45me Année.
No 4,590.
mur la tille 6 fr. par an,
4 fb. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
ÉPnÉMÊRlDES.
26 septembre 1529. Les Turcs mettent le
siège devant Vienne.
27 1854. Prise de Balaclava,
28 1620. Mort du connétable
Lesdiguières.
7??.as28 Septembre.
BEVUE POLITIQUE*
JEAN ET JEANNETTE.
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LE PROPAGATEUR.
La cour d'assises de Brucsbal a prononcé son
arrêt dans l'affaire de la teutative d'assassinat de
Becker contre S. M. le roi de Prusse. Le jury a
déclaré l'accusé coupable de tentative de meurtre
et a répondu négativement sur la question de savoir
si le régicide était irresponsable, cause de l'état
de ses facultés mentales, du crime qui lui est
imputé.
La cour, en présence du verdict du jory, a con
damné Becker vingt années de détention et au
bannissement après l'expiratioo de cette peine. Le
télégrapkè, qui maodecettenouvelle,nous apprend
que Becker a entendu en souriant la lectuiede
cet arrêt.
Ou annonce de Turin la publication très pro
chaine de la loi relative l'organisation intérieure
général du royaume. Le royaume italien est il donc
si unifié, pour nous servir du jargon piémoutais,
qu'une organisation identiqoe puisse s'appliquer a
toutes les parties de la Péninsule? Eu présence de
la situation de Naples, des Marches et de l'Ombrie,
le cabinet de Torin lui même ne peut se faire
d'illusion cet égard. Mais on comprend que le
Piémont cherche tous les moyens de faire preudre
sa chimère au sérieux.
11 est toujours question du rappel de Cialdiui;
mais pendant que les uns l'affirment, les autres le
nient. Où est la vérité? Pourtant il faut qu'il y ait
(Suite. Voir le numéro 4.589.)
VI.
le MENSONGE.
Je ne sais pas ce qui se passe, dit ud jour le
jeune pâtre au comte, mais le pays se remplit de
troupes 00 dit qu'on en voit arriver de tous côtés,
et il en a passé hier près de notre village qui est
pourtant bien isolé.
Cette nouvelle donna beaucoup penser au
comte, car elle loi prouvait que les bleus étaient
plus que jamais triomphants.
Le comte ne ferma pas les yeux de la nuit. Ce
qui contribuait beaucoup, peut-être, lui faire
juger sa situation aussi dangereuse, c'est qu'elle
commençait lui devenier insupportable. On était
alors aux premiers jours de décembre; il y avait
donc plus de trois mois qu'il vivait dans ce rocher,
privé non-seolemeut de ce qui est commode, mais
de ce qui est presque nécessaire h la vie; son cou
rage était bout. Il aurait donné tout au monde
pour se retrouver en Angleterre, où du moins il
avait des amis chez lesquels il trouverait asile et
protection.
quelque cbose, car uo correspondant révolution
naire raconte que l'administrateur adjoint au
général, M. Visoni, vient d'envoyer M Ricasoli
un rapport dans lequel il loi expose les raisons
officielles qui résistent la suppression de la
lieutenaoce. Ces raisons sont les nombreux
procès politiques instruire et juger; le brigan
dage dont il reste détruire les derniers débris; les
comités bonrbooniens qui ne sont pas encore
découverts; la levée des 56,000 hommes qui est
restée l'état de décret. Ainsi donc, on n'a pas
encore osé appliquer la loi du recrutement au
royaume napolitain. Il est bon de prendre note de
cet aveu.
Uu nouvel engagement a eu lien aux États-Unis,
dans la Virginie occidentale. Les confédérés ont été
repoussés. A New-York, on considère une grande
bataille comme imminente.
Nous appreuousque la uomiuation de Sou Exc.
Mgr. Gouella comme nonce apostolique Munich,
est chose décidée. Toutefois, le départ de Bruxelles
du représentant de Sa Sainteté n'aura pas lieu de
sitôt.
I.'oo vient de nous communiquer les lignes
suivantes avec prière de les insérer dans notre
journal
Lundi, 23 couraut, a eu lieu dans l'église de
S'-Pierre, l'occasiou delà fêle de S1-Matthieu,
patron des tisserands d'Ypres, une bien iiuposauie
cérémonie. Ainsi qu'il eu a été fait mention dans ce
journal au numéro de Samedi deruier, les uommés
Pierre Joseph et Jean Rauwel, l'un cod ire-maître,
l'autre ouvrier-tisserand, tons deux depuis cin
quante ans sans interruption et uuiquemeot chez
des fabricants de notre ville, y célébraient, de ce
chef, leur jubilé. La fête y fut annoncée par le son
des cloches. A neuf heures est sorti de sa fabrique,
Le comte n'essaya pas de cacher Jean les tristes
peosées qui l'occupaient; sa conversation ne roula
plus que sur les divers expédients propres satis
faire le désir qu'il avait de quitter sa retraite. Tout
difficile qu'était ce projet exécuter, Jean ne put
voir le comte tomber dans la tristesse, changer et
maigrir en peu de jours d'une manière effrayante,
sans se résoudre tout faire pour l'aider sortir
d'un asile où d'ailleurs son ami ne lui paraissait
plus être eo sût été, eu juger par les renseigne
ments qu'il parveuait recueillir c'a et là sur
l'agitation qui se manifestait dans lacoutrée.
