait donc penser qa'on
n'attendra pas longtemps des nouvelles décisives de
l'Italie du Sud.
Une correspondance de Constantinople, publiée
par le Times, nous apprend que les Kurdes
s'étaient unis aux Métualis pour saccager le pays de
Balbeck. Les troupes irrégulières turques avaient
elles mêmes prêté leur assistance aux égorgeurs,
comme dans le Liban et b Damas. On compte que
vingt églises et deux couvents ont été brûlés.
Heureusemeut, si nous en croyons la Patrie,
ces scèoes de carnage touchent b leur fin. Nous
apprenons, dit ce journal, que le général de Beau-
fort d'Hautpoul a débarqué le i5 b Beyrouth.
Les nouvelles qui arrivent de Servie, de Monté
négro et des autres provinces turco-slaves sont
très-inquiétantes. L'assassinat du prince Daniëlo,
attribué aux partisans de l'indépendance absolue,
les rixes sanglantes entre Turcs et Serbes, b
Belgrade et b Schabaez, la concentration de troupes
turques sur la frontière de Servie, la défection de
la tribu monténégrine de Kutchi, qui a passé aux
Turcs, et les collisions journalières entre les Turcs
et les Monténégrins, enfin l'état déplorable de la
Bosnie, tout semble faire prévoir que nous nous
trouvons b la veille d'événements importants.
La question des chemins de fer,qui avait ébranlé
la position du ministère néerlandais, vient d'être
définitivement résolue dans le sens du gouvernement.
En présence de la situation tendue de l'Europe,
tout bon citoyen doit oublier les querelles de parti,
pour ne former qu'un seul peuple prêt b défendre
ses libertés et ses institutions. Le mal est grand,
immense; chacun le sent et chacun prévoit le
cataclysme qui menace la patrie.
Groupons-nous donc tous autour de nos libres
institutions; que notre belle devise nationale:
l'Union Jait la force, n'existe pas seulement sur
lui retraçait quelque souvenir d'autrefois. Elle
pensait b ses vieux parents, si bons et si tendres; b
la liberté, b la sympathie du foyer domestique; et
elle tournait Its yeux autour d'elle; elle voyait
cette grande salle, triste et régulière, ces murs
étrangers b sa vie, ces groupes d'enfants inconnus,
au visage folâtre ou hautain, insouciant ou railleur;
et, preuant pitié de son propre isolement, elle
avait envie de fondre eu larmes... Mais bientôt,
ressaisissant un plus ferme courage, elle repoussa ce
livre, aux vers pleins d'enchantement et de mélan
colie, prépara son papier et écrivit quelques
lignes b sa mère.
Chère maman, lui disait elle, soyez tranquille
sur rooo compte, je suis aussi satisfaite que je puis
l'ê're loin de vous. Mra° Maurin est fort bonne pour
moi; mes élèves sont intelligentes; je puis disposer
de quelques heures, que j'emploie b la peinture
(et quand je peins, je pense toujours b nos chères
soirées de la rue Duphot). Je vais b l'église avec
le pensionnât, et je goûte le souverain bonheur de
prier pour ceux que j'aime. O cher papa, chère
maman, combien alors je vous recommande au Sei—
le drapeau belge; mais qu'elle soit encore gravée
dans le cœur de chaque citoyen!
Mais le moyen de rétablir l'union parmi les
Belges si profondément divisés entre eux Lb est la
question! A notre avis, le meilleur moyen serait de
reculer hardimeD!; ce serait d'eu revenir franche
ment aux idées de i83o, d'oublier un passé
regrettable et les haines de parti; de ne plus
considérer, comme lettre morte, l'article fonda
mental de la Constitution tous Us Belges sont
égaux devant la loi; d'enterrer ces dénomina
tions injustes de catholiques et de libéraux et de
laisser, enfin, b chacun la part de soleil b laquelle
il a droit.
Belges, soyons tous unis. Vous, prêtres, vous êtes
les fils aînés de la liberté', les successeurs du Divin
Crucifié qui est venu la rendre au monde. Vous en
avez besoin pour remplir la lâche que Dieu vous a
confiée; souvenez-vous que cette liberté est fille de
la force et que la force naît de l'union. Vous,
riches, vous savez que la guerre engloutit les
fortunes les mieux assises; vous, pauvres, que vous
avez besoin du labeur de chaque jour pour gagner
le pain qui vous nourrit, et que tout chômage vous
serait mortel; vous, campagnards, que la paix vous
est nécessaire pour cultiver vos champs; et vous
enfin, habitants des villes, que la guerre anéantit le
commerce et l'industrie. Voulez-vous échapper b
l'ennemi qui semble vous menacer? Soyez-forts.
Voulez-vous être forts? Comptez-vous, soyez unis.
Il n'est pas trop tard, mais il est temps que les
Belges, comprennent enfin la sagesse de la devise
nationale.
L'UNION FAIT LA FORCE.
A Nos chers Fils, MM. de Moerkerle, président,
et le chevalier de Schielere de Lophemvice-
président de l'association catholique du dio -
cèse de Bruges, Bruges, en Belgique.
PIE IX.
A vous, Chers Fils, salut et bénédiction!
Nous pouvons b peine exprimer par des paroles,
combien Nous ont été agréables et les lettres que
goeur! Comme je le prie de préserver Gaston au
milieu des batailles, et de conserver Anaïs dans son
berceau! Quand donc vous verrai-je? Mantes est
donc bien loin de Paris Je vous envoie tout mon
cœur, en vous demandant, chers parents, votre
bénédiction. Donnez-la-moi de loin, et pensez un
peu b votie enfant qui vous aime.
Votre respectueuse fille,
Julie Berthaud,
m Mantes, i« février iSii.
P. S. J'embrasse ma bonne Anaïs. Chère ma
man, j'ai laissé sur la cheminée de ma chambre ma
petite croix d'argent, bénite par notre saint-père
Pie VII auriez-vous l'extiême bonté de l'euvoyer
b mon cher Gaston? Recommandez lui de la porter
sous son uniforme; elle le gardera et le ramènera
auprès de nous. Je vous enverrai prochainement
quelques bagatelles que j'ai achetées avec l'argent
de ma peinture. Ma dernière boîte b wisth u'éiai*.
vraiment pas mal. Pourquoi ne puis je plus vous
montrer tout ce que je fais?... Adieu, adieu, ma
mère!
Pour être continué.)