46me Année. Mercredi 10 Septembre 1862. No 4,689. REVUE POLITIQUE. Le télégraphe annonce que la Gazette officielle de Turin publie enfin le rapport de Cialdini sur l'affaire d'Aspromonte. Mieux servis que le gouvernement sarde les garibaldiens ont déjà pu faire parvenirau Diritto, une lettre conte nant le récit de l'engagement. L'auteur de cette lettrequi était dans les rangs des volontaires, affirme quil n'y a pas eu de combat que Gari- baldi avait donné aux siens Vordre de ne pas tirer et de laisser avancer les bersaglieri; que cependant, quelques jeunes inexpérimentés ont répondu au feu engagé par les troupes ré gulières sans sommation préalablemais que tous les autres n'ont pas bougé, ceux qui étaient assis restant dans cette attitude qu enfin Garibaldi a été blessé dans le temps qu'il répétaitau milieu d'une pluie de balles son premier ordre Ne tirez pas Les corres- pondants du Constitutionnel et de la Presse s'ac cordent pour raconter que Garibaldi a reçu ses deux blessures en parcourant le front de bataille de ses volontaires pour les engager cesser le feuSeulementle premier journal prétend que la fusillade a été ouverte par les garibaldiens contre les ordres et en l'absence de leur général. Le secondau contraire, sou tient que les troupes italiennes ont attaqué les volontaires sans aucune sommation rêsu- O libre d'avoir déposer les armes. Malgré cette différencequi ne porte, on le voit, que sur un incident, il résulte de leur double témoignage que Garibaldi était décidé ne pas provoquer, ne pas même accepter le combat 9 qu'il a fait tous ses efforts pour l'éviter, et que si des coups de fusil ont été échangés, c'est sans lui. Ainsiils confirment sous ce rapport l'assertion principale de la relation garibaldienne, celle que le narrateur s'est attaché prouver avec une particulière sollicitudeC'est probablement sur ce point que s'établira la discussion dans la presse d'abord et puis devant le tribunalSénat ou conseil de guerresi les prisonniers sont jugés. Les gari baldiens ont très •habillement pris Vinitiative et l'on peut croire qu'ils recueilleront les fruits de leur prévoyante activité. N'ont-ils pas déjà mis le gouvernement dans la nécessité de se défendre, de.se justifier devant l'opinion? Que sa justification soit possible nous le voulons mais facile c'est autre chose. Garibaldimal gré sa défaite d'Aspromontedemeure plus populaire que M. Rattuzzi. Il ne faudrait pas s'étonner qu'il dut sa défaite même de le de venir encore davantage. Il paraît qu'on s'était trop hdté d'annoncer le renvoi de Garibaldi devant une commission militaire. Le fait seul de sa mise en jugement est décidé, et les hésitations du gouvernement sarde continuent sur la nature du tribunal qui devra être appelé connaître celte grave affaire. Le cabinet ne s'est pas borné prendre l'avis de certains membres du Parlement italienil cuirait encore consulté tous les procureurs gé néraux du royaume, et on prétend quepar suite de tous ces conseils, la pensée d'une com mission militaire se trouverait écartée. Les journaux pièmonlistes ne vont pas man quer de s'emparer d'un article que publie /'Abeilie do Nord, de Saint-Pétersbourg, sur la convenance d'une prochaine évacuation de Rome. La feuille russe félicite le gouvernement sarde d'avoir agi comme il l'a fait, et doréna vantdit-ellela Providence des Italiens Paris peut donner l'Italie sa capitale naturelle sans y être contraint par qui que ce suit. L'Abeille se féliciterait - elle aussi vivement de voir la même Providence s'occuper d'assurer aux Polonais la libre possession d'une capitale bien autrement naturelle pour eux que ne l'est Rome pour le Piémont Par un télégramme daté de Raguse, le 7, nous apprenons que les Monténégrins ont re poussé les conditions de paix qui leur avaient été présentées par Orner-Pacha. Toutefoisil ne paraît pas que les négociations soient tout à- fait rompues. Les Monténégrins, dit le télégra pheont