45me Année. No 4,611. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. ÉPHÉHÉR1DES. 9 8 décembre 1788. Mort du bailli de Suf- fren. 1799. Mort de Washington. 1812. Evacuation de Milan par l'armée française. 1718. Charles XII, roi dé Suède, est tué devant Frédéricks-Hall. PRIS S, 11 Décembre. REVUE POLITIQUE. détails sur l'incendie de la raffinerie belge- anversoise et de l'entrepôt s1-félix. Dimanche. Nous avons dit hier qu'un foyer d'incendie s'était manifesté avec une grande inten sité dans les décombres qui avoisinent la raffinerie et qu'on avait écrit b M. Will Wood pour le prier de renvoyer sa pompe b double effet. Cette lettre a été adressée b M. Wood par les assureurs qui s'étaient coovaiucus de l'insuffisance du maté riel de la ville. LE PROPACATEUR. 10 11 Une dépêche de Rome aononce que le Pape s'est rendu, dans la journée du 7, a l'église des Dooze- Apôtres avec les cardinaux, et qu'il a été sur son passage l'objet d'uoe ovation populaire. Le spectacle d'anarchie d'impuissance qu'offre en ce moment le Parlement de Turin est bien la fidèle image de la situation de la Péoipsule. La discorde et l'impossibilité d'aboutir sont dans la Chambre comme dans le pays. En voyant les récriminations, les baines, les luttes personnelles qui absorbent le palais Madame, on devinerait, si on ne le savait déjà, que ces députés représentent nne contrée déchirée par les plus tristes passions et par la guerre civile. Mais il sort do moins quelque enseignement de ces débats, et la vérité s'en échappe malgré les efforts tentés pour la dissimuler au monde. M. Ricasoli a été obligé de reconnaître que ie brigan dage tenait en échec les forces piémontaises, et le ministre de la justice a été amené h bien d'autres aveux! Pour répondre aux reproches diri- gés contre l'organisation judiciaire b Naples, M. Cassinis a dû révéler l'impuissance radicale pù il s'était trouvé d'organiser quoi que ce fût avec les éléments locaux. Personne ne s'est présenté pour occuper les postes vacants; personne n'a voulu accepter les offres ministérielles. Les places sont donc encore vacantes et le ministre les réserve pour les Napolitains qui se présenteront. Quels aveux! Quel terrible avertissement pour le principe annexionnistes! Que pourrons-nous ajouter h la force d'un pareil témoignageet n'est-il pas la condamnation la pins accablante de l'œuvre d'iniquité poursuivie par le Piémont? L Italie annonce la mise en disponibilité de l'amiral Persauo. Le télégraphe de Turin s'était empressé de taire la nouvelle, qui a pourtant de la gravité; on ne fait pas connaître le motif de celte mesure ministérielle. La commission du Sénat français chargée de l'examen du séuatus-consulte modificatif de la Constitution, siège tous les jours au Luxembourg. Une correspondance parisienne uous assure que l'examen auquel se livre la commission du Sénat durera encore quelques jours, et que le rapport de M. Troplong sera i'exposé complet du nouveau système qui va être appliqué b l'administration des finances françaises. Le Sénat a dû être convoqué aujourd'hui pour enteudre la lecture du travail de son rapporteur, et la discussion aura lieu vers le milieu de la semaine prochaine. Oo ne sait rien de nouveau quant au différend auglo-améticaiu. Il résulte d'une déclaration du capitaine WiSkes, faite dans uo discours prononcé b Boston, qu'il a agi de sa propre autorité en capturant MM. Masou et Slidell. Cette déclaration serait plus importante si nous ne savions pas déjà que le gouvernement de Washington et la popu lation ont accepté très-nettement la solidarité de l'acte du capitaine Wilkes. Noos ne pouvons malheureusement espérer que la réception de l'oltimalomde l'Angleterre soit de nature b modifier des sentiments si clairemeot manifestés. On écrit d'Anvers, samedi Hier, vers six heures du soir, des flammes ayant de nouveau surgi des décombres, la pompe de l'entrepôt et une de celles de la ville furent placées au hangar de guano et après avoir fonctionné pendant une heure, elles parvinrent h les éteindre. Ellçs se manifestèrent encore trois fois pendant la nuit et chaque fois elles furent éteintes de la même manière. Vers une heure da matin, on entendit du bruit vers le centre de l'entrepôt et l'on présuma avec raison qu'il provenait de l'écroulement d'une partie de voûte de l'une des caves. Ce matin, entre g et 10 heures, les flammes se