FRANCE. ITALIE. PRUSSE. RUSSIE. On dit que de fausses pièces de cinq francs, b l'effigie de Louis-Philippe, circulent b Anvers. Le capitaine commandant d'artillerie Heus- schen qui a obtenu ces jours derniers la démission de son grade dans notre armée, vient, b ce que l'on assure, de recevoir Ja proposition d'entrer dans l'armée italienne, avec le grade de colonel. Il résulte d'une dépêche de M. le ministre de la guerre que les miliciens de la classe de i856, doivent passer b la réserve b compter du 1" avril courant, et qu'en vertu de la loi du 8 mai 1847, ils auront, dès lors, la faculté de se marier après avoir payé leurs dettes b la masse. Ils pourroot aussi, aux termes de la loi du 28 mars 1835, substituer des miliciens des deux plus jeunes levées. A partir de la même date, la classe de 1854, sera la plus ancienne et, outre la faculté qu'ils avaient déjb de substituer les miliciens des deux plus jeunes levées, les miliciens de cette classe pourront, en vertu de la même loi, se présenter comme remplaçants pour toutes les autres classes de la milice. Des promotions dans l'armée viennent d'être soumises b la signature du Roi. Un grand nombre d'officiers sont mis en non- activité pour infirmités temporaireset il est accordé quelques pensions b des militaires de tous grades ayant atteint leur 55* année. Le Corps-Législatif de France vient de voter un projet de loi ayant pour objet d'autoriser les juges-de-paix b légaliser les signatures des notaires et officiers de l'état-civil, exerçant dans le ressort de leur juridiction. Rien n'empêcherait, nous seroble-t-il, de pren dre une pareille mesure en Belgique, qui éviterait aux notaires des frais ou des déplacements toujours onéreux. DÈPÊCnES TÉLÉGRAPHIQUES. Paris, 11 avril, 5 heures du matin. Le Moniteur annonce que la prestation indivi duelle pour les jeunes gens de la classe de 1861 qui voudrout être exonérés du service militaire est fixée b 2,5 00 francs. Barcelone, 9 avril, au soir. Notre grand théâtre vient d'être incendié. Le Lycée et les maisons attenantes sont actuellement la proie des flaiumes. Marseille, mercredi soir, 10 avril. Oo mande de Constantinople le 3, que la crise financière devient menaçante. La pièce du medjidié en or monte déjb b 166 piastres. Lors des plus mauvais jours, dans la dernière guerre, elle ne dépassait pas 120 piastres. L'argent est rare, le commerce nul, le prix des denrées augmente d'une manière effrayante, celui de la viande est plus que doublé. Le peuple souffre; on appréhende généralement une catastrophe. La situation de la Roumélie est très inquiétante. Trois cents Hongrois sont partis pour l'Italie. Vienne, mercredi, 10 avril. Une loi qui vient de paraître décrète l'égalité complète civile et politique des protestants et des catholiques. Saint-Pétersbourg, mercredi, to avril. Le Journal de Saint Pétersbourg publie une dépêche de Varsovie du 8, portant qu'une foule nombreuse rassemblée devant le château a été dispersée par,la force. Le conflit, dit-elle, s'est renouvelé a plusieurs reprises. Cracovie, 10 avril, g h. 5 m. do malin. Lundi au soir, b cinq heures, a eu lieu b Varsovie une grande démonstration populaire devant le château du prince-lieutenant, pour demander le retrait du décret qui supprime la société agricole. Le peuple était sans armes, trois charges de 2 cavalerie n'ont pas pu le faire reculer. L'infanterie a tiré b plusieurs reprises. Plus de cent tués et blessés. La journée d'hier a été tranquille. Jusqu'b pré sent l'état de siège n'a pas été proclamé. Copenhague, mercredi soir, 10 avril. On dit que l'armée sera mise sur le pied de guerre. Berlin, jeudi, 11 avril. Oo maode des frontières de Pologne Mardi, dans la nuit, les troupes ont campé sur les places de Varsovie, les édifices publics ont été occupés militairement. Les boutiques, les ateliers, les bureaux sont fermés. La foule encombre les rues; il est défendu de s'y arrêter. Le costume national et les signes de deuil ont disparu. y Les journaux n'ont pas été distribués. Parmi les morts et les blesséson compte des femmes et des enfants. - Pour le moment tout est tranquille. Nous lisons dans la Patrie: Une dépêche de Varsovie du 9 nous apprend que le chiffre de la garuisoo, au moment de la collision qui a éclaté la veille, était de 32,000 hommes; l'autorité militaire avait adopté toutes les mesures qu'on prend ordinairement b l'égard des places mises en état de siège. La ville avait été divisée en quatre zones militaires, chacunes d'elle obéissaot b un chef spécial, et le commandement en chef était exercé par le général Krouleff, dont on connaît les dispo sitions peu bienveillantes b l'égard des Polonais. On ignore le chiffre exact des personnes tuées 00 blessées, mais l'opinion générale est que ce chiffre est malheureusement supérieur b celui que donne le journal officiel de Varsovie. Le 9, il régnait une grande irritation parmi les habitants. On craignait une nouvelle