Paris, 20 août, 5 heures du soir, On Turin, 20 août. La Gazelle officielle annonce que Garibaldi est entré a Cataneet y a pris possession du bureau du télégraphe, de sorte que les communications avec cette localité sont inter rompues. ANGLETERRE. FRANGE. ITALIE. ALLEMAGNE. PRUSSE. conteste l'exactitude de la dépêche de Rome sur la déclaration de M. de Lavalette au Pape. R.IGUSB, 19 août. Hier, un des serviteurs du priuce de Monténégro a tiré sur lui. Le prince a été légèrement blessé. L'assassin a été arrêté. On lit dans le journal aoglais le Spectator: a La fréquence des vols de grands chemins b Londres commence exciter de grandes alarmes. Le plan adopté par les voleurs est de faire tomber la vic time d'un coup de bâton ou de casse-tête, de lui voler sa montre et de se sauver. Dès que l'obscurité arrive, nulle localité n'est plus sûre, et le peuple, qui ne prend ordinairement aucune précaution, se sert maintenant de voilures pour les plus petits voyages. Le loi de défense personnelle a besoin d'êtie révisée. La mort d'un voleor tué sur le coup, serait un meilleur épouvantai! que toutes les sentences judiciaires; mais les victimes n'osent pas se servir d'armes <1 feu; elles craignent d'enfreio- dre la loi. On lit dans le Morning-Star du 19 Les fausses dents ont leurs dangers aussi bien que leur utilité. William Warde, constable de police, sortait de l'exposition samedi soir, lorsqu'en cou rant travers la pluie vers un omnibus, il fil un faux pas et tomba. Quelques-nus de ses camarades le relevèrent et l'emportèrent l'hôpital Saint- Georges. On s'apeiçut alors qu'il était mort. L'autopsie qui eut lieu révéla uu fait curieux c'est que trois fausses dents que portait le défunt avaient été poussées par la chute daos l'orifice de la glotte, ce qui avait causé une mort instantanée. Des ordres sont donués pour l'envoi Rome de 700 hommes provenant des dépôts des corps qui font partie de la division d'occupation; il est aussi question de mettre deux nouveaux escadrons de hussards b la disposition du général de Mootebello. Constitutionnel.) Le Moniteur publie de nombreuses nomi nations et promotions dans l'ordre de la Légion d'houneur parmi lesquelles figure la nomination suivante Par décret impérial rendu sur la proposition du ministre de l'iutérieor, S. A. le prince Napoléon- Charles Bonaparte, colonel l'état-major général de la garde nationale de la Seine, a été nommé chevalier de l'ordre impérial de la Légioo d'hon neur. La comète découverte, le 18 juillet dernier, h Cambridge (Amérique), par M. Tottle, et vue depuis Florence, a Rome et b Paris, a été aperçue h l'œil nu b Montpellier samedi. Elle aurait été vue plus tôt, si l'état de l'atmosphère et le clair de lune l'avaient permis. L'astre était, vers dix heures du soir, b environ 10 degrés au-dessous et un peu b gauche de la polaire, sur une ligue qui joindrait cette étoile aux gardes de la Grande-Ourse. Il est très-visible, puisqu'il approche de l'étoile polaire; mais sa queue étant peu apparente, il n'attire pas l'atten tion des personnes auxquelles les constellations ne sont pas familières. Cepeodaut avec une simple lorgnette de spectacle, la queue est très-visible. I.a comète sera visible encore pendant quelque temps. Comme elle doit atteindre sou périhélie le 25 aoûtson éclat ira en augmentant et probable ment sa queue deviendra plus apparente. Les calculs indiqueraient que la comète devrait atteindre vers le 51 août l'éclat d'une étoile de deuxième grandeur au moins. Le choléra fait depuis quelque temps déjb des ravages terribles daus l'ancienne colonie de l'île Maurice. La mort règne partout dans ce mal heureux pays et parmi les serviteurs improvisés de cette implacable souveraine qui semble avoir taillé de la besogne pour tous, oous voyons figurer jusqu'à des marchandes de modes et de nouveautés. En effet, voici ce que nous lisons dans le Cernéen, journal de l'île Maurice, b la date du 25 mats dernier M™* Furet, rue Desforges, au