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ANGLETERRE.
FRANCE.
le monde; que tout est Dien que Dieu est une
même substance, ooe même chose que le monde,
et par suite qu'il n'y a point de différence eotre
l'esprit et la matière, la nécessité et la liberté, le
vrai et le faux, le bien et le mal, le juste et l'in
juste. Certes, rien de plus insensé, rien de plus
impie, rien de plus répugnant même ne saurait être
imaginé.
Ils font dérision de l'autorité et do droit avec
tant de témérité,qu'ils ont l'impudence de-dire que
l'autorité n'est rien, si ce n'est celle du nombre et
de la force matérielle; que le droit consiste dans le
fait; que les devoirs des hommes sont un vain mot,
et que tous les faits humains ont force de droit.
Ajoutant ensuite les mensonges aux menson
ges, les délires aux délires, foulant aux pieds toute
autorité légitime, tout droit légitime, toute obliga
tion, tout devoir, ils o'bésitent pas b substituer b la
place du droit véritable et légitime le droit faux et
menteur de la force, et b subordonner l'ordre moral
h l'ordre matériel. Ils ne reconnaissent d'autre
force que celle qui réside dans la matière. Ils met
tent toute la morale et l'honneur b accumuler la
richesse par quelque moyen que ce soit, et b assou
vir toutes les passions dépravées.
Par ces principes abominables, ils favoriseot
la rébellion de la chair contre l'esprit ils l'entre
tiennent et l'exaltent, et ils loi accordent ces droits
et ces dons naturels qu'ils prétendent méconnus
par la doctrine catholique; méprisant ainsi l'aver
tissement de l'apôtre qui s'écrie Si vous vivez
selon la chair, vous mourrez; si vous mortifiez la
chair par l'espritvous, vivrez. (Ad. Rom. ch.
VIII, v. i5). Ils s'efforcent d'envahir et d'anéautir
les droits de toute propriété légitime, et ils ima
ginent, par la perversité de leur esprit, une sorte
de droit affranchi de toute limite, dont, selon
eux jouirait l'État dans lequel ils prétendent
témérairement voir la source et l'origine de tous
les droits. [La fin au prochain numéro.)
Nous sommes arrivés au anniversaire de la
bataille de Waterloo (18 juin i8i5). Une foule
d'étrangers de distinction va journellement visiter
le célèbre champ de bataille et ses environs.
On ne peut assez recommander la prudence
aux fumeurs, surtout lorsqu'ils se trouvent dans la
foule, dit un journal d'Anvers. Samedi au soir, les
vêtements d'un enfant ont pris feu sur la place
Sainte-Walborge, en celte ville, une allomette
encore brûlante ayant été jetée par un fumeur;
l'enfaut a reçu des brûlures peu graves heureuse
ment.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La première chambre du tribunal civil de t"
instance de Liège a jusqu'ici consacré deux audien
ces aux débats du procès intenté par M. Lejeune-
Chaumont b l'Etat belge.
Ces denx audiences ont été remplies par les
plaidoiries de M" F. de Rossius, avocat do deman
deur. La cause a été continuée au 2 juillet,
pour entendre les avocats de l'Etat.
Un des plus habiles orfèvres de Londres, M.
Elkington a exposé, parmi de nombreuses pièces
qui excitent l'admiration générale, une pendule
représentant une jeuDe femme nue, les cheveux
épars, assise sur cheval. M. Paul Dalloz, dans le
Moniteur, raconte ainsi la légende de lady Godiva,
qui a fourni le sujet de cette pièce d'orfèvrerie
Au onzième siècle, sous le règne d'Edouard
le Confesseur, la ville de Coventrv, dans le comté
de Warwick, gémissait sous le joug d'un maître
fastueux et cruel, Leofrie, duc de Mirie. Il n'était
de taxes qu'il ne fît pleuvoir sur ses malheureux
vassaux. Sa femme, au contraire, la belle Godiva,
était douce et bonne au pauvre peuple qui lui
rendait en amour et en respect sa charité.
