BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE.
ANGLETERRE.
FRANCE.
ITALIE.
AUTRICHE.
RUSSIE.
NORWÉGE.
ALLEMAGNE.
étaient enveloppés dans un mouchoir et du papier
et ne donnaieot plus signe de vie.
On avait déjà entendu parler de plaies
de crapauds; Liège a eu dimanche sa pluie de
fourmis. Un grand nombre de ces iusectes ailés se
sont abattus sur cette ville sans rime ni raison, et
ont péoétré daus les appartements. On attribue ce
phénomène la trombe qui a éclaté sur Liège dans
l'après-midi de jeudi dernier.
Londres, 18 août.
Lord Palmerston a déclaré b la Chambre des
communes que les massacres de Syrie sont le
résultat de l'absence d'autorité bien pins que la
conséquence d'une complicité réelle des Turcs. Les
commissaires, a-t-il ajouté, examineront le pays et
proposeront un système de gouvernement propre a
prévenir le retour des massacres.
Trieste, 18 août.
On donne comme motif de l'assassinat du prince
Danielo du Monténégro son opposition au parti
belliqueux qui veut l'indépendance de la Princi
pauté.
On craint qu'il n'en résulte des conséquences
sérieuses. Une grande agitation règoe déjà dans le
Monténégro, et l'on s'attend b de nouvelles colli
sions entre les Monténégrins et les Turcs.
Les grandes puissances sont convenues, sur le
désir exprimé par le cabinet anglais, de cesser
toute négociation pour comprendre l'Espagne au
nombre des grandes puissances.
On lit dans le Morning Adverliser
Un journal français, L'Ordre publié b
Montréal, contient ce qui suit sur le lieu de nais
sance de Garibaldi.
Eo l'année 1812, un chef iroquois très-connu
nommé Garrabaldeh (ce qui signifie Puissant dans
la guerre), immigra dans le Pas Canada, venant de
la partie occidentale de New Yoïk. Il avait plusieurs
enfants dont l'aîné s'appelait Joseph. Les habitants
français qui ne pouvaieut pas bien prononcer le
nom iroquois, l'appelaient Garribalde.
En 1820, le vieux Garrabaldeh mourut, et un
prêtre décida Joseph b l'accompagner en Italie. II
fut élevé par ce prêtre. On l'appela Giuseppe
au lieu de Joseph, et il apprit b écrire son nom
Garibaldi. On tieotcesdélails de Francis Garibalde,
demeurant actuellement près Sorel, avec qui le
grand général est en correspondance.
On lit dans le Pays
Une dépêche qui nous arrive b l'instant même
nous annonce que Garibaldi, sur un aviso qui
louvoie en rade de Naples, étudie le littoral et
explore la côte pour se rendre compte des moyens
de défense du gouvernement napolitaio et choisir
l'endroit le plus favorable b un débarquement.
Le Roi est plus que jamais déterminé b opposer
la plus vive résistance b une tentative d'invasion.
Le ministère, en ajournant les élections, paraît
ôter beaucoup de force aux annexionnistes. La
proclamation de l'état de siège lui permettra peut-
être de recourir a des dispositions énergiques.
Une lettre particulière de Turin aunonce que
le jeune duc de Chartres vient d'envoyer sa démis
sion de lieutenant dans l'armée sardeen la motivant
sur les événements de Naples. On sait que le Roi
François II est neveu de Marie-Amélie et, par
conséquent, cousin du jeune prince d'Orléans.
Le Constitutionnel publie, sous le contre
seing de M. Grandguillot, une lettre de Turin, qui
débute ainsi
u L Italie entre aujourd hui dans la période la
plus critique et la plus décisive de sa régénération.
Elle joue désormais sur une seule carte sa perte ou
son saint.
Engagée comme elle l'est dans la voie où l'a
précipitée l'expédition de Garibaldi, elle sera libre
et complètement indépendante sous deux mois, ou
bien l'Autriche régnera de nouveau, et, cette fois,
de Messine b Turin.
La lettre expose eosoite la marche b suivre après
l'insuccès des négociations avec Naples, par suite
du refus de Garibaldi de s'arrêter dans son expé
dition, l'enthousiasme qui règne dans toute l'Italie
paralysant les mesures prises par le Piémont pour
empêcher la continuation des hostilités.
L'Espérance de Nancy annonce que l'em
prunt romain est entièrement couveit. Les banquiers,
ajoute-t-elle, ont reçu avis de ne plus accepter de
nouvelles souscriptions.
M. Guinot donne, dans le feuilleton du
Pays, la nomenclature suivante qu'eut accueil
lie avec joie le spirituel auteur de la Physiologie
du Goût
Tous les grands hommes, même les plus
sobres et ceux qui buvaient le moins, ont eu un
vin de prédilection.
Le grand Frédéric affectionnait particuliè
rement le vin de Toekay.
Napoléon I" préférait tout autre le vin cle
Chambertin.
Pierre-le- Grandde Russie, plaçait en
première ligne le vin de Madère.
Le cardinal de Richelieu n'admettait dans
son verre que du vin de Romanée.
Son neveu, le maréchal de Richelieu, mit en
honneur le vin de Médoc.
Rabelais aimait que la divine bouteille fut
plein d'un vieux vin de Chablis.
Le maréchal de Saxe avait une prédilection
pour le vin de Champagne.
Cromwell te puritain fêtait avec un certain
zèle le vin de Malvoisie.
Jean Bart estimait, comme le meilleur des
vins, le vin cle Beaune.
Rubens goûtait entre tous le vin de Marsala.
Talleyrand, le vin de Château-Margaux.
