45me Année.
Samedi 12 Octobre 1861.
No 4,594.
y()
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE*
ÉPHÉR1ÊRIDES.
10 octobre 1373. Conquête de l'île de Chy
pre par les Génois.
11 1492. DécouvertederAme'rique
par Christophe Colomb.
12 1730. Déposiliondusultan Ach-
met 111 par les Janissaires.
??KSS, 12 Octobre.
REVUE POLITIQUE.
M ATH1LDE.
I\1 -y
LE PR0PÂ6ATEUR
POUR LA VILLE 3 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
-îtî» - ci» îuoa .i»i
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOUS.
Les manœuvres télégraphiques du gouver
nement garibaldo piémontais ont complètement
discrédité tout ce qui porte le cachet de la cour
de Turin. Les choses en sont venues ce point
que l'on ne croit plus la parole du gouverne
ment du Roi galant homme, même lorsque, par
hasard, il dit la vérité
Chaque jour M. Ricasoli et ses agents se
révèlent tattention publique par une habileté
nouvelle et leur télégraphe par une impudence
croissante. Ce qui vient de se passer l'égard
du brave général bourbonnien Borges donne la
mesure de la bonne foi du garibaldisme. Que
fait le télégraphe de M. Ricasoli? Il a annoncé
effrontément une nouvelle que le gouvernement
piémontais savait être faussecelte de la prise
et de la mort du général BorgesNous avons
révoqué le fait en doute sans hésitation. Il était
en effet de toute évidence que pareille capture
aurait été connue d'abord du gouvernement
piémontais, qui n'aurait pas laissé aux jour
naux de Naples, suivant F expression de la
dépêche, le soin de la publier, et qui l'aurait
immédiatement jetée, sous sa responsabilité
propre, tous les échos de l'univers.
La cruauté des Piémontais est devenue pro
verbiale. Leurs exploits dans F Italie méridionale
soulèvent le cœur de dégoût et d'indignation.
Tout homme honnête doit frémir en lisant le
récit des atrocités piérnontisles que contiennent
les dernières correspondances de tapies. Battus
r-'" i'BIIIT'iWI«ai*—
ÉPISODE DE LA GUERRE DE TRENTE ANS.
(Suite). Voir le numéro bâgî.
11.
EXPANSION.
Philippe, de nouveau, avait gardé le silence;
toute son impétuosité était tombée devant ces sou
venirs évoqués par une nuit obscure et isolée.
Le colonel, toujours maître de luiparaissait
également en proie des pensées accablantes; un
profond soupir s'échappa de sa poitrine.
Le jeuue homme l'entendit et en fut frappé.
O mou colonel, s'écria-1-il, vous que j'aime
comme un père, vous ai-je donc attristé sans le
vouloir? Je devine de l'abattement en vous
qu'ai-je dit qui pût provoquer eD votre âme un
sentiment douloureux
Tu ne te trompes pas, cher Philippe, répon
dit le supérieur, d'une voix brisée. Je souffre au
contact de la souffrance, parce qu'elle réveille
toutes les amertumes que j'ai cachées au fond de
moi-même. T°n retour vers le passé me rappelle
UQe a une les épreuves dont mon existence est
faite. Je me suis toujours gardé d'exprimer une
plainte tant d'hommes ont été, comme moi, par
suite de cette désastreuse guerre, frappés dans leurs
plus chères affections! Je subis la loi commune
mais cela enlève-t-il rien aux blessures que reçoit
le cœur d'un époux, d'un pèie?
par les royalistes, les soldats du roi galant-
homme en se retirant, se vengent sur les
populations. Le couvent de Bianco a été détruit.
Le baron de Santa Âgata, dont le nom leur
rappelait la localité où ils ont essuyé une
défaitea été fusillé, avec son oncle, un vieil
lard, et avec dût, huit propriétaires. A Cotronei,
femmes, çnfants, prêtres, ont été massacrés
dans l'église, après l'incendie de la petite ville.
Fases de F autel, ornements sacrés, tout a été
profané et livré aux flammes. De tous les points
du royaume qu'occupent les Piémontais, nous
n'apprenons que fusillades, encore fusillades,
et toujours fusillades. Ces excès déshonorent
notre siècle et insultent sa civilisation tant
vantée. Borgès a nommé les Piémontais Pruses
des Alpes. Mais les Druses se trouveraient
peut être diffamés si on les appelait Piémontais
du Liban. Les Druses ont commis un horrible
massacre, mais ce massacre n'a pas duré
pendant plusieurs mois consécutifs.
Le gouvernement français continue prêter
ses gracieux services celui du Piémont.
D'après l'organe officieux de M. Ricasoli
/'Opiuione, le cabinet des Tuileries aurait dé
claré celui de Madrid qu'une suspension des
relations diplomatiques pouvait être la consé
quence du refus de F Espagne d'accepter les
propositions françaises pour la remise des
archives des consulats napolitains.
La reine d'Espagne vient d'accorder le
cordon de son ordre au ministre de Françpis II
Madrid. C'est un témoignage qui, rapproché
de F affaire Teccv, ne manque pas d'une cer
taine signification.
On mande de Pesth que la majorité des
membres du gouvernement transylvanien serait
décidée a ne pas publier l'édit de convocation de
la Diète, sous le prétexte que la réunion d'une
Diète distincte ne saurait se concilier avec
l'union de la. Transylvanie et de la Hongrie,
proclamée en »848.
