44me Année. Mercredi 19 Décembre 1860. No 4,509. Y PRES. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par ai*, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, S fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. T R3 m m m mmm 19 Décembre. REVUE POLITIQUE. Un décret inséré au Moniteur universel con- slilue le bureau du Sénat de l'empire français pour l'année 1861 M. Troplong continue d'occuper le fauteuil de la présidence, M. de Royer demeure premier vice-président, et les maréchaux Baraguay- d'Hilliers, Regnaud de Saint-Jean-d'Angely et Pélissier restent vice-présidents. I.e télégraphe avait annoncé la prochaine éva cuation de la ville et de la province de Viterbe par les troupes françaises, mais la Patrie et le Pays démentent cette nouvelle de la manière la plus formelle. Loin d'évacuer cette partie du territoire des États de l'Église, les colonnes françaises en voyées de Rome ont dépassé Viterbe pour occuper Aqnapendente, Bagnarea et plusieurs antres points. Le fait prouve avec quelle réserve il faut accepter la plupart des communications télégraphiques, surtout lorsqu'il s'agit du Saint-Siège. Des versions contradictoires continuent de se produire au sujet de Gaëte. I.'Opinione de Turin assure que, si François 11 refuse d'abandonner la place, l'escadre française recevra l'ordre de s'éloi- ner et de laisser la flotte sarde agir. D'un autre côté, le Moniteur de l'Arméeen étudiant la situation respective des armées en présence; sou tient que Gaëte peut opposer encore uue résistance de plus de six mois. L'Espero nous fait connaître un nouvel exploit du chevalier Cialdini. Un parlementaire napolitain étant allé lui demander d'épargner trois édifices surmontés d'un drapeau noir deux désignant les hôpitaux et le troisième l'habitation de la Reine, le général sarde répondit, d'après le journal de Turin qu'il respecterait les deux premiers, mais qu'il ne tiendrait aucun compte du troisième, et qu'il couvrirait Gaëte de fer si la place ne se rendait pas. Un télégramme de Turin a annoncé que le Conseil d'État sicilien demaudait le maintien des lois et de l'organisation intérieure de la Sicile jus qu'au moment où le Parlement italien jugerait propos de les modifier. C'est vrai; mais il y a autre chose encore. La demande du Conseil d'Etat ne se compose pas de moios de neuf articles qui con tiennent les bases d'une véritable constitution. Un de ces articles, par exemple, porte que l'île for mera une de ces grandes divisions territoriales qui doivent nécessairement avoir leur existence propre; et un autre qu'elle aura un conseil déli bérant électif avec un lieutenaut nommé par le Roi. Nous empruntons au Messager du Midi le récit d'une peine expédition de la garnison de Gaëte contre le Borgo. Il s'agissait de faire sauter trois maisons qui gênaient le tir de la place. La sortie, bien conduite par le major Simonelti, a eu le plus entier succès. Il eût été possible de détruire un plus grand nombre de maisons, dit le correspon dant; mais le Roi n'en voulait pas davantage. On annonce de Turin la rupture des relations diplomatiques entre la Bavière et la Sardaigne. La légation bavaroise a Turin était depuis quelque temps, sans titulaire, et, de fait, il eu était de même de la légation sarde Munich. Le gouvernement sarde avait nommé M. le marquis Doria de Cirié en qualité de ministre près la cour de Bavière; mais ce diplomate, bien qu'il fut rendu son poste depuis longtemps, n'avait pas eucore obtenu au dience pour la remise de ses lettres de créance. On s'apptêtait, Turin, demander des explications ce sujet, mais M. de Cavour en a été prévenu par une notification émanée du gouvernement bavarois qui vient de lui apprendre la suppression pure et simple de la légation bavaroise b Turin. M. de Cavour y a répondu en donnant M. le marquis Doria l'ordre de quitter Munich avec le personnel de la légation sarde. Cette attitude de la Bavière, b la suite de tous les bruits qui ont couru sur le concoors éventuel qu'elle aurait promis l'Autriche, n'est pas sans significa tion. Des lettres de Vienne annoncent que le plan du chevalier de Schmerling qui vient d'entrer au ministère, aurait été adopté, et serait mis b exécu tion daos un délai de quatre mois. D'après ce plan, l'empire d'Autriche aurait, h l'avenir, une Chambre haute ou Chambre noble, composée, pour la première fois, d'au moins deux cents membres, h l'égard desquels on admettrait, comme en Angleterre pour la Chambre des lords, le principe de l'hérédité, et une seconde Chambre ou Chambre élective, qui comprendrait u5o mem bres, lesquels seraient nommés par les différentes assemblées provinciales proportionnellement l'importance de chacune d'elles. Par suite de ce mécanisme, l'Autriche aurait, comme les Étals-Unis, une représentation double, l'une qui concernerait les intérêts spéciaux de chacune des provinces, et l'autre les intérêts géné raux de l'empire. Les nouvelles d'Amérique reçues b Londres font connaîire en substance le Message du président des États-Unis. Le mouvement séparatiste qui s'est maoifesté dans le Sud b la suite de l'élection de M. Lincoln