45me Année. Samedi 5 Octobre 1861. No 4,592. pour la ville 6 fr. par an, i fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour lb dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. ÈPHÉMÉR1DES. 5 octobre f569. Défaite des protestants Mooconlour. 4 1590. Mort du jurisconsulte Cujas. 5 1285. MortdePhilippe-le-Hardû 7 P F. 23 S 5 Octobre. REVUE POLITIQUE. JEAN ET JEANNETTE. Uq mois après cet entretien, Jean respirait l'air de son pays natal. Roulant dans nue bonne voilure sur la route d'Orléaus, il ne se lassait pas de faire admirer au domestique qui l'accompagnait la beauté des sites agrestes dont la vue enchantait ses regards, La nuit qui vint mettre un terme l'enthousiasme de notre héros, le décida s'arrêter dans la première auberge où l'on pourrait trouver un lit et on souper passable; il descendit donc dans un bourg, qu'il ne tarda pas reconnaître pour la petite ville où, douze ans plus tôt, il était venu pied, vêtu d'une mauvaise veste, acheter des plumes et du papier. Le contraste fit naître en lui tant de pensées diverses, éveilla tant de sonveuirs, qu'il aurait oublié le besoin qu'il avait de se mettre a table, si le maître de l'auberge, toujours poli envers les riches voya- D'après une correspondance du Journal d'An vers, plus de dix membres de la majorité ont refusé jusqu'ici d'accepter un portefeuille. Ces tentatives faites par M. Rogier pour compléter le ministère, tentatives, jusqu'ici infructueuses, seraient nne preuve bien significative du peu de crédit dont jouissent même auprès de leurs amis les hommes parvenus au pouvoir la suite des événe ments de 1857. L'impossibilité de trouver nu miuistère des finances de quelque valeur n'est pas le seul souci qui dévore M. Rogier. Les radicaux lui préparent une rude besogne dans la session qui va s'ouvrir bientôt. Nous croyons pouvoir appeler rattentioti des amateurs et connaisseurs sur la belle vente d'objets d'art sculptés en marbre de Florence et en agathe, laquelle M. Becucci, de Bruxelles, fera procéder lundi, 2 heures. Le public est admis dès aujourd'hui voir ces objets VHôlel de la Châiellenie en cette ville. s LE PROPAGATEUR. Toute T attention publique se concentre sur le prochain voyage du roi de Prusse en France S. M. Prussienne arrivera le dimanche 6 octo bre, vers sept heures du soir, Compiegne, et en repartira le 8neuf heures du matin. L'empereur Napoléon quittera, dit-on, aujour d'hui 5, le château de Saint-Cloud pour se rendre Compiegne, afin d'y attendre son royal visiteur, IL nous est impossibleon le conçoit, d'énu- mérer ici les opinions contradictoires qui ont été émises au sujet de la visite du roi Guil laume 1" r empereur Napoléon. Des journaux prétendent que l'entrevue des deux souverains n'a rien de politiqued'autres soutiennent, au contraire, qu'elle n'a de saillant que son carac tère politique. Le Siècle, qui s'égare si souvent dans des raisonnements absurdes propos des affaires d'Italie semble frappé de vertige lorsqu'il parle du voyage de S M, Prussienne. Pour lui, Centrevue de Compiegne ne peut avoir pour but que de permettre l'empereur Napoléon de traiter la question des limites naturelles, en retour desquelles on donnerait h la Prusse de larges compensations en Alle magne. La feuille parisienne arrange tout cela sa guise et croit avoir le droit de remanier dans son officine la carte de l'Europe. Le Constitutionnel, parlant par la plume officieuse de M. Grandguillot, prend un autre ton pour apprécier C entrevue des deux têtes couronnées. Il constate d'abord que, depuis dix ans presque tous les souverains de l'Europe sont venus en France, et il espère que ces entrevues des souverains amèneront les peuples a s'estimer et se comprendre. La France, dit il, ne veut pas autre chose de la visite du roi de Prusse. Les augures n'auraient pas mieux dit. (Suite et fin. Voir le numéro 1,591.) IX. LE CHATELAIN. On a annoncé que (Autriche allait opéèet une forte réduction dans l'effectif de son armée. Le Pays croit savoir que cette nouvelle n'a aucun fondement. Cependant le télégraphe de Vienne persiste affirmer le fait. Il parle au jourd'hui d'une réduction de 32,000 hommes. Le maréchal de Benedek, a peine rentré son quartier général de Vérone, en est reparti pour une tournée d'inspection dans