ESPAGNE. PRESSE. AUTRICHE* GRÈCE. AMÉRIQUE. New-York, 11 m»rs. sur la voie et au fond de laquelle travaillait uu ouvrier tisserand. Le cavalier alla tomber b quel ques pas en avant et le cheval roula au fond du gouffre, comme la monture de Curtius. Une pile de bouteilles s'écroula avec fracas, le métier du tisserand se reuversa et le cheval qui, par un hasard extraordinaire, n'avait éprouvé aucun mal de sa chute, se redressant sur ses pieds, an milieu de cette bagarre, semblait attendre avec impatience qu'on vint le retirer de cette écurie d'un nouveau genre. Pendant deux heures on avisa, en effet, aux moyens de sauvetage b l'endroit du pauvre animal; sangles, garrottage des quatre pieds, glissage sur un plancher, tout fut essayé mais infructueusement la masse redescendait toojours. Enfin, b boni d'ex pédients, on alla chercher des terrassiers qui^après un long travail, démolirent l'escalier de la cave et creusèrent une tranchée dans la rue. Au moyen de cette opération, digne du génie militaire, le bucéphale put sortir paisiblement de l'espèce de tombeau oit il s'était englouti. De chaleureux applaudissements ont salué son retour b la lomière. A cette heure nous sommes heureux d'annoncer que cheval et cavalier en ont été quittes pour des contusions sans la moindre gravité. On lit dans VAmi de l'Ordre, de Chaony a Une jeune fille a donné, il y a quelque temps, l'exemple d'un graod courage; nous ne devons pas le passer sous silence. Dans la ferme de Buin qu'occupe son père, on commençait depuis quel que temps b envoyer aux champs le troupeau de vaches; mais défense avait été faite b l'homme de cour de laisser sortir le taureau; cet homme, un jour, croyant le maître absent, détache le fouguenx animal, £1, ouvrant la porte de la cour, veut l'en voyer b la prairie. Mais celui-ci ne paraît point d'humeur b obéir; il pousse d'horribles mogisse- menis et se prépare b sortir du côté des habitations du village. De graves accidents étaient b craindre. Le maître de la maison accourut au bruit, et, se précipitant daos la cour, en ferme la porte au nez même de l'animal furieux. Celui-ci le renverse d'un coop de tête et le foule aux pieds. La jeune fille a tout vu. Sans calculer le dan ger où elle s'expose, elle s'élance au secours de sou père, et saisissant un de ces lourds tridents qui servent b étendre le fumierelle l'enlève d'une main assurée et l'enfonce dans la tête du taureau, L'atmour filial a décuplé ses forces. Taudis que l'animal étourdi du coup qu'il a reçu, hésite et tremble, le père se relève, et la fille constate avec bonheur qu'il n'a reçu aucune blessure grave. VAncre, de Saint Dizierb propos de la lutte entre le Merrimac et le Monitoret des modifications qu'on prévoit dans les constructions uavales, publie les calculs suivants L'effectif de la marine militaire en Europe est de 2,5oo navires. Si l'on estime qu'il faudra seu lement 5oo mille kil. de fer pour cuirasser chacun de ces bâtiments (la carapace de la frégate la Gloire est de 900 mille kilo.), c'est donc i,2Ôo,ooo,ooo de kil. de fer que cette transfor mation nécessitera!!! On lit dans le Propagateur du Nord: Nous apprenons de source certaine, que c'est le maréchal Canrobert qui prendra cette année le commandement du camp de Chàlons. Nous lisons dans une lettre de Marseille du 3 avril L'ambassadeur japonaise, débarquée ce soir, avait attiré sur son passage une foule énorme de curieux. Tous s'attendaient b voir ces envoyés de l'extiême Orient déployer un luxe de costumes et d'armes, toot au rnoios égal b celui des Indiens, et la réputation d'iutelligeoce et de civilisation dont jouit le Japon faisait attendre on spectacle d'uu certain intérêt. Grande a été la déception. On a vu défiler trente-huit individus, maîtres et ser viteurs, dans la