45 me Année.Mercredi 14 Août 1861. N° 4,577. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. ÉPI1ÉMÉR1DES. 11 août 1480. Prise etsac d'Otrantepar les Turcs. 12 1687. Défaite des Turcs par les Impériaux Mohatz. 15 1704. Défaite du maréchal de Sou- bise Hochstett. 14 1682. Prise de Cassovie par Tékéli. 7FF.3S s 14 AOÛT. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 5 MOIS. Go avait annoncé qu'après l'entrevue de Stras bourg, l'Empereur Napoléon accompagnerait le roi de Prusse eo Allemagne; mais les journaux officieux de Paris démeDtent cette nouvelle de la manière la plus catégorique. Le roi de Suède a dû s'embarquer hier au soir h Cherbourg pour retourner dans ses États. La solution de la question romaine semble tou jours reculer au moment où l'on croit y toucher. Il y a quelques jours, le bruit qui se faisait autour de la bote du Pays indiquait un dénoûment imminent; depuis lors, le silence se fait de nonvean; les inci dents perdeot toute leur gravité, et l'on retombe dans les mêmes incertitudes. Le Constitutionnel, qui moutrait tant d'ardeur et qui s'enflammait a l'idée, d'un affroat imaginaire fait la France, donne des nouvelles rassurantes a II est faux, dit- il, qu'unegarnisoo mixte française et italienne doive remplacer l'armée française a Rome. Il est également faux, d'aprqs lui, qu'il ait été question de la retraite de M. Ricasoli; faux que lord Palmerston doit se retirer du ministère. Ces deux derniers démentis nous intéressent médiocrement M. Rica soli oetardera pask ètredébocdé par lesévénements, e: la chute du ministère whig n'est plus qu'une question de temps; il faut seulement remarquer que ces deux événements qui paraissent sans relation entre eox, pourront bien coïncider. La chute de M. Ricasoli marquera un nouveau progrès de ia Révo lution; ce progrès accélérera la réaction conser vatrice qui se fait en Angleterre. La situation de la Pologne est (oujours'la même, et la compression russe continue ses rigueurs. La Diète germanique s'est réunie extraordinai- rement, hier, pour entendre lecture du rapport de sou comité sur les affaires des Duchés. Ce rapport déclare que, relativement la communication du Danemark, il n'y a pas lieu jusqu'ici de proposer de nouvelles mesures au sujet de la résolution prise par la Diète le 7 février dernier. Le télégraphe ne nous dit pas si les conclusions du comité ont été l'objet d'une décision de i'Assemblée. On attend avee impatience, Pékin, le retour de l'Empereur, ce qui permettra d'envoyer les troupes qui gardent la capitale combattre l'insurrection. L'état sanitaire du corps d'occupation français h Shang-Haï et Tien-Tsin est aussi satisfaisant que possible. Les corps d'armée de Pékin ont fait^. essuyer un échec aux rebelles près de Ho Kien, dans la province du Pe-telle-fi. Le dernier rapport de la chambre de commerce d'Ypres constate que la prospérité de l'industrie dentellière a encore été entravée en 1860 par la crise qui continue saus cesse depuis plusieursannées. Les demandes de l'Amérique, qui commençaient h devenir importantes pour l'industrie des dentel les, ont fait entièrement défaut; au moment où la crise financière arrivait h son terme aux Étals- Unis des complications politiques y ont surgi et arrêté la cousommation des articles de luxe. La Russie,l'Angleterre, l'Allemagne, la France même, n'oot pris que des assortiments très-restreints. Il eu est résulté une forte réduction dans le prix des dentelles, dont quelques sortes ont baissé de 25 3o p. c. Les nombreux méoages qui viveot de celte .industrie ont eu beaucoup h souffrir de la stagna tion des affaires, qui a réagi par coDtre-coup sur le débit des articles de première nécessité et par contre-coup sur la situation du petit commerce. La chambre de commerce estime h soixante-dix le nombre de fabricants qui s'occupent de l'indus trie dentellière dans les villes d'Ypres, Poperinghe et Dixmude, et près de quarante-mille le nom bre d'ouvrières qui en subsistent. Le rouissage du lia été contrarié par des pluies continuelles. Le tqillage de cette matière prend des développements réels. Le commerce des toiles a élé languissant. Les ateliers d'apprentissage con tinuent rendre des services l'industrie lioière et aux autres branches de fabrication auxquelles ils sont destinés. Tons les métiers ont été constam ment occupés dans ces établissements pour compte de l'indostrie privée. La rubannerie est en pro grès. La production des brJsséries a élé moindre en 1860 qu'en i85g. Les industries agricoles (tabac, boubloo, graines, etc.si importantes daos l'arron dissement d'Ypres, ont eu une mauvaise année. La chambre de commerce d'Ypres fait des vœox pour