45me Année.
Samedi 7 Juin 1862.
No 4,662.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
BUREAU
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Mercredi et Samedi.
LE PROPAGATEUR.
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Les oou»elles politiques sont extrêmement rares.
Ce n'est guère qse sur la question mexicaine qu'il
nous arrive des renseignements d'an certain ioté-
rêt; et eucore ces renseignements, publiés par la
Pairie, ne sont-ils de nature h inspirer qu'une
médiocre confiance.
La discussion continue b la Chambre des dépu
tés de Turin sur l'incident de Bresria et de BeK
game. Dans la séance d'avant- hiér, il ne s'est paisié
rien de notable. M. Minghetti a approuvé le
ministère, qui a été blâmé par trois orateurs
de l'opposition.
Il vient de s'élever entre la première et la
seconde Chambre prussieooes un singulier conflit.
Les seigneurs préteodeot que les sessioos de la
Chambre haute sont permanentes et ne sauraient
être considérées comme interrompues par la dis
solution des Chambres, puisque cette mesure
n'atteint, en effet, directement que lesdéputés seuls
soumis li la réélection. Ces derniers n'admettent
pas cette interprétation de l'article 5i de la Con
stitution d'après lequel le roi convoque les Cham
bres et clôt leurs sessioos, disposition qui s'ap
plique aux deux pouvoirs législatifs. C'est Ib one
véritable querelle de mots, mais la Chambre des
députés prend la chose au sérieux et veut qu'elle
soit éclaircie.
Il règne en ce moment uo certain mystère sur
l'état des négociations qui se suivent entre l'Au
triche et la Prusse au nom de la Confédération
germanique d'une part, et le Danemark d'antre
part. Eu attendant, le Danemark coolinue ses ar
mements comme s'il était la veille d'une guerre,
et «ient eu dernier lieu d'armer la forteresse de
Friederickstadt eu Sleswig.
La loi d'iutroduction au Code de Commerce
commun b tous les Etals de la Confédération ger
manique a occupé la deuxième Chambre de la
Diète badoise dans sa séance du 38 mai. Il a été
géoéralement reconnu dans le cours de cette pre
mière discussion que cette mesure législative offrait
des avantages notables, et la commissioo n'hésite
pas b la signaler comme un grand progrès.
La session des Chambres brésiliennes a été ou
verte le 5 mai par l'empereur en personne. Le
discours que ce prioce a proooocé représente sous
le jour le plus favorable la situation du pays.
Il trace eosuite les réformes dont les Chambres
auront a s'occuper dans le cours de la session qui
commence.
La Chambre a voté mercredi l'ensemble du
Code pénal révisé, la majorité de 56 voix coutre
35, et 6 abstentions.
titres nouvelsde rentes. renouvellement.
L'art. 3363 du Code civil porte que toutes les
actioos, tant réelles que personnelles, sont pres
crites par trente ans, sans que celui qui allègue
cette prescription soit obligé d'en rapporter uo
titre, ou qu'on puisse lui opposer l'exceptioa
déduite de la mauvaise foi.
Mais l'art. 2362 du même Code iodique le
moyen d'éviter celte prescription, en disposant
qu'après vingt-huit ans de la date du dernier
titre, le débiteur d'une rente peut être cootrâidt
de fournir, h ses frais, un titre nouvel b son
créancier ou b ses ayant-cause.
Les dispositions ci-dessus, relatives b la pres
cription, faisant partie de la loi du s4 veuiose ah
XII (i5 mars i8o4), promulguée |e 4 germinal en
XII (35 mars i8o4), le renouvellement des litres
d'ancieones rentes, même celles antérieures au
Code civil, a dû avoir lien avaut le mois de mars
i834, et les iitres passés en 1834 peuvent et
doivent être reoouvelés en 1862, a865 et i864.
Les établissements publics et les communes sont
soumis aux mêmes prescriptions que les particuliers
et peuvent également les opposer (art. 2227 du
Code civil.)
Nous avons pensé qu'il était utile de rappeler
les dispositions qui précèdentconcernant le re
nouvellement des titres de renies, pour mettre les
créanciers b même de sauvegarder leurs intérêts.
Presque toute la séaoce de la Chambre q été
obsorbée par ,ja discussion de pétitions émanées de
directeurs et directrices d'écoles dentellières récla
mant l'exceptioD de la paten|e. Ces pétitions ont
été repousséès par 43 voix contre 3o.
L'assemblée a commencé ensuite la discussion de
a 1
la pétition de M. le lieutenant -cpjqpel pensionné
Hayez demandant l'autorisation de la Chambre
afin de poursuivre M. le ministre delà guerre en
dommages-intérêts. M. de Gpttal a appuyé la
pétition.
nouvelles diverses.