collision pour le lendemain ou le surlendemaio et toutes les per sonnes influentes cherchaient b calmer la popula tion, et espéraient ainsi parvenir b conjurer de nouveaux malheurs. Ou écrit de Paris, le 6 avril, b la Nation suisse Le Grand-Orieot s'est rassemblé et a demandé b l'Empereur l'autorisation de révoquer le prince Mural, qui est, comme 00 sait, grand- maître de l'ordre. Ou parle dans les sphères diplomatiques d'une prochaiue visite que ferait l'Empereur an roi Léopold, auquel ii rendrait ainsi b Bruxelles la visite que ce souverain lui a faite b Biarritz eo 185^. Le conseil d'Etat, appelé b se prononcer sur un excès de pouvoir du ministre de l'instruction publique, a donné tort b ce haut fonctionnaire. M. Rouland avait cru pouvoir adjuger la jouissance du presbytère de Sully (Saône-et-Loire) au suppléant qu'ou avait donné au vieux curé infirme. Le con seil d'Etat a décidé que le presbytère devait être rendu b ce dernier. On parle beaucoup de conseils de maréchaux tenus fréquemment aux Tuileries. On dit les maré chaux de Mac-Mabon et de Castellane présents b Paris. Les maréchaux Caurobert, Baraguey-d'Hil- liers et Niel sont attendus sous peu. On écrit de Turin, le 5 avril, b l'Ami de la Religion Tous les jonrnaux ici sont fort occupés d'une lettre de Garibaldi,«dressée b l'Association unitaire italienne, dans laquelle il me parait être peu favorable a M. de Cavour. Quoique Garibaldi soit malade, non pas de rboinaiismes, comme disent les journaux, mais des suites d'une ancienne blessure b la main, je suis b même de vous douner des renseignements précis sur ses dispositions par une personoe qui vient d'avoir avec lui une longue conversation. C'est un de ses plus anciens amis. Voilà ce qu'il lui a dit, je cite presque textuelle ment Dès que je le pourrai, j'irai b la Chambre, et je prouverai b Cavour que si j'ai le bras et la jambe malades, j'ai la langue en bon état. Alors, lui a dit son aroif nous allons pousser b la guerre! Il a répondu textuellement cette phrase Nous mar cherons, nous; peu nous importe la prétendue armée de Fanti, dont toute l'Europe se moque avec raison. Puis, après un silence, et s'aoimant un peu, il ajouta C'est nous qui sommes l'armée; nous ne uous inquiétons pas de Cavour. Il nous suivra ou ne nous suivra pas; cela nous est indifférent. Il est évident que les dispositions de Garibaldi sont connues de M. de Cavour. Il en est fort inquiet, et il regardera b deux fois b se brouiller définitive ment avec lui. Oo écrit de Rome, 2 avril Le Roi de Naples a eu plusieurs entretiens avec le cardinal Aotouelli et avec Mgr. de Mérode. Oo croit que S. M. reçoit de ses sujets, desi assurances très-énergiques, et des rappels inces sants. La Péuinsule d'ailleurs entre chaque jour dans des conditions plus terribles b la domiuaiiou sarde et celte domination prise dans les pièges qu'elle a tendus aux populations se sent mourir. Il ne faut qu'une étincelle pour allumer ou vaste incendie dans les Deux-Siciles. Des partis hostiles b Emmanuel peuveot se réunir b un moment donné, demain peut-être et l'attaquer sur tous les poiuts b main armée. Murât sans doute répand des quantités d'or et d'argent fournies on sait par quiet son parti se recrute parmi les ambitieux vulgaires, mais il est sans avenir l'Angleterre se dresse devant loi avec une énergie désespérée. On écrit de Berlin qu'à l'exemple des princesses qui ont offert une couronne de lauriers en or b la Reine de Naples, l'aristocratie prussienne vient faire hommage b François II d'un bouclier en or. C'est le comte Stolberg-Wernigersde qui a en l'initiative de ce projet.. Oo lit dans la Gazelle de Breslau, au sujet de la démonstration du 7 Vers le soir, 5o,ooo personnes étaient rassem blées devant l'Institut de Crédit, où la Société agronomique tenait ses séances. L'aigle russe était voilée, et l'on plaça et couronna, au milieu d'ac clamations, l'aigle polonaise; puis la foule têtes découvertes et chaotant des hymnes patriotiques, se rendit b la demeure du comte Zamoyski. Il a reçu une dépotaiiou et engagé b se tenir tranquilles. Puis on est allé donner no charivari au comte Wielopolski. Mais on a trouvé les portes du palais fermées et garnies de soldats. Plus tard, la foule s'est attroupée devant le palais du prince-gouver neur. Il a paru a pied avec nne suite nombreuse, et a\exhorté le people b se disperser. Le peuple a demandé qu'on retirât d'abord les troupes. Eosuile le prince a paru b cheval et réitéré l'invitation de se disperser; il a quitté la place au bruit des sifflets. Enfin les troupes ont été retirées et la foule s'est écoulée. Oo ne doute plus que l'état de siège ne soit proclamé. Une dépêche de Varsovie do 10 nous an nonce que, par suite d'ordres venns de Saint- Pétersbourg, les derniers événements qni se sont passés dans la capitale de la Pologne allaient être l'objet d'une enquête officielle. V

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2