44me Année. No 4,482. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2*75 pour 5 mois. 7r P.G 45 Septembre. REVUE POLITIQUE. La nouvelle donnée hier par le Nord est aujour d'hui confirmée par le Moniteur. M. le baron de Talleyrand, ministre de l'Empereur, Turinta retenir en France. En son absence, les affaires de la légation seront confiées un chargé d'affaires. La façon dont le Moniteur universel annonce cette nouvelle en augmente la gravité. En pré sence des faits qui viennent de s'accomplir en Italie, dit le journal officiel, l'Empereur a décidé que son ministre devait quitter immédiatement Turin. En même temps les troupes françaises h Rome soot encore augmentées d'an nouveau régiment, le 7*. Les vaisseaux qui doivent le transporter h Civita-Vecchia sont déjà désignés. Le général de Goyon reprend le commandement en chef de la division française, et le Constitutionnel ajonte que l'Emperenr, en renvoyant Rome le général de Goyon, son aide-de-camp, a voulu témoigner de sa sollicitude pour l'indépendance du Saint- Père, a On sait que le général de Lamoricière a fait démentir le langage violent que lui avaient prêté des journaux, relativement des proclamations dans lesquelles il aurait menacé de massacre et de pillage les villes qui s'insurgeraient dans les Etats-Romains. Le gouvernement pontifical, l'appui de ce dé menti, a offert, dit-on, aux puissances d'ouvrir une enquête au sujet des actes de violence qu'on lui attribue. Mais le gouvernement de M. de Cavour n'en tend point user de ces longueurs. L'armée satde pousse vivement ses opérations. Le général de Lamoricière se prépare une résistance désespérée. Il a concentré sur Ancône une partie de ses forces. Il y dispose de 7 8,000 hommes- Les troupes que lui oppose le général piémon- taîs sont au moins trois fois supérieures en nombre, car on parle de vingt-cinq mille hommes. La Patrie va même jusqu'à prétendre que les lignes d'AriÇÔne doivent être attaquées par une armée d'enviion 45,000 hommes. Dans de telles conditions, le succès ne serait pas possible pour l'armée du défenseur du Saint-Siège. I! ne pourrait peut-être qu'accomplir jusqu'au bout son sublime dévouement. Mais qui peut pré voir les événements dont cette brutale injustice du Piémont sera le sigual? La patience de la France est lassée, et d'ailleurs, si les soldats du roi Victor- Lmmaouel s arrêtent devant les troupes du général rie Goyon, les volontaires de Garibaldi ne respec teront tien. Le Morning Pust déclare, dans un article setni- olliciel, qu'on peut regarder comme une règle de la politique anglaise qu'elle fait de sou mieux pour se tenir libre a engagements a ver d'autres puissances, de façon a être toujours même d'employer les forces du pays son meilleur avantage, lorsque les circonstances réclament son action. Le dépait du Roi François II, de Gaëte, est officiel et il se rend définitivement en Espagne où il occupera un palais Sétille. Il se confirme que l'enthousiasme populaire qu'on disait exister Naples pour Garibaldi a été exagéré par les correspondants piémontais, au-delà de toute mesure. Le dictateur a eu on succès de curiosité parmi les lazzaroni, et rien de plus. Le sentiment vrai des choses ne peut manquer de re venir dans la capitale des Deux-Siciles, et alors, ou devra compter Turin, avec les dangers d'uoe réaction devenue irrésistible. Une dernière dépêche dit que les affaires de Syrie s'arrangent. Le gouvernement français a reçu des nouvelles de Beyrouth qui établissent le surcroît de force et d'autorité donné Fuad-Pacha, par la présence des troupes françaises. Les vieux musul mans de Damas ne font plus résistance la vindicte de la loi; ils se résignent. On espère donc que la politique préservatrice .qoi a conduit les Français en Syrie, recevra des faits un témoignage des plus favorables. Le jour que la ville entière attend avec une si vive impatience, est donc la veille de sonner! A peine l'heureuse assurance de l'arrivée du Roi et de la famille royale, le 16 septembre, se répaodit-elle parmi les habitants, que de toutes parts l'on se mit en devoir de préparer aux augustes visiteurs une réception digne d'eux et digne de l'antique reoommée de la ville. Taudis que, par les soins du collège écheviual, on restaurait les salons de l'hôtel de-ville et que l'on convertissait en une élégante et confortable salle de banquet la partie sud-est des balles, dont les vastes proportions dépassent tout ce qui se rencontre dans le pays; des comités se constituaient spontanément dans chaque rue l'effet de recueillir les dons des habitants et de diriger