45me Année. Mercredi 9 Octobre 1861. No 4,593. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. ÉPRÉMÉRIDES. 6 octobre 877. Avènement de Louis II dit le Bègue. 7 1571. La flotte chrétienne défait les Turcs Lépante. 8 1690. Prise de Belgrade par les Turcs. 9 1793. Prise de Lyon par l'armée républicaine. ??B.SS, 9 Octobre. REVUE POLITIQUE. MATHILDE On donne comme authentique que le cabinet belge a délibéré sur la question de la reconnaissance du royaume d'Italie, et que le Roi Léopold a communiqué officiel lement au cabinet des Tuileries la résolu tion suivante La Belgique ne peut reconnaître maiutenant le nouveau royaume, quand bien même on voudrait restreindre cette reconnaissance au fait accompli. La Bel gique a été créée sous la garantie des grandes puissances. Ce ne sera donc que lorsque ces puissances se seront pronon cées d'une manière définitive qu'elle a visera son tour. On assure que l'on attache Paris la plus grande importanceà cette déclaration, et que l'Empereur des Français va agir très vivement sur le Roi de Prusse pour l'engager reconnaître le fait même avec des réserves. En France et en Angleterre, le monde industriel tressaille. Des événements font pressentir. L'édifice de la production chan celle sur sa base. Il y a peu de jours, le Times disait propos des nouvelles du Lancashire, de Manchester surtout On entend déjà les murmures de la tempête si longtemps redoutée. Les usines ne travaillent que peu d'heures par jour; les manufacturiers réduisent les salaires! En France, les faits n'ont pas moins d'éloquence. A Lyon, le conseil communal vient de voter 600,000 fr. pour ouvrir des ateliers. Les ouvriers sont sans emploi. A Roubaix, où l'on compte un groupe de 30 40 mille ouvriers occupés dans le tissage des étoffes de laine, la police a dû fairedisparaître des affiches dans lesquelles les ouvriers se demandaient s'ils devaient encore travailler. La Banque de France vient de porter le LE PROPAGATEUR. pour la ville i 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2 50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour G mois, 2-75 pour 3 mois. M- L'entrevue de Compiègne continue occuper la première place dans les nouvellles politiques du jour. Le roi Guillaume est arrivé avant-hier, a 6 heures du soir, b la gare de Couipiègoe. L'empe reur Napoléon l'y attendait, accompagné seulement de deux de ses aides de camp. LL. MM. étaieu! en habit de ville. Uue voiture attelée la Daumoul les a conduites au château impérial, sans aucune escorte militaire. Le Roi et l'Empereur ont été chaleureusement acclamés par la foule. L'Impéra trice, avec le prince impérial, attendait, au bas du grand escalier, sou hôte auguste, et, au moment où les deux souverains sont arrivés, elle s'est avancée jusque sur le perron. Le roi Guillaume, aptes lut avoir gracieusemeut baisé la main, lui a offert le bras, et LL. MM. sont montées dans les apparte ments, où a eu lieu un splendide dîner. Le roi de Prusse a donné plusieurs audiences hier matin, Compiègne. Il a reçu, entre autres per sonnes, les membres de la dépulation des notables allemands de Paris, chargée de remettre b S. M. une Adresse de félicitations des Allemands résidant b Paris. Les journaux officieux de Paris annoncent de nouveau, aujourd'hui, le voyage en France du roi de Hollande. Guillaume 111 passerait sept jours auprès de l'Empereur. S. M. arriverait le 12 a Compiègne et ne quitterait la France que le 19, après avoir visité Paris. C'est probablement en retoornant dans ses Etats que le roi de Hollande aura une entrevue Liège avec le roi des Belges, entrevue qui est annoncée comme prochaine, ce matin, par la feuille officieuse du cabinet de Bruxelles. ÉPISODE DE LA GUERRE DE TRENTE ANS. I. les deux officiers autrichiens. On appelle guerre de Treuie-Ans, la lutte des princes réformés d'Allemagne, contre l'empereur et les princes catholiques, lutte qui dura de 1618 b 1648. Cette guerre se divise en quatre époques distinctes la première est la période palatine (1619-1632) qui comprend la querelle entre Frédéric V, électeur de Bavière, et l'empereur Ferdinand II. La seconde est période danoise (1625*1629) marquée par l'intervention de Christian VI, roi de Dauemarck, dans les affaires d'Allemagne. Les généraux victorieux de l'empereur furent Wallen- siein, né Bohême, et Tilly, né Bruxelles. La troisième époque est connue sous le oom de période Suédoise signalée par les conquêtes rapides de Gustave - Adolphe, roi de Suède 163o- 1635). Ce prince, après avoir battu les Impériaux, fut tué b Lntzen. La quatrième époque, appelée période fran çaise, nous montre Richelieu secourant les réformés, Le roi François II avait