45me Année.
Mercredi 28 Août 1861.
No 4,581.
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE.
ÉrnÉnÉiuDEs.
25 août 1270. Saint-Louis meurt devant
Tunis.
26 1648. Journée des Barricades.
27 1660. Prise de Waraddin par les
Turçs.
28 1648. Prise de Colchester par
Fairfax.
TPB.32S, 28 AOÛT.
REVUE POLITIQUE.
Le Bien publicComplète, par les rensei
gnements suivants, le récit de la réception
faite par les ministres de l'intérieur «t des
affaires étrangères la députation des
indnstrielsgantois qui sont allés Bruxelles
défendre les intérêts du travail national
M. De Vrière a reçu très-froidement les mem
bres de la députation et n'a pas daigDé leur offrir
un siège, quoique l'audience ait duré plus d'une
heure. Le ministre des affaires étrangères a gardé
pendant toute l'entrevue une attitude pleine de
réticence et de réserve. Il n'a pu rien opposer de
sérieux aux légitimes réclamations de nos fabricants.
A bout d'arguments, M. De Vrière a engagé MM.
les industriels b se rendre chez M. Rogier, qui,
disait-il, a dans sou département des rapports plus
étroits avec l'iudustrie. M. Rogier n'a pas donné
plus d'espérances b nos chefs d'industrie que ne
l'avait fait M. De Vrière. Les deux ministres se sont
servis b peu près des mêmes arguments. Ils sesout
bornés b contester b MM. les fabricants l'exactitude
de leurs déclarations disant qu'ils savaient de boune
source que dès aujourd'hui plusieurs établissements
étaient parvenus b soutenir b l'étranger la lotte
contre la concurrence anglaise. La députation n'eut
pas de peine a démontrer b MM. les mioistres,
la profonde erreur où ils versaient, mais cette
démonstration ne parvint pas b modifier l'altitude
dans laquelle ils s'étaient renfermés. En résumé,
MM. De Vrière et Rogier ont fait entendre b
la députation gantoise que, dans leur pensée, le
traité avec l'Angleterre, tel qu'on se propose de le
conclure, ne pourra léser en rien les intérêts
de l'iodustrie manufacturière.
LE PROPACATEUR.
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AIE,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
Les nouvelles d'Italie sont toujours incertaines
surtout celles qui nous parviennent par la voie de
Turin; la Gazetta de celte ville annonce, dans son
noraéro d'hier que Cialdiui aurait demandé de
nouvelles troupes pour attaquer simultanément les
insurges dans toutes leurs positions.
D'autrs part, on mande de Naples, sous la même
date, qu'une bande de brigands a été battue dans
les montagnes de Somma. A Matese, les bourbon-
niens ont été enveloppés par a4 bataillons de
troupes et de gardes mobiles; tous ont été passés
par les armes. Les Français, ajoute cependant la
dépêche, en ont pris 4oo qui voulaient passer la
frontière. Remarquons en passant que si tous ont
été tués ou faits prisonniersil est assez difficile
d'admettre que 4oo d'entre eux aient été pris par
les Français; mais les nouvellistes ptémonlais n'y
regardent pas de si près. Ils ont pour consigne de
chanter victoire et ils s'acquittent de leur tâche sans
trop s'inquiéter de l'invraisemblance des rumeuis
dont ils se font les échos complaisants.
Le Manifeste que l'Empereur d'Autriche a
adressé aux deux Chambres du Reichsrath pour
leur donner connaissance des motifs qui l'ont dé
terminé dissoudre la Diète de Hongrie, est un
document fort important. Il est certaiu que, dans
l'état des cboses, tout effort de conciliation entre
la Diète et le gouvernement impérial é'ait devenu
inutile. La dissolution était nécessaire; car elle
était désormais le seul moyen d'empêcher que les
dissentiments ne dégénérassent en conflit. Des
élections nouvelles auront lieu d'ici b six mois.
Qu'en sortira-t-il? Une assemblée décidée b suivre
les errements de sa devancière ou une majorité
disposée b entrer en termes d'arrangements sur les
bases de la Constitution de l'Empire? Personne ne
le sait assurément. Le présent reste pleiu de diffi
cultés, d'embarras, de périls; et l'avenir se montre
en même temps laborieux et menaçant. La question
se pose plus nettement chaque jour entre l'Alle
magne et la Hongrie. C'est moins de l'empire
d'Autriche qu'il s'agit dans cette affaire, que de la
nationalité allemande. Aussi voit-on VAssociation
nationale elle-même se rapprocher de l'empereur
et de l'empire autrichien. Dans sa troisième réunion
générale, le 25,1e président, M. de Benningsen, a
annoncé formellement que le jour n'est plus loin
où les Allemands pourront tendre une main fra
ternelle b l'Autriche; n et l'Assemblée a rejeté b
Une forte majorité une motion de M. Meoge ten
dante b déclarer a que la formation d'une monar
chie autrichienne unifiée sur les bases du diplôme
d'octobre et de la patente de février, est en con
tradiction a«ec les obligations fédérales de l'em
pire. Ces tendances nous paraissent de nature b
faire réfléchir les Magyars; et l'Europe pourrait y
trouver une raison de favoriser une solution amia
ble de la question qui divise l'Autriche et le
royaume de Hoogrie.