sont montrées encore des intervalles plus ou moins rapprochés, mais elles avaient beaucoup diminué d'iniensité. Vers onze heures on a fait tomber, au moyen de cordes, le mur de l'entrepôt du côté des hangars de guano et qui menaçait ruine. Celte opération a parfaitement réussi. Depuis ce matin, la fumée devient plus épaisse et l'on craint que si le vent >enait b s'élever, toute cette fournaise ardeote ne s'enflamme de nouveau. La partie de l'entrepôt qui touche h la raffinerie donne principalement des inquiétudes; aussia-t-on écrit b M. Wm Wood pour le prier de renvoyer sa pompe b double effet. Sur les autres points les déblais continuent b s'opérer avec activité. Le Roi et le duc de Brabant ont demandé b M. le bourgmestre de la ville, un rapport détaillé sur la situation et l'état des blessés civils et militaires, lors de l'incendie de l'Entrepôt. Les assureurs ont fait hier après-midi une démarche b l'hôtel—de-ville pour obtenir un sup plément de pompes. Il a été fait droit b leur demande; deux nouvelles pompes ont été ajoutées aux trois qui fonctionnaient déjà et b quatre heures et demie, celle de M. Wood arrivait également sur les lieux. Grâce b ces renforts, des masses d'eau considérables purent être lancées sur le pont qui avait inspiré des ciaintes. Ce travail continue toute la nuit a eu pour résultat d'éteindre complètement le feu dans la raffinerie et de donner la conviction qne celui de l'Entrepôt ne serait plus b craindre ponrvu toute fois que les pompes continuent b agir josqu'b Ce que la fumée ait complètement disparu. Vers huit heures du soir on avait constrait des ponts volants qui permirent aux pompiers de pénétrer josqu'au centre des bâtimeots incendiés et de diriger ainsi leurs lances avec plus de précision. Em même temps deux cents ouvriers civils travail laient b l'enlèvement des décombres. Vers dix heures, un pompier trouva b dix mètres de la galerie, dans la direction de la raffinerie, et sur des décombres, des ossements calcinés gisant sous une poutre presque entièrement brûlée. Ces ossements furent soigneusement recueillis et dépo sés dans un sac scellé qui fut déposé dans l'aubette de la police du Bassio. Ce matin, b 7 heures, d'autres ossements ont encore été trouvés b peu de distance des premiers. Le sauvetage contioue; on a déjb retiré des décombres une partie de laioe assez bien conservée. Toutes les marchandises sauvées ont été déposées sons le hangar de guano. A denx heures, la position est restée la même les pompes, celle de M. Wood comprise, con tinuent b jeter de l'eao sur les décombres qui laissent apercevoir peu de traces de fen. Les échafaudages sent terminés sur tous les points. On travaillera demain b la démolition des murs. On a tout lieu de croire que le feu est b très-peu de chose près vaincu. Depuis que la régence a autorisé l'emploi de tout le matériel d'incendie, de rapides progrès ont été faits pour l'extinction du feu. Grâce aux mesu res énergiques ordonnées par M. l'architecte Ser vais, on a attaqué le feu de toutes parts et on est parvenu b s'établir au centre de l'immense bâti ment. Du dessus de la galerie centrale l'attaque du feu se fait avec le plus grand succès. Hier toute la journée les travaux ont continué avec plus de aoo hommes et toute la nuit les pompes ont encore joué. Aujourd'huion peut se considérer comme maître de l'élément destructeur; la pompe de M. Wood qui a rendu de si éminents services, a pu cesser de fonctionner, mais tout le matériel dispo nible de la ville reste en activité. La partie de mur du côté du Bassin qui menaçait de tombera été renversée hier après-midiau moyen de fortes mâtures, dressées en bélier; cette opération intelligemment conduite, a amené la chute du mur vers l'intérieuraux applaudisse ments de nombreux spectateurs. Aujourd'hui qu'aucun danger d'écroulement n'est plus b craindre de ce côté, on entame le sauvetage. Les portes sont ouvertes et de nombreu ses brigades d'ouvriers sont b l'œuvre. Veis g heures, le cadavre de M. Hirsch, sous- directeur de l'entrepôt, a été trouvé au-dessus de la galerie, b environ quioze mètres de la façade du côté du Bassin. On a pu constater son identité par la reconnaissance d'une montre en or intacte, ainsi que par les débris d'un porte-cigare. Cette décou verte a produit une vive émotion. Les restes du

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1