coin de la rue de l'Eglise, a l'honneur d'iofortuer sa nom breuse clientèle qu'elle vient d'adjoindre b son commerce de modes et de nouveautés une spécia lité de draps mortuaires b des prix modérés. Gagner peu sur chaque objet afin de vendre beaucoup, telle est la devise de M"" Furet. Nous faisons des vœux pour que la spécialité dont Mm* Furet a cru devoir eurichir sou magasin de modes et de nouveautés devienne chaque jour uoios nécessaire. Une dame, mise avec distinction et affectant de grands airs, avait pris on appartement b l'hôtel du Bon Lafoutaiue, rue de Grenelle-Saiot-Germain, b Paris. Elle s'était fait inscrire sous le nom de marquise de V... Dès qu'elle fut installée, elle se rendit, dans une calèche de remise, b la maison Opigez-Gageliorue de Richelieu, et commaoda deux robes de cour du prix de mille francs chacune. On prit jour pour la livraison, et, avant de se retirer, elle laissa négligemment un rouleau de dentelles d'une valeur d'euviroo 60 fr., en disant qu'elle le ferait appliquer b une autre robe. Deux jouts après, 00 vint essayer b Mm< la mar quise ses deux robes, qui lui allaient parfaitement. Elle les gatda et elle en commaoda uoe troisième, eu ajoutant que ce serait pour une quatrième robe que l'on emploierait la dentelle. On était enchanté d'une clieute qu'il était si aisé de satisfaire, et qui ne faisait ancune difficulté sur les prix. Mais lorsqu'on apporta la troisième robe, la prétendue marquise avait disparu avec les deux premières, et on reconnut qu'on avait eu affaire b une aventurière des plus habiles. M. Horace Vernet vient de subir une dou loureuse opération, et l'on dit l'état du malade fort grave. On écrit de Palet me, le 10, b la Gazette de Trieste Grands et petits, jeuues et vieux, tous se déclarent prêts b mourir pour Garibaldi. C'est uo grand et unanime enthousiasme que l'on ne peu: nier. Quelques mères se lamentent, mais la plupart se montient joyeuses et fières, quelques- unes même aiguillonnent leurs fils et les envoient b Garibaldi avec des lettres et des compliments. Les enfants s'évadeut des pensionnats, les gardes naliooaux désertent, et les soldats envoyés contre Garibaldi passent de son côté. L'armée réunie dans l'intérieur est évaluée b 12,000 hommes. En Calabre, il y a plusieurs détachements tous prêts, de même que sur d'autres points du littoral napolitaio. Garibaldi a dit aux délégués euvoyés auprès de lui Vous setnblez croire que je tâtonne dans les ténèbres, et vous me prenez pour un imbécile; mais je vous dis que je sais parfaitement ce que je veux, et que vous finirez par me donner raison, n Tout officier qui embrasse sa cause monte d'un grade. Il ne manque ni d'argent ni de muui- tions; la chaleur et parfois la disette d'eau sont les plus graves inconvénients auxquels ses troupes soient exposées. Il sera le 24 b Messine, où se con centrent une grande partie de ses gens. La semaine prochaine ou donne ici uo concert au béuéfice du fonds pour Garibaldi. Il est organisé par les premières dames de la ville. Il serait difficile de dépeindre la situation des esprits b Palerme, car ils sout sous l'impression de l'attente, de l'inquié tude, et, pendant que le parti de l'action est prêt b se détacher de la monarchie et b obtenir de force la dictature, la grande majorité est du parti de la modération et de l'ordre, la crainte de maux plus grands. La fête de Napoléon a été célébrée b Venise, cette année d'une façon toute différente de celle des années 1859, 1860 et 1861. Au lieu des invitations aux patriotes de marquer ce jour par des démonstrations politiques, et des pétards, feu de Bengale et sonnets eu l'hooueur du grand protec teur de l'Italie, le i5 août n'a été célébré que par des billets portant: Mort Napoléon! mort tennemi de l'Italie! et qui out été répandus en masse. Plusieurs arrestations politiques ont été opérées la semaine dernière, entie autres celles de dix-huit jeunes gens qui avaient une fabrique de pétards. On écrit de Naples