DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. FRANCE. et l'a déterminé b mettre fin a ses jours. Cette version rencontre quelques incrédules. Ce malheureux ayant perdu beaucoup de forces et ne pouvant prendre aucune nourriture, on craiot qu'il ne passe point la journée. Le Journal de Gand annonce, ed post-scrip- ium, que Ladrière a succombé vendredi a midi. Le cooseil municipal de Turin vient de s'adresser b l'administration communale de Liège pour obtenir des renseignements concernant les établissements d'instruction populaire. Cette démarche d'une des villes les plus impor tantes d'Italie prouve que nos écoles communales jouissent a l'étranger d'une réputation justement méritée. Journal de Liège.) Il existe dans la plupart des communes ar- dennaisee des taxes de a5 b 5o centimes sur chaque ruche d'abeilles placée en butinage par des étran gers chez des habitants de ces localités. Cette per ception a lieo depuis un temps immémorial; chaque année, les rôles en sont approuvés par la dépotatioo permanente; mais, après l'abolition des octrois, telle a donné naissance b des contestations. Elle Constitue, a-t-oo dit, une sorte d'imposition indi recte sur le miel. Cependant certaines administra tions, se fondant sur ce que les bruyères où les abeilles vont butiner appartiennent généralement aux communesconsidèrent cette taxe comme l'équivalent d'un loyer. Appelé b se prononcer sur cette divergence d'opinionle département de l'intérieur a été d'avis que les conseils communaux devraient renoncer au revenu, peo élevé d'ailleurs, qu'ils retirent de ces anciennes taxes, eu égard b l'augmentation de ressources que leur procuré le fonds communal remplaçant les octrois. Paris, 36 mai. Le Moniteur universel dit que l'empereur ayant décidé qu'en raison de la réduction de l'effectif de l'armée, le corps d'occu pation de Rome serait soornis b one nouvelle orga nisation le général de Goyon a été appelé b reprendre son service auprès de l'empereur, et comme témoignage de la haute satisfaction de S. M., il est nommé sénateur. Le même journal contient la nomination comme sénateurs de MM. Cbasseloop-Laiibat et Ingres. Turin, 25 mai. Il sç confirme que la con duite du gouvernement italien dans l'affaire de la Lombardie a motivé un acte diplomatique de com plète approbation de la France. Les liens d'amitié des deux monarques sont devenus encore plus étroits. Turin, i5 mai. Uue dépèche de Païenne, datée de sept heures, annonce l'arrivée du prince Napoléon. Il a été reçu solennellement par les autorités. Rome, 36 mai. 34 cardinaux et 155 arche vêques on évêques ont assisté au Consistoire semi- public qui a été tenu hier. Il est arrivé hier soir 36 évêques, frauçais pour la plupart. Le nombre des prêtres étrangers qui se trouvent actuellement b Rome s'élève b 1,300. Vienne, 35 mai. Par suite des mesures ré pressives adoptées par le gouvernement de Victor- Einmarioel, toutes les dispositions d'urgence, prises sur la frontière italienne, ont été contremandées. La plus grande tranquillité n'a cessé de régner dans le Tyrol. Ragusb, 35 mai. Dervich-Pacha a vaine ment essayé de franchir les défilés de Dugas. Des deux côtés la lutte a été très-sanglante. Les Mon ténégrins ont perdu 45o hommes; les Turcs 1,600, dont quelques officiers supérieurs et d'état - major. New-York, i5 mai. Les fédéraux ont occupé Norfolk saos résistance. Ils ont trouvé dans leschautiers de l'arsenal tous les vaisseaux détruits par les confédérés; ils ont fait sauter le Merrimac. Mac Clellan est b 30 milles de Richmond; huit canonnières des confédérés ont attaqué l'escadre fédérale; les désuuionistes se sont retirés après la perle de trois canonnières. ANGLETERRE. Le Times du 33 mai parle d'une nouvelle expérience faite b Sbœburyuess, pour éprouver la g résistance d'un blindage ou cuirasse contre les effets de l'artillerie. Un certain Dombre de coups de canons ont été tirés contre le bot, composé d'après uu plan doDt le Times donne