YPRES.
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Dimanche d', vers les 6 1/2 heures du matin, on
a retiré du fossé derrière la Plaiue d'Amour, le
cadavre de la veuve Vanaerde. Il y a un an, son
mari mourût subitement. Passé quelques mois, elle
fut sur le point d'épouser un ouvrier, employé au
chemin de fer, mais son futur fut écrasé par une
locomotive. Elle allait se remarier dans le courant
de cette semaine. Il parait que des difficultés sur
girent et que par suite, cette iofortnnée, dominée,
dit-on, par quelque scropule, fut atteiute d'aliéna
tion mentale. A plusieurs reprises, elle avait dé
claré vouloir attenter b ses jours. On la fit garder b
vue, mais elle parvint b tromper la vigilance de ses
gardiens et courût accomplir son funeste projet.
Un malheur a failli arriver sur la Grand'Place,
dimanche dr, vers les 9 heures du matin. Un enfant
de 4 ans, a été renversésoosles roues d'nne voiture.
II parait que, grâce aux soins prodigués b l'enfant,
cet accident n'aura pas pour celui-ci de suite grave.
Les travaux pour l'établissement d'un paraton
nerre b la tour de l'Hôtel-de-Ville avancent
rapidement. Hier on a replacé le coq qui surmon
tait la flèche de la tour et qu'on avait dû ôter pour
le placement du paratonnerre.
Nous apprenons que l'état de santé de M. le
curé-doyen Welvaert s'est sensiblement amélioré
depuis quelques jours.
NOUVELLES DIVERSES.
Mardi soir, le corps de la nommée Octavie
Van Brabaot, âgée de 27 ans, demeurant b Ardoye,
a été trouvé dans uoe fosse b fumier située b six
pas de sa demeure. Aucune trace de violence n'a
été aperçue sur le corps.
On assure que des lettres de noblesse vien
nent d'être accordées b M. Bernard Van Loo, de
Gand; il portera le titre de chevalier.
Un grand dîner a eu lieu vendredi au palais
du Roi Bruxelles, b l'occasion de l'arrivée du
prince de Galles le prioce, avec le duc, la
duchesse de Brabant et le comte de Flandre ont
assisté eusuite au spectacle.
Samedi b 3 heures, le prioce est reparti pour
l'Angleterre.
Le même jour est arrivé b Bruxelles le grand-
duc de Mecklerabourg-Strelitz, qui depuis le i5 de
ce mois prenait des baios b Ostende. Le Roi et les
princes ont reçu le grand-duc dès son arrivée. Le
grand-duc est âgé de 42 ans.
de partir, le comte écrivit b Nicolas Caradec une
lettre qui coutenait la justification complète de son
jeune domestique.
Ils débarquèrent heureusement en Angleterre.
VIII.
I.E COMMERÇANT.
Après avoir passé trois moisb Londres, le comte
quitta cette ville pour se rendre b Amsterdam, où
les princes exilés l'envoyaient remplir une mission
importante. Son premier soin, dès qu'il fut établi
dans la capitale de la Hollande, fut de donner des
maîtres b Jean dont il voulait soigner l'éducation.
Le jeune homme répondit si bien b son attente,
que moins de deux ans suffirent pour faire du
pauvre petit pâtre un des jeunes gens les plus
instruits et les plus distingués de la ville. Le
comte, qui avait attendu ce moment pour acquitter
dignement ses obligations envers son jeune ami,
lui demanda quelle carrière il désirait embrasser.
Jean ayant choisi celle du commerce, le comte le
plaça chez le premier négociant de la ville, M.
Vau Derner, auquel il le recommanda comme son
propre fils, en déposant une somme de quatre mille
écus, dont le jeune homme devait être mis en
Le duc de Saxe-Weimar, qui est arriva
b Bruxelles et descendu a VHôtel de CEurope,
reçu samedi la visite du doc de Brabant, du comte
de Flandre et du prince de Galles.
Le doc s'est rendu avec LL. AA. RR. an palais,
où il y avait grand déjeûner.
Le Roi a reçu le prince avant le déjeûner.
Le doc d'Oporto, frère du Roi de Portugal,
le prioce et la princesse Hohenzollern-Sigmaringen
et autres personnes de distinction avec leur suite,
sont arrivés d'Anvers b midi b la station du Nord
par un convoi spécial.
Qoatre voilures de la Conr ont ameoé b la
station la dochesse de Brabant, le comte de Flan
dre, avec leur suite.
La duchesse de Brabant, le comte de Flandre, le
duc d'Oporto, le prince et la princesse Hohen
zollern-Sigmaringen et leur suite sont immédiate
ment montés en voiture pour se rendre au palais.
A leur arrivée au palais, le duc d'Oporto, le prince
et la princesse Hohenzollern ont été reçus par
le Roi.
Le grand-duc de Mecklembonrg-Strelitz, le
doc d'Oporto, les infants don Louis et don Juan,
frères du Roi de Portugal, ont quitté Bruxelles
pour retourner en Allemagne.
Les jeunes gens arrêtés b Bruxelles, pour bris
de clôture, pendant les fêtes de Septembre, ont été
mis en liberté provisoire.
On rappelle au public qu'il peut se procurer
chez le caissier de l'Etat (Banque nationale) b
Bruelles, et chez ses agents daos les provinces, des
monnaies de nickel ainsi que des pièces d'un et de
deux centimes de cuivre, en échange d'autres
valeurs.
On piésente comme uoe candidature sérieuse
au gouvernement de la province de Brabant, dit une
feuille de la capitale, celle de M. Verheyen,
administrateur de la sûreté publique. M. de Jonghe
d'Ardoye, notre ministre plénipotentiaire près la
cour de Russie, serait également sur les rangs.