est la première question qui occupe M. Buchanau. Il ne considère point les Étals du Sud comme menacés par cette élection; la séparation lui paraît, en droit, inconstitutionnelle et révolu tionnaire; mais,en fait, il combat l'idée que l'Union puisse obliger par la force un État séparatiste a la soumission. Sur le terrain de la politique extérieure, M. Bucbanan recommande, comme l'ont fait ses pré décesseurs, l'achat de Cuba, et on ne peut mécon naître que les procédés qui se font jour actuelle ment en Europe dans cet ordre d'idées et qui transforment les plus grosses questions politiques en simples opérations de banque ne soient un puissant encouragement pour la Confédération. L'opinion de M. J. Malou a toujours fait auto rité dans les questions de finances; aussi attend-on avec impatience la brochure qu'il a intitulée De l'adoption légale de l'or français. Les études qu'il a déjà publiées sur la question ne contenaient point de conclusions formelles ou en faisait reproche h l'auteur. Aujourd'hui on lui saura gré d'émettre un avis positif et de dire comment se soot résolues, b ses yeux, les difficultés qui l'ont fait tarder b se prononcer. Les données de la science, conformes b l'expérience du com merce, entraîneront ceux qui se refusent encore b adopter uue mesure depuis longtemps réclamée par l'opinion publique. M. Malou est parvenu b démontrer b l'évidence un problème dont la solu tion était presseutie et désirée dans le sens de ses conclusions. On écrit deGand, 17 décembre: On parle beaucoup en notre ville d'un petit incident qui a eu lieu, ces jours ci, entre deux grands personnages, au banquet que M. le premier président de la cour d'appel, Van Innis, a offert b la cour et aux autorités. La conversation avait pris upe tournure poli tique, et un honorable officier-général, qui paraît n'aimer ni les fauteurs de troubles ci les auteurs de révolutions et d'annexions, blâma, dans un Doble et digue langage, les iniquités dont on souille l'Italie. M. le bourgmestre De Kerckhove crut, daos cette circonstance, devoir singer M. Rogier, et défendre, coDtre le bon droit, la justice, l'équité et les convenaoces, le brigandage piémontais et gari baldien qui indigne tous les honnêtes gens; mal heureusement pour lui, notre lord maire, qui a l'éloquence et les idées fort rebelles, se trouvait eu face d'un interlocuteur dont tous estiment le beau caractère, les nobles sentiments et la mâle énergie avec laquelle il sait les exprimer: l'officier supé rieur défeodit dooc son opinion de manière b recueillir l'adhésion générale; il lui parut même étrange que, vu les indignes et incessantes provo cations du piémontisme,il n'y eut pas encore eu une deuxième édition de la bataille de Novare. M. De Kerckhove, tout ahuri, ne chercha plus b soutenir sa malheureuse thèse qu'en poussant des oh! et des ah! b la manière decertain substitut, qui paraît affection lier singulièrement celle exclamation. L'officier général avait exprimé les sentiments qui animaient cette belle assemblée, car il fut l'objet des plus vives et des plus sincères félicita tions, au grand désappointement de M. le bourg mestre; mais aussi qu'allait faire M. De Kerckhove dans cette galère du Piémoritisme? Il résulte d'un tableau publié par le Moniteur, qu'au 10 novembre dernier, la population des dix athénées royaux du pays s'élevait b 1,4)7 élèves pour la section professionnelle, 886 pour la section des humanités et 636 pour les classes préparatoires. Total 2,939 élèves. En i858, les dix athénées comptaient 2,817 élèves et en 1869, 2,891. Un second tableau, publié par le journal officiel, contient le relevé comparatif de la populati n des deux Universités de l'État, au jo novembre 1860. Ces chiffres se résument de la manière suivante Université de Gand, 54g élèves, soit 53 en plus qu'en i85g; Université de Liège, 612, soit 44 en moins qu'eu 1869. Le Moniteur fait cependant remarquer qu'au 20 novembre 1860, la popu- n lation de ce dernier établissement s'élevait b 691 élèves, et il ajoute Comme elle était au 20 novembre i85g de 733, la différence en moins se réduit b 42. Un troisième tableau du Moniteur nous fait connaître la population des écoles moyennes de l'État en x858, i85g et en 1860. Voici les résul tats généraux de ce relevé i858 6,796 élèves, dont 2,465 pour l'école moyenne et 4,331 pour la section préparatoire. i85g 6,g48 élèves, dont 2,46g pour l'école moyenne et 4,479 pour la section préparatoire. *1860 6,962 élèves, dont 2,417 Ponr l'école moyenne et 4,545 pour la section préparatoire. Samedi et dimanche le carillon a annoncé l'anniversaire de la naissance de S. M. le Roi. Les couleurs nationales ont été arborées sur les édifices publics. A 11 heures un Te Deum a été chanté b l'église de S'-Martin. Les autorités civiles et mili taires y assistaient. L'état de santé de M. le curé-doyen de l'église de Saint-Martin est, b tiès peu de chose près, -toujours le même. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du i5 novembre, M. C. Da Coster, véiificateur de comptabilité b l'octroi com-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1