Humboldt, le vin de Sauterne.
Balzac, le vin de Vouvray.
Goethe, le vin de Johanisberg.
Lord Byron, le vin de Porto.
Charles-Quint, le vin d'Alicanle.
François I", le vin de Xérès.
Henri IF, le vin de Suresne.
Nous trouvons dans une lettre de Turin, adressée,
b la Presse de Paris une anecdote fort curieuse
que nous ne pouvons pas nous empêcher de citer,
parce qu'elle a au moins un grand caractère de
vraisemblance, mais que nous ne garantissons pas.
La voici On commente ici un entrelien qui a eu
lieu entre lord John Russell et M. Robert d'Azeglio
b Londres. D'après des on-dit des plus autorisés,
d'ailleurs, lord John Russeil s'est montré toujours
prononcé énergiquement pour la non-intervention,
pour la liberté qu'ont les Italiens d'arranger leurs
affaires comme ils l'entendront, même en ce qui
concerne Naples mais a un mot de M. d'Azeglio
sur la possibilité d'une lutte avec l'Autriche, lord
John Russell se serait levé de son fauteuil avec un
geste des plus nerveux et se serait écrié
Ah a cet égard, nous ne sommes plus avec vous;
jamais l'Angleterre ne vous suivra dans cette
voie. 0 Telle fut l'énergie de lord John Russell b
ce moment que M. d'Azeglio en fut comme troublé.
Il en aurait écrit très en détail et non sans émotion,
b M. de Cavour. J'ai des raisons de croire que tout
cela est très vrai.
On écrit de Vienne a la Gazette d'Augsbourg
Selon les rapports arrivés ici de différents
points du royaume de Pologue, la vieille haine
contre la Russie se réveille partout, et elle se
produit sous des formes qui ne permettent pas b
l'autorité d'intervenir légalement. A Posen, l'agita
tion hostile au gouvernement se manifeste égale
ment d'une façon inquiétante.
L'Empereur François-Joseph Itr, né le 18
août, a donc accompli sa 3os année.
On écrit des frontières de Pologne, le 9 août, b
la Gazette d'Augsbourg, que c'est le Prince-
Régent qui a préparé le rapprochement entre
l'Autriche et la Russie, par suite duquel les deux
souverains alleroandsse rendront au commencement
de septembre b Varsovie, où l'empereur de Russie
arrivera le 3 du dit mois.
On écrit de Drootheim, 6 août, au Moniteur
Hier, 5 août, a été célébré a Dronlheitu, an
cienne capitale de la Norwége, le couronnement
du Roi Charles XV. A -dix heures du matin, Sa
Majesté, suivie de ses deux frères les princes Oscar
et Auguste, de sa maison civile et militaire, des
chevaliers de l'ordie des Séraphins et des grands
croix des autres ordres norwégieos et suédois, est
sortie du palais et s'est rendue b pied et tête nue b
la cathédrale. Elle était précédée de hérauts vêtus
b la mode du dix - septième siècle et de députations
de l'armée, de la maiine, de l'université, de la
magistrature, du stortiug de Norwége et des quatre
ordres des États de Suède. Le manteau royal, le»
globe, le sceptre, l'épée et la couronne étaient por
tés sur des coussins de velours par cinq des princi
paux fonctionnaires.
S. M. la Reine, également précédée de ses
insignes et entourée de ses dames et des personnes
de sa maison, suivait immédiatement le cortège du
Roi.
L'intérieur de l'église, tendue de velours rouge,
était décoré d'écussons aux armes des principales
villes de Norwége. Les places et les tribunes du
chœur étaient occupées par les députations dn
storting et des États et par les membres do corps
diplomatique. Dans la nef deux trônes avaient été
disposés en face l'un de l'autre pour le Roi et la
Reine.
Leurs Majestésreçues b l'entrée de l'église
par les évêques de Christiaua, de Bergen et de
Chrisiiansnnd, entourés d'un nombreux clergé, se
sont assises sur leurs trônes au pied desquels se
sont placés les deux frères du Roi et, un peu plus
bas, M. Silbern, ministre pour les affaires de Nor
wége, et le comte de Manderstrœm; puis, les insi
gnes royaux ayant été déposés sur l'autel, la céré
monie religieuse a commencé.
L'évêque de Bergen est monté en chaire et a
prononcé un sermon approprié b la solennité du
jour. Le Roi s'est ensuite levé et est allé prendre
place sur un fauteuil préparé devant l'autel. L'évê
que de Chrisliana, assisté de deux autres évêques,
lui a fait l'onction sainte aux tempes, aux poignets
et b la poitrine, et lui a présenté successivement le
sceptre, le globe, l'épée, et enfin, la couronne, que
le Roi a posée lui même sur sa tête. Puis Sa Majesté
est retournée son trône.
Un héraut a proclamé alors a hante voix que
Charles XV était couronné Roi de Norwége lui
et non un autre.
Le sacre de S. M. la Reine a eu lieu avec le
même cérémonial, et a été suivi de la même pro
clamation. La cérémonie a été terminée par le
chant d'un hymne composé spécialement pour la
circonstance; après quoi Leurs Majestés, couronne
en tête, ont pris place chacune sous uu dais et sont
rentrées au palais, précédées du même cortège, au
bruit des salves d'artillerie et des acclamations
d'une foule immense.
A Waldheira, en Saxe, six hommes ont péri en
essayant de sauver le chien d'un boucher, qui se
noyait près d'un moulin dans le Zschopau. Le
courant a emporté leur petite embarcation, et ils
ont tous disparu sous les eaux. Trois étaient
mariéS et pères de familles nombreuses.