tenuela plus prosaïque, eo vestes ou paletots coupés b la chiuojse, de couleur terne, sans le moindre ornement. De larges poiguards b la ceinture sont leur unique ornement. Quant b la coiffure, ce sont des panamas d'one forme impossible, rabattus sur les joueset encadrant des figures basanées, aux yeux noirs, mais dépour vus de caractère. Quand le Japonais se découvre, il laisse voir une chevelure abondante, ramenée en arrière et terminée en chignon, comme la coiffure féminine b la chinoise, sauf l'élégance que nos artistes satent donner b cette imitation. L'effet d'ensemble n'est rien moins que flatteur. Aussi la curiosité publique s'est-elle bientôt changée en hilarité générale, L'un des objets les plus curieux que l'Espagne destioe b l'Exposition de Ldndres, est une main mécanique, œuvre d'un artiste andalous, qui s'ou vre ou qui se ferme b volonté par le mouvement que lui imprime le bras. Elle saisit et relient jus qu'aux objets les plus petits; elle écrit et exécute aossi bien qu'uoe main naturelle pourrait le faire par l'impulsion des muscles et des qerfs. Son in venteur a démontré le perfectionnement de son appareilen présence du rarnistre de fomento et des employés de son ministère. Il d'abord noué le poigaet et après avoir adapté la main artificielle au moignon, il s'en est servi comme de sa main natu relle, et a ramassé deux réaux sur la table b la grande surprise de toutes les personnes présentes, {Gazette de Madrid On écrit de Berlin b la Gazette de Cologne que les futnis traités de commerce du Zollverein avec la Belgique et l'Angleterre se borneront b appli quer aux relations commerciales avec ces puissances les mêmes faveurs et facilités garanties par le traité avec la France. Un journal autrichien nous révèle le fait curieux qu'on va lire: Une des principales Sociétés chorales de Vienne a reconnu un droit d'autenr pour chaque première exécution publique de toute œuvre musicale inédite. Ce droit est d'un ducat. S. A. R. le duc de Saxe-Cobourg et Golba, ayant eu cinq chœurs de sa composition exécutés pour la première fois b Vienne, a reçu b son dernier vovage dans la capitale de l'Autriche la somme de cinq docats! C'est M. Duveaux, directeur de l'Orphéon viennois, qui a eu l'honneur de remettre cette somme au prince compositeur. I ggBgBggHaBBHBgMBggaBBBfg* On lit dans le Constitutionnel Les journaux d'Athènes publient les délibéra tions du conseil municipal de Syra. Ces pièces, bien que relatives b de minces évéoeineuts, sont curieuses b lire, parce qu'elles répandent un grand jour sur l'état des mœurs politiques eo Grèce. Le conseil municipal de Syra, eo apprenant l'insurrection de Nauplie, s'empressa de la flétrir avec un beau zèle. L'insurrection avait commencé le i3 février; le conseil municipal de Syra faisait éclater son indignation le 16 au matin; on le voit, il n'avait pas perdu de temps. Le t3 mars suivant, Syra devient son tour le théâtre d'une insurrection. Le conseil, électrisé, la salue, ordonne qu'elle sera solennisée par un Te Deum, se constitueen junte révolutionnaire, prend des mesures de salut public, et, selon l'usage, laoce une proclamation brûlante. Le surlendemain, le gouvernement était étouffé le cooseil ne se déconcerte pas, il crie Vive le Roiet, dans une noovelle délibération, il déclare qu'il en revient b son premier avis sur l'affaire de Nauplie, et que, réflexions faites, les insurges sont dignes du mépris de tous les bons citoyens; en terminant, il félicite, comme de raisoD, M. le préfet des Cyclades du rétablissement de l'ordre. Les conseillers municipaux de Syra De se sont pas mis en frais de rhétorique pour colorer ces étranges palinodies. Daos le dernier de leurs mea culpa, ils laissent entendre, sans trop de déguise ment, qu'ils se sont comportés ainsi