4L5me Année.
Mercredi 23 Octobre 1861.
No 4,597.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
20 octobre 480 av. J.-C. Bataille deiSa-
lamine.
21 1737. Prise de Nissa par les
Turcs.
22 1685. Louis XIV révogue l'édit
de'Nantes.
25 1708. Prise de Lille par le
prince Eugène.
IRIS S, 25 Octobre.
REVUE POLITIQUE.
MATHILDE.
LE PROPAGATEUR.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
'pour le dehors fr. 7-50 par
fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
ÉTIIÉRÉRIDES.
S'il faot'îVn rsppofPer 1 des rumeurs assez ac
créditées, le'Sénat et le Corps législatif de France
seraient convoqués, en session ordinaire, pour la
première quinzaine de jaovier.
Les événements se déroulent en Calabre au gré
des royalistes. La brigade Piémontaise Acqui dé
truite par le corps d'armée du général Boçgès, et
le général Rocci qui la commandait tué eu com
battant, voilé deux faits qui sont de nature jus
tifier tous nos présages. Le vaillant Borges s'est
encore -rapproché de Cosenza. Un débarquement
l'embouchure du Crati, l'accroissement des autres
bandes qui combattent sur tous les points des
États de François IIl'épuisement des bataillons
piémoutais qui, quel que soit le témoignage non
suspect des feuilles semi-officielles les plus accré
ditées, sont réduits au tiers ou au quart de leurs
hommes, voilé le bilan de la situation.
Le corps d'armée de Borges ne dépasse pas
encore sept ou huit mille hommes, mais il les a déjé
façonnés la discipline la plus régulièreet ses
soldats sont tous éprouvés. Borgès se tient pour
certain de battre les Piémoutais, toutes les fois
qu'ils ne se présenteront qu'en nombre double. Il
a construit un camp retranché pour laisser le temps
aux Napolitains, qui accourent de'tous les côtés,
de s'armer et de se former en bataillons.
EPISODE DE LA GUERRE DE TRENTE ANS.
(Suite). Voir le numéro 4,596.
Me voici de retour, madame, s'écria la jeune
fille, avec joie; ne soyez plus triste, je vous eu sup
plie. J'ai tant de bonnes choses vous apprendre.
Puis, si vos trois petites filles sont mortes en nais
sant, votre fils jouit d'une santé merveilleuse; il
vivra, madame. C'est Louise qui vous le dit.
Merci de tes consolations, ma chère fille, fut-
il répondu d'une voix si douce et si faible la fois,
qu'aucune guimbarde ne saurait rendre de sons
plus harmonieux.
Et puismadamevotre fils se nomme
Christian.
Christian répéta la tendre mère, en joignant
les mains. Christian, nom vénéré. Oh! combien
j'aimerai l'appeler ainsi...
Son parrain est un grand de l'armée; il a de
belles épaulettes d'or. Des croix couvrent sa poi
trine. Il a des cheveux blancs; mais un regard si
plein de bonté, madame, que le vôtre seul peut lui
être comparé.
Le télégraphe piémoutais annonce qu'on aper
çoit Naples les symptômes d'une prochaine
tentative bourbonnieone. Contre ses habitudes,
le télégraphe est bien naïf. La ville de Tïaples
s'insurgera quand ï'heure sera venue, et quand les
royalistes arriveront assez près de ses portes. Les
autorités piémootaises n'ont jamais dû se faire
:illusiun h .cet égard; niais il est possible que les
heureuses nouvelles des succès remportés par la
cause de l'hrdépeudance nationale aient 'fait mon
ter la surface la sourde agitation.
Depuis un an que le'Piémont est 'a NaplesIl
•n'a pas encore pu forcer le peuple h accepter la
-monnaie l'effigie de Victor Emmanuel. Le peuple
'refuse obstinément toute pièce autre que celles
frappées l'effigie de son Roi légitimeou l'or
français.
Ou signale quelques intrigues muratistes. Cer
tains agents sèment de l'or'. Mais il ne faut pas
inquiéter d'une coterie microscopique. Les deux
eu trois douzaines de personnes qui la composent
ne -prendront pas le fusil,.le jour où il s'agira de
descendre dans la rue A peine oseront-elles
soulever les persiennes de leurs fenêtres.
Une lettre écrite de Londres, le 20, nous donne
des détails intéressants sur les travaux de construc
tion qui vont être exécute's dans les ports de guerre
de l'Angleterre. L'amirauté, la suite d'expérien
ces nombreuses et d'une longue enquête, vient de
décider, dit on, qu'il eUMt urgent de posséder,
dans le plus bref délai possible, oou-seulemeot des
frégates, mais encore des vaisseaux cuirassés, et
que, pour aller plus vite, ou appliquerait des cui
rasses des vaisseaux déjà construits. On assure
que parmi les bâtiments de guerre désignés pour
faire partie de cette dernière catégorie, se trouvent
le Wellington et le Royal Alfred, vaisseaux de
premier rang et de tao canons l'un et l'autre.
