FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Si ia note publiée avant-hier par le Moniteur universel au sujet de M. de Goyon a eu le privilège d'exciter la fois de vives espérances et ae grandes craintes, elle n'a pas eu la vertu de faire pressentir les intentions du gouvernement des Tuileries relativement la question romaine. A Paris, on a cru un moment quelque grave mesure qui devait modifier complè tement la condition de la papauté; on voyait en perspectivel'évacuation de Rome; les têtes s'exaltaient; bref, l'affaire était tranchée! Mais une correspondance fait justice de ces idées chimériques, et donne, sur la situation, des indications fort inté ressantes. Une dépêche de Gassel laisse prévoir le déuouement de la crise survenue entre la Prusse et la Hesse la suite de la mission du général de Willisen. Le ministère hes- sois a donné sa démission en déclarant qu'il cédait aux conseils des représentants de l'Autriche et de la Bavière. Les nouvelles d'Orient ne manquent pas de gravité. La lutte entre la Porte et les Monténégrins devient chaque jour plus yive, Dervisch-Pacha a remporté dans le défilé de Douga d'importants avantages, mais il les a payés cher. En effet, une rencontre sanglante a eu lieu, dans laquelle plusieurs officiers turcs et les chefs des Arnautes ont été blessés ou tués. Enfin, 1,600 soldats ont été tués. De leur côté, les Monténégrins ont perdu 450 hommes. Une importante dépêche de New-York nous a appris avant-hier au dernier moment que l'armée du général Mac-Clellan n'est plus qu'à sept ou huit lieues de Richmond; les troupes confédérées ne retardent la marche de leurs adversaires qu'en détrui sant les chemins de fer et en brûlant les ponts qui mènent Richmond. Us ont quitté Norfolk et Portsmouth après avoir détruit les navires et tout le matériel naval. Le Merrimac a subi le sort commun. Ses rivaux le Monitorle ISangtuke, et le Galena, n'ayant plus le surveiller, ont remonté la rivière James et vont concourir l'atta que de Richmond, si toutefois cette ville et l'armée qui entendait la défendre ne se rendent pas sans combattre. En somme, la guerre d'Amérique garde le même caractère qu'elle a pris depuis le commencement de cette année; les fédé raux ne cessent d'avancer et de vaincre; les confédérés, d'être battus et de détruire tout après la défaite. Le président Lincoln, qui cherche atténuer autant que possible pour l'Europe les maux de la guerre, a décidé qu'à partir du 1er juin, les ports de la Nouvelle-Orléans, de Beaufort et de Port-Royal seraient débloqués. Les dernières nouvelles du Mexique nous apprennent que l'amiral Jurien- Lagravière a annoncé aux populations de Tehuacan et d'Orizaba que la France ne retirerait ses troupes qu'après les élections gouvernementales. Juarez paraît décidé transporter le siège de son autorité Guanaxuto, où il se retirera avec ses ministres l'approche des Français. ÉLECTIONS PROVINCIALES. 45me Année. N° 4,659. ^sssBssmssssssa BUREAU Tpres. rue de Lille, (S. ÉDITION l Mercredi et Samedi. LE PROPAGATEUR. PRIX D'ABONNEMENT Pour Ypre» fr. par an. Pour le Dehora i V fr. e» par an. -, i- FLANDRE OCCIDENTALE. Courtrai. Ont été élus MM. Bujse, Gustave Goetbals, Vaodevenne, Aodries, De Borman, Boute et Saffre. Ce dernier est échevin b Nlouscron. Loochristy. Votants, 4u8. Majorité absolue, 115. MM. Rejroierset Lippeos, candidats libé raux,oui obtenu, le premier 22a voix, lesecoud 24o. Les candidats conservateurs ont réuni, l'an .200 suffrages, l'autre 191. Ostende. Volants, 4i6. Majorité, 209. MM. Brasseur et Jansseos, cooseillers sortants, ont été réélus, le premier par 339, 'e second par 335. T/iourout. Votants 394. M. Van Caillie, bourgmestre b Thooront, a obtenu 545 voix; M. Dieryckx, notaire et échevin Tbourout, 337; M. Pecsleeu-Devrière, bourgmestre b Roddervoorde, 315; M.Surmont,bourgmestre b Lichtervelde, 248. Eu conséquence, MM. Van Caillie, Dieryckx, Pecsteeo-Derrière et Sur mont, conseillers sortants, ont été réélus. M. Desnick, bourgmestre b Conckelaere, candi dat couservateur, a obtenu 81 voix. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La cour de cassatioo a rendu ces jours-ci un arrêt important. La cottr suprême a décidé que le bénéfice b réaliser étant l'objet de toute Société, on ne pouvait attribuer les caractères de ce contrat b une association religieuse, n'ayant d'autre but que la vie en commun. 