DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
nous condamnons les erreors que vous avez cou-
damnées, nous rejetous et détestons les doctrines
Douvelles et étrangères qui se propagent partout an
détriment de l'Église de Jésus-Christ; nous con
damnons et réprouvons les sacrilèges, les rapioes,
|e5 «iolatious de l'immunité ecclésiastique et les
autres forfaits commis contre l'Eglise et le siège de
Pierre.
Cette protestation, dont nous demandons
l'ioscription dans les fastes publics de l'Eglise,
nous la proférons en toute sincérité ao nom de nos
frères qoi sont absents; soit de ceoz qui, au milieu
de tant d'angoisses, retenus par la force dans leurs
maisons, pleorent aujourd'hui et se taisent; soit de
ceux qui, empêchés par de graves affaires ou par
leur mauvaise santé, n'oot pu se joindre k nous
aujourd'hui.
a Nous ajoutons k nous notre clergé et le peuple
fidèle, qui, auimés comme nous d'une pieuse véné
ration et d'un profond amour, ont prouvé leur
affection pour vous, tant par leurs prières assidues
et sans relâche que par les offrandes du denier de
Saint-Pierre, multipliées avec ooe généreuse lar
gesse, sachant bien que leors sacrifices doivent
procurer k la fois, et le soulagement des besoins du
pasteur suprême, et la garde de sa liberté.
a Plut k Dieo que tons les peuples s'entendissent
pour mettre eo sécurité cette cause sacrée de
l'univers chrétien et de l'ordre social I
a Plût k Dieu que les rois et les puissants du
siècle comprissent que la cause do pontife est la
cause de tous les princes et de tous les Etats! plut k
Dieu qu'ils vissent où tendent les criminels efforts
de ses adversaires, et, qu'enfin, ils prissent les
résolutions décisives!
a Plût k Dieu qae vinssent k résipiscence ces
quelques malheureux ecclésiastiques et religieux
qui, oubliant leur vocation, refusant l'obéissance
due aux supérieurs et usurpant témérairement
l'autorité de l'Eglise, courent k leur perte!
Voilk ce que, pleurant avec vous, très-saiot-
père, nous sollicitons ardemment du Seigoeur,
pendant que prosternés k vos pieds nousdemaadoas
de vous cette force céleste, que donne votre
béoédicliou apostolique et paternelle. Qu'elle soit
abondante, qu'elle sorte largement du fond même
de votre cœur,afin que non-seulement elle s'étende
sur nous, mais qu'elle découle sur nos frères bien-
aimés, qui sont absents, et sur les fidèles qui nous
sont confiés.
a Qu'elle soit pour nos douleurs et celles du
monde un adoucissement et un soulagement; qu'elle
relève notre faiblesse; qu'elle féconde nos travaux
et nos œuvres, et qu'enfin elle amène promptement
k la saiote Eglise de Dieu des temps plus heoreox.
Rome, le VIII juin de l'au du Seigneur, mil
huit cent soixante-deux.
(Suivent les signatures.)
Le Saint-Père a répondu
Les seotimeots que vous nous avez exprimés,
vénérables frères et fils bieo-aimés, nous ont causé
une joie profonde; ce sont les gages de votre
amour envers le Saint-Siège, et bien plus eocote le
témoignage éclatant et magnifique de ce lien de
charité qui unit si étroitement les pasteurs de
l'Eglise catholique non-seulement entre eux, mais
avec cette chaire de vérité; d'où il est manifesté
que le Dieu auteor de la paix et de la charité est
avec nous.
Et si Dieu est avec nous, qui sera contre nous?
Louange donc, honneur et gloire k Dieo! A vous,
paix salut et joie! paix k vos cœurs! salut aux
chrétiens fidèles commis k vos soins! joie pour vous
et pour eux, afio que vous exaltiez avec les saints,
chantant on cantique nouveau daos la maison du
Seigneur pendant les siècles des siècles, a
Nous étions bien informés en annonçant qu'on
vaste ensemble de travaux publics serait présenté
k la Chambre daos la séance d'hier. M. le ministre
des finances a déposé deux projets de loi dont il a
donné lecture k la demande de l'assemblée.