parce qu'ils 11e voyaient guère le moyen d'agir autrement. Des correspondances récentes de Panama an nonçaient que le nouveau roi Orélie avait été enlevé sur sou propre territoire (Araucauie) par les autorités chiliennes. Une nouvelle lettre de Paoatua apprend que la justice chilienne instruit le procès du roi Orélie. Quant aux Araucaoiens, ils ne paraissent pas disposés b laisser impunie l'injure qui leur a été faite dans la personne de l'ex- avoué de Périgueux ils se sont jetés sur un village chilien et l'ont brûlé, après avoir mis b mort bon nombre des habitants. Les journaux de Boston publient la lettre suivante adressée par M. Ericsson b un de ses amis Mon cher Sargent, je vous remercie de vos félicitations el je vous promets de faire tous mes efforts pour nous mettre b même de ne pas craindre l'Europe, Fournissez moi l'argent nécessaire, et dans un très-court espace de temps, nous pourrons dire b ces pouvoirs qui travailleut b détruire la liberté républicaine Laissez le golfe, avec vos frêles hâtimeots, ou périssez. J'ai toujours affirmé que la scieoce mécanique mettrait fin au pouvoir de l'Angleterre sur les mers. L'Océan est la grande voie naturelle de com munication entre les peuples il doit être libre, et certainement il le deviendra par l'application judi cieuse des lois de la nature, Tout b VOUS, J. ERICSSON. New-York, jo mars. Le secrétaire de la marine est en ce moment k New-York pour faire construire quatre steamers exactement semblables au Monitor. L'exemple de ce dernier navire montre qu'ici, comme presque partout, l'esprit d'entreprise privée l'emporte sur l'initiative gouvernementale. Ericson a rendu au pins grand service b son pays que tout le départe ment de la marine. Il a exécuté ce que les officiers compétents n'avaient jamais accueilli qu'avec des doutes et des dédains. Il y a deux autres batteries de fer actuellement en construction la batterie Stevens et la frégate blindée eu chantier b Philadelphie. I.e vaisseau du commodore Stevens, qui est en ce moment b Washington pour demander les fonds nécessaires pour terminer son œuvre, sera armé de 5 canons de l5 pouces, pesant chacon 25 tonoes, et lançant des projectiles de 425 livres. Il faudra encore quatre mois pour finir cette batterie. Celle de Philadelphie est plus avancée; elle sera livrée au gouvernement eo juillet; son prix s'élèvera bcinq millions environ. Le comité militaire du Sénat est occupé d'une proposition tendaot b appliquer a la construction de navires cuirassés les 35 millions votés daos la session pour l'ërectiou de fortifications. Aujourd'hui même le comité naval du Cong és a voté la somme nécessaire pour achever la batterie Stevens et, de plus, une somme de 75 millions pour construire des steamers cuirassés. M. Wendell Pbilipps, le chef du parti aboli - tioniste, vient de visiter, pour la première fois de sa vie, Washington. Il y a été reçu avec les plus grands honneurs. M. Sumner l'a présenté lui-même au Sénat, distinction qui n'est accordée qu'aux personnes les plus célèbres, et le speaker de la Chambre a donné un dîner en son honneur. Il a été invité b parler aux troupes b Alexandrie; et b Washington il a pronoocé, dans un meeting, un de ces discours qui lui ont donné la réputation du premier orateur des Etats Unis. Ces faits ne sont pas sans signification, quand on songe qu'il y a un an, la mob de Boston menaçait encore la vie de M. Pbilipps, b cause de ses sentiments abolitionistes, et il ne put se rendre a un meeting qu'au milieu d'une escorte d'amis dévoués, déterminés b le défendre contre les attaques d'une populace sou doyée par le parti démocratique. Le président Lincoln a fait une visite au brave commandant du Monitor, qui a été presque

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 3