Ces vaisseaux sont susceptibles de tecevoir des
modifications importantes qui permettront de leur
Un capitaine, sans doute, ma bonne Louise;
si mou père eût vécu, lui aussi porterait le sigue
des braves; car c'était un valeureux guerrier.
Hélas! il n'est plus, pauvre père. Désormais, au
moins, quelque chose me parlera de lui.
Mais je reviens ce que tu me dis 00 officier
supérieur se trouvait là? Il a consenti répoudre
pour mon fils? A lui donner le nom que j'avais
choisi?
Ce n'est pas tout, madame; ce généreux
parrain, sachant que vous n'êtes pas riches, m'a
dooDé de quoi célébrer le baptême.
La jeuue femme rougit de honte: toute son
instinctive fierté se réveilla.
Louise, dit-elle, enfant trop dévouée, pour
quoi avoir accepté uue aumône?
O madame, si le bon capitaine vous euten-
dail,il serait bien triste! Une aumône, croyez-
vous? Il est venu près de moiet tn'a donné sa
bourse, en embrassant Christian. Voilà pour
mon filleul, a-t-il dit.
En même temps la jeune fille teodit la malade
le précieux sachetqu'elle avait réservé pour sa
dernière surprise.
Celle ci le prit, et elle ne pu: comprimer un cri
d'étonnement, la vue de l'or qu'il renfermait.
appliquer des cuirasses. Si cet essai réussit, l'ami
rauté espère pouvoir posséder, d'après ses calculs,
vingt bâtiments de guerre cuirassés, frégates ou
vaisseaux, dans un au compter de ce jour. Les
travaux vont se poursuivre sans relâche Chatam,
Portsmouth, 'Devonport, Woolwich et
Plymouth.
La même source d'information assure que le
gouvernement britannique venait de décider en
même temps que de nombreux travaux de défense
seraient exécutés dans les possesioos anglaises de la
mer de Chine et du détroit de Malacca.
Le Parlement brésilien a été c|os le i5 septem
bre par un discours de l'empereur dom Pedro II,
qui S'est félicité des bonnes relations du Brésil avec
les puissances étrangères et de la tranquillité qui
n'a pas cessé un instant de régner sur tous les points
de l'empire.
Les nouvelles de la Plala n'annoncent aucune
solution an conflit existant entre la république
Argentine et Buenos Ayres. Les deux armées
étaient en présence, quelques lieues de distance,
près du point qui sépare la province de Buenos-
Ayres de Santa-Fé, et une bataille était imminente.
ENTREVUE DE LIÈGE.
On écrit de Liège, le ig octobre, minuit
La journée officielle n'a commencé qu'à sept
heures du soir. Le Roi et le duc de Brabant s'étaient
rendus la station des Guilleruins, dans la même
tente qui avait servi l'arrivée de la veille. Là se
trouvaieot le conseil communal et les écbevins, les
généraux, des se'nateurs, des magistrats, des auto
rités de tout rang, des uniformes de toute couleur.
A sept heures et un quart, le caoou a annoncé
l'arrivée du roi Guillaume. Il y a eu comme
ud mouvement d'émotion quand le train s'est
artêlé devant la lente royale. Chacun comprenait
que cette entrevue, toute simple qu'elle paraissait,
que ce momen.t allait peser plus que vingt aonéesde
Saisissant alors les œaius de Louise, elle les serra
sur son cœur.
Enfant, soopira-t-ellej'ai été ingrate en
exprimant 00e arrière-pensée. Celui qui peut
donner aussi généreusement, doit être favorisé de
la fortuite. Et moi, je n'avais rien, plus rien, hélas
pour mon pauvre Richard. Oh! je te l'avouerai,
Louise, eu retour des bienfaits que je te dois
nous sommes pauvres et dépourvus. Depuis plu
sieurs semaines la solde n'est plus payée. Quand le
sera-t-elle? mon Dieu! Chacun l'ignore. Mais
nous, enfant, nous aurons do pain. Oh! Richard!
combien il sera heureux
La jenoe femme avait embrassé tendrement son
enfant, dont l'existence commençait sous de si
beaux auspices. Elle se préparait envelopper
avec soio la bourse, afin qu'elle conservât toujours
sa fraîcheur mais auparavant elle voulut en
admirer la riche broderie.
Tout coup une exclamation indéfinissable
sortit de sa poitrine.
Mon père! mon père!
Et elle retomba inanimée sur son chevet.
Madame,qu'avez-vous? Au nom du Seigneur,
parlez! s'écria avec angoisse la pauvre Louise.
Après avoir reçu les soins les plus empressés, la