Le premier point, le point indispensable étant
de se procurer un cheval, les deux amis s'ariêtèrent
un plan assez bien conçu et doot l'exécution pa
raissait si facile au jeune pâtre, que le comte, qui
aurait été cent fois se livrer aux biens avant d'ex
poser l'enfant, huit par se laisser convaincre du
peu de danger qu'il offrait.
Jean, après avoir apporté au comte de quoi se
nourrir pendant quelques jours et avoir reçu de lui
l'argent nécessaire l'achat d'un cheval obtint de
maître Nicolas la permission de s'absenter, pendant
la journée du lendemain, sous le prétexte d'aller
visiter un cousin de sou père qui logeait quelques
lieues de là; il partit, ayant eu grand soin de mettre
ses plus beaux h.bits, sa plus fine chemise, de
rue des Toiles, M. Barbier-Mulier ayant ses côtés
les honorables vieillards jubilaires, et suivi de tous
ses ouvriers; ils se sont arrêtés l'entrée de l'église,
là M. le curé, accompagné de sou clergé est venu
leur donner sa bénédiction et les conduire, en
chantant le psaume d'nsage, dans le chœur, où se
trouvaient déjà M™* Barbier Mulier avec ses enfauts,
les mères et les femmes des ouvriers. On se rangea
bientôt et les Nestors prirent place aux fauteuils
qui leur étaient réservés. La graode affluence de
monde, témoin de cette cérémonie touchante au
point d'arracher bien des latmes, a remarqué avec
plaisir la mise propre et décente de tous ces
tisserands. Pendant la messe solennelle figurait
devant le malire-autel le même antependium et les
prêtres étaient revêtus des mêmes ornements dont
la corporation des tisserands fit don jadis cette
église, ainsi que l'attestent les dates 1620, 1 63 1 et
i64i, les armes de la ville et les symboles do
métier qui s'y trouvent brodés. Après l'évangile le
dignecuréfit une allocution pathétique par laquelle
il engagea les ouvriers prendre pour modèles les
deox modestes et respectables braves, qui, toujours
guidés par les nobles sentiments de l'honneur
et s'apptiyaut sur les préceptes sacrés de la religion,
surent, par 00e conduite réglée et une constante
activité, braver les temps difficiles, trouver dans
leur ville même une honnête existence et s'entourer
de respect et d'affection; il les conjura de ne jamais
suivre l'exemple de ceux qui, se rendant l'étran
ger, y mènent le plus souvent une vie déréglée,
laissent en proie la misère leur femme et leurs
enfants, qui pourtant devraient leur être si chers,
et viennent enfin après une vie errante et exténués
de fatigue se jeter dans les bras de la charité
publique. Après avoir exprimé quelques vœux
ardents poor la bonne harmonie entre le maj're et
les ouvriers et avoir appelé les bénédictions du
Ciel sur nos hommes jubilaires eo particulier et sur
brosser ses cheveux bruns proprement, enfin, de
relever sa mine naturelle, au point que Jeauoette,
en le voyant si brave, lui dit qu'il avait tout fait
l'air d'un fils de seigneur partant pour la chasse
car il est bon de savoir que Jean était en veste.
Le jeune pâtre, pour plus de précautions, prit
d'abord, au risque de perdre du temps, la route
qu'il était ceusé devoir suivre pour se rendre chez
son cousio; mais dès qu'il eut perdu de vue son
village, il revint sur ses pas et prit le chemin
d'Orléans, chemin qu'il connaissait si peu qu'il
s'en écarta plus d'une fois. Il arriva donc beaucoup
plus tard qu'il ne l'anrait voulu. Aussi ne doona-
t-il pas un moment l'admiration que lui aurait
causée, eo toute autre circonstance, la vue d'une
capitale de province. Il se hâta, après avoir mangé
un morceau, d'aller la recherche d'un maréchal,
et, s'adressant au premier qu'il découvrit
Pourriez-vous, dit-il, m'indiquer dans la
ville un cheval vendre qui soit bon et qui ne
coûte pas trop cher
Pour qui donc, mon petit répondit cet
homme, en attachant un regard moqueur sur la
veste du jeune garçon. Si peu cher que soit l'ani
mal, ce n'est pas pour vous, j'imagine?
C'est pour Nicolas Caradec, et voilà l'ar gen l