Nous lisons entr'autres k l'art. 1". Un chemin de
fer de Menin k la frontière française, vers Dun-
kerque.
Art. a. Le gouvernement est autorisé k prendre
des actions dans la Société qui se formera pour
l'exécution du canal de la Lys k l'Yperlée, et
ce jusqu'à concurrence de la moitié des sommes
nécessaires k l'exécution de ce canal.
Art. 3. Les crédits affectés aux dépenses men
tionnées aux art. i et 2 seront couverts par les
ressources ordinaires.
La Chambre a commencé hier la discussion do
projet.de loi allouant ao départemeot de l'intérieur
un crédit de 160,000 fr. pour l'amélioration de
l'armemeot de la garde civique. Elle a entendu
MM. Defré, le ministre de l'intérieur, Hyraans,
Lesoinoe et Mouton. Ces deux honorables députés
de Liège oot proposé un amendement.
nouvelles diverses.
Le temps pluvieux qu'il faisait depuis le matin
n'a pas empêché dimanche dernier la sortie de la
procession de la Fêle-Dieu. Le cortège est sorti de
l'église de S'-Martin k 9 heures du matio et a
parcouru son itinéraire habituel. Le corps des
sapeors-pompiers formaient la haie. Des pelotoos
d'infanterie et de gendarmerie ouvraient et fer
maient la marche.
Nous apprenons que la dernière opération
faite au Roi a parfaitement réussi. L'état de saoté
de S. M. continue k être très-satisfaisant.
Le Moniteur vient de publier la liste des
citoyens qui, ayant atteint l'âge de 4o ans et payant
au moins 2,116 fr. 4o centimes (1,000 florins)
d'impositions directes, patentes, comprises, sont
éligibles au Sénat dans toutes les provinces. Celte
liste porte en tout 48o noms.
Voici comment se répartissent par province
les éligibles au Sénat en Belgique Flandre orien
tale 98; Flandre occidentale, 61; Anvers, 62;
Brabant, 120; Haioaut, 55; Liège, 32; Limbourg,
i3; Namor, 36; Luxemboorg, 3.
Dans sa séance du 21 juiu, le conseil com
munal d'Anvers a adopté le texte de l'Adresse qu'il
avait résolu, dans une réunion précédente, d'en
voyer au Roi, relativement aux fortifications; il a
voté eusuite une proposition tendante k faire
remettre cette adresse k S. M. dès que l'état de sa
saoté le permettra. M. le ministre de la maison
royale sera prié d'informer le conseil du moment
où S. M. pourra le recevoir.
Sous ce litre le Fol au chloroforme, on lit
dans la Meuse, de Liège Trois de nos honora
bles concitoyens bien connus dans la société lié
geoise, partis pour visiter l'Exposition de Londres,
il y a quelques jours, viennent d'être victimes
d'uo vol exécoté de la façon la plus étraoge, dans
un des bons hôtels de Londres.
Les trois amis, fatigués de longues visites k
l'Exposition se livraient dans des lits moelleux
aux douceurs du sommeil, lorsque d'habiles picks-
pokets s'introduisirent dans leurs chambres pour
les dévaliser.
On sait que le voleor anglais est de tous les
voleurs eoropéens celui qui a porté le plos loin
l'art du vol. Chacun de leurs tours est digne d'un
brevet d'invention.
Il parait que nos liégeois, reconnos sans doute
pour des gentlemen bien fournis d'argent, ont eu
affaire k des maîtres fripous de première qualité,
car aucun des trois oe s'est éveillé au bruit qu'on a
dû faire pour pénétrer dans leurs appartements et
enlever leur petit trésor. Grand fut leur étonne-
ment quand, après avoir dormi la grasse matinée,
ils trouvèrent k leur réveil leur chambre en désor
dre les poches de leurs vêtements retournées et
jusqu'aux tiroirs de leur table de nuit ooveits et
fouillés k fond. Leur premier mouvement fut de
croire k une plaisanterie de l'un ou l'autre de leurs
camarades, mais il fallu.! enfin se rendre k la réalité.
L'argent disparu ne se retrouva pas, il fut bien
établi qu'ils avaient été proprement dévalisés.
Mais comment aucun d'eux ne s'était-il ré
veillé au bruit qu'avaient dû faire les picks-pokels?