Un jour que le despote, pour satisfaire b son
luxe insolent, venait de décréter un nouvel et ter
rible impôtlady Godiva vit accourir vers elle une
foule de femmes et d'enfants, la suppliant d'inter
céder auprès de son époux pour la levée de la
charge qui les réduisait b la famine.
On allait partir pour la chasse; les chevaux,
pompeusement harnachés, piaffaient dans la cour
d'honneur. La jeune femme, de sa voix la plus
câline, demanda la grâce qu'elle avait b cœur d'ob
tenir, disant qu'elle ne pouvait prendre un plaisir
avec la pensée présente de tant de douleurs.
Un grossier éclat de rire lui répondit: Est-
ce vous qui payerez avec vos pleurs ces atours
qui vous font si belle, vous qui ne vous priveriez
pas d'un ruban?
Non-seulement je me priverais d'un rubaa
pour soulager ces misères que vous faites, reprit
la dame, mais je me dévêtirais de tous ces riches
vêlements, et j'irais toute nue par la ville, moins
honteuse de celte nudité que d'un luxe acheté
si cher.
J'accepte votre mot, dit le brutal; et sur
mon honneur, si vous faites cela, l'impôt sera
levé.
Dès le soir on publiait par toute la ville un
édit ordonnant que le lendemain, de onze heures b
midi, pas un habitant ne quittât sa demeure, qu'il
s'y tînt clos cotnme b minuit, que toutes les fenê
tres restassent fermées, et qu'aucun regard ne vît
la lumière du jour, par ordre de lady Godiva.
Le lendemain, b l'heure dite, la ville était
plongée dans un sileuce de mort. Pas une âme ne
semblait vivre derrière les murailles.
Au dernier coup de onze heures, la belle
Godiva sortit du château. Elle était nue. Ses che
veux étaient si longs qu'ils semblaient lui avoir été
donnés par Dieu comme vêtement b sa pudeur.
Assise sur son cheval, elle traversa la ville en tous
sens, et, aa premier coup de midi, la porte du
manoir se refermait sur elle.
Un seul homme, un tailleur, avait osé par une
lucarne, jeter un regard indiscret. Il fut miraculeu
sement frappé de cécité. Ou peut encore voir son
effigie, creusée dans la pierre, a une fenêtre, dans
High street, tout près de la taverne de King's Head.
Les joyeuses volées des cloches annoncèrent au
peuple la levée de l'impôt, et des hymnes de
reconnaissance montèrent jusqu'aux cieux portant
l'éloge de lady Godiva.
On célèbre encore chaque année b Coventry
une fête commémorative du dévouemeut de la
belle Godiva. Le 23 de ce mois on fêtera l'anni
versaire de cet événement légendaire par uue
cavalcade qui, selon le Birmingham-Post, se
composera de 3oo hommes, 70 enfants et i5o
chevaux. Lady Godiva sera représentée par une
belle femme un peu plus habillée que l'héroïne de
la légende, car, selon le journal anglais, elle sera
gracieusement et honnêtement vêtue; elle chevau
chera sur un coursier café au lait, entourée d'une
foule de demoiselles plus jolies et plus coquette
ment mises les unes que les autres.
Entre autres personnages intéressants qui figu
reront dans cette cavalcade, il faut citer les gardes
de la Cité dans leur armure de fer; un char
gracieusement décoré, emblème des saisons; Leofrie,
mari de Godiva; Edward, le prince Noir; Richard
II, Henry IV, Henry IV et sa femme la reine
Elizabeth; un berger et une bergère sous un
berceau; William et Adam Bathmer, ancien citoyen
de Coventry, qui bâtirent la plus élancée des trois
aiguilles; sir William Dugdale, le fameux anti
quaire, auteur de l'histoire du Warwickshire. La
cavalcade sera précédée de fanfares et fera flotter
daos les airs une quantité de flammes, drapeaux,
étendards et pavillons qui réjouiront l'œil par leur
nombre et leurs couleurs. On parle de trains
de plaisir qu'organiseraient les chemins de fer poor
faciliter aux habitants des environs le voyage de
Coventry le jour de celte fête patriotique.
