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les bonnes récoltes, et surtout le crédit. Quand on
fils de famille a trop souvent renouvelé ses échéan
ces, il voit se fermer pour lui la caisse de son
banquier. C'est la première étape. Du banquier, il
passe li l'usurier. C'est la seconde. De l'usurier, il
tombe an papier timbré. C'est la troisième. Au
bout, il n'y a plus que deux perspectives faire
la culbute, ou arranger ses affaires si l'on en a le
courage et surtout le moyen.
Le moment est venu où il faut retomber dans
la routine de la vie dont on se moquait si fort. On
est forcé de faire sa confession h la famille sur le
dos de laquelle on a battu monnaie b outrance. Ou
avoue quelques erreurs, celles qu'on ne peut pas
cacher, on promet tout, et surtout d'être sage; on
donne toutes les garanties possibles, on retroove
du crédit, et quand le crédit est retrouvé sou
vent on recommence.
Nous en sommes lb. L'empire nous dit qu'il se
range. Il renonce b escompter le présent et l'avepjr.
Il en a fini Rvec ses folies de jeunesse. Son med
culpd est au Moniteur. Tout ce qu'on nous don
nait comme un article de foi depuis dix ans est
démenti; tout ce qu'on nous présentait comme
l'arche saiute est démoli. La situation n'était pas
bonne l'empire exposait |a France b des dangers
le mot est de l'Empereur, a
On lit dans la Gazette de Cologne
Il y a un ao, M. Achille Fould, ministre
d'Ëlat en France, fut démis de ses fonctions. Ses
exhortations constantes b l'économie importunaient
surtout l'Impératrice, qui y donnait lieu plus que
personne. Car la belle Impératrice Eugénie, la
législatrice des modes, pour qui Dante aurait bien
certainement inventé nu nouveau supplice dans son
enfer a cause de la crinoline, ressemble b l'Impé
ratrice Joséphine par son amour du loxe et de la
dissipation. En outre, M. Fould s'était brouillé
avec M. de Persigny, l'ami intime de l'Empereur.
Bref, il fut démissionné, parce qu'oo croyait pou
voir se passer de lui. La cour impériale n'avait pas
encore conscience alors qu'en ce qui concerne les
finances, on dansait sur on volcan.
ACTE OFFICIEL.
Par arrêté royal du 18 novembre, la démission
de M. L. Deiefortrie, de ses fonctions de notaire b
la résidence de Gheluwe, est acceptée.
NOUVELLES DIVERSES.
Samedi dernier, vers six heures et demie du
soir, le nommé Ivon Bastoeo, âgé de 35 ans,
particulier, demeuraut b Leke, a assassiné sa femme
légitime, Corneille Roose, âgée de 34 ans. La
victime avait de fortes blessures b la gorge; Bastoen
Je veux vous épargner le récit de toot ce que
j'endurai; votre cœur en serait trop ulcéré. Je
préfère vous entretenir de la consolation providen
tielle que Dieu m'envoya, et qui me sauva du
désespoir.
Franciska était veuve, et avait un fils unique,
objet de tout son amour. Il était mon aîné de
quatre années. Grand et fort, il travaillait beaucoup
et aidait ainsi b la subsistance de la famille.
En présence de son fils, Franciska avait l'habitude
de modifier ses mauvais procédés b mon égard. Lui
me parlait très-peu, mais se montrait d'une
bonté soutenue.
Un jour, il entra inopinément, alors que
sa mère me traitait avec la dernière brutalité.
Pâlissant d'une manière effrayante, il dit
Ma mère, n'avez-vous pas promis b mon
oncle Oswald de traiter Mathilde avec bonté?
Pourquoi la faire pleurer ainsi?
La méchante, sous l'influence de sa tendresse
maternelle, se calma comme par enchantement. Je
portai sur le jeune homme un regard d'indicible
a avoué son crime. Bastoen a trois enfants encore en
bas-âge.
Le parquet de Bruges s'est rendu dimanche sur
les lieux et a procédé b l'arrestation de Bastoen.
Ou écrit de Blaokenberghe, 17 novembre:
Up lambeau de cadavre la partie inférieure
du trooc et les jambesa été jeté b la côte près
du brise lâme, n* 1, L'état de putréfaction fort
avancée dénote un long séjour b l'eau. L'autorité
locale a fait procéder b l'inhumation immédiate de
ces débris humains.
Des grains subits s'abattent sur la côte avec one
intermittence qui nous fait craindre des sinistres,
car le vent souffle avec violence du Nord-Est.
Plusieurs oavires sont en vue. Deux bricks sont
en Panne attendant que le temps se calme.
Une feuille libérale de Gand communique b
propos du traité avec l'Angleterre la nouvelle sui
vante, dont il ne garaptit cependant pas l'authen
ticité
Les industriels de Gand, de S'-Nicolas, de
Renaix,etc., voulaient obtenir une audience du
Roi pour loi soumettre les raisons pour lesquelles
ils veulent que le traité avec l'Angleterre soit
ajourné b deux années.
M. Van Praet, au nom du Roi, a essayé de né
gocier avec les industriels pour que ceux-ci
renonçassent b l'idée d'une audience.
Nouvelle et plus énergique demande de leur
part.
Autrefois le Roi eût été bien aise d'écouter les
représentants de l'industrie, d'échaDger avec eux
quelques idées sur un projet aussi important que
celui qui est sur le tapis. Le Roi refusant d'entrer
en conférence avec euxils en concluent qu'il
n'est plus libre vis-b-vis des Anglais.
Bieo des réflexions circulent. On attache le
traité actuel aux fortifications d'Anvers.
