DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
ANGLETERRE.
conseillers mis h la torture entre le verre et le
flacon, aurait donné occasion une réponse assez
vive, mais méritée, tel point qu'un des acteurs de
ce colloque peu amical aurait, ni plus ni moins,
parlé de la force de ses muscles? En présence d'un
argument aussi concluantnous comprenons que
toute discussion ultérieure devenait impossible et
que le banquet s'est terminé tant bien que mal.
Nous attendons sur ces bruits quelque éclaircisse
ment de l'organe de nos édiles.
Le samedi, 9 de ce mois, vers dix heures du
soir, la ville de Bruges a été mise en émoi par
l'annonce qu'un incendié considérable avait éclaté
au nord de la ville, vers Damme en effet, le ciel
de ce côté réflétait des lueurs rougeâtres qui
s'élevaient au-dessus de l'horison une hauteur
considérable. En un instant des détachements
d'infanterie et de cavalerie ainsi que les autorités
civiles et militaires, la brigade de gendarmerie
commandée par le lieutenant en l'absence du
capitaine malade, se dirigèrent en toute bâte vers
la porte de Damme. Arrivé lë cbacuo reconnut
bientôt l'erreur dans laquelle on était tombé: on
se trouvait en présence d'un phénomène lumineux:
c'était une aurore boréale d'un spectacle majestueux.
On écrit d'Ostende Le 5 de ce mois vers
onze heures du matin, les hommes de la brigade de
sauvetage au hameau de la Panne, aperçurent
au large de Gbyvelde (France), on oavire en
détresse. Ils lancèrent aussitôt le canot de sauve
tage et arrivés sur les lieux du sinistre, ils trou
vèrent le navire échoué sur le Biaekbank, sombré
et abandonné de son équipage.
>Deretoor leur poste,nos lamaneursy trouvèrent
une partie de l'équipage du navire naufragé et ils
apprirent de la bouche de ces marins que leur
bâtiment se nommait Azar, cap. J.-H. Rocbt,
appartenant au port de Stockholmallant de
Newcastle Dunkerque avec charbons.
C'était dans la nuit du 4 au 5, que VAzar avait
touché et voyant leur goélette perdue, l'équipage,
composé de 9 hommes, avait réussi se sauver avec
leur propre canot.
On écrit d'Ostende, le 8 a Cette nuit vers
quatre heures a eu lieu un accident qui aurait pu
amener les conséquences les plus fâcheuses. La
malle anglaise Garland venant de Douvres, au
moment de faire port, a eu tin dérangement assez
sérieux a sa machine. Ne pouvant plus continuer
sa route, elle a été obligée de jeter l'ancre en
dedans le Stroombank. La mer était en ce moment
très-agitée et le vent soufflait avec violence de
l'O.-S.-O. "Dix-sept passagers se trouvaient
bord et parmi eux plusieurs femmes et enfants. Il
n'y avait aucun moyen d'obtenir des secours de la
terre. Les embarcations ne pouvaient et n'osaient
peut-être sortir du port, il fallut donc attendre
jusqu'il l'aube du jour.
Alors le capitaine anglais fit hisser le pavillon
au tenon du mât de misaine en signe de détresse,
signal qui fut compris par le signaleur du port. Le
chef supérieur des malles-postes belges informé
de cet événement, dépêcha aussitôt sur les lieux du
sinistre le vapeur de l'État, Emeraude, qui l'a
remorqué dans le port.
A Anvers, les cinq personnes qui sont soi-
gnées l'hôpital la suite d'un empoisonnement
occasionné par du beurre sophistiqué, sont toujours
dans 011 état qui inspire des inquiétudes.
On nous mande de Bruxelles que le ministre
de la guerre fera sous peu un nouvel appel au bon
vouloir des différents corps de l'armée, afin d'avoir
des soldats pour les travaux de fortificati30s d'An
vers. On craint, paraît-il, que les travaux publics,
tels que chemins de fer, etc., u'occupeut encore une
niasse d'ouvriers civils. Déjà l'année dernière des
prévisions de cette nature ont été dépassées.
La Belgique est tellement absorbée par les choses
d'industrie que le manque de bras se fait jouruel-
nellemenf sentir. On ne trouve pas même des
volontaires, soit pour les corps de pompiers, soit
pour la gendarmerie. Journal d'Anvers.)
On commence s'étonner ijoe le ministre
des travaux publics n'ait pas encore déposé le
projet qu'il a promis plus d'une reprise pour
l'exécution de plusieurs grands travaux d'utilité
publique.
Quelques personnes prétendent que le dépôt de
ce projet de loi est renvoyé jusqu'en avril.
Il y a certaines parties du projet sur lesquelles le
ministre, dit-on, n'est pas encore d'accord avec ses
collègues.
Le baron Nothomb, ministre de Belgique h
Berlin, en congé Bruxelles depuis quelques jours,
est parti vendredi matin pour Paris, où une de ses
filles qui a l'intention d'entrer en religion, fait son
noviciat; il retournera Berlin sans repasser par
Bruxelles.
Uo Belge vient d'être placé h la tête du
célèbre jardin d'acclimatation qui vient d'être
fondé sous le patronage de l'Empereur, dans le
magnifique bois de Boulogne aux portes de Paris.
La direction importante de ce jardin a été donnée
h M. Linden, directeur du jardin royal zoologique
de Bruxelles. M. Funck, sous directeur, remplace
M. Linden la direction de la Zoologie de
Bruxelles.
11 y a quelques jours, dit un journal de
Tournay, un jeune homme qui voyageait cheval
sur la route de Tournay Lille, aperçoit dans la
diligence un de ses amis. Il lie conversation avec
lui. Un autre voyageur offre de céder momentané
ment sa place, et de monter le cheval du jeune
homme pour permettre aux deux amis de causer
plus leur aise. Ou accepte avec reconnaissance
quelques minutes après, cheval et voyageur
avaient disparu.