INCENDIE DE L'HOTEL-DE-VILLE DE BORDEAUX.
Nous trouvons dans le Courrier de la Gironde
les détails suivants sur l'incendie de l'Hôtel-de-
Fille de Bordeaux
Un sinistre épouvantable a mis cette nuit
en émoi toute la population bordelaise.
Vendredi soir, entre onze heures et onze
heures un quart, les passants attardés qui
suivaient le cours d'Albert et les rues qui
aboutissent cette voieremarquèrent que
d'épaisses colonnes de fumée sortaient des éta
ges supérieurs du palais municipal; le feu
était l'Hôtel-de- Fille.
Parmi les employés qui habitent la mairie,
M. Duclos, attaché au muséea, nous a-t-on
dit, été l'un des premiers s'apercevoir du
sinistre et donner l'alarme.
Mais déjà le feu prenait des proportions
effrayantes; des torrents de flammes s'élan
çaient par les croisées du second étage du côté
du jardin. La grille du cours d'Albert avait été
ouverte; une foule de citoyens de bonne volonté
sont venus offrir le concours de leurs bras.
A onze heures et demie, la cloche de la
cathédrale commençait sonner; celle de la
tour de l'Horloge a sonné bientôt après, et les
tintements lugubres se faisaient encore entendre
après trois heures du matin.
Cependant les principales autorités arri
vaient sur le Heu du sinistre. On y a remarqué
M. le général de division, M. le préfet, M. le
maire, les adjoints, plusieurs membres du
conseil municipal, les autorités judiciaires, M.
le commissaire central et plusieurs commis-
antre» de police, des officiers de la garnison,
etc., etc.
Les pompiers, officiers en tête, sont accourus
avec leur empressement et leur dévouement
habituels. Nous avons également remarqué,
parmi les sauveteurs, une escouade de douaniers
ayant a sa tête les deux inspecteurs, MM. de
Montcheuil et de Lioncourt, le capitaine et un
lieutenant.
Pompiers, douaniers, soldats de la garni
son, tous ces vaillants sauveteurs se sont mis
immédiatement l'œuvre avec un dévouement
dont nous ne saurions assez faire l'éloge. Les
autorités présentes les encourageaient par leur
exemple et par leurs paroles.
b Tandis que tes uns s'élançaient sur la
toiture du Palais pour y attaquer le fléau
et faire au besoin la part du Jeu; tandis que
d'autre a s'efforçaient d'arrêter les flammes
dans l'intérieur grand renfort de pompes,
ceux - ci procédaient au déménagement des salles
du rez-de chaussée; ceux là remplissaient la
même besogne dans la partie de la mairie que
les flammes n'avaient pas encore atteinte.
On a remarqué surtout un zouave qui,
avec l'agilité d'une panthère, bondissait vers
les tableaux, les décrochait et les mettait en
sûreté sous les yeux des autorités. Ce vaillant
jeune homme, dont nous regrettons de ne pas
pouvoir mettre le nom dans ce récit, a sauvé,
lui seul, une grande partie des richesses artis
tiques si confusément entassées dans les salles
de l'Hôtel-de- Fille.
D'autres sauveteurs secondaient le mieux
qu'ils le pouvaient les efforts de notre zouave;
mais tous n'avaient pas la même intelligence
que lui. On cite notamment un amateur qui,
pour sauver un Ribeira, a pensé que ce qu'il y
avait de mieux faire, c'était de le couper
une assez grande distance du cadre. Heureuse
ment, l'exécution de ce projet a été interrompue,
et l'on espère que ce chef d'œuvre ne sera pas
irrémédiablement dégradé.