44™e Année. Samedi 20 Avril 1861. No 4,544. 4 FR. POUR 6 MOIS, 2 50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 ÈPIIÈHÉR1DES. 18 avril 1506. Jules II pose la première pierre de Saint-Pierre de Rome. 19 1824. Mort de lord Byron. 20 1797. Passage du Rhin par Mar- ceau et défaite des Autri chiens. 7P5.ES, 20 AVRIL. REVUE POLITIQUE. On lira avec intérêt la note suivante sur la concession du canal de jonction de la Lys l'Yperlée, demandée par M. Bûcher LE PROPABATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR Ad, POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR TROIS MOIS. POUR 5 MOIS. Les interpellations de M.Ricasoli, snr les motifs qui ont guidé le cabinet sarde dans la dissolution de l'armée méridionale, ont en lieu avant-hier b la Chambre des députés de Tarin. La discussion a pris un caractère tellement vif que le président a dû se couvrir pour la suspendre pendant quelques instants. Garibaldi assistait pour la première fois a la séance. C'est b la suite du discours de l'ex- dictateur que le tumulte a forcé le président b suspendre le débat. Le général Fanti, ministre de la gnerre, a répondu b M. Ricnsoli. Il a défendu, les mesures prises par le gouvernement; il a dit, que les volontaires ne sont pas toujours favorables b II a discipline et qu'il est impossible d'incorporer dans l'armée royale les officiers garibaldiens. On comprend que cette appréciation ministé rielle ait fait bondir Garibaldi. Il y avait bien de quoi, en effet. Est-ce ainsi que le cabinet de Turin parlait des garibaldiens, quand ils lui servaient d'instruments pour révolutionner l'Italie? Les nouvelles de Varsovie ne sont pas plus rassurantes aujourd'hui qu'hier. Le gouvernement redouble de rigueurs. Le bauquet annuel du lord maire de Loudres a eu lieu mercredi et a fourni b lord Palmerston l'occasion de prononcer nn discours sur !a question italienne et la situation de l'Europe. Le chef du cabinet britaooique proclame que la mission de i'Aogleterre est de travailler au maintien de la paix dans le monde, et, suivant lui, le meilleur moyen de réussir est, bien entendu, la possession d nue grande force militaire, afin de mieux prouver qu eu doonant aux autres de pacifiques cooseils on n'a soi-même aucune peor de la guerre. Lord Palmerston n'ignore pas qu'il se débat eu ce moment snr le continent des questions qui pourraient fournir b ceux qui désirent troubler la paix de l'Europe matière b une demi douzaine an moins de guerres respectables; mais chacune de ces questions lui semble pouvoit être pacifique ment résolue par la sagesse des gouvernements, et il espere que l'année 1861 s'achèvera sans être troublée par le cliquetis des armes. Quant I Italie, lord PalmerstiiD a la confiance que son unification pouira se réaliser sans obstacle, et il a terminé en proclamant avec une chaleur significative qn il n y avait aucun objet auquel les vœux et les sympathies de l'Angleterre lussent pl«s vivement acquis que celui là. Tous les cabinets ne semblent pas euvisager l'avenir sous uu aspect aussi rose que lord Palmerston. Des nouvelles de Coostautinople annoncent qu'Omer-Pacha est décidément nommé au com mandement en chef de l'armée destinée b agir dans l'Herzégovine. Les dernières nouvelles assombrissent beaucoup la sitoatiou des Etats-Uuis. A la date du 6 avril, ou regardait la guerre civile, b Washington, comme imminente. L'absence de nouvelles du fort Pickeus faisait même craindre que les hostilités ne fussent déjà commencées sur ce point. Une dépêche de Charlesloo, du 5, faisait aussi prévoir un conflit du côté du fort Suinter, que le couiroandaol fédéral avait été invité b évacuer daas les 48 heures, avec meoace de bombardement en cas de refus. Tout cela, joint aux préparatifs maritimes faits par le gouvernement de M. Lincoln, avait causé, eu le conçoit saus peine, une véritable panique b New- York. L'utilité d'un canal de jonction entre la Lys et l'Yperlée caoalisée ne peut être contestée. Depuis près de deux siècles, les populations de plusieurs de 00s provinces oui réclamé le creuse ment de celte voie Davigable, et les divers gouver nements qui se sont depuis lors succédé en Belgique Semblent en avoir compris lome l'importance. En 1667, un habitant d'Ypres, Jacques Douche, proposa de joindre ja Lys biiYperlée par un canal de j8,000 mètres de longuetir. Vauban durant l'occupation de la West- Flandre par Louis XIV, et M. l'ingénieur frauçais Panay, en 1806, firent étudier le plan de ce canal. A cas deux époques, les événements politiques