L'école de réforme de Ruysselede contenait
au 1" janvier 1860, eu y comprenant la succursale
de Wynghem et l'établissement de Beernem, 5g6
garçous et 244 filles, en tout 84o pensionnaires. Il
y est entré, pendant l'année, i3o garçons et 64
filles, ensemble ig4; il en est sorti 16g garçons et
5i filles, eusemble 230. La population au 3i
décembre était donc de b5y garçons et 257 filles,
total, 8r4.
Sur les 220 coIods sortis de l'école, on ne
compte que trois décès parmi les garçous et pas un
parmi les filles; le plus grand nombre des eofants
(64 garçons et 3o filles) sont rentrés dans leurs
familles; 61 garçons ont été placés, par les soins de
la direction, dans la marine marchande, 11 sont
entrés comme élèves musiciens dans l'armée; les
autres sont ouvriers jardiniers, serruriers ou exer-
ceut d'autres professions manuelles.
Le bénéfice réalisé en 1860 sur le produit de
l'exploitation agricole et des ateliers s'est élevé b
fr. 12,315 26.
Les jeunes travailleurssont principalement occu
pés b la culture; lorsque le travail des champs est
interrompu par la mauvaise saison ou par un temps
défavorable, ils sout employés dans l'intérieur des
ateliers b des occnpatious industrielles.
L'étendue territoriale mise en culture b la fin de
1860 est de 185 hectares, dont io4 appartiennent
b l'école de Ruysselede, 41 b Beernem, 2 b Wyn
ghem, 38 sont tenus en location.
La valeur foncière et mobilière de la colonie est
estimée b environ un million de francs.
Une urande voleuse. Tout le monde
connaît miss Betzy, sa gravité son calme habitoel}
avec quelle résignation elle supporte sa captivité. Il
n'y a pas, dans toute la ville de Bruxelles, un seul
enfant qui n'ait eu b se louer de la délicatesse de
ses proce'dés et qui n'ait admiré la grâce et l'a
prestesse qu'elle sait mettre b engouffrer dans sa
bouche pincée plusieurs douzaines de petits pains
dits pistolets, en moins de temps qu'il n'en faut
pour les compter. Sous ses dehors bodné personne,
la dame est quelque peu soornoise; il parait qu'elle
méditait depuis longtemps une évasion. On ne sait
pas bien si elle a scié un barreau de sa loge an
moyen de quelque ressort de montre caché n'im
porte où, si elle i descellé une grille. Ce qu'il
y a de certain, c'est que, profilant d'un moment où
la pluie Svait éloigné les promeneurs, elle s'est
donné de l'air, comme on dit, et s'est mise b flâner
aux environs. Elle avisa,b quelques pas devant elle,
le petit bonhomme qui vend aux gamins les pisto
lets dont 00 la régate. Les ebalaods étant partis, lé
marchand s'en allait dé même, assez mécontent, et
trouvant bien lourde la charge qu'il portait sur ses
épaules, soo panier étant tout plein. Miss Betzy
plongea légèrement le bout de sa trompe au milieu
des petits pains, se contenta d'en saisir un qu'elle
avala avec beaucoup de délicatesse, et continua
ainsi, tout eu suivant le petit bonhomme, qui finit
par s'apercevoir d'une certaine diminution de poids
dans sa charge. A un mouvement un peu moins
bien combiné de la voleuse, il se retourna, aperçut
le monslrè et se sauva b toutes jambes, jetant par
terre le panier avec te qu'il contenait, Miss Betzy
ne jugea pas nécessaire de le poursuivre; elle se
mit gravement b ramasser les petits paios qui
s'étaient éparpillés sur le chemin; mais, au lieu de
les remettre dans le panier, elle les mangea bel et
bien, et, comme condiment, elle mangea aussi le
pàiiier.
On dit que le petit marchand de pistolets a
adressé une plainte au directeur général de la
Société royale de Zoologie; il demande des dom
mages et ioté.-êts, et prétend que sa bourse, conte
nant toute la recette de la jooroée, était au fond du
panier. On attend avec impatience les résultats de
la digestion de miss Betzy pour constater ce dernier
fait.
La commune de Schaerbeek vient d'être le
théâtre d'une assez étrange aventure et dont l'issue
pourrait être fatale b la victime de la trop grande
tendresse de sa candide moitié.
Lb vivent patriarcalement, depuis un temps
immémorial, deux vieux époox dont les jours
s'écoulent paisiblement sans antre contrariété qne
la présence, dans leur modeste logis, de punaises
qui tourmentent tout particulièrement le chef de la
communauté.
Sa femme, désireuse de débarrasser son cher
mari de ses cuisantes douleurs, voit on jour b la
vitrine d'un droguiste, uo avis portant ces mots:
Remède contre les punaises, et tout de suite elle
entre dans le magasin et fait l'acquisition de ce
précieux spécifique.
A peine reutrée chez elle, la bonne femme ne
trouva rien de mieux que d'administrer une forte
dose de sa poudre aux punaises b soo mari, qui
bientôt fut pris de douleurs d'estomac tellement
violentes que l'on dut en toute bâte recourir b un
bomme de l'art. Celui ci, reconnaissant toos les