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Par arrêté royal du 15 septembreles
récompenses suivantes sout accordées
la foole réunie en général, il continua la messe. Le
service fini, le cortège se rendit k l'atelier, qu'on
avait eu soin de parer de drapeaux aux couleurs
nationales, de fleurs et d'emblèmes do métier, et où
par des inscriptions k l'adresse des deux respecta
bles confrères, on semblait vouloir célébrer l'hon
neur et l'importance du travail. M. Barbier-Molier
profila de cette grande réunioo de personnes pour
leur faire a son tour une touchante harangue
il insista particulièrement sur la conduite honnête et
religieuse, sur les avantages d'one instruction au
moins suffisante, sur l'ordre, le zèle et l'émulation
dans le travail, si nécessaires surtout dans les temps
de crise et de cherté des vivres où nous sommes,
comme aussi sur les tristes conséquences b subir par
les oovriers qui cbômeot certains jours'oovrables II -
l'effet de s'adonner k la boisson ou h quelque excès
blâmable il finit par adresser les félicitations les
mieux seoties aux deux béros de la fêle et par les
assurer de ses seotiraenls de bienveillance, eux et
toos ceux qui travaillent sous ses ordres. Ce discours
entièrement k ia portée des auditeors fui plusieurs
fois interrompu par de cbaleoreux applaudissements
et d'autres marques d'approbation. Une douce joie
se peignit sur tous les visages k l'arrivée de M. le
curé, qui voulut bien venir renouveler l'atelier
ses félicitations faites l'église. Un jeune homme,
aussi du métier, avait été désigné pour être l'organe
du personnel de la fabrique, et récita d'une voix
distincte et sonore un compliment en vers composé
pour la circonstance. Vers quatre heures de
l'après-dloer tout ce corps de tisserands avec leurs
familles se réuoit l'auberge La petite Concier
gerie où oo leur servit un bon repas entremêlé
de libations faites dans les bornes de la décence;
1k, comme ailleurs, l'ordre le plus parfait n'a cessé de
régoer; les convives dans leur joyeox eothousiasme
poitèrent tour-k-tour des toasts aux dignes compa
gnons, objets de la fête, leur chef et la prospérité
de l'industrie. A dix heures tout le moode se retira
traoquille et content pour se livrer au doux repos.
Déjh vers sept heures do soir tous les voisins de
nos artisans jubilaires s'étaient empressés, par une
brillante illumination, de leur témoigner aussi leur
sympathie.
En voyant célébrer ainsi la S'-Matthieu, on êst
tenté de dire que M. Barbier-Mulier prend tâche
non seulement de faire revivre en ville une indus
trie jadis si florissante et de procurer constamment
de l'ouvrage au plus grand nombre d'ouvriers
possible, mais encore entretenir dans leur cœur
répliqua Jean sans aucune hésitation, tiraul en
même temps dix pièces d'or de sa poche.
Et Nicolas Caradec ne vient pas lui-même?
repiit le questionneur.
Il est dans son lit, malade; il sait que je me
couuais eu chevaux presque aussi bien que lui,
d'ailleurs, puisque c'est moi qui suigoe la jument
de sa cariole.
A merveille, repartit le maréchal. Eh bien
je sais un cheval h vendre; si vous voulez entrer
dans la salle basse pour atteudre uu instant que
j'aille passer mon babil, je vous conduirai chez la
personne qui veut s'en défaire.
Hélas! le mensonge gâte les meilleures causes.
Le jeune pâtre n'hésita point accepter cette
offre. Il entra dans la salle, si éloigné de concevoir
aucun soupçon qu'il vitsans sooger mal le
maréchal prendre la clef et fermer en sortant la
poite qui donnait sur la rue. Un hasard fatal
néanmoins voulait que oon seulement cet homme
connut Nicolas Caradec, mais encore que Nicolas
Caradec fût venu le matin même Orléans, où
précisément il avait déjeuné chez le maréchal
avant de par tir.
Il résulta de tout ceci qu'on quart d'heure plus
tard, Jean vit reveuir sou homme accompagné de
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de» sentiments vraiment chrétiens; loi, aussi, com
prend (et il le prouve par les honneurs rendus ces
deux bons vieillards) que la vertu et le mérite, pour
se reocootrer dan» (es conditions le» plus modestes,
o'eo sont que plus estimables. Cette fête restera
longtemps gravée dans l'esprit de la popalâtion et
exercera uoe salutaire influence sur la classe
ouvrière. un témoin occulairb.
actes officiels.
Par arrêté royal du a3 septembre, M. E. Vao
den Kerchove, troisième commis a l'administration
centrale des contributions directes, douanes et
assises h,Bruxelles, est nommé receveur des contri
butions directes et aceises k Reninghelst.
M. F. De Wandre, commis des accises de pre
mière classe k Menin, est nommé receveur des
contributions directes, douanes et accises de sep
tième classe k Kieldrecht (Flandre occidentale.)
récompenses honorifiques décernées pour
actes de courage, db dévouement et
d'humanité.
Flandre occidentale.
Des médailles cV argent Pierre Derho
Édouard Desauw, tous deux agents de police,
et Jean Sengiert, pompier a Courir ai, pour
dévouement montré lors dà commencement
d'incendie la partie supérieure de la tour de
C église de Saint Martin, Cour Irai.
Une médaille en vermeil Charles Van
Coillie, ouvrier, Menin. pour avoir sauvé un
homme qui se noyait dans la Ly&i
Une médaille en argent Louis Soudan,
soldat au 11' régiment de ligne, en garnison
Menin. pour avoir exposé ses jours pour sauver
un enf ant qui était sur le point de périr dans
l'ancien jossé des fortifications de celte ville.
