BELGIQUE. française reste devant Gaè'te, avec la mission d'empêcher tout bombardement par mer; les deux cabinets de Saint Pétersbourg et de Berlin se joindraient celui des Tuileries pour sauver le trône de François II, et la Russie en parti culier agirait très activement dans ce sens Londres et Paris par Tintermédiaire de MM. de Kisseleff et de Brunow. François II a adressé une courte proclama tion ceux des soldats qui ont du aller chercher un refuge sur le territoire pontifical. Quant la proclamation du jeune Roi ses peuples, elle a rencontré partout la plus sympathique admirationet les organes les moins favorables là cause bourbonienne, /'Indépendance no tamment, s'inclinent respectueusement devant la dignité et la noblesse d'un langage auquel Henri IF reconnaîtrait son petit fils. S'il faut en croire le journal les Nationalités, le nombre des députés au Parlement italien sera de 55q. Parmi les provinces qui sont appelées élire des représentants, nous remar quons les principautés de Bènèvent et de Ponte- Corvo. Or, ces principautés appartien nent aux Étals de l'Eglise. C'est encore une annexion! ]Yous n'avons pourtant pas appris que les populations aient joué leur rôle dans la comédie du suffrage universel. Le cabinet sarde a pensé apparemment que ce n'était pas la peine pour si peu. De vives discussions se préparent Berlin. Elles auraient trait, dit on, aussi bien la politique extérieure suivie par le gouvernement qu'à la politique intérieure. Il est question d'une réunion de députés qui songeraient prendre dès l'ouverture des Chambres une altitude très décidée vis -vis du cabinet Ho- henzollern. Cette réunion s'inspirerait des idées radicales, qui, chaque jour, gagnent du ter rain dans la Confédération, et au rapide déve loppement desquelles la Société de Cobourg n'est pas étrangère. Le télégraphe électrique mande qu'un jour nal de Madrid, El Pueblo, vient d'être condamné 14,000 rèaux d'amende pour outrages au Souverain-Pontife. La Espana proleste contre le projet d'acquisi tion de Cuba par les Etats- Unis, projet mis de nouveau en avant par le président dans son dernier Message. La feuille espagnole ajoute que M. Buchanan ne tient un tel langage que pour flatter certaines passions populaires, sans croire lui-même qu'il pourrait se trouver en Espagne un parti ou un gouvernement qui prêtât la main cette cession. Le même journal traite de puérilité une brochure qui vient de paraître Lisbonne dans te but de préconiser l'annexion du Portugal T Espagne. Une lettre de Téhéran du 15 octobre annonce que le corps d'armée qui opère dans l'Ouest sous le commandement du prince Hamza Mirza, Tandis que moi, je serai seul... seul... Ib-bas! Puis, écoute encore, reprit-il en la menant b l'écart et lui parlant tout bas: Je voudrais partir demain avant le jour, avant que mon père et ma mère se soient éveillés... pour éviter... lu comprends, toutes ces scènes qui font mal... oh! bien mal, ma pauvre sœur Promels-tnoi de ine réveiller... tu sais que j'ai le sommeil dur... ne me laisse pas dormir trop longtemps... hein! lu me le promets? Mou Dieu! qu'as-lu donc que lu ne parles pas? Je te le promets, mou frère, répond Virginie d'une voix étouffée. Allons, allons!.au lit... et dormons! s'écria Jacques, il se fait tard. C'est la dernière nuit que tu passeras ici, dit la mère. Il faut bien espérerqne non, répondit Jacques. Viens, mon fils, ajouta le vieillard d'une voix qu'il s'efforçait de rendre ferme, viens, que je te bénisse ce soir, car, mon âge, on ne renvoie rien au lendemain. La pauvre fermière s'était assise, et la tête entre les mains, elle poussait des gémissements lamen tables. Jacques vint s'agenouiller devant son père, et baisaot tendrement les mains calleuses et trem blantes du vieillard, il les posa sur sa tête. après avoir remporté un avantage signalé j contre les Turcomans, venait de subir un grave échec en attaquant les Télélis tribus très redoutables de la Turcomanie. Des renforts devaient être envoyés l armée persane, afin de la mettre même de reprendre l'offensive et de châtier ces peuplades insou mises. Du reste, aux dernières dates, et part cet incident, la situation du pays était satis faisante. Voici l'hiver arrivé, el rude même, avec la neige épaisse qui couvre la terre et la gelée que nous apporte le vent du Nord. Les pauvres gens ne sont jamais aussi malheureux que quand ces deux circon stances se rencontrent. Ils souffrent alors plus qu'en tout autre temps, car il faut être mieux vêtu, mieux chauffé, mieux nourri. Aussi est-ce ces époques de l'an née que la charité chrétienne doit doubler ses bienfaits el se mettre la recherche des pauvres qui manquent du nécessaire, et il y en a tant encore! Combien d'êtres humains qui n'ont aucun gîte! Combien qui, ayant un logis, n'ont rien pour se chauffer, se nourrir ou se vêtir! Combien de familles, enfants, mères el vieux parents grelottent la nuit sur leurs grabats!... Donnez donc largement, vous qui Dieu fit la belle part dans le monde, vous qui avez plus que le nécessaire, donnez au pauvre, et n'attendez pas qu'il vienne mendier votre porte; allez au devant de lui dans le grenier ou lacavequ'il habite. Voussurlout, mesdames et mesdemoiselles, dont l'âme est plus compatissante, pensezaux malheu reux, récollez pour eux des secours que vous obtiendrez si facilement par l'empire que vous exercez sur la société, et distribuez les en n'ayant égard qu'au malheur et Dieu vous récompensera. Le projet de loi fixant le contingent de l'année pour 1861 a été adopté