FRANCE.
ESPAGNE.
ITALIE.
due semée en blé b l'automne de 1860 et an
printemps de 1861 a été un peu plus considérable
qQe l'année précédente; mais le rendemeot est
moins bon ao battage. Il est encore passablement de
blé vieux de la récolte précédente, de sorte que
l'Amérique pourra vendre autant de blés que
l'année dernière.
Les journaux anglais contiennent le récit
d'oo triste et touchant épisode do naufrage du
brick le Colonise. Il y avait b bord un négociant
danois, M. Erhald Mald, et sa femme; il paraît
qu'environ une demi-beure avant que le navire
sombrât, M. Thomas-Léonard Jakson le second
descendit dans la cabine, et engagea M. Mald b
monter sur le pont, où il y avait plus de chaoce de
se sauver. Mais ce dernier refusa de quitter sa
femme, qui était presque mourante de la terrible
émotion qu'elle avait éprouvée; on se vit forcé de
les abandonner, et les deux infortunés périrent
dans les flots.
Oo annonce un projet de mariage entre le
prince de Galles et la princesse Alexandrine, fille
aînée du prince Chrétien de Glucksbourg, héritier
présomptif du trône de Danemark. Il paraît bots de
doute aujourd'hui que le prince de Galles, en se
rendant de Londres sur le cootioent pour assister
aux grandes maooeuvres des deux corps d'armée
prussiens, a rencontré b Ostende la princesse
Alexandrioe, qui, assure-t-on, a vivement impres
sionné le futur souverain de la Grande-Bretagne.
Quoi qu'il eu soit, le jeune prince, en quittant
Ostende, s'est rendu directement au château de
Ropenheim, où se trouvait le prince Chrétien et où
la princesse Alexandrioe l'avait précédé de quel
ques heures. Le peuple danois, dit la lettre que
nous venons de citer, saluerait avec bonheur le jour
où pourrait s'accomplir une union dont les consé
quences politiques acquerraient indubitablement
nne portée immensedanslenorddel'Europe.» Il est
évident que si cette union s'accomplit, les projets
d'annexion Scandinave, que l'on caresse avec tant
d'ardeur en France, rencontreront une opposition
des plus sérieuses de la part de l'Angleterre, qui a
un intérêt évident b ne point laisser barrer, au
profit d'une puissance quelconque, la voie maritime
que sont obligés de parcourir ses vaisseaux de
guerre et de commerce pour se rendre de la mer du
Nord dans la Baltique.
L'enquête b charge de M. Hill a été reprise
mercredi b Rugby. L'accusé paraissait assez rassuré
sur l'issue de son procès. Peu de témoins ont été
entendus dans cette nouvelle audience. M. Maltby,
vice-consul britannique b Bruxelles, a constaté la
réalité de la signature de Hill au bas de l'acte de
naissance de l'enfant.
M"1' Hill, qui a comparu b cette audience,
portait un voile très-épais, lequel cachait absolu
ment ses traits.
L'officier de police qui a opéré l'arrestation
de l'accusé a déclaré que le mandat d'amener
existait depuis le i4 juin, et que ce n'est que le i4
septembre que ce mandat a pu être exécuté.
Les magistrats chargés de l'enquête ont, après en
avoir délibéré, renvoyé l'accusé devant les pro
chaines assises de Warwick, mais en déclarant
qu'il pouvait obtenir sa mise en liberté provisoire
moyennant uDe caution personnelle de 5oo livres
et deux garanties d'égale somme.