que ces jours derniers ou a fait b Pompeïi des fouilles qui ont mené les plus heureux résultats. En déblayant une oraison daos la Via d'Augusta on a trouvé daus uu vase de terre cuite 6i4 pièces de moonaies, dont 53 en argent et 561 en bronze. Dans la même maisoo, on a découvert uoe grande quantité de grains et 81 pains, parfaitement couservés, daus un four on les matières volcaniques, sous lesquelles la ville a été ensevelie, n'avaient point pénétré. C'est la première fois que se présente un cas semblable. Noos lisons dans le Freusden Blall du 16 de ce mois, que S. M. I. et R. l'empereur d'Autriche, a conféré s S. A. S. le duc Engelbert d'Arenberg, le collier de la Toison d'or. On a vu arriver, il y a trois jours, b Kehl, venant de Bâle par le Rhin, un bâteau d'une foiroe singulière, de i4 mètres de longueur et de 1 mètre de largeur seulementmonté par 4 Anglais et uo domestique. Ces Anglais, qui logeaient b l'hôtel des Trois-Rois, b Bâle, ont fait la gageure de descen dre tout le cours do Rhin dans ce petit bateau, de déboucher en pleine mer, et d'arriver ainsi b Lon dres. Le bateau est légèrement construit il finit en pointe b ses deux extrémités, et il ne manque pas de confort. Il est manœuvré par les quatre insolaires b l'aide de longues rames, et les personnes qui l'ont va filer sur l'eau disent qu'il égale presque en vitesse un bateao b vapeur. Les quatre Anglais sont arrivés b Kehl, y ont passé la nuit et sont repartis le lendemain pour continuer leur voyage sur le Rhin. On écrit de Berlio au Journal de Gand: Il s'est commis ici un crime atroce, diabolique, 00 crime tellement incompatible avec la nature de l'homme, qu'il est presque sans exemple daos l'histoire des aberrations humaines. A l'extrémité occidentale de cette ville est situé uu établissement public avec parc et jardin, appelé VOdéon. Le monde élégant y va dîner, célébrer des noces, etc. La semaine dernière, one riche famille juive, dont uoe fille s'était mariée dans ('après- midi b un grand négociant, s'y était rendue avec les invités. La société se composait de soixante personnes. Oo commença par preudre le café. A peine les hôtes eurent-ils approché les tasses de leurs booches, que trente d'entre eux se sentirent torturer les entrailles par d'horribles douleurs et que les autres furent pris de défaillances et de vomissements. Dés médecins fureot appelés; accourus sor les lieux, ils ne négligèrent rien pour combattre le mal. Ils portèrent leur attention sur le café, dont ils mirent uoe partie de rôté pour la soumettre b l'analyse. On coostata dans plusieurs tasses la préseoce d'un résidu cristallin qui n'était autre que de la morphine pure, un des poisons les plus violents. Personne ne pot s'expliquer la préseoce de ce poison daos le breovage. La police se livra b d'activés investigations; mais celles-ci restèrent d'abord sans résul'at. Enfin, on scruta les antécé dents du maître de l'établissement VOdéon, M. Mœder, jeune homme de 3o ans, et les soupçons les plus giaves ne tardèrent pas b planer sur sa tête. Uoe fois sur la trace, la police eut bientôt décou vert que Mœder était le coupable. Cet homme est le fils d'une femme détenue aujourd'hui comme auteur de plusieurs inceodies. Avant ces crimes, elle logeait avec son fils dans le voisinage d'un célèbre professeur de chimie, et le fils entrait librement dans le laboratoire comme voisin et ami. Un jour b sa grande surprise, le professeur s'aperçut qu'il lui manquait une fiole de morphine cristallisée, et qu'il avait soigneusement enfermée dans la boire aux poisons, et jamais, depuis, il ne put s'expliquer la disparition de ce produit chimique, tiès-rare sous la forme cris talline. Uu officier de la police criminelle vint informer le savant que le poison avait été retrouve dans la poche du gilet de Mœder et qu'une partie en avait été employée pour l'empoisonnement de soixante personnes. MœJer a été arrêté comme

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2