Marseille, 23 juin. On mande de Rome, ie 3o mai, que les évêques sont décidés k signer une Adresse de dévouement au priocipe de la souveraineté temporelle du Pape. Rome, 4 juin. Le cardinal Dupanloup a prêché dans l'église Saint-André, en faveur des chrétiens d'Orient, en présence de dix cardinaux et de i4o évêques. ANGLETERRE. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Londres, 4 juin. Le Times annonce que le matiage de S. A. R. la princesse Alice et de S. A. FRANCE. k c«y. r "tt 2 - symptômes d'un empoisonnement, s'enquit des causes qui avaient pu provoquer cet accident: Dame! répond naïvement la ménagère, les punaises empêchaient mon pauvre homme de dor mir, et poor l'en débarrasser je lui ai fait avaler le remède contre les punaises; il n'en a pris que la moitié do paquet, et voyez dans quel état il est! Le médecin stupéfait se hâta d'administrer an patient uu coutre-poison dont il attend l'effet. Toujours est-il que non-seulement le malade n'est pas délivré des punaises, mais qu'il pourrait bien être victime de la sollicitude de sa femme pour l'eu débarrasser. Nous rapportions mercredi une circulaire du ministre de la guerre, relative au désordres causés par des militaires dans les villes de garnison. Une belle occasion s'est présentée, le même jour, d'ap pliquer les prescriptions de la circulaire en ques tion. Deux militaires ivres parcouraient k cheval différentes rues du faubourg de Namor, donnant aux passants ahuris, et surtout effrayés, ie spectacle d'une haute-école que Franconj lui-même n'avait certes pas prévue. L'un de ces cavaliers, succom bant sous le poids de l'ivresse, ne fit aucune lésislauçe.aux agents de police qui l'arrêtèrent et Je descendirent bas de sa montore; mais son compagnon, d'humeur moins accommodante, se livra, a l'aspect de l'autorité, en képis, k une fantasia invraisemblable, hérissée de blasphèmes et d'injures de haute volée. Plus d'un spectateur failjit se mal. trouver des évolutions équestres de l'irascible cavalier, lequel galopait jusque sur les trottoirsavec des attitudes qui faisaient plus d'honneur a son instinct de l'équilibre qu'k ses principes d'équitation. Tout le dommage s'est heureusement réduit k quelques carreaux cassés. Ce qui est dommage encore, c'est que cet habile écuyer soit parvenu k se soustraire, grâce aux jarrets de soo cheval, k une arrestation que tout le monde paraissait vivement désirer, hormis peut-être les vitriers du faubourg. lndép Vendredi dernier, le sieur Hennyxdael, marchand de journaux k Namur, a été victime, k Bruxelles, d'où adroit filou. Il s'acheminait, chargé H"' 1 de ses emplettes, consistant en livres et journaux, vers la station du Luxembourg, lorsqu'il fut accosté, vis k-vis de l'hôtel la Belle Vue, par un individu vêtu de l'uniforme d'employé du cbemiu de fer de l'État et coiffé de la casquette d'ordonnance, qui demanda k l'alléger de son fardeau, et d'en porter une partie jusqu'à la gare, où, disait-il, il se rendait. Touché d'une aussi courtoise obligeance, le sieur llennjxdael lui confia ses livres et fil route, avec son compagnon, jusqu'à la place du Luxem bourg. Là, il entra chez uu boulanger pour y acheter un petit pain. Quand il eu sortit, apiès quelques secondes, .il cbetch? vainemeut son corn- STSi» o taciv IFtjuiat.n-yi of sttommo:) missionnaire qui avait subitement disparu, rlatnie a été déposéé k la police de Bruxelles qui, jusqu'h piëseut,.ch,a pas eticore découvert l'auteur de ce vol, qui pourrait -bien avoir usurpé l'uniforme officiel pour', mieux tiouiper ses dupes. {Organe de Namur.) Il est beaucoup question, depuis quelque temps, des pèches presque fabuleuses que font ceux qui se rendeut dans les parages de Rockwall. 11 résulte d'un rapport, qu'après une absence de trois semaines, un navire est revenu de Rockwall k Storneway avec 2,t4o cabillauds, dont plusieurs pèsent 28 livres anglaises. Les linges et les vaies sont également très- abondantes et de grandedimension dansces patages, et il en est de même des requins. Quatre chaloupes d'Ostende sont parties les 24 et 25 avril dernier, en destination de Rockwall, mais jusqu'ici ou est sans nouvelles. le piince Louis de Hesse sera célébré k Osborne le x" juillet. S. A. R. Saïd pacha, vice-roi d'Egypte, est arrivé k Londres. La rédaction de cette Adresse est confiée k uu cardinal anglais et k un évêque français. Le sermon a été interrompu plusieurs fois par les applaudissements de l'assistance. Le cardioal Gausset et huit évêques soot encore arrivés aujourd'hui. On lit dans /"Observer, organe ministériel qui parait le dimanche Des négociations ont eu lieu depuis quelque temps entre le gouvernement de la Compagnie du télégraphe atlantique, pour savoir quel appui la trésorerie ou amirauté donneraient tout plan mûri de renouveler la tentative de poser une nouvelle ligne télégraphique sur iAtlantique. La résolution laquelle s'est arrêté le gouvernement a été de ne consentir aucune nouvelle garantie, ni aucune avance de capital. Les conventions arrêtées avec la Compagnie du télégraphe atlantique restent toujours en vigueur, savoir un payement de i4,ooo livres (35o,ooo fr.) par an tant que la ligne télégraphique fonctionnera. Néanmoins, Cami rauté a consenti accorder les services de certains bâtiments pour obtenir des sondages plus complets de f