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gendarmes étaient la poursuite de l'autre
'agabond, qui n'a pu être atteint.
Malgré une pertêconsidérable de sang,
Monet est remonté cheval et a continué
comme ses camarades battre le bois.
Revenu Spa, ce brave militaire,
dont la conduite est dignes d'éloge, a reçu
des soins empressés.
Ce matin, l'assassin, solidement gar
rotté, a été conduit Yerviers. Cet homme
conservait une altitude menaçante.
L'Optnt'one contient un article sur la
reconnaissance du royaume d'Italie.
Cette mesure ôterait tout prétexte aux
ennemis du royaume d'Italie qui en com
battent la reconnaissance, et les ennemis
de la France ne pourraient plus dire que
sa politique est équivoque.
La plupart des bureaux de la Chambre
des Députés sont favorables la loi sur
l'emprunt.
Un violent tremblement de terre a eu
lieu avant-hier sur le territoire de Pérouse.
Il y a eu plusieurs victimes.
Depuis hier soir dix heures la ville de
Glaris est en flammes; 150 maisons sont
déjà brûlées.
Voici-un incident dont s'est occupé
le Corps législatif dans sa séance du 8 mai
M. P. Dupont, président de la commis
sion qui a examiné le projet de loi relatif
aux droits sur les drilles et chiffons, a
signalé la Chambre le résultat du nou
veau traité de commerce avec la Belgique,
qui tend purement et simplement annu
ler et les amendements consentis par le
Conseil d'Etat et le projet de loi lui même.
Il est étonnant, a ajouté M. de Kerve-
guen, que quand la Chambre supplie le
gouvernement de ne pas procéder par
décretsle gouvernement persiste ainsi
agir avec entière libertésans consul-
ter les représentants du pays.
Les conseillers d'Etat n'ayant pas été
prévenusce grave incident n'a pu avoir
de suite mais la commission reprendra
ses travaux interrompus.
On lit aux dernières nouvelles de la
Patrie
On nous écrit de Turin, le 9, que le
royaume des Deux-Siciles tout entier va
être occupé militairement. Celte mesure a
été jugée nécessaire pour soumettre les
populations napolitaines au principe de
l'unité. En conséquence, la presque tota
lité de l'armée piémontaise va prendre
position dans l'Italie méridionale.
On assure que le cabinet sarde ayant
décidé qu'il ne prendrait pas l'offensive
vis à-vis de l'Autriche, a résolu de dégar
nir la ligne du Mincio, qui est protégée par
la garantie de la France, et d'envoyer dans
les provinces napolitaines une partie des
troupes qui sont cantonnées dans la basse
Lombardie.
L'incendie de Limoges a détruit neuf
maisons et une grande quantité de mar
chandises. Sept personnes ont été blessées.
L'état de M. le préfet est satisfaisant.
On écrit de Marseille au Messager du
Midi, le 7 mai
Le paquebot d'Italie, arrivé ce matin,
a apporté des lettres de Naples du 4 mai.
On écrit de celle ville que le gouver
nement expédie beaucoup de troupes en
Sicile. Ces jours-ci, 3,000 hommes de la
garnison de Naples, ont été envoyés dans
l'île. Lorsqu'on pense^ dit le correspon
dant, que le Piémont veut en ce moment
opérer la levée sicilienne, et que ce pays,
exempt de conscriptions'est toujours
énergiqueraent refusé de semblables
mesures, on prévoit bien des luttes et des
malheurs.
3) Les lettres des provinces ne parlent
que de massacres réciproques et d'exécu
tions sanglantes.
Dans la Basilicate, il existe un bourg
de 3,000 âmesappelé Carbonara. Les
Piémontais y avaient établi un dépôt gardé
par quelques soldats.
Les habitants se soulevèrent et fusil
lèrent cette poignée de Piémontais. Les
Piémontais, pour venger leurs camarades,
permirent aussitôt le pillage de la petite
ville. Un brigand nommé Buchichio forma
une bande et marcha sur Carbonara; pen
dant ce temps-làles troupes sardes mar
chaient aussi de ce côté. Assaillis par
Bucbichio, qui tuait sans pitié et qui brû
lait les maisons, les habitants prirent la
fuite; mais, du côté opposé des bandits
ils trouvèrent les Piémontais en train
d'accourir. Le massacre a recommencé.
A Naples les visites domiciliaires et
les arrestations continuent.
Voici comment, d'après une eprrespon-
dance de Naples, publiée par la même
feuille, les Piémontais respectent le vœu
populaire des Calabrais qui ne veulent
pas de l'annexion.
On poursuit les restes des bandes, et
on ne se fait pas faute de fusiller ceux
qu'on prend. Dans le bois de Lagopésole,
il y eut un combat assez acharné où seize
hommes des bandes furent tués, et vingt,
pris les armes la main, fusillés.
Dans beaucoup de petites villes des
environs, il y a eu des exécutions Bella,
Atella, Kionero, Calitris, Conra, Santan-
dréa. Dans celte dernièreon a arrêté
l'archevêque, qui avait trop bien accueilli
les bourbonniens.
On nous écrit de Toulon, le 10, que
la division des transports destinés la
côte de Syrie venait de recevoir l'ordre de
faire ses vivres et son charbonet de se
préparer partir le 15 pour sa destina-
lion. (Patrie.)