les travaux d'embellissement et de décoration. Ces dernières semaines surtout, une animation extraordinaire a légué par toute la ville. De toutes parts se dressaient des arcs de triomphe, de longues avenues de sapins, des foiêts de mais avec leurs banderolles de toutes couleurs, des estrades, des portiques. Nous n'essayerons pas ici une description forcément décolorée. Signalons toutefois le somp tueux et élégant kiosque royal, dressé en face des Halles, que la Régeoce communale de Gand a obligeamment mis la disposition Je la ville. Signalons encore les embellissements exécutés avec beaucoup d'entente la façade de la demeure de M. le sénateur Baron Mazeman, où S. M. a bien voulu accepter l'hospitalité pour Elle et pour LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Brabaut. Mais quelque soit l'élan qui préside tous ces apprêts, rien n'est comparable l'entrain et la joie populaire. Ypres a déposé cette physionomie calme, cet aspect un peu somnolent qui lui sont habituels. Une vie non v elle cii eu le dans ses veines... Vienne le Roi maintenant, viennent les princes et cette ptincesse qui a lié son sort aux destinées de notre royale dynastie, et l'enthousiasme débordera comme uu flot longtemps comprimé! f Il y a viogt-sept ans que Léopold visita, la dernière fuis, sa boune ville d'Ypres. C'était au début de notre émancipation nationale. Louise d'Orléans était ses côtés. Jeuoe Reine, en qoi déjà se révélaient ces nobles qualités, ces vertus chrétiennes et royales qui, au jour de son trépas prématuré, en avaient fait l'idole du peuple Belge. Depuis lors bien des événements ont surgi, bien de choses ont chaogé de face. Les luttes des partis ont plus d'une fois, au sein du pays, soulevé des tempêtes. Au-dehors, et jusqu'à nos portes, le vent des févolutious a balayé la face de l'Europe et fait douter des institutions les mieux consolidées. Mais au milieu des péripéties et des vicissitudes de nos luttes politiques, l'attachement des Belges pour leurs institutions nationales a jeté de plus profondes et de plus solides racines. El les flots les plus irrités des passions politiques sont toujours venus expirer au pied des marches du trôoe. Aujourd'hui cependant que l'Europe entière rend hommage l'esprit de natioualité et de persévérance dont nous avons fait preuve, des plumes vénales, l'étranger, ont reçu mission, pour colorer d'ambitieuses convoitises et étayer de fallacieuses théories, d'insulter notre passé, de révoquer en doute notre patriotisme. A les en croire, la libre et indépendante Belgique, qui depuis les premiers siècles du moyen-âge jusqu'à l'invasion française de 92 et g4, conserva son auto nomie, qui de tout temps, pour la défense de ses droits et de sa nationalité, manifesta une jalousie si inquiète et mainte fois en scêila la jouissance de sou sang, la Belgique ne serait qu'un tronçon séparé d'une patrie imaginée pour les besoins de la cause, et les vœux du pays, injustement faussés et refoulés josqu'ici, seraient pour l'annexion un pins vaste empire, pour l'absorption de la nationalité belge dans une nationalité qui fut sa constante ennemie. lufligeous un généreux démenti ces supposi tions iojui ieuses Qu'on ne puisse point se mépren - die sur les sentiments du pays. Dans les circon stances actuelles, cet élan.spontané d'enthousiasme qui pousse nos populations au-devant de leur Roi, l'expression seule delà commune allégresse revèleut déjà les proportions d'une manifestation nationale. Elle sera donc belle tout égard la journée de demain, pleine, doublement patriotique! Saluons la d'un cri unanime, d'un cri du cœur vive le roi! vive la famille royalr! En présence des événements dont les Etats pon tificaux peuvent être d'un jour l'autre le théâtre, nous croyons nécessaire de donner quelques détails sur la division territoriale de ces Etals, «fin que d'anciennes dénominations géographiques dontjrn se sert aujourd'hui, telles que les Marches et YOmbrie, puissent être plus facilement comprises. Avant la guerre d'Italie, les Etals de l Eglise étaient divisés eu quatre légations, plus l'arron- dissemeut de Rome. La pretnièreconiprenait les provinces de Bologne, Ferrare, Forli et Ravenne. Ces provinces consti tuaient ce qu'on nommait les Romagnes. Victor- Emmaouel les a annexées au Piémont. La seconde légation se compose des provinces d'OrbinoPesaro, MacerataLoreto, Ancône, Fermo, Ascoli, Camerino. C'est cette partie des États poutificaux qu'on désigne communément sous le non» de Marches. Elle est bornée au nord par

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1