b l'unanimité des 4o membres présents. Pendant le cours de la séance, un honorable membre a demandé que des mesures fussent prises contre le colportage du gibier et le braconnage qui, depuis l'abolition des octrois, ont pris des propor tions considérables. M- le ministre de l'intérieur a répondu qu'il était désirable qu'une commission composée d'amateurs de la chasse se livrât l'étude des mesures prendre pour surveiller la vente du gibier sar les marchés. La séance du Sénat a encore été fort laborieuse samedi. Les amendements introduits au premier vole daos le projet de loi instituant une caisse de retraite et de prévoyance eu faveur des secrétaires Père, dit-il, bénissez-moiça me portera bonheur. Soudain et comme si une réflexion eût saisi Virginie, elle s'élança de sa place et s'agenouil- lanl près de son frère, on eût dit qu'elle voulait lui enlever la bénédictioii paternelle. Jalouse! lui dit-il en se reculant pour lui faire place devaul les genoux du vieillard. Un soupir accompagné d'un regard indéfinissa ble de Virgiuie, répoudit seul b celte observation. Sois honnête homme, mon fils, prononça le vieillard d'uue voix forte el pleine d'émotion, sois fidèle ton serment. Les Ghesquière sont de pau vres gens; ils sont laboureurs de père en fils; plu sieurs ont servi avec honneur, et tous, qoel que soit le rang ou le grade qu'ils ont obtenu dans l'armée, tous sont revenus mourir au pays... Fais comme eux, mon eufant,et reviens nous... Si tu es heu reux, dous partagerons ton bouheur, et cela le doublera si tu es malheureux, nous partagerons Ion malheuret lu l'oublieras... Mais reviens... que mes mains puissent encore une fois loucher tes cheveux... que ma bouche puisse encore une fois te béoiret mes bras s'ouvrir pour te presser sur mon cœur... Oh! moQ ènfaut! communaux, ont été adoptés définitivement et sans opposition. Le vote sur l'ensemble,'qui a eu lieu ensuite, a donné les résultats suivants: Trente- huit membres ont voté l'adoption, deux le rejet et cinq se sont abstenus. Après ce vole, le Sénat a adopté d'urgence et sans discussion i° l'unanimité des 45 membres présents, un projet de loi ouvrant un crédit provi soire de 46o,ooo fr. au ministère des affaires étrangères, valoir sur le budget de ce département pour 186x 2* l'unanimité des 38 membres présents, un projet de loi autorisant deux transferts s'élevant 600,000 fr. entre divers articles du budget de la guerre pour l'exercice courant. Ces deux projets ont été votés le 21 par la Chambre des représentants. Le crédit provisoire aux affaires étrangères a dû être sollicité des Chambres, attendu que le Sénat ne s'occupera pas avant sa rentrée, en janvier, du budget de ce département, le seul des budgets de 1861 snr lequel la législature n'a pas statué d'une manière dcfioilive. La discussion des articles du budget des travaux publics pour 1861 a occupé l'assemblée pendant une graode partie de la séance. Plusieurs honorables membres ont présenté des observations sur diverses parties des services publics ressortissant b ce département. Le vote sur l'ensemble du budget a réuni l'unanimité des suffrages. Le Sénat s'est ajourné indéfiniment. La Chambre s'est ajournée au 15 janvier 1861. acte officiel. Par arrêté royal do 20 décembre, M. de Haussy est continué dans ses fonctions de gouverneur de fa Banque Nationale pour un nouveau terme de cinq ans, partir du 1" janvier 186t. Dans la nuit de dimanche b lundi, 16-17 de ce mois, un attenta: sacrilège a été commis b Dadizeele près de l'église provisoire se trouve placée une statue de la S"-Vierge, qui jadis ornait la chapelle adossée b l'ancienne église. Cette statue était en pierre dure et datait de quatre b cinq siècles. Dans ladite nuit des malfaiteurs ont exercé leur rage infernale contre celle statue, en ont brisé la tète et uu des bras. On n'a plus retrouvé la couronne en pierre qui ornait la statue de la Vierge et le sceptre a été retrouvé dans le lac qui environne le presbytère. La plus grande violence a dû être déployée par les misérables auteurs de cet acte impie pour pouvoir mutiler ainsi la statue. Des prières expiatoires, auxquelles une foule immense assistait, ont été dites b celle occasion dans le sanctuaire on la Vierge Immaculée est l'objet d'une grande vénération. On écrit d'Ostende, 21 décembre Ce matin, a fait côte en face de l'établissement du Pharela chaloupe de pêche Leonidas. Le gréement et l'inventaire ont été sauvés. La posi- L'émotion lui coupa la voix il resta un moment comme anéanti. Deux petites mains se placèrent sur les mains du vieillard, et les firent glisser d'une tête sur une autre. C'est toiVirginie, dit le vieillard sentant un peigne de femme sous ses doigts, et des cheveux longs au lieu des cheveux courts; tu veux aussi ta part de la bénédiction de ton père... mais tu l'au ras demain comme aujourd'hui, toi. Demain répéta Virginie, demain Sait- on ce qui peut arriver demaiu? C'est vrai, ma fille... Reçois ma bénédiction, toi aussi; recevez-la tous les deux, dit le vieillard en étendant ses deux mains toi, mon fils, parce lu 1 en vas; toi, ma fille, parce que tu restes... Oh! mon Dieu! mon Dieu! bénissez-les comme je les bénis Puis un long et douloureux silence suivit... puis des baisers et des sanglots!... Une heure après, la ferme plongée daos les ténèbres, paraissait livrée au repos. A travers les vitres d'une chambre de la ferme, une seule lumière brillait c'était la lampe de. Virginie. Mmc Fontaine-Sainton. {Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 2