44me Année. Samedi 1er Septembre 1860. 4,478. 4 fr. pour 6 mois, 2 50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5jr. pour 6 mois, 2-75 qP EU) l 01E o 1 LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, pot;r le deiiors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. 7r?.SG1" Septembre. REVUE POLITIQUE. On pouvait craindre, d'après les dernières nou velles de Syrie, que Fuad Pacha, peu sur de la fidélité de ses troupes et craignaot un sonlèvement de la population eo faveur des Druses, n'osât procéder avec énergie la punition des coupables. Mais l'ai rivée des troopes françaises lui a rendu le courage, et les exécutions ont commencé sur une vaste échelle^ Triste réparation! Pour n'avoir pas combattu le mal sa naissance, il faut, pour punir des milliers de crimes, verser des torrents de sang. Des lettres de Beyrouth, en date an 22, annon cent que Fuad-Pacha a fait pendre a Damas 70 massacreurs, qu'il a fait fusiller 110 soldats et enrôler de force dans l'armée 3,ooo habitants de Damas qui se trouvaient compromis. A la date du 22, 4,5oo Français élaieot débar qués Beyrouth. Il est craindre que le fanatisme ottoman, violemment élouiïédans la Syrie, nese réveille dans d'autres parties de l'empire turc. Déjà des troubles ont éclaté dans l'Herzegovine; plusieurs villages chrétiens ont été incendiés. La nouvelle du départ de François II, répandue hier la Bourse de Paris, était fausse. Les dépêches annonçant la réunion des généraux napolitains et leur résolution d'engager le roi François II quitter ses États ne soul pas confirmées d'une manière autheutique. Nous avons lieu de croire néanmoins que la gravité de la situation est telle qu'on peut s'attendre des événements décisifs. Telle est au moins l'opinion de la plupart des journaux. A la date d'avant-hier, il circulait Naples une lettre du comte de Syracuse, qui conseille au Roi de céder la nécessité d'épargner le sang frater- nel, et de suivre l'exemple de la duchesse de Parme. Le gouvernement sarde paraît avoir cédé aux menaces de l'insurrection. L'agitation dont le licenciement des volontaires parmesans a été la cause l'a sans doute effrayé. Les journaux italiens annoncent que les départs des volontaires de Gênes, (Scite.) Voir le W 4,177 du Propagateur. vi. LE SOLDAT DE LA GRANDE ARMÉE. Venez mademoiselle venez au parloir, je vous prie, disait Julie la vieille concierge, qui semblait tout émue. Julie la suivit, et elle trouva dans le parloir tous les domestiques assemblés autour d'un homme dout l'extérieur annonçait l'iodigence. Il portait une capote grise, un pantalon de grosse toile, des bottes de cavalier euli'ouvertesdéchirées, et un bonnet de police en drap vert. Il tenait a la main uo balon de voyage. Julie s'approcha de plus près et vit les traits de cet étranger. Couverts d'une pâleur livide, voilés d'une expression de souffrance et de découragement ils annonçaient pourtant encore la jeunesse et la distinction; mais tous leurs agréments semblaient flétiis par de longues misères et des maox accablants. L'inconnu, voyant Julie, la salua, et une faible rougeur envahit ses joues pâles et creusées. Un vieux domestique prit la parole et dit uo moment suspendus, venaient d'être de nouveau autorisés, la charge par les volontaires de se soumettre certaines conditions spéciales. La Pairie affirme la vérité de ce fait. Une lettre de Francfort coolient des détails in téressants sur la réunion préliminaire de l'associa tion nationale allemande, qui a eu lieu le 26. Deux questions étaient proposées l'une de remettre en vigueur, dans toute l'Allemagne, la constitution de 1849; l'autre d'exclure l'empire d'Autriche, avec ses nationalités diverses, de la Confédération des peuples germaniques. Toutes deux ont été résolues négativement, peu près sans opposition. La réuoion, après cela, a adopté l'unanimité une motion portant que la jeunesse de tous les États confédérés doit recevoir une éducation militaire et qu'il est nécessaire de promulguer une loi générale eu vertu de laquelle tous les hommes valides seront dorénavant exercés au maniement desarmes. Le Journal français de Francfort annonce, de son côté, que la section de Cologne proposera, après l'assemblée générale de Cobourg, une motion qui s'appuie sur l'unité absolue de toutes les parties de la grande patrie allemande, et sur la nécessité de promouvoir l'union des deux grandes puissances nationales, en déclarant hautement dangereux tout programme élaboré pour la régéné ration de l'Allemagne qui ne se baserait pas sur ces deux points capitaux. Le discours