Océan Atlantique que ceux faits jusqu'à ce jour. Les sondages seront effec tués de mille en mille, au lieu d'intervalles de 4o 5o milles, ainsi que cela s'était fait dans le premier cas, lors de la première tentative de poser le cable. L'amirauté permettra également l'emploi de certains bâtiments pour aider poser le cable. L'opinion est aujourd'hui généralement admise par tous ceux qui ont consacré leur attention ce sujet, que, par suite des amélio ration considérables apportées l'art de la télégraphie, et la perfection des instruments d'épreuve, il sera tout Jait possible de poser le cable de manière assurer un fonctionnement sûr et praticable. L'expérience obtenue déjà dans le fonctionnement de la ligne de Toulon Alger, qui a plus de 600 milles de longueur, etde celle de Malle Alexandrie, quicn a i,5oo 3b êjyot jyi ir<i 10 {Uo.iifiîÇ o jr»., milles, avec les deux stations intermédiaires seulement de Tripoli Bengali, a donné la preuve qu il estpossible non seulement de poser, maisencorede faire fonctionner de longue lignes sous marines. On peut faire passer douze mots par minute le long de la ligne de Malte Alexandrie, et, ce chiffre, le gouvernement peut retirer un profil réel dans administration de la ligne. Il est très probable qu'une commission d'hommes de science sera nommée pour se rendre Malle, afin de savoir, par les expériences actuelles, la proportion des difficultés relativement la longueur des lignes, et aussi quels sont les meilleurs systèmes de batteries employer pour l'usage des longs câbles de télégraphes sous- marins. On lit dans le Mémorial de Lille Il circule, depuis quelques jours eu ville, une chronique qui peut servir de canevas k un piquant vaudevi||e> Nous la reproduisons telle qu'on nous l'a coûtée, et sous toutes réserves. M. Z..., négociant, avait un jeune commis au- quel il portait quelque intérêt; garçon rangé, laborieux capable il avait su conquérir par sa conduite l'estime de son patron. Cependant, depuis quelques mois, le caractère do jeune homme deve nait sombre; une préoccupation constante a laquelle les affaires de commerce étaient tout k fait étran gères dominait soo esprit;.sa gaieté naturelle s'était totalement évanouie. Ces symptômes n'échappèrent point k la clairvoyante sollicitude de M. Z... Il prit, en con séquence le parti d'interroger son commis et parvint klui faire avouer ce qu'il soupçouoait déjà; celui qui perdit Troie s'était présenté k lui sous la forme d'une charmante jeune fille. M. Z... n'était pas homme k laisser la confidence iuacchevée; il voulut connaître l'objet de celte passion concen trée; mais tout ce qu'il put obtenir, ce fut d'ap prendre que la demoiselle appartenait k une famille trop riche pour qo'il restât quelque espoir k nu pauvre commis k 1,200 fr. d'appointements. Mais la demoiselle, dit M. Z..., connaît- elle tes sentiments poor elle? Oh! pour cela, je suis sur qu'elle les partage. Eh bien alors il y a nécessité k ce que tu l'épouses. Eolève-lk, c'est le seul moyeD. Ce conseil, donné k bout portant, laissa un moment le jeune homme interdit. Cependant, le plan paraissait loi sourire, et comme il était pro bablement sûr du consentement de la partie inté ressée, l'objection qu'il fit oe tomba que sur le manque de ce que Figaro appelle le nerf de l'intrigue. Si ce n'est que cela, reprit M. Z..., voici 600 francs d'avaoce, je veux faire ton bonheur. Enlève donc ta dolciuée, to pourras avec cet ar gent te dérober pendant quelques jours aux re cherches et goûter les douceurs d'une lune de miel anticipée. Pendant ce temps-1k, nous tâche rons d'arranger l'affaire, de calmer les parents et de mener l'aventure k bonne fin. Et, maintenant qne j'y pense, notre voyageur est reveno depois hier; prends son cabriolet, ce sera un moyen plus sûr de fuir sans laisser après toi des moyens accu sateurs. a Le jeune homme ne manqua pas de profiter des excellentes dispositions de son patron, et, après l'avoir remercié avec la plus grande effusioo, il partit deux heures après, emportant la bénédiction et les 600 francs de son généreux protecteur. Le soir, M. Z... se mettait k souper avec la profonde satisfaction d'avoir coopéré au bonheur de deux êtres qui lui paraissaient digoes. Cepen dant une place restait vide k table; c'était celle de sa fille. On l'appelle, on la cherche partout; point de nouvelle. Un affreux soupçon tiaversa l'esprit de M. Z... En effet, ses conseils avaient été suivis et avaient même réussi au delà de ses espérances Le père De manqua pas de maudire le con seiller, et son premier mouvement fut de dénoncer son commis fugitif. Mais, se rappelant ses conseils, il préféra se mettre lui-même k la poursuite des amoureux. Il les rejoignit k Duukerque; mais, k ce qu'il paraît, l'histoire était déjà du domaine de la malignité publique; or, bou gré, malgré, M. Z... n'a rien eu de mieux k faire qoe de tenir sa promesse, c'est-k-dire de faire le bonheor de sou commis. Le mariage aura donc lieu prochainement. Finalement, l'intrigue, si bien ourdie par M. Z..., aura bientôt le dénouement matrimonial qu'il avait fait espérer. Son commis n'est peut-être pas le mari qu'il avait rêvé poor sa fille, et sou tôle de patron-coirfident-coDseiller lui coulera plus cher qu'il ne l'avait supposé.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2