C'était on mystère. Un policeman fut appelé, et,
- avec le flaire qui distingue les limiers de Londres,
aussi habiles que les voleurs eux-mêmes, il parvint
k découvrir, daos un coin de l'appartement, une
petite fiole de chloroforme, oubliée par les picks-
pokets. C'était au moyen de ce somnifère que les
fripons s'étaient assuré l'impunité en endormant
nos trois voyageurs.
Il faut convenir que ce vol au chloroforme est
une assez jolie invention, et nous comprenons
qu'on fasse avec plaisir le voyage k l'Exposition de
Londres pour se tenir au courant des progrès de
l'industrie... do vol. Nos compatriotes ont été assez
heureux pour en être quittes k bon marché. Il est
vrai qu'une somme d'eoviroo 1,000 fr. leur a été
enlevée, mais ils n'ont point été malades de l'ex
périence dangereuse k laquelle on les avait soumis.
D'après ce qu'on nous mande de Londres, ce
genre de vol est assez commun, et nous conseillons
vivement k nos coucitoyeos qui vont k l'Exposi
tion de se mettre en garde contre ce procédé peu
délicat des voleurs anglais.
Toulon, 21 juin. L'activité redouble dans
notre port. Une première division, composée de
quatre vaisseaux 00 transports, partira lundi, 23,
pour aller embarquer k Alger deox bataillons de
zouaves, deux escadroos de chasseurs et de spahis
et une batterie rayée.
Deux autres convois succéderont de près k celui-
ci, l'un emportant 4,000 hommes de Toulon,
l'autre allant chercher des troupes k Oran.
La brigade rappelée de Rome va au Mexique.
Turin, 22 juin. Le départ de Garibaldi est
confirmé.
Le roi a reçu la députatioo de la Chambre,
chargée de lui présenter l'Adresse. 1! a répondu k
cette dépotation qu'il acceptait volontiers cette
Adresse dont il partage les sentiments, et il fait
appel k la concorde, ainsi qu'au droit nécessaire
de contenir les partis extrêmes.
Le bruit circulait hier k la Chambre qu'un re
maniement ministériel allait s'opérer. L'Opinione
croit que ce bruit est inexact. Mais elle assure que
le général Durando a l'intention de résigner son
portefeuille.
Cassel, 22 juin, soir. Le nouveau cabinet
est formé. Le procureur général, M. Dehurotfelser,
est ministre des finances et des affaires étrangères
le conseiller de justice, M. Pfeiffer, ministre de la
jostice; le conseiller do gouvernement, M. Stien-
bergerministre de l'intérieur; le lieutenant-
colonel, M. Osterbaosen, ministre de la guerre.
Tous les membres du nouveau cabinet sont des
partisans décidés de la Constitution de 1860. Il
doit paraître immédiatement une ordonnance do
souverain, qui, dit-on, a l'intention de partir en
voyage lundi prochain. La plus grande agitation
régne dans la ville.
Francfort, 22 juin. On lit dans un sup
plément extraordinaire de la Gazette des Postes
Le ministère est définitivement congédié. Un
nouveao cabinet est formé. Son programme est
celui-ci Constitution de i83i, loi électorale de
1849. Cette nouvelle est donnée comme
positive par la Gazette des Postes.
FRANCE.
Le Temps, k propos des tentatives qoi se font
pour rétablir la monarchie an Mexique, évoque un
souvenir historique assez intéressant. Il rappelle
qo'en i85o la couronne de ce pays fut offerte an
roi Joseph, alors établi aux Etats-Unis; mais que
celui-ci opposa k cette ouverture un refus signi
ficatif:
Tandis que Joseph rêvait en philosophe sur les
bords de la Delaware, ne songeant qu'à faire du
bien k ceux qui l'entouraient, il reçut une proposi
tion qui le surprit autant qu'elle dut le toucher.
Une dépotation de Mexicains vint loi offrir la
couronne do Mexique. L'ancien roi de Naples et
d'Espagne répondit k peu près en ces termes
J'ai porté deux couronnes, je ne ferais pas un pas
pour en porter une troisième; rien n'est plus
flatteur pour moi que de voir des hommes qui,