prononcé par M. de Laguéronttière, a l'ouverture de la session du conseil général de la Haute- Vienne, nous est apporté par le 20 Décem brejournal de Limoges, et il occupe bon droit l'attention. L'on remarque que l'honorable con seiller d'État a traité le raêtue sujet que M. de Persigoy, et que s'il emploie d'autres arguments il n'en arrive pas moins démontrer l'injustice des méfiances suscitées l'étranger contre la politique du gouvernement impérial. Ce que dit M. de La- guéronnière au sujet du sentiment public en France l'endroit d'une plus grand somme de liberté de la presse réclamée depuis quelque temps avec insistance par divers journaux, produira une cer taine sensation. En tout cas on prendra acte de celle déclaration de l'honorable directeur de la presseetde l'imprimerie au ministère de l'intérieur Mademoiselle, c'est M. Edmond, le capitaine, le fils de madame. Il revient de si loin pied madame... Monsieur, dit Julie, troublée son tour, souffrez qug je vous félicite de votre retour dans votre patrie. Il s'inclina et répondit Je dois des actions de grâces Dieu, made moiselle; mais, croyez-le, je regretterais d'avoir échappé a tant de désastres, d'avoir survécu a des milliers de compagnons, pour qui la vie eût été un bienfait, si je devais toujours trouver fermés le cœur et la maison de ma ntère! Non, monsieur, non!... cela ne saurait être. Permettez que je la prévienne de votre arrivée. Mademoiselle, je remets mon sort entre vos mains. Depuis trois ans, ina ntère n'a répondu aucune Je mes lettres, pas ruêuie celle que je lui ai écrite mourant l'hôpital de Kcenigsberg; mais, si vous plaidez ma cause, j'oserai encore espé<er! Julie se rendit précipitamment dans le cabinet de Mm> Godefroy; elle la trouva seule. Madame, lui dit-elle, un capitaiue de l'atuiée de Russie demande l'hospitalité. que quand la liberté de la presse aura pour elle l'opinion, elle passera bientôt dans la loi. L'une des publications périodiques les plus justement estimées de Francele Correspondant, établit avec une logique irrécusable les vrais intérêts de la Belgique dans le conflit eDgagé au delà des Alpes entre la Révolution et les Puissances légi times. Nos libéraux admirateurs de Gari- baldi et de ses complices, et néanmoins partisans décidés de l'indépendance na tionale, y trouveront s'éclairer, si tant est que l'esprit de parti n'oblitère irrémédia blement leur raison. Pour que la Belgique, dit la revue que nous citons, continue obtenir dans toute l'Europe la sympathie de ceux qui croient encore la justice, la liberté, la dignité humaine, et qui maudissent les triomphes de la force et du mensonge, il faut qq'elle ne s'aveugle point sur les véritables con ditions du patriotisme et qu'elle sache mettre sa cause part des iniquités que fomente ou qu'approuve l'esprit de parti. Nous lisons avec émotion, dans l'adresse de la Chambre des Représentants au Roi, ces beljes paroles il est des crimes politiques que les nations éclairées n'ont pas craindre s au centre de la civilisation de l'Europe actuelle des gouvernements ne sauraient fouler aux pieds tout ce que la conscience humaine respecte. De nos jours, on ne prodigue pas le sang des peuples pour renverser un trône que des millions d'hommes entourent unanimement de leur vénération et de leur reconnais- sance. On n'entreprend pas le meurtre d'une nationalité pleine de vie, forte de ses droits, de l'estime universelle, des solennels engagements de l'Europe en- tière. Nous avons aussi pris connaissance,avec Mm" Godefroy tressaillit imperceptiblement et répondit Eh bien! ma chère, faites disposer la cham bre rouge; et ordonnez h Marguerite de servir 'a cet étranger un bon souper, Il sera sans doute bien reconnaissant. Il paraît malade; il vient pied de Kcenigsberg... Ce nom retentit au cœur de la vieille dame comme «ne secousse électrique. Elle se dressa, regarda fixement Julie, et s'écria Est-ce lui?... Madame, c'est votre fils! Mme Godefroy retomba sur son fauteuil, en proie a une crise nerveuse sa colère, minée depuis long temps par les religieux efforts de Julie, s'écroulait tout entière. La fierté vaincue livrait passage des larmes abondantes; elle s'écria enfin Qu'il vienne! qu'il vienne! Je meurs, parce que je ne le vois plus, parce que je ne l'embrasse plus! Il est malade? Je le soignerai, je le sauverai Qu'il vienne seulement! Cinq minutes après, son fils éuit a ses pieds; et elle le serrait contre sa poitrine avec l'élan impé tueux de la lionne qui retrouve ses liooceanx. {Pour être continué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1