Une correspondance parisienne de l'Indépen
dance annonce la publication d'un nouvel écrit de
M. Guizot, dans lequel cet illustre homme d'Etat
doit traiter la grande question politique, religieuse
et sociale, qui préoccupe tous les esprits en ce
moment. La même correspondance contient b ce
sojet les détails suivants
Ce n'est pas d'une simple brochure qu'il s'agit,
mais d'un volume de plus de trois cents pages
portant pour litre L'Eglise et la société chré
tienne en 1861. On s'est trompé quaod on a dit
que M. Guizot voulait répoodre b des écrits publiés
en France par des écrivains plus ou moins accré
dités; son œavre est toute spontanée, et personue
ne s'étonnera qu'un sujet aossi grave et aussi vaste
que la question italienne, ait tenté M. Guizot, si
justement renommé pour ses admirables travaux
historiques et pour ses écrits politiques. L'ouvrage
de M. Guizot sera divisé en vingt-quatre chapitres;
voici les titres de quelques-uns de ces chapitres
Pourquoi cet écrit. L'Eglise chrétienne.
Du surnaturel. De l'alliance de l'Etat et de
l'Église. L'Eglise catholique et la liberté.
a Le droit des gens. L'unité italienne. La
Papauté, n- Le suffrage universel en Italie.
La France et l'Italie. L'avenir européen.
M. Guizot cherche b établir que le pouvoir
temporel du Saint-Père est nécessaire non b la
catholicité, mais h la civilisation tout entière, et
sans se ranger du côté de l'Autriche ou se déclarer
pour le Piémoot, l'écrivain se prononce pour l'in
dépendance de l'Italie, mais contre son unité.
Un fatal accident s'est produit veodredi dr,
sur le chemin de fer du Nord, entre Paris et Saint-
Denis. La Compagnie exploitant la ligne a adressé
la note suivante b la Patrie de Paris:
Hier b 10 heures du soir, le train parti de Paris
pour Dammartin, b 9 heures 5o minutes, a été
rencontré par un train venant de Lille, b la jonction
de la ligne de Soissons avec celle du Nord. Il en est
résulté une collision par suite de laquelle cinq
voyageurs du traio de Dammartin ont été tués,
trois blessés et quatre contusionnés. Une enquête a
été immédiatement ouverte.
Voici maintenant,d'après la Patriedaosquelles
circonstances ce fatal accident s'est produit
La ligne du chemin de fer de Paris b Soissons
traverse, entre Paris et Saint-Denis, la voie prin
cipale du chemin de fer do Nord. Le train n* 179
partant de Paris pour Dammartin, train de voyageurs
et de marchandises, arrivait au point de bifurcation,
lorsque le conducteur de ce train, Jules Williams,
aperçut les feux attachés au-devant delà locomotive
du train se dirigeant d'Amiens sur Paris, et venant
dans sa direction. Il comprit l'imminence du danger
et les malheurs effroyables qu'allait amener la
rencontre inévitable des deux locomotives.il ebauffa
b toute vapeur, et il avait b peine franchi une faible
distance, que la locomotive do train d'Amiens vint
couper le train de Dammartin b la hauteur du
premier waggon de voyageurs et renversa cinq
waggons. Le conducteur, Jules Williams, qui, par
sa ptésenca d'esprit, avait évité le choc des deux
locomotives, ne reçut aucune blessure; le méca
nicien sauta en l'air et retomba sur la voie sans être
blessé. Le train d'Amiens passa donc littéralement
b travers celui qui venait de Paris.
On peut comprendre facilement l'horreur d'une
pareille scène. De prompts secours furent organisés
b la première nouvelle de l'accident. Parmi les
blessés, quelques-uns furent ramenés b la gare de
Paris, d'autres dirigés sur l'hôpital Lariboisière;
plusieurs d'entre eux purent se faire transporter b
leur domicile. Le nombre des morts paraît n'être
jusqu'à ce moment, que de cinq personnes; mal
heureusement il semble résulter des rapports des
médecius qu'il est b craindre que plusieurs blessés
ne viennent s'ajouter b ces premières victimes.
Aussitôt qu'ils ont été informés de cet événe
ment, M. le préfet de police, M. le chef de la police
municipale et M. Piemontesi, commissaire spécial
de la gare du Nord, accompagné de son secrétaire,
se sont immédiatement rendus sur les lieux du
sinistre. Toutes les précautions ont été prises a
l'iostant même pour arrêter la circulation des
traios.