L'amirauté britannique vient d'ordonner
Moi noo plus, Philippe, je n'ai plus d'arbre
de Noël; ses rameaux fleuris oui été brisés par le
souffle des mauvais jours... il s'est lentement
desséché, loin du sol tonifiant qui l'avait va
naître.....
Je ne me suis pas toujours trouvé seul et isolé
sur la terre, Philippe. Autrefois j'habitais le grand
duché de Bade; j'y ai goûté les douceurs du foyer,
de la famille... J'y ai été eulouré d'amour, d'iuuo-
ceutes caresses... Une femme, belle et vertueuse
entre toutes, m'a fait comprendre ce que la vie
peut renfermer de bonheur... Sa perte, depuis bien
des années, m'a donné la mesure des angoisses
dont chaqne seconde peut accabler le cœur enve
loppé de deuil...
J'ai vu jouer autour de moi deux enfants, en
qui Dieu avait réoui les perfections de leur mère.
Oh! combien ils m'aimaient; combien ils ine
causaient d'ineffable émotioo Leur tendresse rue
promettait toutes les joies qu'il est possible d'en
trevoir daus l'avenir. Auprès d'eux j'oubliais qu'un
arrêt fatal pouvait un jour m'en séparer.
Hélas! trop cbère illusion! Qu'elle a été
prompte se briser!... Des bruits de guerre sur
gissaient de toutes parts; la patrie alarmée appelait
ses enfants... Je voyais eu frémissant approcher
l'heure terrible où l'honneur m'aurait fait uu
devoir sacré de voler au combat.
Eléonore, ma douce compagne, sentait aussi
dans sou cœur de funestes pressentiments; et le
soin qu'elle prenait me cacher ses terreurs, pâlissait
Farmemeni de cinq navires qui recevront la
mission de renforcer les forces navales de
F Angleterre dans les mers du Mexique.
Ces forces, comme la division française aux
ordres du contre-amiral Jurien de Lagravière,
sont destinées protéger les nationaux et
appuyer les négociations.
rroepri
ENTREVUE DE LL. MM. LE ROI DES BBLGES
ET LE ROI DE HOLLANDE A LIEGE.
On écrit de Liège, to octobre:
Nous recevons ce matin la nouvelle officielle de
l'entrevue de LL. MM* le Roi des Belges et le Roi
de Hollande. Cette entrevue aura lieu Liège, le 18
de ce mois, au palais du gouvernement provincial.
De grandes fêtes doivent être données cette
occasion dans notre ville. Nous espérons qu'elles
seront dignes de cette circonstance soleonelle.
L'entrev.ue des souverains de Belgique et de Hol
lande a pour notre pays toute la portée d'un
événement.
Le conseil communal doit être convoqué d'ur
gence pour fixer le programme de ces fêtes.
Les deux souverains arriveront h Liège le 18; ils
seront accompagnés d'une suite nombreuse. Le Roi
Léopold ne quittera notre ville que le lendemain.
D'après la Gazette du Midi, il est question de
la formation d'uue société anglaise pour introduire
en France six cent millions de marchandises
anglaises, qui, depuis la guerre civile d'Amérique,
encombrent les magasins de l'Angleterre on
ajouta» que ces marchandises seraient livrées a 25
p. c. de perte sur le prix de fabrique.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêtés royaux du 10 octobre sont nommés
Dans Finfanterie Lieutenants. Les sous-
lieuteoants Longuehalaioedu 11' de ligue;
ûelakethulle, du 11* id.
Dans la cavalerie Sous-lieutenant. Le
maréchal des logis: De Wouters, du 2* cuirassiers.
son front, et cernait ses graods yenx bleus. La
consoler, je ne le pouvais; il était préférable de
l'babitoer lentement une pensée effrayante.
Oh! Philippe, malgré la violence, que j'ai su
imposer mon cœur, il se déchire encore au
souvenir de la scène qui se passa, lorsque je dus,
eufiu, me séparer de ma famille bien-aimée. Ma
pauvre Eléouore, mourante, mais résignée, me
disait
Tu ne peux hésiter, Christian, Dieu et la
patrie te réclament; mais je ne survivrai pas ton
éloignement.
Gaston et Matbilde, mes deux enfants, si
jeunes encore pour couipreudre ce qui se passait,
semaient néanmoins le contre-coup de notre im
mense affliction. Noos pleurions: n'était-ce pas
assez pour qu'ils comprissent qu'un grand malheur
les menaçait
Depuis près de deux années, j'avais quitté ma
femme et mes enfants, lorsqu'il me fut permis de
voler auprès d'eux, pour les serrer sur uinti cœur
et me préparer de uuuveau uoe séparation
déchirante. Ranimé par la pensée de revoir ces
chères âmesje n'avais point songé aux ravages
qu'un longchagrin avait peut-être opérés. Éléonore
dans ses lettres ne parlait que de moi. M'exhortant
au courage, elle me suppliait de garder mes jours
pour ses enfants, pour elle....
Ob! puis-je, sans frisonner, me rappeler ses
traits au moment où je la revis pour la dernière
fois!... Nou Philippe. Sou image véoéiée est