Une médaille en vermeil Charles Gryson,
portefaix Menin, pour avoir tiré de Veau un
ouvrier et un enfant.
Une médaille en argent Charles Gryson,
batelier Pollinchovepour avoir sauvé un
enfant qui se noyait dans le bassin du canal de
Boesinghe Ypres.
Une médaille en argent Wallhère Frenay,
fabricant de chapeaux de paille, Courtrai,
pour s'être distingué d'une manière particulière
deux gendarmes qui l'arrêtèrent au nom de la loi,
pour le conduire chez le magistrat.
Arrivé devant lui, Jean répondit avec la plus
grande franchise k toutes les questions qui concer
naient snn nom, son état, le lieu qu'il habitait. Il
avoua même aussitôt que le fermier ne l'avait pas
chargé de lui acheter uu cheval; mais il ne voulut
jamais dire ni qu'il eut reçu la commission d'une
autre personne, ni de qui il tenait les pièces d'or
qu'on veoait de déposer sur le bureau du magistrat
et qu'il avouait ne point lui appartenir. Il se con
tenta d'affirmer devant Dieu qu'il n'avait pas volé
cet or et se laissa conduire en prison, sans qu'on
lui arrachât un mol de plus qui pût faire croire k
son innocence.
Dès le soir même, le fermier Caradec fut assigné
k venir le lendemain k Orléans avec toute sa
famille, porter témoignage sur un voleur qu'on
venait d'arrêter, et qui disait habiter sa ferme.
Toute la famille de Nicolas consistait dans la per
sonne de sa fille, qu'aux termes de l'assigoatioo il
se crut obligé d'emmener avec lui. Le pauvre gar
çon eut doue la douleur de subir, eo présence de sa
sœur adoptive et du brave homme qui, depuis dix
arts, lui tenait lieu de père, un second inlerroga-
loire, dans lequel il ne se justifia pas plus qu'il ne
l'avait fait dans le premier.
lors de l'incendie la partie supérieure de la
tour de l'église de Saint-Martin, Courtrai.
Une médaille en vermeil Emile Van Cos-
tenoble, dgé de i4 ans, Ploegsteert, pour
avoir sauvé un enfant qui allait périr.
Une médaille en vermeil J. Bouquillon,
Ploegsteert, pour avoir sauvé la vie deux
personnes qui se noyaient dans la Lys.
Une médaille en argent Ange Moury
cultivateur Woesten, pour avoir sauvé d'une
mort certaine un vieillard de 8o ans qui était
tombé dans le Poperingvaert.
Une médaille en argent Henri Van Strae.
seele, batelier Rousbrugge-Haringhe, pour
être parvenu sauver de Veau un enfant qui
se noyait.
Une médaille en argent a Henri Descamps,
- demeurant Houplines (France), pour un fait
identique arrivé dans la Lys Ploegsteert,
Une médaille en vermeil Eusèbe Hennekin,
commissionnaire h Dickebusch pour avoir
sauvé la vie deux jeunes filles qui allaient
périr.
Une médaille en argent Joseph Dupont,
blanchisseur Menin, pour avoir tiré de Veau
un enfant.
Une médaille en argent François Van
Ujfelen, sous-brigadier des douanes,pour avoir
arraché la mort un enfant qui se noyait dans
la Lys.
Une médaille en argent François Ghysdael,
journalier Dixmude, pour avoir sauvé un
garçon qui était tombé travers la glace.
Des médailles en argent Pierre De Prae-
tere, domestique, et Bruno Van Dorpe, écrivain
Heestert, pour avoir sauvé un homme qui se
noyait dans un étang.
Une médaille en argent Aloïse Van Neste,
cultivateur "Wevelghempour avoir tiré de
Veau un ouvrier.
Des médailles en argent, pour des faits iden
tiques a Joseph De Wasmejournalier
Os tende, et François Muylle, boutiquier a
Dixmude.
nominations ecclésiastiques.
Sur ses iosiances réitérées, M. le chanoine J.-B.
Ryckewaer t, archidiacre de la cathédrale de Bruges,
et professeur au Séminaire de celte vrlle, vient
d'être déchargé, par Mgr l'Évêqoe, du cours de
théologie morale, qu'il donnait. Il est remplacé
Si tu n'as pas volé, lui disait le boa fermier,
nomme donc la personne qui l'a donné les dix
pièces d'or, et on te laissera repartir avec moi.
Nommez-la, Jean, nommez la! loi criait
Jeannette, tout en larmes, eo joignant ses jolies
petites mains.
Je ne la nommerai pas, répétait Jeao, dont
les joues pâles, les lèvres tremblantes n'attestaient
que trop l'effort qu'il faisait sur lui-même, et
l'angoisse qui déchirait son cœur.
Le juge renvoya l'accusé eo prison, pour être
jugé aux premières assises.
Quand elle entendit prononcer cette sentence,
I Jeannette éclata en sanglots, et Caradec ne pot
retenir ses larmes.
Ne pleurez pas, Jeannette; ne pleurez pas»
maître Caradec, dit le jeune pâtre, en versant lui-
même quelques pleurs. Dieu juge aussi, et c'est lk
le bon jugement.
Comme il s'apprêtait alors k suivre les gendar
mes qui devaient le reconduire dans la prisoo,
Jeannette trouva moyen de s'approcher, de serrer
une dernière fois la main de sou ami d'eufauce, et
d'y glisser une pièce d'argent. C'était un écu de six
francs; c'était tout ce que possédai: Jeannette.
(Pour être continué.)