vinrent en entraver l'exécution. Sous le gouvernement des Pays-Bas, un projet d'une utilité plus générale fut conçu par la cham bre de commerce de Mous. Ce projet avait pour objet de relier, par des voies navigables directes, le Hainaut b la Flandre occideutale et b la mer du Nord le creusement de trois canaux, ayant uue longueur de i5 lieues eoviroD, était nécessaire pour atteindre ce but. Ces canaux étaient 1* Le canal de Pommerœu! b Antoiog, reliant le canal de Mons Coudé, b l'Escaut; 3° Le canal de Bossnyt,joignant l'Escaut b la Lys; 3* Le canal de jouctiou de la Lys b l'Yperlée. Le canal de Pommerœul b Autotng fut livré b la navigaiiou le 36 juin 1836. Les plans et devis des canaux de jonction de l'Escaut b la Lys et de la Lys b l'Yperlée étaient étudiés, eu i83o, pat les ingénieurs néerlandais; et, depuis cene époque, le gouvernement belge, reconnaissant l'utilité de ces travaux, a fait faire, par nos ingénieurs les plus habilesdes éludes complémentaires. Un seul caual, celui de la Lys a l'Yperlée et b l'Yser, reste donc b creuser, pour que la ligue - diiecte de ua>igaiiou entre le Hainaut, la Flandre occidentale et la mer du Nord soir complètement établie. Oi, la lacune qui existe encore n'est q»e de 3 114 lieues! 1 6 4oo mètres! Des rbambres de commerce, et spécialement celKs d'Ypres et de Dixmude, des administrations communales, de nombreux industriels, n'ont cessé d'adresser b la législature des pétitions tendantes h obtenir le creusement de ce dernier canal. A la Chambre comme au Sénatces pétitions ont été vivement appuyées M. le gouverneur de la pro vince de la Flandre occidentale a constaté, dans son discours d'onverture de la session de i858, les avantages que cette voie navigable doit procurer; enfio, le Conseil provincial de la Flandre occiden tale, en sa séauce du 37 juillet de la même année, s'associa b l'unanimité, sur le rapport de M. Deb- baut, au vœu émis et développé d'une manière si remarquable par M. le conseiller Rekevœu ten dant b voir exécuter, dans un bref délai, le caoal de jonction de la Lys b l'Yperlée. Jamais travail d'utilité publique o'a été réclamé avec plus de persistance, jamais l'utilité d'un projet n'a été mieux constatée dans la longue enquête ouverte depuis deux sièclesaucune objection sérieuse n'a été soulevée; les événements politiques seuls ont constamment fait ajourner l'exécution de ce travail. Le caual de la Lys b l'Yperlée réduirait nota blement les dislances eutre le llainant et les villes d'Ypres, de Nieoport, de Furnes, d'Ostende, de Dutikerke, etc. Le parcours eutre Mons et Tournay d'une part, Y'pres de l'autre, serait réduit de 32 lie*, entre les villes du Hainaut et Nieuport, de i5 Fornes, de 17 Osteude, de 10 Duukerque, de 17 Ce sont 1b des résultats dont les avantages ne peuvent être cootestés, et ces résultats peuvent être obtenus par le creusement d'une section de canal d'une étendue de 3 i|4 lieues, et au moyen d'un sacrifice relativement minime b faire par le Trésor public. Le canal de jonction de la Lys b l'Yperlée et a l'Yser n'est donc pas exclusivement un travail d'utilité locale pour la ville et l'arrondissement d'Ypres, ni même pour toutes les communes du Nord et de l'ouest de la Flandre occidentale. La voie navigable nouvelle serait sans doute, pour l'industrie et l'agriculture flamandes, une source inépuisable de progrès et de prospérité; mais a une époqoe où le gouvernement et la légis lature dotent toutes les contrées du royaume de voies de communication économiques et faciles, les Belges qui habitent les communes de l'ancienne West Flandre ne peuvent-ils réolauier aussi, dans leur intérêt, la bienveillance efficace du pays? Cette partie du royaume était jadis riche et indus trieuse, les communes construisaient b leurs frais les voies de communication utiles alors b leur industrie et b lenr commerce. Depuis cette époque, des événements de guerre ont anéanti l'antique industrie flamande, les courants commerciaux ont changé de direction, les voies de communication exécutées jadis b grands frais par les communes sont devenues presque inutiles, et ces contrées, situées l'extrémité tf11 royaume, n'ont pas été reliées aux centres industriels qui, depuis 185a surtout, ont pris un si immense développement. La question du caual de la Lys b l'Yperlée est, ou ne peut le nier, une question vitale pour une partie de la Flandre occideutale; mais elle est d'une importance Don moins grande pour les in dustries d'autres ptovuces.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1