Une dépêche de Pesth aouonce que le a5 une
manifestation patriotique a eu lieu. La population
s'est répaodue dans les rues en criant Vive
Deak! vive la Hongrie! vivent nos députés!
Uoe dépêche de Beyrouth, eu date du ig,
mande que le règlement relatif b l'organisation de
la Montagne a été promulgué le 18.
Le Liban est partagé en six gouvernements ou
districts; chaque district est divisé en six cantons
et administré par un conseil ou medjlis de six
membres.
Pour la Montagne, il y a un haut conseil com
posé de 12 membres dont 6 sont chrétieos; les
autres appartiennent aux différents rites. Chaque
canton aora un chef ou on délégué élu par les
habitants. Les élections sont fixées au 28 août.
D'ailleurs, ont ajouté les ministres, vous avez
tout le pays contre vous; toutes les autres provinces
demandent un traité avec l'Angleterre. Il est
impossible de vous accorder ce que vous demandez,
c'est-b-dire l'ajournement b deux ans de tonte
convention internationale entre la Belgique et
!e Royaume-Uni. Nous sommes occopés b discuter
les clauses d'un traité de commerce avec l'Alle
magne. Nous ne pouvons donc pas refuser une
négociation semblable avec l'Angleterre, qui pour
rait, du reste, nous faire une guerre de tarifs.
Finalement, ou a engagé MM. les fab icauis b
formuler leurs griefs par écrit. Tous les documents
qui nous seront fournis, ont dit les ministres,
seront consciencieusement étudiés, et en définitive
ce seront les Chambres qui décideront, puisque
c'est b elles qu'appartient d'approuver ou de rejeter
les traités de commerce.
Telle est la substance de ce qu'ont dit MM
Rogier et de Vrière, b la députation gantoise. Ou
le voit après une réception de ce genre, les fabri
cants gantois doivent conserver bien peu d'espoir
de voir leurs intérêts saovegardés par le gouver
nement.
Des journaux de Bruxelles et de Gaud parlent
d'un fait qui alimente la conversation b Ostende.
Ils le racontent chacun b sa maoière, mais la
version qui s'approche, nous dil-ou, le plus de la
vérité, est celle du Vlaemsche Land, dont voici la
substance
A Ostende se trouvent en même temps MM.
Tescb, ministre de la justice et Mestrieau, ex
greffier de la justice de paix de Bruxelles, destitué
par M. Tesch, sous prétexte qu'il avait une maî
tresse. Cette velléité pudibonde, admirablement
logée dans un cabinet libéral, faisait dire b la
Presse de Paris, que la Belgique était bien heureuse,
puisqu'elle ne comptait qu'un seul fonctionnaire
ayant maîtresse, et que M. Tesch avait été assez
beureux pour, le découvrir,
Quoi qu'il eo fut, la présence de M. Mestrieau b
Ostende déplaisait d'autant plus b M. Tescb, que
l'ex-greffier le snivait partout le ministre prenait-
il un bain, M. Mestrieau folâtrait dans l'eau; M.
Tescb se promenait-il sur la digue, M. Mestrieau
l'arpentait b une distance peu respectueuse; M. le
ministre se trouvait-il au Korsaal, son compagnon
de droite ou de gauche était M. Mestrieau; M. Tesch
admirait-il les daoseuses du Casino, M. Mestrieau
faisait chorus avec lui; M. Tescb entrait- il dans un
restaurant, M. Mestrieau l'y suivait. Partout où il y
avait du Tesch, il y avait du Mestrieau. Oreste et
Pylade étaient moins assidus que le destituant et le
destitué. Mais,ou lecomprend,s'il faut du Mestrieau,
pas trop n'en faut, et M. Tesch fut de cet avis.
Chacun riait de la singulière vengeance de l'ex-
greffier, qui, an reste, se conduisait fort convena
blement, mais M. Tescb n'en riait point et dans le
désespoir que lui inspira l'éternelle présence de sa
victime, il demanda que M. Mestrieau fut suivi
d'un-gendarrue et d'un agent de police.
Ainsi fut-il fait; mais la présence de ces agents
de la force publique ne fit qu'augmenter la curiosité
et les cancans, et b la fin de la semaine dernière,
dit le Flaemsche Landil y avait foule pour
contempler M. Tesch posant en victime, suivi de
son bourrean M. Mestrieau, lequel, b son tour, était
suivi de M. le gendarme et de M. l'agent de police,
qu'il lorgnuit de temps b autre d'un air narquois.
On ajoute que le garde-des-sceaux belge a déjb
quitté Ostende pour se réfugier b Spa; mais la
première personne qu'il y rencontra, fut M. Mes
trieau.
On écrit de Lonvain,au Journal de Bruxelles
L'association de YLJnion constitutionnelle et
conservatrice de iarrondissement de Louvain,
s'est réunie dimanche 25 août, sous la présidence