HOLLANDE.
FRANCE.
brillante de l'histoire de notre pays, soyez en sûrs,
que celles dr notre passé. (Applaudissements.)
Des toasts portés a la Chambre des lords, h la
Chambre des communes et h la santé de la dame du
lord-maire ont terminé cette brillante soirée.
Le Times donne quelques détails sur les
apprêts faits au palais de C Exposition pour
l'inauguration solennelle du i mai.
A l'extrémité nord de la nef, dans un large
espace entre les galeries anglaises et étrangères,
on va élever un trône. A en juger par les dessins,
car les ouvriers se mettent seulement C œuvre,
ce trône sera l'un des plus beaux qu'on ait
disposé provisoirement.
Le fauteuil sera placé sur un gradin auquel
on accédera au moyen de huit marches. Au-
dessus, 4o pieds de hauteur, sera suspendu
un dais de velours. De chaque côté du trône il y
aura un buste celui de la reine et celui du Jeu
prince -époux. Le trône restera vide pendant la
cérémonie, Sa Majesté ne devant pas assister
en personne l'inauguration. Sur la première
marche du trône, en Jace, des pliants de velours
seront disposés pour les commissaires royaux
qui s'y placeront en grande costume. Les prières
seront dites et l'exposition sera déclarée ouverte.
Avant, durant et après la cérémonie d'inau
guration, un formidable orchestre fera entendre
des morceaux d'harmonie. Le vaste amphi
théâtre où se tiendront les exécutants est déjà
terminé. Il est si beau et tient si bien sa place
lest du bâtiment que c'est vraiment dommage
qu'on doive le démolir presque aussitôt qu'il
aura servi. Cet amphithéâtre ne portera pas
moins de a.ooo exécutants, instrumentistes
ou choristes. On sait que les morceaux de
musique devant être exécutés sont de MM.
Auber, Meyerbeer, Benneltet Verdi. Toutefois
l'on attend encore la copie de ce dernier maestro.
Toute l'escadre anglaise de l'Amérique du
Nord, composée de sept vaisseaux, de cinq frégates,
de plusieurs avisos et canonnières,est en ce moment
réunie aux Bermudes.
Tous ces navires sont armés en guerre.
(Presse.)
Depuis longtemps déjà le gouvernement hollan
dais avait pris des mesures pour qu'on ne pût
introduire de nouveaux esclaves dans l'île de Java
et dans les Iles adjacentes. L'esclavage devait dis
paraître progressivement et en quelque sorte de
lui-même. Ce résultat est b peu près rbtenu au
jourd'hui. Mais le nombre des esclaves est encore
relativement considérable dans la Guyane hollan
daise est dans les îtes de Curaçao et de Saint-
Eustache. Ou compte dans la Guyane hollandaise
une population libre de i5,ooo âmes et 37,700
esclaves. L'île de Curaçao a 8,000 esclaves sur
15,ooo habitants, et Saint-Eustacbe 8,000 esclaves
sur une population totale de 16,000 âmes.
Un journal de Surinam, le Surinam fVeehblad,
nous appreod que l'importaote question de l'abo
lition de l'esclavage vient d'être définitivement
résolue.
La question de l'esclavage dans les possessions
américaines de la Hollande est enfin tranchée. Tous
les esclaves de ces colonies sont libres le 1" joillet
1863aux conditions suivantes 1* une indemnité
de 3oo florins pour chaque esclave, homme, femme
ou enfant, sera payée aux propriétaires; a" les
esclaves seront soumis b un système d'apprentissage
sur les plantations pendant trois ans; ils recevront
pour leur travail un salaire dont la moitié sera
perçue par le gouvernement.
La Hollande, qui a toujours appliqué b ses
colonies un système libéral dont elle retire les plus
grands avantages, ne pouvait laisser plus longtemps
subsister l'esclavage dans plusieurs de ses possessions
d'outre-mer.
La question de l'abolition de l'esclavage marche,
aux Etats-Unis, vers une solution rapide. On peu'.
doue prévoir que, dans un avenir très-rapproebé,
l'Espagne et le Brésil seront les deux seules nations
civilisées qui conserveront l'institution de l'escla
vage des noirs.