La voie présentait cette unit le plus lamenta
ble aspect; elle était encombrée des débris des
waggons du traio de Dammartin.
L'un des waggons de ce train renfermait, dit-
on, une somme considérable en numéraire expé
diée par l'État. Il paraîtrait que, par suite du choc
produit par la rupture du train, plusieurs groupes
se seraient entr'ouverts et que l'argent se serait
répandu sur la voie.
La circulation, assez longtemps interrompue,
a pu être reprise dans le courant de la nuit.
La nouvelle de cet événement n'a pas tardé b
se répandre b Paris où elle a produit une émotion
d'autant plus douloureuse qu'on apprenait que
cette rencontre avait en lien entre deux trains de
voyageurs. Aussi, dès ce matin, la gare du chemin
de fer du Nord était-elle assiégée de personnes
venant s'enquérir du nom des morts et des blessés.
Nous pouvons ajouter, pour rassurer un grand
nombre de familles, qu'aucun des voyageurs qui se
trouvaient dans le train venant d'Amiens n'a été
victime de ce déplorable accident.
Aujourd'hui b onze heures, M. le procureur
impérial et l'un de MM. les juges d'instruction se
sont rendus sut le théâtre de l'événement. En
présence de l'enquête judiciaire qui est ouverte,
nous croyons devoir nous abstenir de reproduire
les bruits contradictoires qui circulent sur les
causes auxquelles cet affreux malheur peut être
attribué.
On lit dans le Courrier du Bas-Rhin, de
Strasbourg, du 25 Il paraît que Becker ne se
pourvoira pas en cassation. Il a dû entrer hier
mardi b la prison cellulaire de Bruchsal, et, comme
chaque détenu est obligé d'apprendre un état
manuel, il a choisi celui de menuisier.
Nous trouvons dans les journaux espagnols les
détails suivants sur la catastrophe qui a eu lieu le
19 courant b Lagrano. Après la mort du dernier
taureau, et lorsque la foule immense qui occupait
la place des courses commençait b sortir, plusieurs
personnes, pour gagner plus facilement le dehors,
s'élancèrent sur les échafaudages adjacents b l'am
phithéâtre.
Le poids d'un trop grand nombie d'individus en
fit écrouler cioq de la hauteur de huit mètres dans
les passes voisines avec toutes les personnes qui se
trouvaient alors sur ces échafaudages. Il es', impos
sible de décrire la scène de désordre et d'horreur
qui en résulta. Les blessés sont en nombre de
cinquante, parmi lesquels six militaires. Six per
sonnes seulement ont reçu des contusions ou des
blessures graves.
On écrit de Rome, 21 septembre
La cérémonie de l'anniversaire de Castelfidardo
a été célébrée dans l'église de Saint-Charles au
Corso avec une grande pompe. La garnison ponti
ficale y assistait. On a pu voirb la tenue des géné
raux, des officiers et des soldats, quel noble esprit
les anime et quels progrès a faits dans les cœurs la
confiance daus la force du droit et de l'honneur du
Saint-Siège.
S. Éxc. Mgr. le ministre des armes avait un
prie Dieu b gauche auprès de l'autel. Mgr. Tizzanni,
chapelain majeur, était en face de lui. Mgr. Castel-
lacci de Villa-Nova, archevêque de Petra, assisté
des chapelains de l'armée, a chanté la messe.
Sous la coupole s'élevait on monument funéraire
figurant une pyramide brisée, et l'on voyait jetés
dans un désordre très - artislement imaginé des
uniformes, des casques, des armes, des épaulettes,
des étendards. Au bas du mausolée, s'étendait un
tapis de drap vert et or, où parmi des rameaux de
laurier et de cyprès gisaient des fusils, des boulets
de canon, des épées brisées, des sacs militaires, etc.
On disait que le ministre loi-même et le btave