45me Année.
Samedi 19 Octobre 1861.
No 4,596.
MATHILDE.
pour la tille 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7*50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
ÉPDÊHÉR1DES.
17 octobre 1806. Entrée des Français
Berlin.
18 31. Supplice de Séjan, favori
de Tibère.
19 1789. Première séance de ras
semblée nationale.
TPB,333, 19 Octobre.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR.
La situatioo de la Pologne continue b être des
plus graves. L'anniversaire de la mort de Kos*
ciusko a été célébré, malgré les précautions prises
par l'autorité pour empêcher cette patriotique
démonstration. Toutes les boutiques et la Bourse
ont été fermées a Varsovie. La populatioo n'a donc
tenu aucun compte de la défense de la police b ce
sojel.
Les églises étaient entourées par les troupes et
cependant elles ont été fort fréquentées. L'aotorité
a fait des arrestations en masses et sans égard pour
le sexe et l'âge des personoes. Nous avons peine
besoin de dire que l'agitation est grande. L'attitude
du gouvernement russe est déplorable, mais peut-
être touchons-nous au moment doot parle Indé
pendance, lorsqu'elle dit que le gouvernement
russe voudra en finir en une fois pour épargner
une nouvelle effusion de sang qu'amènerait le
lenouvelleiuent de scènes pareilles b celle qu'on
paraît redouter. Les scènes dont il s'agit sont
celles qui viennent de se produire b l'occasion de
l'anniversaire de la mort de Kosciusko. Il est donc
défendu au peuple polonais de prier pour ceux de
ses frères qui se sont illustrés par leur courage, leur
verlo e: leur patriotisme
La Patrie a reçu des nouvelles de Rome do i5,
annonçant que l'administration militaire française a
renouvelé ses marchés pour un an.
On parle vaguement b Londres d'une visite
qu'y projeteraient l'empereur et l'impératrice des
Français pour l'année prochaine, b l'occasion de la
grande exposition.
ÉPISODE DE LA GUERRE DE TRENTE ANS.
(Suite). Voir le numéro 4,595.
III.
LE PARRAIN.
Philippe avait lié les chevaux b on pilier du
cimetière, et était entré dans l'église; humblement
incliné, il songeait b sa mère et regardait, avec
ttne respectueuse et tendre compassion, l'homme
généreux qui venait de lui ouvrir son cœur. Ce
dernier se disposait b sortir, quand il vit paraître
une jeune fille, tenant dans ses bras un nouveau
té. Quelques instants plus laid, uo prêtre eotrait
aussi. Au premier examen ce ministre de Dieu
inspirait la sympathie et la vénération. Il aperçut
le colonel et dit quelques mots b celle qui por
tait l'enfant. Se dirigeant aussitôt du côté de
1 étranger et l'abordant avec une extrême politesse,
la villageoise lui dit
Monsieur le curé avait consenti b être le
Ce ne sont plus seulement les royalistes qui
lèvent la tête b Naples; tout le monde se range,
dans l'occasion, sous la bannière commune celle
du mécontentement. Les députés napolitains au
Parlement de Turin, nommés jadis b cause de leurs
sentimeots onitaristes, ont eu, il y a peu de jours,
une réunion dans laquelle il a été agité s'ils
devaient déposer lenr mandat devant les électeurs
ou se constituer séparément. Il n'a pas été pris de
résoluliop; mais le seul fait qu'on ail mis uo pareil
sujet eu discussion indique le thermomètre de
l'opinion publique. Si de cet incident on rapproche
la tentative de Bertani pour former un comité
du salut public qui pèserait sur le Parlement
et ferait marcher le ministère; si l'on prête l'oreille
b la voix de Guerrazzi, un autre coryphée de la
révolution ilelieone, qui réclame de M. te baron
Ricasoli ou compte des millions gaspillés, on se
convaincra que les affaires vont de mal en pire.
Les gens de Bourse ont couscieuce b Paris de
cette situation; aussi l'emprunt italien est-il en
baisse fortement prononcée. Nous pouvons com
muniquer au public uoe nouvelle qui lie contribuera
pas b telever le Cours de cette valeur
Les détenteurs de litres de l'ancieone dette
napolitaiue ont suivi pour la plupart le conseil
dooué par le gouvernement du légitime souverain
des Deux-Siciles; ils oot fait légaliser ces titres en
lieux de compétence, et se trouvent ainsi rassurés
contre la confusion des dettes et la création par le
gouvernement de Torin d'un seul livre. A la
Restauratiou, dont chaque jour nous rapproche, dit
la Gazette de France, leur fortune aura été con
servée intacte, et justice sera faite.