Ou écrit de La Haye, le 33 avril
J'apprends que la Reine des Pays- Bas traversera
la Belgique pour se rendre en France, sans toute
fois s'arrêter dans votre pays; mais il es! possible
qu'b son retour elle passe quelques heures avec
votre famille royale. Il avait été d'abord décidé que
S. M. ne mettrait pas le pied sur le sol belge, ni b
l'aller ui au retour; c'est sur la gracieuse invitation
du roi Léopold qu'elle a modifié son premier
itinéraire.
La Reine partira d'ici après demain accompa
gnée par le Roi jusqu'à Arnbem. De Ib elle ira b
Dosseldorf et b Aix-la-Chapelle, où elle passera
la nuit.
Le projet do Roi des Belges de visiter la Hol
lande a été tour b tour affirmé, démenti, puis
affirmé de nouveao et en termes très-catégoriques.
Je puis assurer qu'il n'en est pas question. Le
Handelsblad d'hier le dément aussi d'une manière
formelle.
Oo assure que le ministère italien est dans
l'intention, lors de la réouverture du Parlement, de
saisir les Chambres de deux projets de loi d'une
grande importance.
Le premier serait relatif b la confiscation de tous
les biens écclésiasiiques; le second aurait trait au
mariage civil et b son introduction dans le Code
italien- (Opinion nationale.)
Uoe dépêche particulière de Turio du ai
avril nous assure que S. M. le roi Victor-Emmanuel
se proposerait de faire un vovage de quelques
jours b Paris, vers la fin du mois de mai prochaio.
(Patrie.)
Nous recevons de la côte occidentale d'Afri
que, des nouvelles positives qui méritent une atten
tion sérieuse.
Le souverain du Dahomey, le roi Bahadou,
poussé par les Aoglais, a déclaré la guerre au roi
d'Abekoota, le prince le plus puissant de l'intérieur,
et il est eotré en campagne le a5 février b la tête
d'une armee de 60,000 hommes. Deux officiers
anglais suivent les opérations attachés b son
quartier général.
Le 7 mars, le roi de Dahomey a remporté un
premier avantage. Il s'est emparé, après une lutte
meurtrière, du village d'Aftka et il marchait sur la
capitale de l'Etat. Il est probable que la victoire
définitive lui restera, car il dispose de moyens
militaires beaucoup plus considérables que son
adveisaire.
Le roi d Abekouta a toujours été l'eunemi le
plus éuergique des Anglais, et c'est pour détruire
sa puissance qu'ils ont poussé le roi de Dahomey b
loi déclarer la guerre.
Ils ont fait avec ce dernier prince, qui est au
jourd'hui leur vassal, un traité offensif et défensif
qui leur donne une influence décisive dans le pays.
Si les hostilitéscoraniencéesaujourd'hui amènent
la chute du royaume d'Abekoota, les Anglais
deviendront les maîtres de toute cette vaste con
trée, qui produit en abondance de l'huile de
palme, du coton, de l'indigo et des arachides; leur
commerce obtiendra ainsi, dans cette partie de
l'Afrique, des avantages considérables. (Id.)
- Nous empruntons au Figaro Programme,
de Pat is, l'anecdote suivante que nous reproduisons
sous toute réserve
On racontait ces jours-ci que notre illustre
maître Eugène Delacroix, envoyant uoe de ses
œuvres b l'Exposition, de Londres, l'avait fait
mettre au chemin de feraprès avoir écrit de sa
main, b la craie sur l'un des cûtés de la caisse t
l fveque de Liège. C'était le sujet du tableau.
Un rédacteur (c'est ainsi que se nomment les
ouvriers emballeurs chargés de mettre les suscrip-
lions aux colis) crut que cette indication de l'ar
tiste était la destination de la caisse, et écrivit a vec
sa brosse, c'est-b-dire reproduisit ce qui avait été
tracéen faisant respectueusement précéder sod
adresse du mot monsieur.
Le tableau arriva en droite ligne b l'évêché de
Liège. Le prélat qui administre ce diocèse le reçut
avec la plus vive satisfaction, b ce qu'on assure. Il
trouva même que l'artiste avait mis une grande
délicatesse daus cet eovoi, en ne l'annooçant que
par la sigoature qui se trouvait au bas de l'œuvre.