Une dame de la province, qui était venue b
Bruxelles pour les fêtes de septembre et qoi repar
tait par le chemin de fer du Midi, s'est trouvée
débarrassée, comme par enchantement, d'un cabas
qui contenait i,3oo fr. et une chaîne en or, qui
n'ont pu être retrouvés jusqu'ici.
Il est curieux de connaître la moyenne des
morts occasionnées par accidents de chemins de fer
dans les différents pays. En Angleterre, la moyenne
est de 1 sur 556,000 voyageurs; en France, 1 sur
1,950,000; en Belgique, 1 sur 8 millions 860,000,
et en Prusse de 1 sur 17 millions 5oo,ooo.
pleine possession, dès qu'il serait en état de la
faire valoir lui-même.
Nous n'accompagnerons pas notre héros pendant
les dix années qui suivirent, et dont il passa les six
dernières, soit b Batavia, soit dans d'autres villes
commerçantes de l'Iode, où l'appelaient les affai
res de la maison Van Derner, b laquelle il était
alors associé. Il suffit de dire qu'avant l'âge de
trente ans, sa fortune se trouvait déjh trop consi
dérable pour qu'il éprouvât le moindre désir de
l'augmenter encore. Son seul désir était de revoir
l'Europe. N'ayant jamais résidé longtemps dans
une même ville, Jean n'avait pu se lier intimement
avec qui que ce fût. L'isolement de son existence
lui rendait chaque jour plus désirable un change
ment de situation. Au sein du luxe que lui per
mettaient ses richesses, il lui arrivait de soupirer
en songeant b l'époque où Jeannette et la vieille
Reine lui donnaient quelques châtaignes pour
manger avec son pain. Sous le beau ciel qu'il
contemplait, il regrettait les landes de sa chère
Bretagne. Le besoin qu'il éprouvait de revoir son
bienfaiteur se joignant b l'ennui qui le gagnait de
plus en plus; il prit enfia le parti de repasser en
Hollande daus l'intention de réaliser sa fortune et
de se retirer des affaires. Lorsque Jean Reuac
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Madrid, 27 septembre.
Le recensement de la population do Portugal et
de ses colonies accuse 3,923,410 habitants.
Torin, 27 septembre.
Les nouvelles des Romagnes annoncent que
quelques troubles ont éclaté b Ravenne et b Lugo
pour la même cause qo'b Bologne.
Turin, 28 septembre.
La brochure du père Passaglia sur le pouvoir
temporel, éditée par le libraire Lemonnier b Flo
rence, produit une immense sensation. Cette bro
chure condamne le pouvoir temporel. Les journaux
la commentent; les feuilles libérales se réjouissent
de cet appui du plus grand théologien italien,
Florence, 28 septembre.
Le congrès général des sociétés ouvrières a tenu
aujourd'hui sa première séance.
Mordini a proposé b l'Assemblée de déclarer
qu'elle s'occopera de politique pour acquérir la
force de résister au gouvernement, s'il essayait de
faire une chose contraire au bonheur de la nation,
telle que la cession de la Sardaigne.
Cette proposition a excité des rumeurs univer
selles, et la majorité des dépotés présents a protesté.
Après avoir été rappelé b l'ordre, Mordioi a
sensiblement modifié sa proposition, qui a été
adoptée par 72 voix contre 3o.
Plusieurs membres ont déclaré s'abtenir par la
raison que l'Assemblée sortirait de son mandat qui
est uniquement de s'occuper de l'institution des
secours mutuels.
La population de la ville ne se préoccupe
pas de celte discussion.
Pesth, lundi, 5o septembre.
Hier soir, la Chambre du comitat a été occupée
militairement, et la séance qoi devait avoir lieu a
été empêchée par la force. Tous les membres du
comitat ont résigné leurs fonctions.
ANGLETERRE.
Les nouvelles de Londres signalent uoe baisse
assez sensible dans le prix des céréales.
Lesorganes commerciaux de l'Angleterre demeu
rent tous d'accord que la qualité des blés nouveaux
est généralement très-bonne daus le Royaume-Uoi,
mais que la quantité récoltée est d'un quart au
moios inférieure au produit d'une année moyenne.
Il en résulterait que l'importation obligée de blés
étrangers en Angleterre ne serait pas moiodre de 7
b 8 millions de quarters (20 b 24 millions d'hecto
litres) pendant la prochaine campagne.
On a des nouvelles positives aujourd'hui de la
récolte des blés aux États Uuia d'Amérique. L'éten-
arriva dans la ville d'Amsterdam, le comte de la
Bouillerie s'y trouvait encore, et l'on peut se figurer
la joie que tous deux éprouvèrent b se revoir. La
première fois qu'il leur fut possible de causer en
tête b tête, le jeune négociaut parla sans aucuD
détour de son désir de quitter le commerce.
Je suis, dit-il, beaucoup plus riche que je
n'ai jamais souhaité de l'être, et surtout je suis
terriblement las de courir le monde.
Tu vivras donc oisif? dit le comte; songe
que tu n'as pas trente-deux ans!
Je vivrai de ma terre que je ferai valoir. Ne
puis-je pas demain, si je veux, devenir un des
plus riches propriétaires du village où je suis né?
C'est donc en Bretagne que tu veux te reti
rer? répliqua le comte en souriant; la maladie do
pays le gagne.
Il est vrai, répondit le jeune homme, c'est la
que je suis né, c'est Ib que je veux finir mes jours.
Il m'arrive si souvent de penser b notre vallée, b
la ferme de maître Nicolasque je ne veux pas
mourir sans avoir revu tout cela.
Pars donc pour la Bretagne dit le comte',
car j'aime mieux te savoir établi 4b que dans le
Nouveau-Monde.
Pour être continué