Marseille, samedi malin, 9 mars.
On écrit de Rome que la Reine d'Espagne a
offert au Pape son palais de Madrid, et que Pie IX
a refusé. Sa Saiuleté reste Rome, où elle a rap
pelé tous ses soldats, sauf trois compagnies de
zouaves qui sont encore Anagni.
Des nouvelles de Naples, du 5, annoncent que
l'archevêque Erani, ayant refusé d'assister au Te
Deum chanté pour célébrer l'entrée des troupes
piémoutaises Gaëte, ce refus a provoqué une
émeute dans laquelle le palais du prélat a été
attaqué. Ordre est arrivé Turin d'agir avec
sévérité contre les prélats quif suivant l'exemple de
M. Erani, continueraient faire de l'opposition au
nouvel ordre des choses.
Marseille, 11 mars, 5 h. du matio.
Nous avons des nouvelles de Beyrouth jusqu'au
25 février. Les insuites et les provocations contre
les chrétiens de Damas redoublent; les musulmans
leur jetaient des croix sous les pieds comme avant
les massacres. Oo assure que des dépêches consu
laires confirment la nouvelle de ces dangers.
L'émigration tend recommencer. Les Druses du
Hauran menacent de représailles implacables si
Fuad-Pacha exécute les prisonniers.
Pesthdimanche, 10 mars.
Quelques comilats se sont formellement pro
noncées contre l'envoi de députés la Diète
de Vienne. Le mécontentement qui régnait au
sujet du décret relatif la convocation d'uo
congrès de Serbes, sous la présidence de leur
patriarche, s'est encore accru.
Berlin, samedi matio, 9 mars.
Oo mande de Varsovie en date d'hier soir la
ville est dans la plus complète tranquillité, ôoo
citoyens se relaient pour faire avec la milice
bourgeoise la patrouille de nuit. Demain matiQ
des services funèbres seront célébrés dans toutes
les églises. La commission chargée de l'enquête
judiciaire est composée de Polonais et de Russes,
sous la présidence du général Liprandi. Les opé
rations sout conduites avec impartialité. Des ren
forts militaires arrivent des différents côtés. Beau
coup de femmes qnittent la ville et vont habiter la
citadelle. On attend avec anxiété la réponse de
l'Empereur l'Adresse.
La ville est plongée dans une donlenr profonde.
On ne voit que des couleurs de deuil aux étalages
des marchands, et les libraires n'exposent qne des
livres de prières reliure noire..
Les portraits photographiés des victimes se
vendent en masse. La tombe commune où sont
enterrés les malheureux qui ont succombé, est
ornée de couronnes de fleurs.
Dresde, samedi soir, 9 mars.
Selon le Journal de Dresde l'Empereur de
Russie a conféré au Roi et la Reine de Naples
l'Ordre militaire de Saint-Georges. Le prince
Paskiéwitsch est chargé d'aller remettre ces déco
rations.
Le Daily-News du 8 mars reproduit, de
VUniled service Gazelle, le fait suivant
John Luod, appartenant autrefois aux grena
diers de la garde, est mort mercredi demie*. Il a été
officiellementpendant de nombreuses années
bourreau la Tour de Londres, et sa fonction
consistait décapiter tous les criminels d'État.
C'est une sinécure dont le titulaire est nommé par
le constable, mais il est probable qoe la place sera
abolie. La dernière exécution d'un criminel d'État
a eu lieu en 1746, l'époque de la rébellion en
Ecosse. Le traitement est de 80 livres (2,000 fr.)
par an, avec une excellente maison. M. Lund ne
paraissait la Tour que lors de la réunion officielle
tous les six mois; il avait sa place marquée la
droite du gardien de la Toty et portail sur l'épaule
une large hache brillante.
Londres compte, depuis le 2 octobre dernier,
un établissement consacré recueillir les chiens
affamés et malades qui parcourent les rues de la
capitale sans avoir d'asile pour s'abriter. Cet éta
blissement a pris les mots suivants pour devise
Je ne puis comprendre cette moralité qui exclut
les animaux de la sympathie humaioe ou qui affran*
chit l'homme des obligations qu'il leur doit.»
L'asile pour les chiens perdus et mourants
est maintenant devenu une institution permauente.
Il a pour directeur un médecin et possède de plus
uo médecin traitant extraordinaire. L'établissement
reçoit en outre les soins de quatre dames patro-
nesses, dont trois sout nobles, et d'un comité, pré
sidé par uo pasteur et qui est composé de sept
dames et de quatre gentlemen. L'asile est soutenu
aux frais de cinquante souscripteurs et d'un même
nombre de donateurs.
Lorsqu'un chien devient membre de l'heureuse
ménagerie canine de l'établissement, son nom et
sa race sont inscrits dans un livre spécial; un nu
méro correspondant son chiffre d'inscription est
attaché son cou et il prend sa place dans la loge
que lui choisit son directeur, après avoir consulté
l'âge, l'état de santé et la corpulence du nouveau
pensionnaire. L'établissement ne recule devant
aucun soin.
L'établissement a reçu depuis sa fondation cent
soixante et dix chiens; sur ce nombre quelques-
uus se sont échappés; d'autres ont été donnés ou
out été réclamés par leurs propriétaires; quelques-
uns enfin sont morts, de sorte qu'il n'eu reste
aujourd'hui que soixante et dix en loge.
Il est remarquer qu'un amateur de beaux choix
n'y trouveiait qu'une collection de bêtes affreuses.
Ou dirait le rendez-vous de tous les chiens les plus
hideux de la capitale. Uu terre-neuve et un épa-