exprimé l'intentiou de se faire représeoter au couronnement du roi de Prusse b Kœoigsberg. Le gouvernement sarde a demandé des explications cet égard au cabioet de Berlin, et la suite des observations échangées, il a été décidé que François II ne serait pas représenté, mais que l'envoyé sarde, général délia Rocca, ne serait reçu que comme représentant simplement Victor-Emmanuel. C'est assez indiquer que la Prusse n'est pas disposée b reconnaître le roi de Piémont comme roi d'Italie. Le Temps nous informe que la pierre qui couvre le tombeau du comte de Cavour a reçu une inscription ainsi conçue La C/ùesa libéra in liberoslato. L'Église libre dans l'État libre. Nous ne comprenons pas qu'on raille avec la mort et qu'on pousse l'indécence jusqu'à écrire des épi- grammes sur un tombeau. Quand quatre-vingts évèques italiens sodI exilés de leurs sièges; quand chaque bulletin mentionne des prêtres fusillés; quaud l'Église est persécutée, dépouillée; quaod Cialdiui fait biûler les temples; quand le Piémont semble s'être donné la tâche d'enrichir le marty rologe catholique, inscrire sur le sépulcre d'un ministre tel que M. do Cavour ces mots d'Église libre dans un Etat libre, est uue véritable pro- fauatiou. Quel que soit le sort du comte de Cavour dans l'autre moude, il est aujourd'hui en face de la vérité, et ou u'a pas le droit de l'associer aux folles passions de ses compatriotes vivants. La Gazette de France dit b propos de l'inscription dont nous parlous: Si les morts avaient le don de mouvoir leur main, comme on le lit dans les le'gendes, l'artiste qui a aggravé ce sarcasme L'Eglise libre dans l'État libre, aurait èien pu recevoir, non pas- un soufflet moral, mais un soufflet sur chair et os. On assure que l'ordre a été donné dans les ports français d'organiser une escadre destinée pour le Mexique; cette escadre serait commandée par l'amiral Jurien de Lagravière. Des dépêches de Beyrouth, en date du 3, annon cent qu'une levée a été ordonnée en Syrie ponr composer la garde du pays. daus le but d'abaisser l'Autriche (i635-1648). Les victoires de Bernard de Wiemar, de Condé et de Turenue décidèrent, enfin, l'empereur Ferdinand III signer le traité de Westphalie. C'est durant cette dernière période, que nous invitons le jeune lecteur b nous suivre, en esprit, dans leSpessart,contrée montueusede l'Allemagne, sur le Mein, et qui s'étend de l'embouchure de la Saale franconienne, b celle de la Riuzig. Elle appartient en grande partie a la Bavière. L'année i644 tire h sa fin. La nuit est venue. Une obscurité complète, ainsi qu'uu linceul im mense, s'éteod sur tonte la nature. Pas une étoile ne brille au firmament. Un froid iotolérable fait craquer les arbres, et durcit le sol l'égal de la pierre. L'épaisse glace qui couvre les ruis-eaux se Drise, et paraît exhaler une plainte. A cette plainte, se mêle le mugissement de la tempête, qui grossit au loin et jette, travers les montagnes, ses effrayantes rafales. Deux cavaliers, montés sur de magnifiques che vaux de guerre, bravent la fureur des éléments. Ils sont engagés dans une épaisse forêt, et cherchent a deviner la direction qu'ils doivent suivre. D'amples manteaux les couvieul, et retombent en longues draperies sur leur mouture. bi nous poutious distinguer leurs traits, nous L'INDUSTRIE RELGE EN PRÉSENCE DES ÉVÉNEMENTS ET DE SES ADVERSAIRES. trouverions dans le premier uu jeune et bel homme, dont la figure exprime la plus vive impatience. Il porte l'uniforme de lieutenant, et tout son exté rieur annonce le soldat accoutumé aux combats. Le second est un homme sur le retour de l'âge; son visage porte l'empreinte d'uue mélancolie profonde et d'une touchante bienveillance. Ses cheveux entièrement blancs, leiombent en boucles autour de soq front ridé. Il penche la tête, et semble supporter avec résignation toutes les cou- séquences de sa course nocturne. Encourageant de la voix et de la main son beau cheval, qui parfois trébuche contre les racines d'arbres que la terre Lisse b découvert, il ne se plaint pour lui-même ni du froid, ni de l'obscuiité, ni de l'incertitude avec laquelle il chevauche. Tout coup, le jeune lieutenant, bois de lui, s'écria en pressant les flancs de son coursier Détestable nuit! est-elle donc sans fin Alors que, seuls, les loups affamés devraient errer dans ces sombres forêts, nous sommes ici liviés sans pitié aux injures de la saison. Ou peut nous pro mettre que nous ne serous pas bientôt livrés la fureur des ennemis? Philippe, calme-toi, est-ce Ib l'éoergie qui doit distinguer les enfants de la noble Germanie? Les murmures ne peuvent contribuer qu'à rendre

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1