lesquelles jusqu'ici s'appuyaieot l'existence et la durée des États. Pour nous occuper de ce qui nous toocbe de plus près, vous, très-saint-père, nous vous voyons, par le crime de ces nsorpateurs qui ne prennent la liberté qoe pour voile de leur malice dépouillé de ces provinces qui jouissaient d'une équitable administration par les soins et soos la protection de la dignité du Saint-Siège et de toute l'Eglise. Votre Sainteté a résisté avecuo invincible coorage b ces iniques violences, et nous devons vous en rendre les plus vives actions de grâces au nom de toos les catholiques. En effet, nous reconnaissons que la souve raineté temporelle du Saint Siège est uoe nécessité, et qu'elle a été établie par nu dessein manifeste de la Providence divine; nous n'hésitons pasb décla rer que, dans l'état présent des choses humaines, cette souveraineté temporelle est absolument re quise pour le bien de l'Eglise et pour le libre gou vernement des âmes. Il fallait assurément que le Pontife romain, chef de toute l'Eglise, ne fût ni le sujet, ni même l'hôte d'aucun prioce; mais, qu'as sis sur son trône et maître dans son domaine et son propre royaumeil ne reconnut de droit qoe le sien et putdans une noble, paisible et douce liberté, protéger la foi catholique, défendre, régir et gouverner toute la république chrétienne. a Qui donc pourrait nier que dans le conflit des choses, des opinions et des institutions humaines, il faille au centre de l'Europe un lieu sacré, placé entre les trois continents du vieux monde, un siège auguste, d'où s'élève tour a tour, pour les peuples et pour les princes, une voix grande et puissante, la voix de la puissance et de la liberté, impartiale et sans préférence, libre de toote influence arbi traire, et qui ne puisse ni être comprimée par la terreur, ni circonvenue par les artifices? Comment donc, et de qoelle manière aurait-il pu se faire qoe les prélats de l'Eglise, venant de toos les points de l'univers, représentant tous les peuples et toutes les contrées arrivassent ici en «- r» - plus graves intérêts, s'ils y eussent trouvé un prince quelconque, dominant sur ces bords, qui eut en suspicion leurs propres princes ou qui eût été sus pecté par eux, a cause de son hostilité? Il y a, en effet, les devoirs du chrétien, et il y a les devoirs du citoyen; devoirs qui ne sont nullement contrai res, mais qui sont différents comment les évêqnes pourraient-ils les accomplir, s'il ne dominait pas h Rome uoe souveraineté temporelle telle que la souveraineté pontificale, exempte de tout droit d'autrui, et, centre de la concorde universelle, n'aspirant b aucune ambition humaine, ne prépa rant rieo pour la domination terrestre? Nous sommes venus libres vers le pontife-roi libre, pasteurs dans les choses de l'Eglise, citoyens dévoués au bieu et aux intérêts de la patrie, et ne manquant ni h nos devoirs de pasteurs ni nos devoirs de citoyens. Puisqu'il en est ainsi, qui donc oserait attaquer cette souveraineté si ancienne, fondée sur uoe telle autorité, sur one telle force des choses? Quelle autre puissance lui pourrait être comparée, si l'on considère même ce droit humain sur lequel repo sent la sécurité des princes et la liberté des peu ples? Quelle puissance est aussi vénérableelsaiote? Quelle monarchie ou qoelle république peut se glorifier, dans les siècles passés ou modernes, de droits si augustes si anciens, si inviolables? Ces droits, si une fois et pour ce Saint-Siège, ils étaient méprisés et foulés aux pieds, quel prince serait assuré de garder son royaume, quelle république son territoire? Aussi, très-saint-père, c'est pour la religion sans doute, mais c'est aussi pour la justice et pour le droit, qui sont parmi les nations les fondements des choses humaines, que vous luttez et que vous combattez. Mais il ne nous appartient pas de parler