D'YPRES. 46me Année. N« 4,686. REVUE POLITIQUE. Un célèbre Dentiste un des frères Van- denbergbe (Pierre), qui a fait des études spéciales chez Mra les principeaux dentistes de Paris, Londres et l'Académie Dentaire de Baltimore (Amérique), sera consulter tous les lundis de chaque semaine partir du Lundi 8 Septembre, l'Hôtel de la Tête (COr, Ypres. (voir aux annonces.) LE PROPAGATEUR Le Moniteur anoooce que l'escadre d'évolutions commandée par le vice-amiral Rigault de Ge- oouilly a reçu l'ordre de se rendre d'Ajaccio dans la baie de Naples. D'après les nouvelles consignées dans le bulletin du journal officiel, c'est le 24, onze henres do soir, que Garibaldi s'est embarqué Cataoe avec environ 2,000 hommes. Le passage jusqu'à Melito, où l'expédition est arrivée le lendemain cinq heures du matin, s'est opéré sur un paquebot italien et sur le bâtiment vapeur le Général-Abbatucci, appartenant la compagnie Valéry, et retenu de force !i Catane depuis deux jours. Ces rensei gnements fournis par le Moniteur, n'infirment en aucuoe manière l'opinion de ceux qui soutiennent, sur la foi de correspondances sûres, que la marine anglaise a favorisé le passage des garibaldiens; puisque l'expédition se composait de plus de 2,000 hommes, il est permis de supposer que deux sim ples paquebots n'ont pas suffi effectuer le trans port d'un rivage sur l'autre, et qu'ils ont dû être aidés dans cette besogne par quelques croiseurs btitanniqiies, si nombreux dans le détroit et tout le long du littoral sicilien. D'ailleurs, la ruaiu de l'Angleterre, ou tout au moins celle de son com merce se montre assez ouvertement au milieu des événements pour qn'on puisse, sans témérité, l'accuser de complicité. On aunonce la saisie d'un vapeur anglais qui se trouvait dans le port de Messine, sous le prétexte d'y être vendu, il a été consigué au consulat d'Angleterre. On affirme aussi que la frégate Garibaldi a capturé, près de Catane, un brick anglais chargé d'artnes et de munitions destinées aux volontaires. C'est probablement un de ces nombreux croiseurs que le télégraphe a signalés. L'embarquement des volontaires aurait eu lieu, d'après la Gazette de Turin, dans le port même de Catane et sous les canoos des deux frégates piémontaises le Victor-Emmanuel t1 le Duc-de- Gènes, qui avaient mission d'empêcher cette opé ration. Le gouvernement, dit la feuille officielle, ne sait pas encore positivement comment il est arrivé que ces deux frégates n'aient pas empêché l'embarquement, après les ordres précis et absolus qui leur avaient été donné a ce sujet. Puis il ajoute ce que nous savions déjà, que l'amiral Persano arrivé le jour suivant Messine a fait immédiatement arrêter les commandants des deux frégates, ordonnant qu'ils soient transportés Gênes pour y être traduits devant un conseil de guerre. On sait mainteuaut que ces commandants se justifient en disant que les équipages ont refusé d'exécuter leurs ordres. Garibaldi ne perd pas de temps; après un court séjour Melito, il a abandonné cette place et s'est dirigé sur Reggio. Déjà même, le télégraphe nous apprend que les hostilités sont ouvertes, et que deux engagements ont eu lieu entre la troupe et les insurgés. Comme c'est de Turin que ces nouvelles nous sont transmises, elles sont naturellement pré sentées sous un jour tout fait favorable aux pre miers. Les mêmes dépêches annouceot que des 3visdes provinces napolitaines sont satisfaisantes, et que la mise en état de siège est pat tout bien accueil lie. Ces affirmations ne peuvent être acceptées qu'avec une extrême réserve, parce que chacun sait combien la télégraphie lurinoise est habile donner ses communications une couleur imaginaire. Oa est d'ailleurs d'autant plus autorisé se méfier de ces excès de zèle, que les dernières correspondances de Naples nous fout savoir que les démonstrations eo faveur du mouvement révolutionnaire se multi plient sur tons les points, et que les Calabres sont prêtes lui fournir des milliers d'hommes. Le gouvernement belge a été officiellement in formé que toutes les côtes de la Sicile et les îles voisines viennent d'être mises sous blocus effectif. [Moniteur.) ACTES OFFICIELS. Un arrêté royal du )8 août, approuve la déli bération par laquelle le couseil provincial de la Flandre occidentale a établi une caisse de dotation et de seconis en faveur des artisans et des ouvriers de l'industrie et de l'agriculture de ladite province qui ont reçh le signe de distinction institué par les arrêtés royaux des 7 novembre. t848 et 28 février 1861, ainsi que de leurs veuves et de leurs enfants mineurs. Par arrêté royal du 28 août, sont nommés avoués près le tribunal de première iustance séant Ypres M. A.-A.