quelques détails. Le blindage avait sept ponces anglais d'épaisseur. Les canons que l'on tira étaient chargés de boulets pesant les nos cent livres, les autres soixante-cinq livres. Ces bonlets ne firent qu'effleurer la cuirasse; c'est b peine si l'pn vit quelque marque b l'endroit où les boulets avaient touché. On essaya alors ud canon Armstroog, dont la charge de poudre était de cinquante livres. On tira avec nn boulet de 3oo livres, qui transperça le bliodage. S'il faut en juger par la note, suivante que publie le Morning-Post, la situation dé l'Irlande est des plus graves Toute l'Angleterre est saisie d'borrenr et d'in dignation contre l'état de choses qui règne en Irlande en ce moment. Pendant les nenf dernières semaines, il n'y a pas eu moins de huit on rçeof victimes qui ont été barbarement et cruellement assassinées, de sang-froid et avec tons les droits d'une atroce couardise et sans autre motif sinon que les victimes des oraogistes ont réclamé une année d'arrérages b des tenanciers qui, ne pouvant payer, ont été justement empêchés. Nous ne sommes pas en géoéral pour les commissions spéciales, mais si les assises d'été de Moester et de Leinster n'ont pas lieu avant juillet on août, il pourrait être opportnn d'examiner si âne commission spéciale ne devrait être formée immédiatement pour Tipperary et Lunerick. Nous croyons que le mariage de la princesse Alice avec le prince Louis de Hesseest ajourné du g au 30, probablement dans l'espoir que le roi des Belges sera suffisamment rétabli pour assister b la cérémonie. {Court-Journal.) Dans les lignes suivantesle Moniteur relève nne assertion de lord Palmerston relative b l'armée française Dans la séance du Parlement anglais du 19 mai, lord Palmerston a évalué les forces de l'armée française, b l'époque du 1" janvier 1863, b 816,000 hommes, dont 646,000 sons les armes et 170,000 dans la réserve. Cette évaluation con tient une erreur assez sérieuse pour qu'il paraisse Utile de la rectifier. Au 1" janvier 1863, l'effectif sous les drapeaux était, non pas 646,000 hommes, mais 447,000 différence en moins, igg,ooo hommes. La réserve comptait, b la même époque, non pas 170,000 hommes, m^is 165,000; différence en moins, 5,000 hommes. L'erreur totale est donc de deux cent quatre mille hommes, soit d'un quart sur le chiffre produit au Parlement. Depuis le 1" janvier, le nombre des hommes de l'armée active dont le passage dans la réserve a été ordonné s'élève, non pas b 5i,ooo, mais b plus de 38,ooo; cette mesure doit avoir pour ré sultat de porter la réserve b so3,ooo hommes, et de faire desceodre l'effectif de l'armée active b 409,000 hommes ensemble 613,000. Nous lisons dans une correspondance de Paris Les nouvelles définitivement rassurantes reçues sur la santé de S. M. le roi des Belges ont produit b Paris, je puis vous le certifier, la meil leure impression. An moment où les inquiétudes étaient si vives et malheureusement trop légitimes, les bureaux de la légation belge étaient littérale ment assaillis chaque jour par une foule de per sonnes qui venaient demander d'être édifiées sur l'état de l'auguste malade, le type sur le trône de la véritable popularité, celle qui ne s'acquiert que par la liberté, le souverain si écouté et si univer sellement respecté en Europe. Tenez pour certain que dans ce que je vous dis l'a il n'y a pas ud mot qui ne soit la pure expression de la vérité et le simple reflet d'une impression unanime. L'onvertnre officielle du camp de Châlons a eu lieu vendredi. On sait que c'est le maréchal Canrobert qui eu a pris le commandement. (Presse.) Le Constitutionnel raconte deux histoires d'avares qui, si elles ne sont pas tout b fait inédites, sont si jolies, qu'elles méritent les honneurs de la reproduction. L'un des deux Harpagons habitait, b la campa gne, une maison isolée. Il craignait les voleurs et, pour les effrayer, uu chien de garde eût été néces saire. D'antre part, nourrir un chien était une dé pense qui