plus longtemps de cette grave matière, nous qui avons écouté sur elle non pas tant vos paroles que vos renseignements. Votre voix, en effet, semblable h la trompette sacerdotale, a proclamé dans tout l'univers qoe c'est par on dessein particulier de a la divine Providence que le pontife romain,jilacé par Jésus Christ comme le chef et le centre de toute son Eglise, a obtenu one souveraineté a temporelle (i) nous devons donc toos tenir pour certain que cette souveraineté n'a pas été fortuitement acquise au Saint-Siège, mais qu'elle loi a été attribuée par oue longue série d'années, par le consentement unanime de tous les Etats et de tous les empires, et qu'elle a été fortifiée et maintenue par une sorte de miracle. a Vous avez également déclaré, dans un langage élevé et solennel, que vous vouliez conserver énergiquemeot et garder entiers et inviolables la souveraineté civile de l'Eglise romaine, ses pos- sessions temporelles et ses droits, qui appar- tiennent h l'univers catholique; que la protection de la souveraineté du Saint-Siège et du patri- moine de Saint-Pierre regardait toos les catho- liqoes; qoe vous êtes prêt h sacrifier votre vie plutôt qoe d'abandonner en quoi qoe ce soit cette cause de Dieu, de l'Église et de la justice, a (2) Applaudissant par nos acclamations h ces magnifiques paroles, nous répondons que noos sommes prêts aller avec vous b la prison et b la mort noos voos supplions homblemeot de demeu rer inébranlable en ce ferme dessein et en cette constance, donnant aux anges et aux hommes le spectacle d'une âme invincible et d'un courage souverain. C'est ce que vous demande l'Eglise de Jésus-Christ, pour l'heureux gouvernement de laquelle la souveraineté temporelle a été pro videntiellement attribuée aux pontifes romains, et qui a tellement senti que la protection de cette souveraineté était son affaire, qu'autrefois, durant la vacance du siège apostolique et au milieu des icuuuiauies extrémités, tous tes reres au concile de Constance ont voulu- administrer eox- ruèmes en commun les possessions temporelles de l'Eglise romaine, ainsi que les documents publics en font foi. C'est ce que vous demandent les chrétiens fidèles, dispersés dans toutes les contrées du globe, qui se félicitent de nous avoir vus venir librement b voos et librement vaquer aux iotéiêts de leurs consciences; c'est ce que vous demande enfin la société civile, qui sent que la subversion de votre gouvernement ébranlerait ses propres fonde ments. Quoi de plus? Vous avez condamné, par un juste jugement, ces hommes coupables qui ont envahi les biens ecclésiastiques, et voos avez proclamé nul et de nul effet a tout ce qu'ils ont accompli (3); vous avez décrété que tous les actes tentés par eux étaient illégitimes et saciile'ges (4) vous avez déclaré, avec raison et b bon droit, que les aoteors de ces forfaits étaient passi bles des peines et censures ecclésiastiques (5). Ces graves paroles de votre bouche, ces actes admirables, nous devons les accueillir avec respect et y renouveler notre plein assentiment. En effet, de même que le corps souffre avec la tête b laquelle il est uni par le lien des membres et par une même vie, de même il est nécessaire que nous soyons en parfaite sympathie avec vous. Nous sommes tellement joints b vous dans votre déso lante affliction, que tout ce qoe vous souffrez nous le souffrons également par l'accord de notre amour. (i) Lettres ap. du 26 mai 1860; allocution du 20 juin 859; encyclique du g juin 1860; allocution du 12 dé cembre 1860. (a) Lettre enoyclique du 19 janvier 1860. (3) Allocution du jG septembre i85g. (4) Allocution du 26 juin i85g. (5) Lettres apostoliques du 26 mars 1860. Noos supplions Dien qu'il mette fin b des pertur bations si injustes, et qo'il rende b sa liberté et b sa gloire première l'Église, épouse de son fils, si