Sous le litre de Nouvelles du jour, 011 lit dans le Courrier des États-Unis du 31 juil let dernier La semaine finit au milieu d'un calme qui contraste avec les violentes émotions de son début. Aucun nouvel engagement, aucun mouvement d'importance même, ne semble avoir eu lieu depuis la. grande bataille du 20 juillet. On assure toutefois que ce temps d'arrêt ne sera pas de longue durée. La rumeur d'une prochaine attaque des confédérés, contre Newport News, prend consistance, et il est aussi fort positivement question d'opérations imminentes tontre les trou pes fédérales réunies Cairo sur les bords du Mississippi. Les appréhensions d'un coup de main contre la capitale ne sont pas non plus tout fait tombées. On prête au général Beauregard l'intention de tra verser le Potomac un point quelconque au-dessus de Georgetown, pour venir prendre Washington revers. Par contre, on affirme qu'il n'y a pas symptôme de mouvement du côté de Harper's Ferry. Jusqu'à présent, «fi définitive, la guerre des vedettes est la seule qui ait repris. Il n'est pas de jour où l'on ne signale la cap ture de quelques sentinelles fédérales. Samedi encore, deux cavaliers qui escor taient une dame ont été enlevés par les éclaireurs sécessionnistes, lesquels, du reste, poussent leurs excursions plus avant qu'ils ne l'avaient jamais fait. On en a vu jusques sur la roule qui va d'Alexandrie au Long Port. La présence du général McClellan Washington est venue aider puissamment aux efforts qui se poursuivent, pour réor ganiser l'armée en même temps que pour relever son moral. Environné du prestige de la seule victoire réelle qu'aient encore remportée les troupes fédérales,cet officier voit se reporter sur lui toute la confiance que les événements ont plus ou moins en levée aux autres chefs. Les journaux qui sejsonl donné, dès le début, pour missiou de pousser la guerre sans trêve, secon dent de leur mieux ce courant d'opinion, en exallant l'envi les hautes qualités du jeune général. Ils travaillent en même temps exaspérer l'esprit public contre le Sud, par le récit des atrocités qu'auraient commises les soldats confédérés après la bataille. Unecorrespondance n'a pas craint de donner, comme fait avéré, le massacre de 800 blessés demeurés en arrière dans la retraite. Des témoignages unanimes éta blissent heureusement que celle assertion est entièrement conlrouvée. Une dame - 11 i ikI a le, qui a passé plusieurs jours captive Manassas, confirme pleinement ce qui a été annoncé des soins dont les blessés fé déraux sont l'objet de la part de l'ennemi. Pour notre part nous n'en avons jamais douté, et probablement ceux-là mêmes qui 1 crient le plus l'humanité violée n'en j doutent pas davantage. C'est de leur part une tactique pour ranimer les passions qu'ils sentent aller s'éteignant. Tactique odieuse et dangereuse, nous l'avons déjà dit, car elle peut provoquer de part et d'autre des excès bien autrement terribles que ceux que l'on a pu ça et là avoir déplorer jusqu'ici. Il est au surplus impossible de n'être pas frappé du peu de place que tiennent, dans les commentaires de la presse, les sentiments qui sembleraient au contraire devoir y primer. A lire ces appels enflam més ces récits enveuimésces clameurs de haine et de vengeance, nul ne pourrait croire qu'il s'agit d'une guerre civile, ayant pour but avoué de renouer les liens d'une nationalité violemmeut déchirée. La dou leur de voir le sang américain versé par des mains américaines ne perce nulle part; on s'acharne uniquement en faire ré pandre encore davantage. C'est un spec tacle auquel ne nous ont point habitués même les plus tristes luttes intestines des pays européens, et qui impressionnera profondément l'opinion publique de l'au tre côté de l'Océan. Un autre fait digne de remarquec'est l'imprudence avec laquelle la presse bel liqueuse ébranle l'une après l'autre toutes les bases du gouvernement, pour le profit momentané de sa cause." Pour ne point laisser au peuple le temps de réfléchir, dès qu'il se produit un événement qui pourrait l'y porter, les journaux .de la guerre détournent l'attention du fait maté riel, en l'attirant violemment sur telles ou telles individualités. Nous les avons vus ainsi frapper tour tour sur le général Scottsur presque tous les commandants de corps, sur les membres du cabinet, sur le Président lui-même. Ils ne s'aperçoivent pas que, pour répondre un moment leurs vues, cette tactique n'en a pas moins pour effet définitif de détruire la discipline de l'esprit pùblic, d'affaiblir successive ment