effrayait notre homme. Que faire? I| apprit b aboyer, etdans la nuit, par intervalles, il se prit b pousser des hurlements. Les voleurs, effrayés, ne vinrent pas, mais il vint une assignation du percepteur, qui sommait l'avare d'avoir b payer l'impôt pour son chien; non-seulement l'impôt, mais l'amende, l'animal n'ayant pas été déclaré. L'autre avare avait un cheval. Pauvre animal comme il avait l'air de protester par sa maigrenr et ses yeux éteints contre les privations auxquelles on le soumettait,son maître lui mit des lunettes vertes De la sorte, pensait-il, mon cheval preudra la paille que je lui donne pour du foiu, et il sera content 1 Sous le titre: un Zouave indélicat, le Droit rapporte le fait suivant Le sieur T..., âgé de 33 ans, a fait partie du corps des zonaves pontificaux et a assisté en cette qualité au combat de Castelfi. dardo. Après la défaite des troupes romaines, il revint b Paris et reprit son état de bijoutier. Il trouva de l'emploi chez un fabricant de la rue de Boody, et il se logea dans un hôtel garni de la rue Meuilmontaut. Il y a quelques jonrs, il se trouvait dons un théâtre du boulevard, lorsqu'il remaïqna un jeune homme d'une vingtaine d'années qoi le regardait avec nne sibgolière persistance. Pendant an eutr'- acte, ce jeune homme l'aborda et lui dit: Ne me connaissez-vous pas? Je suis, comme vous, un soutien de la bonne cause; nous nous sommes rencontrés sur le champ de Castelfidardo. En même temps il loi fit voira son paletot les rnbàns de la médaille de Saint-Pierre et de la croix de Pie IX. Le sieur T... le reconnut effectivement pour avoir été avec lui dans les zouaves pontificanx, et il lui fit un gracieux accueil. A la fia du spec tacle, ils se prirent mutuellement le bras pour s'en retourner ensemble. Le jeune homme raconta b son ami comment il avait quitté Rome, appelé en France par les affaires de famille; il ajouta qu'il s'était rendu b Paris pour y attendre sa mère, qui habitait la province et qui devait venir le retrouver. Comme il était, disait-il, logé dans uu quartier très-éloigné, près de l'École militaire, il demanda au sieor T... s'il ne pourrait pas lui trouver uoe chambre dans son hôtel. Le bijoutier s'empressa de le conduire et de le recommander b son garni, où on lui donna un logement convenable. Il se fit inscrire sous les noms d'Antonio Arnais, âgé de dix-neuf ans, étudiant en droit. Le lendemain, le sieur T..., qui avait obtenu nn congé de son patron, alla b la messe avec le prétendu Aroaïs. Celui-ci l'édifia par les marques de la plus grande ferveur. Les dévotions terminées, le bijoutier promena dans Paris son nouvel ami, lui fit voir les monuments, les curiosités, et lui offrit b dîner dans un excellent restaurant. Le jour suivant, le pieux personnage, après avoir fait longuement ses prières, voulut accom pagner son ancien compagnon d'armes, qui était obligé d'aller reprendre son travail. Eu route, on entra chez un marchand b qui le sieur T... paya une petite dette. Le soi-disant étudiant put voir que son porte-monnaie renfermait de l'or et des billets de banque et qu'il le plaçait dans la pocbe de côté de son paletot. On arrive dans l'atelier où il n'y avait encore personne. Le sieur T... ôte son paletot et l'accroche b un porte-manteau; Il fait chaud, dit-il, et comme je suis obligé de mettre en ordre le bureau du patron, je serai plus b mon aise. Faites, cher ami, dit l'étudiant, arrangez le bureau; pendant ce temps, je vais réciter trois fois les sept psaumes de la pénitence pour obéir b la recomman dation de mon confesseur. En même temps il tira de sa poche un missel et commença a marmotter sans s'éloigner du paletot. Au bout de quelques instants il alla retrouver le sieor T... Je ne sais ce que j'ai, lui dit-il, je me sens la tête lourde, je suis souffrant et je crois que j'ai besoin de rentrer 'a l'hôtel. J'achèverai ma pénitence dans mon lit. Vous ferez bien, lui

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2