le Tyrol méri dional. Dans la séance du a» de la Chambre des députés de Vienne M. Claudius a fait une proposition d'urgence tendante nommer une commission de douze membres pour élaborer un projet de loi sur la presse. M. de Schmerling a appuyé la proposition au nom du gouverne ment, tout en faisant observer qu'un projet du cabinet, relatif une loi sur la presse, est tout prêt et n'attend plus que la sanction impériale pour être soumis la Chambre. La proposition a été adoptée l'unanimité. Le projet du gou - vernement sera soumis la même commission. Le discours de M. Claudius et la déclaration de M. de Schmerling ont été très favorablement accueillis. La Diète d'Agram s'est ajournée jusqu'au 15 octobre. Cinquante-cinq membres restent leur poste et seront occupés dans les commis sions. L'armée turque n'a pas encore franchi les frontières du Monténégro, quoi qu'en aient dit certaines correspondances, et tes Monténégrins ne sortent pas de leurs montagnes, qui sont des positions fortifiées par ta nature et presque inaccessibles. On n a pas encore désespère de résoudre la question turco monténégrine par l'action diplomatique. Les nouvelles de Haïtidu 7 septembre, apprennent que la reine de Moehli. Jombe- Soulia reconnu le protectorat français Madagascar et qu'elle a fait arborer le dra peau tricolore en témoignage de la protection de cet empire. On commence a se préoccuper vivement de la question ministérielle, l'approche de la sessiou parlementaire. La retraite de M. Frère a été ua coup mortel pour le cabinet de 1867. Tous les geurs, ne se lût empressé de venir prendre ses ordres, et lui demander s'il était satisfait de son apparte ment. Jean accueillit delà manière la plus gracieuse le premier habitaut de la Bretagne qui lui adressât la parole il commauda un excelleut repas en invitant sou hôte le partager avec lui, ce que l'aubergiste accepta, après quelques façons, d'un air aussi flatté que surpris. Le premier soin du voyageur, dès qu'il se fut mis table avec l'aubergiste, fut de demander des nouvelles du plus tiche fermier des environs, Nico las Caradec. Riche répondit l'hôte; il faut que vous ayez quitté depuis longtemps le pays, pour appeler ainsi le pauvre Nicolas. Je ne suis pas venu ici depuis douze ans, dit Jean, plus charmé d'apprendre que son vieil ami vivait encore qu'affligé de le savoir raioé. Et depuis douze ans, reprit l'aubergiste, il a passé fameusement de l'eau sons le pont de la Loire; vous n'ignorez pas, hélas! tout ce que nous avons souffert. Vous devez bieu peuser que la ruiue du hommes politiques comprennent et disent que la situation du ministère Rogier est trop précaire pour pouvoir se prolonger longtemps encore. M. Rogier se présentera-1-il devant les Cham bres sans être parvenu h trouver un successeur h M. Frère? Nous ne le pensons pas. Le Journal de Rome publie les nominations suivantes Mgr Chigi est nommé nonce du pape Paris; Mgr Gonella, Munich; Mgr Ledodochowski, a Bruxelles. .OSOl. NÉCROLOGIE. On écrit de Baden-Baden, le 38 septembre: Mm° la princesse de Solms (Wyse-Bonaparle), dont la sœur vient d'épouser le général Turr, est morte hier presque subitement a la suite d'une fièvre cérébrale. La princesse n'avait que 36 aos. pauvre homme s'en est suivie; bestiaux, bêtes de somme, tout a disparu eu moins de rien ce n'est qu'à grand'peine aujoud'hui qu'il paie le loyer de sa ferme, et je crois qu'il sera bientôt forcé de la quitter. Le propriétaire pourrait-il bien être capable d'un trait si odieux dit Jean. Le propriétaire; répliqua l'aubergiste il y a, ma foi, beau temqs qu'il est passé en Aogleterre, telle preuve qu'il vient d'y mourir. On avait confisqué ses biens, mais je ue sais trop pourquoi on n'a pas pn vendre le château et la terre qui eu dépend. C'est son neveu qui vient de la meure en vente. Ab cette terre est vendre s'écria Jean. Et où la vend-on, je vous prie Ici même, répondit l'hôte. Si demain vous voulez que je vous conduise chez celui qui est chargé de... Ce soir dit aussitôt Jean il ne sera pas trop tard, si nous nous dépêchons de souper. Et comme on va vite en affaires, quand on est potteurd'uu portefeuille bien garni, Jean se coucha propriétaire du château et ses dépendances.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1