queje gouvernement marche dans la voie du libre échange, et complète, dans ce sens, le système commercial de la Belgique. La chambre de commerce de Roulers, qui pro fesse les mêmes doctrines économiques que la chambre de commerce d'Ypres, applaudit, dans son dernier rapport, la conclusion du récent traité de commerce avec la FraDce. La fabrication de la toile est la principale indus trie de l'arrondissement de Roulers. Le rapport contient des renseignements de beaucoup d'intérêt sur la marche de cette industrie depuis la transfor mation qu'elle a subie. En i855, l'époque où l'ancienne industrie linière était dans Iqute sa prospérité, les vingt communes du ressort de la chambre de commerce de Roulers comptaient 1,220 tisserands. En 1846, au moment où le nouveau mode de tissage commençait s'introduire, et que Roulers prenait cet égard une louable initiative, 468 ouvriers s'occupaient, dans cette localité, de ce genre de fabrication. En 1860, quatorze mille tisserands livrent la consommation 168.000 pièces de toiles, d'une valeur totale de 16,800,000 francs; 5o4,ooo paquets de fils de trois bandels entrent dans la confection de ces tissus, et les salaires absorbés par la main-d'œuvre (fr. i-4o eu moyenne) s'élèvent fr. 1,960,000. Utie nouvelle modification s'opère en ce moment dans i'iudustrie linière par l'introduction des mé tiers Looius pour le lissage des toiles. Plusieurs industriels de Roulers ont monté des ateliers com plets avec ces métiers. La production moyénue de cbaqae loom est par semaine de 232 mètres de toile, celle du meilleur tisserand travaillant a la main ne dépasse pas 55 60 mètres. L'ouvrier trouve dans le nouveau procédé une économie de lumière, de chauffage, d'outillage et de temps, et de plus une augmentation de salaire, lequel est de 2 fr. au lieu de fr. i-4o. La toile a teindre occupe le plus grand nombre de bras. Outre le marché intérieur, elle est deman dée en France et en Allemagne. Ce dernier débou ché a acquis une importance considérable, surtout pour les grosses toiles, genre léger. La fabrication des toiles d'emballage et des sacs prend aussi beaucoup de développement. Dix mille pièces de toiles, presque toutes destinées faire des sacs, ont été tissées en 1860 dans le ressort de la chambre de commerce de Roulers; la moitié de cette pro duction est réclamée par la consommation inté rieure; l'autre moitié prend le chemin de l'Alle magne. La fabrication des sacs, propres au trans port du guano, du lin, etc., est d'une grande ressource pour la famille de l'ouvrier; les femmes occupées a ce travail peuveot gagner de fr. 1-25 par jour. L'ancieo système de tissage ne fournit plus de main-d'œuvre <}u'à 38o ouvriers, qui vendent leurs toiles domicile. Les ateliers d'apprentissage continoent a prêter un utile appui h l'industrie linière. L'instruction littéraire est combinée, daDS la plupart de ces institutions, avec l'enseignement professionnel, et la chambre de commerce insiste pour qu'il en soit aiusi daos tous les ateliers d'apprentissage. Elle se prononcepourla fondation d'une école industrielle h Roulers. Les filatures de lin et d'étoupes de Roulers compteot 5,4oo broches en activité, et leur pro duction a été, en 1860, de 48,000 paquets de fil, qui ont été vendus soit eu Belgique, soit en France. Les salaires sont de fr. 1-70 1-80 pour les hom mes, de fr. i-3oà i-35 pour les femmes et de 90 centimes h 1 fr. pour les enfants. Le teillage mé canique prend également pied h Roulers. L'admi nistration communale de cette ville, voulant favo riser le grand mouvement industriel dont elle est le centre, a décidé récemment un marché aux lins et aux éloupes, où se rendent les acheteurs non- senleroent du pays, mais encore de France et d'Angleterre. L'industrie dentellière occupe environ mille ouvrières, dont'le salaire est tout a fait insuffisant, puisqu'il ne dépasse point eu moyenne 5o centimes pai jour; la vente a été tout fait nulle en 1860. La fabrication des tissus mélangés, orléans, para- mattas, etc., qui a eo une certaine importance h Roulersa langui également pendant l'année dernière. La manufacture de tapisserie décorative établie Ingeltnunster par feu M. le comte de Montblanc et MM Braquenié frères peut être rangée parmi les établissements industriels les plus importants et les plus avancés du pays. L'exposition des arts indus triels de Bruxelles permettra d'apprécier la valeur et la variété des tapis d'Ingelmunster. On a érigé dans la même localité une fabrique de lapis de Hollande. Roulers est devenue le point central d'un trafic important de chevaux de labour. Des achats consi-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1