MalheureusementEugène Delacroix n'avait pas
l'intention de faire présent de sou tableau quand
il jeta sur la toile uue scène historique de l'aocieo
évêque-priocipat de Liège. Les recherches habile
ment faites ramenèrent au bercail le tableau égaré,
et il fut dirigé vers le palais de Kensington, où il
fera honneur b la réputation artistique de la France.
Des ouvriers sont déjb occopés, au Palais de
Justice, b emballer les registres, correspondances,
livres de banque saisis au siège social et chez Mirés.
Ou remarque ce détail de l'arrêt qoi prescrit que
toutes les pièces saisies soient remises b Mirés «ans
frais. La caisse qui les contient est colossale et pèse
plus de 3oo kilog. Ce qu'il y a aussi de colossal, ce
sont les frais de ce procès l'expertise seule a coûté
32,000 fr.; la seule copie des pièces que Mirés a
dû faire pour établir sa défense a coûté 7,000 fr.
Bien que les frais judiciaires restent au compte de
l'État, ce procès a coûté au prévenu plus de 200
milles francs.
De presque tous les points où l'on avait para
s'alarmer des résultats des dernières gelées pour les
vignobles, arrivent de meilleures nouvelles. Dans
le Bordelais, dans le Beaujolais, en Bourgogne, on a
reconno qn'on s'était alarmé trop vite et que les
espérances sont magnifiques.
Oo annooee que les ambassadeurs japonais
partiront lundi pour Londres.
le fantome de dumollard. La mé
moire de l'assassin des servantes se conservera
longtemps parmi celles-ci. Yoici nu exemple de
l'influence qu'exerce encore le nom de ce grand
criminel
Un honnête cultivateur de Mantes, le sieur P...,
s'était rendu il y a trois jours b Paris, dans le but
d'y chercher une domestique. Piès d'un bureau de
placement, il aperçut quatre jeunes filles qui cau
saient ensemble, et il leur demanda si c'était bien
Ib qu'il fallait s'adresser pour trouver une personne
de service. Oui, lui répondit l'une d'elles,
nommée Marie S..., mais vous pourriez vous dis
penser de monter; je sois domestique, en ce mo
ment sans place, et si je vous convenais...
La jeune fille avait un extérieur propre et dé
cent; elle était munie d'un livret et de bons certi
ficats. Le sieur P... pensa qu'elle ferait son affaire,
et loi expliqua la nature des occopations qu'elle
aurait b remplir. Les conditions furent débattues et
arrêtées, puis le cultivateur dit b la domestique
Voici 5 fr. d'arrbes; trouvez vous ici demain b 7
heures et demie du matin, je vous emmènerai.
A peine s'était-il éloigné, qne les compagnes de
Marie S... loi dirent Est-ce que tu vas aller avec
cet homme? Certainement, répondit-elle.
Mais c'est un Dumollard tu ne sais pas ce qui
peut l'arriver.
Ce nom produisit sur la jeune fille un effet
foudroyant Ah! dit-elle, quelle imprudence j'al
lais commettre! je me garderai bien d'aller avec
lui; pour l'attraper, il faut manger son argent. La
proposition fut chaudement accueillie, et les quatre
domestiques allèrent dîner avec les 5 fr.
Le lendemain, b l'heure convenue, le sieur P...
arriva au reodez-voos et u'y trouva personne.
Après avoir attendu assez longtemps, il pensa qu'il
était mystifié et monta au bureau de placement. Sur
le signalement qu'il donna de la jeune fille, on
reconnut Marie S..., et on loi indiqua la demeure
de celle-ci, rue Saint-Honoré. Il alla aussitôt se
plaindre au commissaire de police.
Arrêtée et interrogée, la jeune fille convint en
pleurant du fait qui lui était reproché et s'excusa
sur la frayeur que lui avaient causée ses compagnes.
C'était une excellente fille et son ancienne maî
tresse paya pour elle les 5 fr. Après lui avoir
adressé une sévère admonestation, le commissaire
l'a remise en liberté.