11 s'agissait, dans l'espèce, des Prémontrés d'Averbode et de la pétition d'hérédité intentée par les héritiers de l'on d'eux contre les religieux. Les héritiers avaient perdu leur procès devaot le tribunal de Lonvain; mais la cour de Bruxelles avait réformé le jugement, et c'est le pourvoi dirigé contre cet arrêt qui vient d'être rejeté. La loi ne requiert pas de termes sacramentels pour l'affirmation d'un procès-verbal; mais l'affir mation implique l'idée de sermentdès lors, l'acte qui le contient est nul (et partant le procès-verbal lui-même) s'il n'en résulte pas que le rédacteur a déclaré avec serment que les négociations de son procès-verbal sont sincères. (Ariêt de la conr de Liège, du 22 mai 1862.) NOUVELLES DIVERSES. Le Journal de Bruges fait les remarques curieu ses que voici «Combien de communes compterait- on en Flandre doDt le bourgmestre n'aurait pas été remplacé depuis i83o, soit par snite de mort, de démission ou de destitution? Pas beaucoup assuré ment parmi ce petit nombre de communes se trouve le village de Gheluwe. Le bourgmestre, M. Vuylsteke, et les deux échevins, MM. Delefortrie et De Mytteuaere, sont tous trois en fonctions de puis i83o, et tous trois ont été réélos chaque fois a pen près b l'unanimité des voix. Ce qui plus est, le président de la fabrique d'église, M. Noylteo, oc cupe ce poste depuis l'installation des conseils de fa brique par Napoléon I", c'esl-b dire depuis 1810. On écrit d'Ostende, le 25, b une feuille anversoise On me mande de Nieuwe-Diep (Hollande), un fait qui, s'il s'est réellement accom pli comme mon correspondant me l'explique, fait le plus grand honneur aux pêcheurs de votre ville. Les pêcheurs anversois se livrent b la pêche du poissoD frais, au moyen d'hameçoDS. Nos pê cheurs emploient le chalnt. Les armateurs d'Os tende s'apercevant que les Anversois font des pêches plus abondantesetc.viennent de les imiter, et ont équipé b cet effet quelques bateaux. Cependant les pêcheurs ostendais n'étant pas rom- pns b la pêche b l'hameçon, on a été obligé de faire venir de la Hollande des pêcheurs qui y sont habitués. La cbalonpe ostendaise n* 93, patron Vande- putte, en avait qoatre b son bord. Elle quitta Os tende, il y a quelques jours, et se reodit b Nieovre- Diep ponr y prendre des guêpes, appât nécessaire b la pêcbe b l'hameçon. Arrivés b Nieuwe-Diep, les quatre pêcheurs hollandais, qui, par parenthèse, devaient au patron Vandeputte ou b son armateur, une somme d'environ donze cents francs, déser tèrent et laissèrent Vandepotte avec qoatre marins ostendais inexpérimentés an genre de pêche signalé pins haut. M. Vandepotte avait acheté des appâts et se trouvait prêt b prendre la mer; il dut, bon gré mal gré, se résigner b regagoer Ostende et comp ter sa campagoe ponr un voyage perdn. Mais il y avait des Anversois au Nieuwe-Diep; quatre bateaux de pèche de votre ville s'y trou vaient les quatre patrons de ces bateaux vinrent spontanément offrir chacun un des pêcheurs les plus expérimentés de leur équipage. Le patron ostendais, croyant rencontrer des rivaux satisfaits de sa mésaventure, trouva au contraire des com patriotes obligeants. Il pnt faire voile pour sa pêche b l'hameçon, au momeot même où il se disposait b retourner b Ostende. Hoonenr aux pêcheurs anversois! cenx d'Os tende lenr sauront gré de leur belle conduite. Les quatre cbaloupet de pêcbe d'Anvers se sont mises en mer da Nieowe-Diep, pour aller b la pêchechacune avec un homme de moins. La chaloupe de pêche d'Ostende a fait la même chose avec an équipage complet. On le voit, tonte riva lité disparait; Ib où la fraternité s'établit, on travaille en cotnmon pour le bien de tous. On écrit de Termonde au Journal de Gand: Un événement tragique vient de s'accomplir dans notre ville. Samedi descendaient b l'Hôtel de la Cigogne un homme et uue femme paraissant appartenir b la classe bourgeoise; ce couple avait l'air de vivre en très-bonne intelligence, l'homme surtout étai gai et plaisantait même assez agréable ment sa compagne. Il pria l'hôte de le réveiller le lendemain matin b six heures. Un garçon de l'hôtel se rendant b cette heure b la chambre où le couple avait passé la nuit, aperçut nue traînée de sang qui s'était frayé passage sons la porte. La police fut avertie; la porte étant fermée en de-dans, un serrurier dut en forcer la serrure et briser le verrou. Cependant un nouvel obstacle résista aox efforts; la porte céda enfin le cadavre de la femme, étendu sur le ventre, gisait dans une mare de sang; la malheureuse avait le cou coupé; dans le lit se trouvait l'homme, la tête rejetée en arrière, ayant une large entaille au gosier d'où s'échappaient des flots de sang; il respirait eocore; on le transporta b l'hôpital; les artères du larynx et le pharynx étaient tranchés; les médecins de Moke et Assel- man en opérèrent la ligature. On m'assure qoe, malgré la gravité de son éclat, cet homme a pu écrire et même prononcer qaelques mots, qu'il s'est fait connaître. Il s'appelle Auguste Ladrière, peintre, âgé de 47 ans, marié; la femme qui l'accompagnait porte le nom de Marie Laneau; elle était âgée Je 20 ans; on les dit originaires de voire ville. Ladrière était en possession d'une somme de fr. 19-75. Il prétend que la fille Lanean, s'élant emparée d'un rasoir dont il était muni, s'est suicidée; que la crainte de se voir soupçonner comme auteur d'un assassinat l'a porté au désespoir

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1