sa foi dans toutes les autorités con stituées, de lui faire perdre sa stabilité pour lui inspirer en revanche des goûts dangereux de changement. C'est avec de pareilles données que l'on prépare les révolutions, car les mutations de personne ne s'accomplissent jamais, dans les temps de crise sans altérer plus ou moins l'irn- muabililé des institutions. Pour en revenir aux faits, constatons que le général McClellan va se trouver investi du commandement le plus vaste qui ait encore été créé depuis le commen cement de la guerre part bien entendu la direction suprême du général Scott. Il va avoir sous ses ordres une région qui se divisait jusqu'ici entre trois ou quatre chefs différents. L'unité d'action devra probablement y gagner. L'opposition dont nous avions signalé les premiers indices dan§ la Chambre l'endroit du bill de l'impôt direct, s'est rapi dement développée. Pour la seconde l'ois, le projet de loi a été renvoyé (par 78 voix contre 33) au comité qui l'a préparé, avec instructions d'en modifier radicalement les bases. Ce n'est pas un rejet sans doute; mais ce vote nous met déjà bien loin de la rapide docilité des premiers jours de la session. Il est clair que la majorité a perdu de son homogénéité et de sa résolution. ba question du tarif pourrait bien aussi de venir une pierre d'achoppement, car le Sénat semble préparé modifier d'une manière très sensible les dispositions adoptées par la Chambre. En attendant qu'il aborde ce débat, il continue discu ter l'acte qui doit ratifier les mesures prises par le Président. Communication avait été demandée, par la Chambre, de la correspondance diplomatique ayant trait la crise actuelle. M. Lincoln a déclaré que des raisons d'in térêt public ne lui permettent pas d'accéder cette demande. La journée de samedi a été marquée par de nouveaux retours de troupes, après le 69me, rentré dans la matinée au milieu d'une immense ovation, nous avons vu un régiment du Rhode Island, puis le 23n<(de Brooklyn). Le I" et le 2"" du New-Jersey sont également de retour dans leurs foyers. Le 69m* est sans conteste, de tous les corps revenus jusqu'ici, celui qui porte les traces les plus visibles d'un rude service. Ses rangs nous ont paru considérablement éclaircis, malgré la présence d'un certain nombre de membres d'autres régiments qui contribuaient les grossir. Nous sommes toujours sans rapport officiel sur la bataille de dimanche, et les relevés individuels conservent le champ libre. Le Herald vient de publier le sien, qui donne les totaux suivants tués 280, blessés 729, absents 477 perle générale 1,486. Ces chiffres peuvent être exacts pour ce que l'on connaît jusqu'ici mais où est la limite de l'inconnu? A ce propos nous voulons répondre un reproche qui nous a été adressé celui de ne pas épouser cordialement le deuil du Nord. Nous repoussons hautement uue pareille accusation, en ce qui touche au côté douloureux de la bataille de Bull Run. Nul n'a été plus péniblement affecté que nous, de voir tant d'existences précieuses sacrifiées la sanglaute déesse des discor des civiles, et sous ce rapport il n'y a dans nos sentiments aucune distinction de cause ou de parti. Peut-être même serions- nous autorisés dire que nos regrets sont plus exempts de tout alliage de considéra tions étrangères que chez beaucoup d'entre ceux qui font étalage d'humanité. Quant au résultat militaire en lui-même, on nous permettra de l'apprécier dans la plénitude de notre libre arbitre. On serait doublement mal venu exiger de nous un enthousiasme aveugle, dans le pays où nous avons vu le souhait de la défaite de la France l'ordre du jour pendant toute la guerre de Crimée. Nous n'éprouvons nul embarras avouer que le fameux Sébastopol not yel laken, stéréotypé pendant dix mois, nous est resté sur le cœur. Nous avons trop le sentiment des convenances pour abuser notre tour du Tartare de Bull Run et imprimer en tête de nos co lonnes Manassas not yel laken. Mais il nous est permis, nous le répétons, de conserver l'indépendance pleine et entière de nos impressions. dérables s'y font pour compte de l'Angleterre, de la France et de la Hollande. Le chiffre de l'exporta- I tion s'est életé en 1860 pins de 2,000 têtes. Un commerce très-modeste par son objet, l'ex portation des lapins, est devenu, pour plusieurs communes de l'arrondissement de Roulers.la source de transactions très-considérables pour l'An gleterre seulement, il ne s'exporte par semaine pas moins de trois mille de ces animaux".

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2