No 4,530. 44me Année. 28,février 613. Supplice de la reine Bru- nehaut. 1 mars 1815. Débarquement de Napo léon au golfe Juan, près de Cannes. 2 1476. Victoire des Suisses Granson sur Charles-le- Téméraire. TF32S, 2 MARS. REVUE POLITIQUE. 1-75 LE PROPAGATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POUR LE DEIIORS FR. 7-50 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, S TROIS MOIS. ÉPHÉtfÉRIDES. Le projet d'Adresse du Corps législatif h l'em pereur Napoléon jette dans le ravissement les journaux ministériels de Paris. Cependant, ce document n'exprime rien qu'une approbation sans réserve de la politique suivie par le gouvernement, tant 'a l'intérieur qu'à l'extérieur, et une confiance absolue pour l'avenir. Il faut être poussé par le vertige de l'admiration outrance pour prouver, comme le Constitutionnel, que ce projet, par la forme et par le fond, semble bien répondre au caractère que l'Empereur, dans son discours, a tracé pour les réponses qu'il attend des deux grands corps de l'État. Si l'Empereur a voulu de l'équivoque et de l'ambiguïté, le but a été atteint aussi bien au Sénat qu'au Corps législatif. Nous ne sommes pas seuls de cet avis. En effet, le Journal des Débais, qui a autant de bon sens et de logique que le Constitutionnel, est d'avis que le projet d'AtJresse du Corps législatif est rédigé tantôt en termes assez vagues, tantôt avec assez d'ambi guïté pour ne mécontenter peut-être complètement personne et pour tromper l'attente de tout le monde. Les poursuites dirigées contre Mgr l'évêqoe de Poitiers ont toute l'approbation des journaux thuriféraires de la politique impériale, qui se garderont pourtant bien de reproduire in extenso le document épiscopal incriminé et déféré comme d'abus au conseil d'État. Suivront-ils en cela les intentions de M. le ministre de l'intérieur? Non, assurément. M. de Persigny ne fait-il pas appel au jugement de l'opinion publique? La reproduction du mandement du courageux prélat poursuivi est donc, de la part de ces organes de l'opinion, un strict devoir b remplir. Ils ne peuvent, en présence de la lettre si formelle de M. de Persigny, dérober au public, au jugement duquel on fait appel, une piece qui est le fond même d'un procès que le gouvernement de l'Empereur porte devant le con seil d'État. M. le ministre de l'intérieur vent que 1 opinion publique juge,et les journaux qtiiappuient la politique du gouvernement doivent se faire un devoir de mettre l'opinion b même de juger en connaissance de cause. Pousseront-ils l'impartialité jusqu la publicatioo des pièces du procès? Nous ne le croyons pas. Le retentissement qu'obtient la lettre de Mgr 1 éveque d'Orléans M. de Laguéronuière est immense; toutes les feuilles françaises en entre tiennent leurs lecteurs, et les principaux journaux de Lyon, de Marseille, de Bordeaux, de Nantes, sansaucune acception de parti,reproduisentpresque en entier dans leurs colonnes cette forte et lumi neuse démonstration. Aux voix des évêqoes d'Orléans, de Poitiers et de Laval, vient s'en ajouter uoe autre qui ne retentira pas avec moins d'éclat et d'autorité. Mgr. l'archevêque de Tours vieot d'adresser une lettre au Souverain-Pootife, dans laquelle le sentiment français ne se révèle pas avecmoins de vivacité que l'inspiration pastorale. Le courage du clergé fran çais ne s'est jamais révélé avec autant d'unanimité et d'éclat. La nouvelle constitution autrichienne serappro- che beaucoup, par le mécanisme adopté, des con stitutions généralement adoptées en Europe. L'one des deux Chambres n'est autre que le Sénat français, ou la Chambre des lords d'Angleterre, ou encore la Chambre des seigneurs de Prusse. C'est celte dernière dénomination qui a été adoptée b Vienne. L'assemblée aristocratique autrichienne doit rece voir dans son seiQ des membres héréditaires et des membres viagers. La dignité de pair, dit la constitution, sera héréditaire daos toutes les grandes familles nobles; elle ne sera conférée qu'il titre viager aux hommes méritants de l'État. Quel accueil sera fait ce privilégeconservéb la noblesse? La Chambre des députés se composera de 344 membres, sur lesquels la Hongrie en comptera 85. Les privilèges laissés par la nouvelle constitution b ces deux Chambres, qui aoront le titre générique de Conseil de l'empire paraissent assez étendus: le droit d'initiative, l'établissement des budgets, la fixation des impôts, l'approbation des emprunts de l'État, le contrôle des dettes publiques, l'examen des recettes et dépenses sont, en effet, assurés au Parlement, qui embrassera ainsi la généralité des affaires de l'empire, pour ne