Fou de désespoir et croyaut entendre les pas de quelqu'un qui s'approchait, Brady avait jeté machinalement la chemise sanglante dans le trou an charbon, et s'était eofui de la maison sans sooger en refermer la porte. Il avait quitté le même soir la ville pour retourner aui diggings (mines d'or). Inutile d'ajouter que le gouverneur de l'Etat fit surseoir l'exécution, et que la cour d'appel annula plus tard la seneoce de mort. Traduit devant un autre jury, il fut acquité tout d'une voix, et pres que aussi vite qu'il avait été condamné, Mais qu'en eût-il été si, comme dans d'autres pays, l'exécution avait suivi de près la condamna tion. NÉCROLOGIE. M. Mortier, (Pierre-François), capitaine pen sionné, né fa Ypres, est décédé fa Termonde le 8 de ce mois, fa l'âge de 61 ans, après une longue et douloureuse maladie, muoi des sacrements de Notre Mère la Sainte Église. NOUVELLES DIVERSES. On nous écrit de Poperinghe, lie': Le houblon de la dernière récolte s'est vendu aujourd'hui, de fr. 106 fa fr. 110 les âo kilo grammes. Des pêcheurs de la Panne viennent d'adres ser fa la Chambre des Représentants une pétition pour demander une nouvelle enquête au sujet du déplacement des eaux qui baignent nos côtes ils réclament des mesures propres fa favoriser la mul tiplication du poisson, en se plaignaot d'abus qui auraient pour effet de détruire au contraire le frai et le fretin. Ou lit dans la Flandre maritime Nous apprenons que MM. les officiers de notre garde ci vique se sont réunis dimanche dernier fa l'Hôtel— de-Ville, et ont décidé en principe d'offrir, au mois de juillet prochain, 00 tir fa la cible fa tous les gardes civiques du royaume. Une cotnmison a été nommée pour faire toutes les démarches afin de pouvoir mettre fa exécution cette décision. Lundi, on a transporté fa l'arsenal d'Anvers les canons qui se trouvaient fa bord du brick de guerte Ducde Brabanl, fa l'ancre dans l'Escaut. Ou assure que ce navire sera incessamment conduit dans le nouveau bassin, où il sera prochainement désarmé. On mande de Charleroi, le 9 u Rabet, Philippe Boucher, Joseph et Alexandre Leclercq, le vieil Hubinoo et les deux Vanderavero, c'est-fa- dire les sept condamnés fa mort, dont la peine a été commuée, sont enfin partis hier pour la prison de Gand, par le convoi de 5 h. i5. Quelques-uns d'entre eux, entre autres Rabet, manifestaient bruyamment leur joie de quitter notre prison cellulaire. Une foule de curieux se pressait aux abords de la station pour les voir une dernière fois. DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE. Douai, 9 avril. Le procureur général a conclu au rejet de la demande faite par M. Mirés et tendante fa obtenir qu'une nouvelle expertise soit ordonnée. ANGLETERRE. Les journaux anglais contiennent des détails intéressants sur M. John Ericsson, l'inventeur du fameux -Monitor. M. John Ericsson est né en Suèdeoù il jouit d'une légitime célébrité. Ses premiers essais comme mécanicien datent de 1826; il cherchait alois une solution fa ce grand problème qui est eucore poursuivi avec tant d'ardeur et qui consiste fa trouver un autre principe de mouvement que la vapeur; il crut l'avoir reucontré dans la condensation de la flamme, et il soumit aux savants de Londres un condensateur qu'il nomma machine fa flamme (flamme eogioe). Ce projet fut abandonné parce qu'il ne se prêtait pas a l'emploi du charbon minéral. Trois ans plus tard (1829), M. Ericsson con courut pour un prix proposé par l'administration du chemin de fer de Manchester et de Liverpool pour la construction de la meilleure machioe. Celle qu'il produisit pouvait parcourir facilement de âo fa 60 milles par heure. Ce résultat parut si extraordinairequ'il fut accueilli avec une incrédulité générale. A partir de ce moment, le célèbre mécanicien s'appliqua tout entier aux travaux qui lui furent fournis par son pays. Cependant il poursuivait toujours ses expé riences relatives fa un moteur avec une persévérance que rieu ne rebutait. En i853 il soumit au monde scientifique sa machiue fa air ebaod, qui produisit une vive sen sation; elle servit de moteur fa un navire de 2,200 tonneaux qui prit le Dom de l'inventeur, mais qui périt malheureusement dès son premier voyage. Le retentissement qu'a eu l'affaire du Monitor vient de mettre le comble fa la réputation de M. Ericsson. L'histoire de cet iogéuieor civil est une leçon pour les peuples du cootioent européen. Déjfa deux fois laocé, avec la hardiesse américaine, dans des entreprises gigantesques et peut être témé raires, M. Ericsson avait succombé. Partout ailleurs qu'aux États-Unis et en Angle terre, l'entrepreneur vaiocu tombe pour ne plus se relever; il meurt enseveli soos les décombres de U spéculation écroulée, ou, s'il survit, c'est fa la condition d'aller cacher dans quelque coin sa dé confiture et sa honte. Nous sommes impitoyables pour la maladresse, et la ruine passe chez nous pour le fait d'un mala droit Notre pitié méprisante est pire que l'ostra cisme eu affaires. Malheur aux vaincus de l'industrie! Eu Amérique, c'est tout le contraire un hom me tombe du haut d'une grande in»eolion uran- quée, on le relève, on le plaint, on le panse, on applique fa son amour-propre blessé le dictame de l'éloge; 00 lui remplit les mains de dollars, et go ahead, en avant! Un nouvel échec ne décourage même pas les protecteurs du génie il arrive qu'en moyeone une victoire éclatante prépare trois défaites suc cessives; et tel qui u'éiait propre fa rien se démon tre apte k tout. Les facultés commerciales et industrielles sont considérées en Amérique comme un domaine pu blic que tout le monde contribue fa mettre en rap port. Les accidents de culture sont passés par pro fits et pertes, et quicooque vaut quelque chose finit par rapporter fa la masse plus qu'il ne lui a coûté. Fournisse* moi C argent nécessaire! a dit tout simplement l'ingénieur américain fa ses amis, et, sans hésiter, on lui en a fourni... Eu Belgique, on aurait répondu Adressez-vous au gouver nement! 