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44me Année.
Samedi 16 Février 1861.
N« 4,526.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
ÉPIIÉMÉRIDES.
|14 février 1799. Abolition de l'esclavage
dans les colonies fran
çaises.
15 1794. La Convention décide que
le drapeau national sera
de rouge, blanc et bleu.
6 1710. Mort de Fléchier.
??B.3S, 16 Février.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR
pour là ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
Gaëte a capitulé! Telle est la grave nouvelle
|<jrue le télégraphe a transmis de Turin avanl-
f hier matin. Le général Cialdini doit occuper le
'Monte- Orlando et toutes les fortifications. Le
Roila Reine et la famille royale s'embarque
ront. Ce n'est qu'après leur départ que les
troupes garibaldo piémontaises occuperont la
ville. L'héroïque garnison napolitaine restera
prisonnière de guerre jusqu'à la consigna
tion dit le télégraphe de Messine et de
Civilella del Tronto. On sait que ces deux
forteresses sont encore au pouvoir des soldats
restés fidèles la cause de François II.
D'après une dépêche qui est adressée de
Naples sous ta date du i3, le Roi François II
et son auguste famille s'embarqueront bord
de la corvette française la Moueiie.
C'est Vétat de la place qui a été la cause
principale de la détermination de traiter prise
par le Roi François II. Gaëte ne renfermait
plus de munitions en assez grande quantité
pour qu'on pût espérer de prolonger la défense
avec avantage. D'ailleurs, le jeune Roi lui-
même semblait se considérer plutôt, dans la
situation où il se trouvait, comme un général
investi d'un poste que l'honneur militaire lui
prescrivait impérieusement de défendre jusqu'à
complet épuisement de ressources. Ce devoir,
le Roi François II l'a rempli en soldat autant
au moins qu'en souverain, et l'Europe entière
n éprouvera certainement qu'une vive sympa
thie popr un si grand et si noble courage et
une si touchante infortune,
La forteresse de Gaëte est tombée mais la
cause du droit et de la justice n'est point perdue.
Chaque chose a son temps d'épreuve.
A quels nouveaux et glorieux exploits vont
maintenant se consacrer les Piémontais S'il
fallait en croire des correspondances adressées
quelques journaux allemands c'est vers
Rome que se tourneraient les armes des bom-
bardeurs d'Ancone, de Capoue et de Gaëte. On
écrit la Gazelle de Voss que le gouvernement
sarde vient de commander en Ombrie des
quartiers pour 3o,ooo hommes, et que le
temps arrive où l'on va enfin mettre un terme
aux menées des prêtres de Rome.
On n'oublie qu'une chose c'est la présence
dans la ville éternelle d'une armée française
qui n'en sortira pas tant que la sécurité et
l indépendance du Saint -Père seront en péril,
parce que le gouvernement français ne veut
pas suivant les expressions mêmes de M.
JBaroche recommencer cette expérience du
lendemain dont parlait M. Rossi.
L'ouverture du Parlement de Turin aura
décidément lieu le 18. M. Ratazzi est le can
didat du ministère la présidence de la
Chambreet son acceptation indique un cer
tain rapprochement entre cet homme d'État et
M. de Cavour.
Le correspondant de Rome de l'Union nous
donne sur les cruautés des Piémontais dans
les Abruzzes, dans la Terre de Labour et dans
la province d'Ascoli, des détails navrants qui
prouvent largement que le général Pinelli n'a
pas été sacrifié des considérations d'huma
nité. C'est une guerre de massacre, de pillage
et de dévastation que les généraux de Victor-
Emmanuel font aux malheureux Napolitains.
On ne se contente pas de tuer des hommes,
d'incendier des maisons on fouille, on détruit
les provisions et les aliments qu'on ne peut pas
emporter Non, les Druses ne se sont pas mon
trés plus barbares envers les chrétiens de
Syrie! La civilisation chrétienne n'a pas été
plus outragée dans le LibanAh! nous com
prenons pourquoi on appelle les Abruzziens des
brigands. C'est pour les traiter en Vendéens!
Les provinces slavo-allemandes se plaignent
depuis longtemps de la législation qui frap
pait d une sorte "d'interdit le culte protestant.
Par une décision récente du cabinet autrichien,
une nouvelle loi a été soumise la sanction de
l Empereur. Celte loi aura pour effet de faire
participer le culte évangélique aux mêmes
droits que la religion catholique. La législation
concernant les juifs va être également modifiée.
On pense que M. de Schmerling fera prévaloir
son opinion qui est que les jctifs doivent être
traités sur le même pied que les protestants et
les catholiques.