laisser aux Diètes que les affaires provinciales. Des correspondances de Copenhague parlent de réformes constitutionnelles projetées par le cabinet danois, qui pourraient bieu aider indirectement une solution définitive de la question danoise. On parle, en effet, d'une large exécutioo des principes de la constitution danoise de Y854, qui permet trait que les grandes divisions du royaume ne formassent plus qu'un seul faisceau, mais b la condition que chacune d'elles conserverait ses institutions provinciales et sa Diète respective. De nouveaux désordres viennent d'éclater sur la frontière du Monténégro, dans l'Herzegowine. Cinq mille insurgés de Yenibazar, soutenus par des Monténégrins, ont envahi ville de Bihor, tué une cinquantaine de musulmans, et incendié les maisons après s'être livré au pillage. Les nouvelles que l'on reçoit de l'extrême Orient pourraient faire concevoir des craintes eu ce qui concerne la sécurité des troupes françaises b Shaug Ha'i et-le repos même de la ville. On exprime cette crainte que les rebelles seraient sur le point de tenter uoe attaque dont on affecte de redouterles conséquences. Le Pays se croit autorisé b déclarer que les mesures sont prises pour qu'une attaque quelconque de la part des rebelles puisse être promptemeut et énergiquemeut repoussée. Un journalaux yeux duquel les libertés modernes sout un peu le cauchemar de la société présente, s'écrie Les libertés modernes! Le Roi de Naples vient de les octroyer dans la mesure la plus large; PAR POUR 3 MOIS. elles n'ont fait que précipiter sa chute.Mais il s'y est pris trop tard! - Et Pie IX qui les octroya b son avènement même au trôoe pontifical? Elles lui furent payées par l'assassinat de son ministre et par les coups de fusil tirés dans les fenêtres du Vatican! Avait-il attendu trop tard pour faire les réformes. Ainsi donc, voilb qui est dit que ces pauvres libertés modernes arrivent, n'importe b quelle heure, elles ont toujours tort, et Pie IX lui- même, celui qu'on nous représentait, il y a quelques jours, comme ayant conJamné ces libertés, est presque mis b l'index pour les avoir proclamées et appliquées dans une certaine mesure. Ce sont Ib des exagérations évidentes qui se réfutent elles-mêmes; ajoutons, a regret, qu'elles pourraient être plus respectueuses pour le vénérable et bien-aimé Pie IX que nous ne saurions trop entourer de notre amour et de oos respects. La discussion sur la question monétaire traîne ven longueur b la Chambre avant-hier elle a en tendu MM. Royer-De Behr, Van der Donckt et Tack. Le premier de ces orateurs a proposé de voter sur la question suivante Y a-t-if lieu de modifier notre législation monétaire actuelle? Mais cette proposition a été retirée. M. le ministre des fioances a déclaré qu'il se ralliait b la proposition relative b la tarification de l'or; mais c'est Ib un expédient qui ne remédiera en rien aux embarras de la situation actuelle; on cote tous les jours l'or b la Bourse de Bruxelles, et b quoi cela aboutit-il A fournir chaque jour deux ligues au Moniteur, et c'est tout. Non, point de palliatifs vu l'éteudu du mal, il faut traucher dans le vif de l'obstination de M. Frère. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. M. Verdievel, curé b Heyst, est nommé curé b Coolkerke. M. Bossaertvicaire de Saint-Martin b Ypres, est nommé curé b Heyst. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Pierre De Meyere et Joseph Van Haverbeke, de Ledegbem, comparurent lundi et mardi devant la cour d'assises séant b Bruges sous l'accusation de vol de bijoux, au préjudice de l'horloger De Kimpe b Mouscroo vol qui fut commis dans la nuit du 7 au 8 mars 1859. Il résulte de l'instruc tion que Pierre De Meyere est coupable de ce vol, ainsi que Reynaert et Dumortier qui sout déjb condamnés depuis le 26 juillet 1S60. Par consé quent Pierre De Meyere a été condamné b 8 ans de travaux forcés, et Joseph Vau Haverbeke a été acquitté. Un fait particulier s'est produit dans l'instruc tion de celle affaire. On se rappelle que, dans la nuit du 25 au 26 février i85g, un vol de bijoux fut commis b Lichlervelde an préjudice du sieur Reckem. Or, le nommé Jean Gadeyue (actuelle ment en prison b Gand), comparut mardi comme témoin dans l'affaire De Meyere et consorts, et a, déclaré être coupable du vol commis chez le sieur Reckem, de concert avec son frère Charles, eu ce moment détenu b Toulon (t rauce). NÉCROLOGIE. S. A. S. Mgr. le duc Prosper- Louis d'Areoberg, duc d'Aerscbot et de Croy, est décédé b Bruxelles le 27 lévrier, b l'âge de piès de 76 ans.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1