1^ chemin de fer souterrain de Londres, par lequel on se propose de relier la Cité avec les gares des grands chetnius de fer du Nord, est en ce moment tellement avancé qu'un train l'a parcouru daos toute son étendue. Sa longueur est d'environ 4 railles 1/2, dont 3 entièrement soos terre. Il oe sera pourtant pas ouvert au public avaut juin. Bien loin de l'Angleterre, dans le nord-ouest de l'Inde, au Punjaub, une des dernières et des plus fidèles conquêtes de la Grande-Bretagne, on vient d'ouvrir uu chemin de fer allant de Labore, sa capitale politique, contenant 12,000 habitants, fa Umutsir, capitale religieuse des Sickset qui ne compte pas moins de 100,000 âmes. FRANCE. Un événement qui a été marqué par d'étranges incidents est ainsi raconté dans le Journal des Débats u S.ur la route de Saint Cloud, un cheval emportait fa fond de train une voiture de place dont le siège était vide. Dans la craiote de quelque malheur, des passants coururent après le véhicule; mais bientôt la portière s'ouvrit, et une jeune femme s'élauça. Sa tête porta sur une pierreet elle resta étendue sans connaissance. On laissa la voiture, qui du reste ne tarda pas fa s'arrêter, le cheval ayant buté contre un mur, et on releva la jeune femme, dont l'état paraissait fort grave. Elle fut transportée dans une auberge où on lui prodigua des soios. Le cocher avait été ramassé sur un tas de sable; il était ivre et n'avait aucun mal. On par vint non sans peine, fa savoir en quel endroit il avait pris la jeune femme, et on garçon y fut dé pêché en toute hâte. Cependantle commissaire de police, qu'on avait averti, arriva accompagné d'un médecin. Les papiers trouvés sur la malade firent connaître qu'elle était la femme du sieur X..., négociant; le commissaire envoya prévenir ce dernier. Sous l'influence d'ooe médication énergique, la jeune femme parut se ranimer; une saignée et un dérivatif écartèrent une congestion cérébrale imminente et le commissaire, voyant le danger conjuré, crut pouvoir se retiré. En ce moment, le garçon d'auberge revint accompagné d'un jeune homme qui courut vers !e lit et donna fa la malade les témoignages du plus vif intérêt. Celle ci, en tièrement revenue fa elle, répondait fa ces démon strations, lorsque tout fa coup elle jeta un cri et s'évanouit de nouveau. Elle avait aperçu son mari debout au milieu de la chambre et les yeux fixés sur elle! Le commissaire dut revenir pour arrêter le jeune homme. C'est un ancien commis du sieur X...congédié par celui-ci qui avait cru voir qu'il faisait la cour fa sa fetnme. Il n'a pas essayé de nier ses relatioos. La dame X... est restée consi gnée jusqu'à son rétablissement pour être mise ensuite fa la disposition de la justice. Quant au cocher, il a été arrêté et l'on a envoyé sa voiture a la fourrière. L'ambassade extraordinaire de l'empereur du Japon est arrivée lundi fa Paris, et a été installée dans les appartements de l'hôtel du Louvre. Dès mardi matin, le pavillon japonais, blanc et rouge, a été arboré sur le balcon de la légation. Un officier supérieur a été remettre mardi au mioistre des affaires étrangère la lettre qui notifie l'arrivée de l'ambassade. Une feuille de Lyon fait la remarque sui vante fa propos du séjour des Japonais dans cette ville Une des choses qui ont le plus frappé, nous dirions presque scandalisé ces nobles Japonais, habitués fa voir, dans leur pays, le peuple se pros terner dans la poussière sur le passage des cortèges aristocratiques, c'a été la familiarité de la foule qui se pressait autour d'eux en riant peu respectueuse ment de leur singulière coiffure eu parasol. a Ils auraient, dit on, trouvé les mœurs, les habits et surtout les chapeanx en coruet de poêle des barbares de l'Occident encore plus étranges que leurs figures et leurs costumes asiatiques ne nous paraissent bizarres. L'ambassade japonaise continue fa exciter la curiosité du public, et un grand nombre de per- souues stationnent aux environs de l'hôtel du Louvre, dans l'espérance de voir sortir quelqu'un des personnages qui la composent. Les ambassadeurs sont au nombre de trois, mais c4est seulement au premier que le gouvernement français a consenti fa reconnaître le titre d'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire. Ce personnage a rempli de hautes fonctions adminis tratives dans sou pays. Les deux autres envoyésreprésentenl en quelque sorte des conseillers, mais avec nn rang honorifique Supérieur fa celui qu'on attache en Europe fa ce titre. La plupart des membres de l'ambassade possè dent une instruction supéiieure, et connaissent l'histoire et les sciences européennes d'une manière

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2