Voici un véiitable triomphe pour l'abbé Passa-
glia! Lord Russell, ministre protestant d'un roy
aume prolestaut, a daigné donner son approbation
b la brochure du prêtre catholique contre la
souveraineté temporelle du Pape! Il l'a recom
mandée dans un banquet que lui avait offert la ville
de Newcastle, comme une expression assez exacte
des vues de M. de Cavour! Nous ne nous eo
étonnons pas lord Russell était dans soo rôle;
parrain de ce pauvre petit enfant; mais, en vous
voyantmonsieur, il espère qoe vous daignerez le
remplacer.
Pourriez-vous me dire, jeune fille, pourquoi
monsieur le curé me fait, en celte occasion, cette
demande?
Parce que l'enfant pour qui je viens de
mander le saint Baptême est celni d'un soldat; et
comme votre uniforme indique un rang supérieur
dans l'armée, vous serez plus b même que notre
digDe pasteur de faire un sort heureux b votre
filleul.
Le colonel parut touché de l'explication, et
consentit b répondre pour le nouveau-né.
Comment croyez-vous le nommer, monsieur?
demanda la jeunefiile,avec une certaiueinquiélude.
Je n'y ai pas songé encore; mais appelons- le
Philippe, ajouta -1-il, en portaol les yeux sur son
compagnon de voyage.
Oh! ce n'est pas lb le nom qu'avait instam
ment demandé la jeuue mère, fut-il répondu d'un
air déconcerté.
Et lequel désire-1-elle
mois cela prouve justement qoe l'abbé Passaglia
n'est pas dans le sieo. Le ministre anglais a beau
coup appuyé sur la nécessité de donner Rome anx
ItalienEst-ce que, par hasard, Rome serait
actuellement possédée par des Chinois?
MOpinione de Turin a reçu de Paris une corres
pondance qoi ne manque pas d'intérêt. D'après
cette correspondance, le représentant italien aurait
été exclu des conférences qui se tiennent b Cou-
stautiuople pour l'arrangement de la question des
Principautés dauubieunes. L'Autricbe, la Prusse et
la Russie auraient déclaré qu'elles retireraient leurs
représentants, si l'oo y admettait celui d'une puis
sance qu'elles n'ont pas reconoue. Le cabinet de
Torio faisait valoir les droits incontestables que le
traité de 1856 coolère au roi de Sardaigne; mais le
roi de Sardaigne n'est pas le roi d'Italie, et le roi
d'Italie ne peut agir en qualité de roi de Sardaigne
sans renoncer au titre de roi d'Italie. Voiib donc
Victor-Emmanuel exclu du nombre des souverains
européens pour avoir voulu grandir trop vite: c'est
uo curieux résultat des derniers événements.
I«e général Beoedek continue d'inspecter les
principales places de la Vénétie et il surveille
loi-même les manœuvres militaires qoi s'exécutent
sur divers points du territoire occupé par l'armée
autrichienne. Il vient d'augmenter la garnison de
Vérone, où il est secondé, dans ses travaux et ses
actes de haute surveillance militaire, par l'ex-duc
de Modèoe, qoi n'a pas quitté le commandement de
sa petite armée.
La session ordinaire de l'Assemblée des Etats du
graod-doebé de Luxembourg a été ouverte mardi
par le prince Henri, lieutenant représentant du Roi
grqnd-duc. S. A. R. a prononcé eette occasion un
discours fort étendu dans lequel elle a tracé le
tableau le plus satisfaisant de la situation morale,
économique et financière du pays. Ce qoe ce
document a de plus remarquable, c'est le silence
absolu qu'il garde sur les incidents qui ont marqué
la récente session extraordinaire des Etats et sur
l'objet, si important pourtant, qui avait motivé la
convocation exceptionnelle des députés du pnys
La pauvre femme m'a dit tout bas Louise
supplie l'homme charitable qui voudra bien être le
parrain de mon fils de l'appeler Christian.
ChristianI reprit avec surprise le colonel.
Voyez quelle coïncidence; je porte moi-même ce
nom-l'd.
Dès lors,une attraction irrésistible parut attacher
le noble Allemand au petit être dont il devenait le
père spirituel. Il souleva les langes, et découvrit
une figure charmante. S'étant approché du prêtre,
il le salua avec respect, et le pria de vouloir lui
donner quelques renseignements sur les parents du
nouveau-né.
Je connais b peine le père, qoe l'on dit être un
vaillant guerrier. A cette époque où tant de soldats
sont des héros, il a su se faire remarquer; mais
Richard (c'est ainsi qu'on l'appelle) est Danois; et
c'est b cause de cela, je m'imagine, qu'il n'a jus
qu'ici qu'un grade des plus modestes.
Plusieurs fois j'ai eu occasion de voir la mère
de ce petit enfant. Mélancolique et souffrante, elle
a souvent réclamé les secours de mon ministère, et
j'ai pu reconnaître en elle l'âme la plus pure et la