misérablement dépouillée et opprimée. Mais nous ne nons étonnons pas que les droits du Saint-Siège soit si ardemment et si implacable ment attaqués. Il y a déjb plusieurs années qoe la folie de certains bomtnes en est arrivée b ce point, non-seulement de s'efforcer de rejeter tontes les doctrines de l'Église ou de les révoquer en doute, mais de se proposer de reoverser de fond en comble la vérité chrétienne et la république chré- tieone. De Ib ces tentatives impies d'nne vaine science et d'une fausse érodiiioo contre les doctrines de nos saintes lettres et lenr iospiration divioe; de là ce soio perfide d'arracher la jeonesse b la tutelle maternelle de l'Église, pour la pénétrer des erreurs du siècle, souvent même en la soustrayant b tonte éducation religieuse; de Ib ces nouvelles et perni cieuses théories sur l'ordre social politique et religieux qui se répaodent impunément partout; de Ib celte habitude trop familière b plusieurs dausces contrées de mépriser l'aotorité de l'Eglise, d'usurper ses droits, de méconnaître ses préceptes, d'insulter ses mioistres, de faire dérisioo de soo culte, d'avoir eo honneur et d'exalter toos les hommes, surtout les ecclésiastiques qui s'écartent misérablement de la religion et marchent dans la voie de la perdition. Les vénérables prélats et les prêtres du Sei gneur soot dépossédés de leur pouvoir, contraints b l'exil ou jetés dans les fers; ils sont traînés devant les tribunaux civils avec affront pour être demeurés ''fidèles b leur saint ministère. Les éponses du Christ gémissent chassées de lenrs asiles, consumées de détresse, où prêtes b mourir de misère; les religieux sont forcés b rentrer dans le moode malgré enx; des mains violentes s'étendent sur le patri moine sacré de l'Eglise; par des livres détestables, par les journaox, par les images, une guerre terri ble et continuelle est déclarée b la fois aux mœurs, b la vérité, b la pudeur même. Ceux qui se livrent b de telles agressions savent ^■vfatlomunt «j«*o o'oct Jonc |c Saifil'SlVgC CODIB6 dans une forteresse inexpugnable que résident la force et la vertu de toote justice et de toute vérité, et que les efforts de l'eonemi se brisent contre celte citadelle; qoe le Saint-Siège est une vigie du haut de laquelle les yeux clairvoyants dn gardien suprême aperçoivent de loio les embûches préparées et les annoncent b ses compagnons. De Ib cette haine implacable, de Ib cette envie ingué rissable, de Ib ce zèle passionné des hommes pervers, qui voudraient déprimer l'Église romaine et le Saiol-Siége apostolique et les détruire, s'il était jamais possible. A celte vne, bienheureux père, ou seulement b ces récits, qoi ne laisserait couler ses larmes? Saisis donc d one juste douleur, nous levons les yeux et tes mains au ciel, implorant de toutes les forces de noire âme l'esprit divin, afin qoe lui qui, en ce jour, a forlifié et sanctifié sous l'esprit de Pierre, l'Eglise naissaole, la protège, l'étende, la glorifie aujourd'hui sous votre boulette et sous votre sceptre. Qu'elle soit témoio des vœux qoe nous formons, Marie, solennellement saluée par vous du titre d'immaculée; qu'elles eu soient témoins ces cendres sacrées des saiols patrons de l'Eglise romaine, Pierre et Paul, ainsi que les reliques vénérables de tant de pontifes, de martyrs et de confesseurs, qui rendent sainte et sacrée la terre roeme que nous foulcns; qu'ils en soient particulièiement lémoins, ces bienheureux qu'au jourd'hui un suprême décret de vous a inscrit dans I ordre des saints; ils doivent prendre b un titre nouveau la protection de l'Église, et ils offriront pour vous du haut de leurs autels au Dieu tout- puissant lenrs premières prières. En leur présence donc, nous évêques, afin que l'impiété ne feigne pas d'en ignorer ni ose le nier,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2