On écrit de Rome, 4 mai, au Monde
M. le comte de Limminghe et son fils
sont repartis pour la Belgique, après avoir
assisté aux funérailles du jeune comte
Alfred. Le corps du zouave pontiGcai est
inhumé dans l'église du collège belge, où
sa famille va faire élever nn monument.
Les amis du bataillon des zouaves veulent
honorer la mémoire d'Alfred et rendre en
même temps un hommage au bataillon en
ouvrant une souscription pour concourir,
avec la famille de Limminghe, l'érection
de ce monument.
M. le chevalier de Rossi en a donné le
dessin, qui représente deux statues de
marbre de grandeur naturelle la figure
d'Alfred, en habit de zouave, est genoux
aux pieds de Saint-Pierre, qui ouvre les
bras pour le recevoir. L'église nationale
française de Saint-Louis possédera nn mo
nument élevé la gloire du général mort
Castelfldardo, l'église nationale belge de
Saint-Joachim aura le> sien, et rappellera
ainsi l'union chrétienne des deux peuples
dont les enfants, accourus la défense du
Saint-Siège, prirent d'abord le nom de
Franco-Belges.
La succession délaissée par le comte
de Monlemolin et son frère Don Fernando,
et s'élevantde7 à8 raillions de florins, a été
léguée par testament la duchesse de
Berry. Mais cette dernière y a renoncé en
faveur du comte Trapani, qui doit avoir
perdu toute sa fortune par suite des événe
ments de Naples.
On écrit de Rome, le 30 avril,
l'Ami de ta Religion
Le savant archéologue qui est chargé
des fouilles d'Oslie alla dernièrement trou
ver le Pape pour lui demander des fonds.
Hélas! très Saint-Père, que je suis
fâché d'augmenter vos chagrins en vous
tourmentant de mes réclamations!
Ah! oui, dit le Pape, j'ai bien des
peines, mais si vous connaissiez toutes mes
consolations! Vous voyez cet immense
panier,devinezcequec'est... C'est l'offrande
d'une partie considérable du clergé pié
montais ils sont pauvres, ils n'ont rien
donner; eh bien! ils ont fait vœu de ne plus
porter de boucles d'argent leurs souliers,
et ils me les ont envoyées.
Et le Pape ouvrit le panier, et l'on vit
des milliers de ces boucles, dont plusieurs
paires dataient de plus de deux cents ans
et avaient été conservées dans les familles.
Le savant avouait qu'il avait pleuré, et les
larmes roulaient de nouveau dans les
yeux en nous parlant. 11 ajoutait
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Turin, vendredi, 10 mai.
En signalant la protestation de M. Meyer,
consul des Deux-Siciles Bordeaux, ce
journal énumère les raisons qui ont empê
ché jusqu'ici la France de reconnaître le
nouveau royaume d'une manière officielle.
Il dit qu'une adhésion morale ne suffit pas
et il croit que le temps est venu où la
France doit accepter explicitement et offi
ciellement le nouvel ordre des choses.
Turin, vendredi soir, 10 mai.
Berne, samedi, il mai.
Berne, dimanche soir, 12 mai.
Nons recevons des nouvelles de Glaris de ce
jour. L'incendie a consumé 3oo maisons et t5o
dépendances. Quatre mille personnes sont sans
asile. Le uombre des morts et des blessés n'est pas
encore connn. y
FRANCE.
Oo écrit de Paris, le 7 mai, au Journal de
Genève
Les efforts de M. de Cavoor et du comte
Vimercati ont décidément échoué contre la téna
cité de l'Empereur, qui a formellement refusé de
reconnaître le royaume d'Italie. Il eo a été de
même de la demande de M Vimercati pour obte
nir l'appui direct de la France la réclamation
que l'on se proposait d'adresser au Pape, relative
l'éloignement du Roi de Naples. Le Pape me
refusera, aurait répondu l'Empereur, et, s'il me
refuse, je lui ferai savoir que celte détermina-
lion ne me blesse en aucune manière. Toutefois,
s puisque vous le désirez, je dirai M. Thouvenel
d'en écrire h M. de G'ramorit dans le sens que
a vous m'indiquez, et de s'entendre, si la chose
est possible, avec le cardinal Aotouelli. a La-
dessus les ordres seraient partis pour notre ambas
sade. M. de Gramont aurait vu le cardinal-
secrétaire d'Etat, et lui aurait transmis son message,
en le laissant libre d'avance d'en faire ce qu'il
voudrait. Il va de soi que le cardinal Antonelli a
opposé un réfus catégorique aux désirs de M. de
Cavonr et que l'affaire eq est restée là. C'est tout ce 1
que le cabinet de Turin a pu obtenir de celui des
Tuileries aussi ne suis-je pas étonné qu'on soit
mécontent de nous dans le cabinet de \I. de
Cavoor.
ITALIE.
On craint que le Parlement de Turin ne
puisse aborder la partie la plus importante de la
lâche qni lui est échue, ceile qui a pour objet le
vote des lois concernant l'organisation du royaume.
Le vide commence s se faire dans la Chambre,
et presque chaque jour, la lin des séances les
députés ne sont plus en nombre, beaucoup d'entre
eux étant retournés dans leurs foyers pour sur
veiller leurs propres affaires.
d Je n'en ai pas pour le superfiu,
a répondu le Saint-Père, songez que je vis
d'aumônes.