Une dépêche de Francfort donne lieu de
penser que la question des duchés est la
veille d'entrer dans une phase nouvelle qui
laisserait de grandes espérances pour la con
ciliation des divers intérêts. Le gouvernement
danois semblerait disposé se contenter de la
reconnaissance du principe financier d'après
lequel la somme de 85o,ooo rixdalers qui doit
etre fournie par les duchés serait versée, titre
de subside, dans tes caisses de l'Etal Copen
hague, avec la faculté d'en disposer son gré
et sans le contrôle des Etals. A celte condition
le Danemarklaisserait les duchés s'administrer
leur guise aussi bien pour leurs affaires
intérieures que pour celles de l'extérieur. On
croit que, sur ce terrain, le différend qui existe
entre le Danemark et les Etats de la confédé
ration d'Allemagne pourra aboutir une
solution pacifique.
Une dépêche de Conslanlinople annonce qu'à
la suite d'une entente entre les représentants
des cinq grandes puissances et la Sublime-
PorteL ouverture des conférences pour la
question de Syrie a été fixée au 18 février.
On lit dans la Gazette de Bruxelles
Il circule depuis longtemps des bruits de tout
genre a propos de notre système de défense na
tionale et surtout propos des fortifications
d'Anvers. Nous nous sommes tus, car ce sujet com
porte une grande réserve. Mais deux journaux ont
cru devoir parler. Les révélations qu'ils font et
celles qu'ils semblent promettre sont telles qu'il
est impossible au gouvernement de ne pas rassurer
le pays au pins tôt.
On n'a pas oublié dans quelles circonstances
les Chambres législatives furent amenées b voler les
- fortifications d'Anvers, malgré les profondes répu
gnances qu'elles soulevaient non-seulement parmi
les contribuables, mais parmi une foule d'hommes
compétents qni invoquaient les autorités les pins
imposantes en faveur d'une autre base de la défense
nationale.
Sans revenir sur le fait, puisqu'il y a chose
jugée, et sans incriminer les intentions de per
sonne, car nous aimons b croire b la bonne foi chez
nos contradicteurs, il semblerait, d'après les bruits
qui circulent, que l'opposition parlementaire
n'était que trop fondée b résister aux vues du
gouvernement. Quant aux dépenses, tout fait
prévoir qu'elles seront, en toute hypothèse, plos
considérables que n'affirmait le ministère b la veille
du vote.
«Quoi qu'il en soitce qui serait réellement
désastreux non-seulement sous le rapport finan
cier, mais b tous égards, c'est la nouvelle accrédi
tée par deux journaux que le tracé des fortifications
est tellement vicieux qu'il doit subir des modifica
tions radicales, de sorte qu'on aurait jusqu'ici
travaillé eo pure perte.
Ce vice aurait été constaté et reconnu b la
suite d'une visite faite b Anvers par le général
prussien de Bonin. Ajoutons que nos officiers du
génie et de l'artillerie n'ont aucune faute b s'im
puter, puisqu'ils ont été forcés, toujours d'après
les mêmes.sources, d'exécuter les ordres venus du
ministère de la guerre, sans avoir b présenter au
cune observation sur le mode b suivre dans les
fortifications, pas plus que sur les armes rayées ou
sur le choix du canou perfectionné.
Que ces bruits soient faux ou non, le gouver
nement doit au pays et se doit b lui-même de don
ner des explications catégoriques. Il importe que
ce qui est exagéré ou erronné soit rectifié; et si, ce
qu'b Dieu ne plaise, des fautes graves ont été en
effet commises, si des millions ODt été enterrés sans
fruit aux environs d'Anvers, il vaut encore mieux
avoir le courage de dire la vérité au pays, qui a
droit b tout connaître.
Belges avant tout, nous désirons sincèrement
que l'opinion publique se trompe en cette circon
stance, que le gouvernement se disculpe, que le
système qu'il a fait prévaloir, et qu'il exécute sous
sa responsabilité, soit reconnu irréprochable et le
meilleur possible dans l'inléiêt de la défense
nationale.
Mais, nous l'avouons, il est fiès-douteux pour
nous qu'on se soit inspiré de l'intérêt de la défense
nationale quand ou s'est décidé b laisser nos places
fortes dans un état de délabremeut complet. C'est
ainsi que les remparts de Mqiis se dégradent, les
portes ont disparu avec l'octroi, de sorte qu'il serait
facile a des héros de Risquons Tout de pénétrer
dans la place. On se demande b quoi bon y tenir
encore une garnison.
Quand même il serait vrai que la forteresse
d'Anvers rendra superflue toute autre place de