-T. Carpentier, avocat h Ypres; M. C. Van Ackere, id. CHRONIQUE JUDICIAIRE. On se rappelle peut être que la justice frauçaise mit la main, il y a quelques temps, sar une bande de voleurs et d'assassins qui explortait Bailleul el ses environs et qui avait jeté la terreur daus toute la contrée: l'arrestation des membres de cette ténébreuse association laquelle la voix populaire avait donné le nom de bande des domestiques, (ceux qui la composaient étant pour la plupart domestiques de ferme), avait permis de constater une grave erreur judiciaire: une jeune fille de Bailleol, dont le père, vieux fermier, avait été assassiné, avait été accusée de ce crime et condam née mort heureusement cette peine été commuée en celle des travaux forcés perpétuité, et grâce cette commutation, la malheureuse a pu récemment être mise eu liberté, lorsque le chef de la bande des domestiques s'est déclaré l'auteur du crime commis sur le fermier de Bailleul. Ce chef est belge d'origioe et s'appelle Vanhal- wyo uu autre belge, nommé Buseyue, faisait également partie de l'association. Ce drame judiciaire a reçu son déuouemeut devant la cour d'assises du Nord, qui a prononcé cou ne Vanhal- wyn une double coudamualion mort, pour deux assassinats perpétrés avec des complices différents, et a condamné les autres prévenus aux travaux forcés perpétuité. L'arrêt porte que Vanhalwyu sera exécuté sur la place publique de Bailleul. Vanhalwyn est originaire de Sotteghem. [Économie.) La cour d'assises du Rhône vient de rendre sou arrêt dans l'affaire Favre et Chorel, accusés d'em poisonnement sur la peisouue du père Crépin,deux fois millionnaire. La femme Favre et Chorel ont été condamnés douze ans de travaux forcés et Favre cinq ans de réclusion. A propos du père Crépin le Salut public de Lyoo détache d'uoe publication, dans laquelle se trouve jour par jour le compte-rendu de celte affaire, les passages suivants Sur le quai Fulchiron, eo face du Grenier 'a Sel et de l'Ancienne-Douaoenon loin delà Com- manderie, dont le vaste bâtiment, flaoqné de deox tours, a été récemment démoli, 00 peut lire encore au-dessus du rez-de-chaussée d'uoe maison basse et de modeste apparence celle enseigne, pareille, du reste,toutes les enseignes: Conti, marchand de vin. Il y a quelques années, le passant qui suivait la chaussée du quai, alors mal entretenue, étroite et hérissée de ces cailloux anguleux qui oui fait b l'ancien Lyon une si mauvaise renommée, pouvait de temps autre apercevoir, au-dessus de l'euseigoe jaune une large face de vieillard encadrée, c'est le mot, entre les deux bandes vermoulues du châssis. Cet homme était Jean Crépin. Jean Crépin est une des figures les pios étran gement populaires de ootre cité (*J; il est évident que les moindres accidents de cette existence pres que séculaire doivent réveiller Lyoo, où sa fortue parut tenir du prodige des souvenirs propres exciter la curiosité. Vers la fin du siècle derniers'éteignitquai Saint-Antoine, Lyon, non loin de l'allée Mar chande, Philippe Ciépin, marchand ceiniurounier, qui longtemps avait vendu des baudriers aux gens d'armes, et tenu en même temps, sur la place du Concertle bureau de la marque des cuirs. La révolution de 1793, le long siège qui avait déciuié la population, la dépréciation des assignats, avaient peu piès ruiné soo commerce. Il laissait une veuve appelée Marie Pichot et sept enfants. A snn décès, la veuve ne remplit aucuoe des formalités prescrites par la loi, ne fit pas dresser d'ioveutaireet la majorité de ses fils, leur compta une très modique somme, prétextant sans cesse la presque insolvabilité de leur père. Ses autres fils étaient entrés au service militaire, 'a l'exception de Jean pour lequel sa mère avait constamment témoigné une prédilection marquée. Si nous eo croyons certaine tradition, cette fa mille était originaire de Dunkerque. La majeure partie habit ait, au siècle dernier, la Flandre française. Né en 1768,1e 8 mars, Jean Crépin fut envoyé dans le Nord, où un de ses oocles, prieur d'une ahbaye de Bénédictins, lui fit faire ses études jus qu'au moment où éclata la révolutiou. Placé Lyon, il fit uo apprentissage chez un fabiicant de bas de soie. Il aimait souvent rappeler ce temps de ces premiers labeurs, et raconter les aventu res de son tour de France. Bientôt s'éveillèreut eu lui ses aspirations la cupidité, l'avarice. A la révolution, il essaya sur les assignats quel ques opérations qui lui réussirent. Il n'est personne quidans le quartier Saint-Georges, ne se rappelle ce singulier vieillard petit trapu, portant liante et droite, sur de larges épaules, une tête intelligente, velu d'une vieille redingote crasseuse éclatant dans un gilet trop étroit, et portant légèrement incliné sur l'oreilb gauche uu castor sans date. Il avait des chemises blanchis de sir moi», un pautalou râpé de couleur douteuse et grimaçant. La s gants! ah! bien oui! Une seule fois pourtant il immortalisa une paire de gants de peau, gants uniques, gants impossibles! C'était pour aller la noce d'un de ses neveux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1