M. Orts, b ce qu'on rapporte, a demandé au
sein de la commission de l'adresse l'introduction
d'au paragraphe qui consacrerait la reconnaissance
du nouveau royaume d'Italie. Il a soutenu qu'il ne
fajlait pas se borner b reconnaître le titre de Roi
d'Italie, mais le royaume et sa formation, en con
sidérant le royaume comme une émanation de
la volonté nationale du peuple italien.
Celte opinion a été combattue par MM. Dolez et
Devaux, et le paragraphe proposé par M. Orts a été
rejeté par 5 voix contre 2.
M. Orts a déclaré qu'il représenterait son para
graphe dans la discussion. Écho de Bruxelles.)
On annonce que 1? conseil de perfectionne
ment de l'enseignement moyeu a proposé b M. le
mioistre de l'intérieur dans sa dernière session,
d'éteudre b sept années entières l'euseiguement du
latin dans les athénées et collèges.
reconnaissance, et je m'enfuis daos le jardin.
Les jours suivants, Richard (car c'était lui),
parut sombre et découragé. Sa mèrequi le
remarquait, gardaiton pénible silence;moi, surtout,
je me sentais au supplice.
Un matin Franciska alla b la ville voisine pour
y faire une empiète. Richard, depuis l'aurore, était
parti b l'ouvrage. Je m'occupai activement, afin
qu'au retour de la première, je n'eusse aucun
reproche b encourir.
Tout b coup, je vis rentrer Richard.
Sa vue m'impressionna; jamais, je ne m'étais
trouvée seule avec lui; quelque chose me disait que
je n'étais pas étrangère a ce retour inopiné.
Le jeune homme lui-même paraissait troublé.
Il s'assit auprès de moi.
Mathilde, dit-il, d'une voix entrecoupée;
depuis le jour où j'ai surpris une doulooreuse
scène, je me sens triste et malheureux; c'est que
depuis aussi, j'ai appris de pénibles choses. Des
voisins m'ont avoué que vous souffrez l'injustice
sous notre toit; et celle qui vous la fait endurer, je
Oo lit dans la Gazette de Bruxelles M.
Ph. Delstanche, de Marbais, agronome distingué,
nous fait part des résultatsconstatés par une
expérience de a5 années, qu'il continue d'obtenir
en plantant la pomme de terre en hiver. Il nous
assure qu'il obtient ainsi on plus grand reudement,
et, ce qui est peut-être plus important, qu'il met
aiosi le précieox tubercule b l'abri de la maladie
qui cause encore cette année une si grande gêne
aux classes ouvrières. Toutes les personnes qui ont
suivi son système se montrent satisfaites, dit-il.
Voici comment il procède
Il plante d'après la méthode .ordinaire, avec ou
sans fumier, mais en ouvrant un peu profondément
la terre, afin de préserver Ip plante contre la
rigueur de la saison.
M. Delstanche a encore fait cette année des essais
bien concluants. Il a planté la même espèce de
pommes de terre avant et après l'hiver, dans le
même terrain et avec des soios parfaitement les
mêmes chaque fois eh bien I la plantation hiver
nale a eu on résultat très-satisfaisant, tandis qu'il
n'a obteno que des fruits chétifs, poorris ou tachés,
de celle qui a été faite après l'hiver. L'objet est
trop important pour ne pas mériter que chacun
mette b profit les dernières bonnes journées de
l'arrière saison pour faire b son tour une expé
rience aussi facile.
Un grand banquet sera donné b M. Van
Bockel, b l'occasion de sa nomination comme mem
bre de la Chambre des Représentants. Ce banquet
aura lieu prochainement, au local da Cercle de
l'Union, b Louvaio.
Oo écrit de Mons
Ainsi que nous l'avons annoncé, cinq accusés
de la bande d'Enlre-Sambre-et-Meuse, venant de
Cbarleroi, sont encore arrivés dimanche soir en
notre ville par le train de cioq heures. Une foule
avide se pressait aux abords de la station pour
contempler les figures de ces hommes dont les
crimes ont si souvent jeté l'effroi dans l'arrondis
sement voisin. On s'attendait b se trouver en face
de physionomies farouches, de bandits herculéens,
b l'aspect repoussant; il n'en fut rien. La plopart
des accusés sont des hommes de taille moyenne,
d'une physionomie placide et n'ayant aucun signe
caractéristique de nature b intéresser laphrénologie.
Leur tenue est calme, dégagée de toute forfanterie
et quand ils ont traversé la foule pour gagner la
voiture cellulaire qui devait les conduire b la prison,
ils osaient b peine lever les yeux. L'un d'eux
semblait seul se réjouir d'être l'objet de l'attention
publique; il riait b gorge que veux-tu et toisait
insolemment les personnes qu'il rencontrait sur son
passage.
La femme qui est impliquée dans les crimes
n'ai pas le droit de la blâmer!
Disant ces mots, Richard se mit b pleurer.
Mon Dieu! que faites-vous? m'écriai-je.
Oo a exagéré les choses; je souffre moins que vous
ne le supposez.
Oh! je savais bien que vous êtes boone
par-dessus toutes choses, Mathilde, répondit le
jeune homme. Aussi vous pardonnerez b ma mère,
je vous le demande.
Et en même temps, Richard s'agenouilla
près de moi.
A cette vue, je ne pus retenir mes sanglots.
Richard, Richard, je vous conjure, ne
restez pas ainsi vous me rendez confuse.
Pardonnez-vous b ma mère, Mathilde?
Oh! oui; oui, mille fois.
Richard se leva.
Merci, Mathilde, dit-il. Je retournerai
plus trauquille b l'ouvrage.
Et le fils de Franciska sortit, me laissant sous
le poids d'une inexprimable émotion.
Pour être continué.)