fait demander Conslantinople des adoucissements aux propositions primitives Ils profitent cependant de l'armistice pour transporter Cattaro leurs objets les plus précieux. Le coDseil communal d'Anvers a décidé, dans sa séaDce de samedi, qu'il serait fait de nouvelles dé marches auprès du Roi pour obtenir le plus prorop- temeDt possible une audience de S. M. Deux honorables membres du conseil, voulant rendre le ministère responsable des attaques aux quelles la ville d'Anvers est en botte de la part de certains journaux, ont protesté avec la plus vive énergie contre cette odieuse tactique mais le conseil a partagé l'avis qu'une protestation de sa part contre des articles de journaux serait une atteinte b la liberté de la presse, et l'incideDt n'a pas eu d'autre suite. Dans tous les cas, a dit M. Gheysens, la motion de M. Van Put, si vivement appuyée par M. De Vos-Verbruggen, est bien justifiée par la situation qui est faite b la ville d'Anvers, et elle fera son chemin. chronique judiciaire* affaire du docteur crommelinck. condamnation. La chambre des vacations de la cour d'appel de Bruxelles, présidée par M. Espital, a, dans son audience de vendredi, après avoir entendu M. l'avocat-général Simons dans son réquisitoire concluant la réformation du jugement d'acquittement prononcé par le tribunal correctionnel de Bruxelles, et après la plaidoirie de M9 Graux, défenseur, et les répliques, rendu un arrêt qui, réformant la décision du premier juge, condamne le sieur Constant Crommelinck, docteur- médecin, âgé de 48 ans, né Coortrai, demeurant Bruxelles, aux Galeries Saint-Hubert, h 5 années d'emprisonnement, b la privation pendant dix années de ses droits civils, civiques et de famille (interdiction de tous droits de curatelle, tutelle et de toute participation aux conseils de famille), comme suffisamment prévenu d'avoir, b Bruxelles, au mois de juillet dernier, commis une tentative de viol ou tout autre attentat a la pudeur b l'égard de la fille X., bonne d'enfaot, âgée de 19 ans, en service chez on des principaux brasseurs de la capitale. Le prévenu est, en outre, coudamné, par la voie de la contrainte par corps, au besoin, en cas de non-payement, aux frais des deux instances. Cet arrêt a produit une certaine sensation au Palais-de-Justice et dans toute la ville, où le docteur inculpé était très-connu. La cour de cassation de Paris vient de décider que quand un titre authentique de créance est cédé par !e créancier b un tiers, sans lui révéler d'ailleurs l'existence d'une convention particulière qui transforme, entre le créancier et son débiteur, la créance, de pure et simple qu'elle est ostensi blement, en une créance purement conditionnelle, ce tiers cessionnaire est sans droit b se prévaloir de la créance cédée, la condition étant défaillie, et il ne peut pas invoquer le principe que les contre- lettres sont inopposables aux tiers. Conseil de guerre de LilleVercruysse est eu ce moment privé de nationalité. Né b Cour- trai, il a servi successivement dans la légion étran gère, en Algérie et dans les chasseurs d'Afrique, en qualité de musicien. En 1855, il veut encore servir la France, et contracte, b Lille, un nouvel engagement pour la légion étrangère. Après avoir été placé quelque temps en subsistance dans le 102% b la citadelle, il s'esquive pour retourner en .Belgique. En 1859, quand éclate la guerre d'Italie, il revient, pour la troisième fois, s'engager dans cette même légion étrangère: mais, aussitôt sa signature donnée, le volage Vercruysse se rend en Hollande et de lb va servir b Batavia. De retour dans sa patrie, il se voit expulsé comme ayant perdu sa qualité Belge. A peine est-il sur les frontières de France, que la gendarmerie lui demande compte de sa conduite antérieure. Vercruysse est donc prévenu d'insoumission en temps de guerre. Il est condamné b un an de prison. nouvelles diverses. Dimanche dans l'après midi, b 5 heures et demie, un convoi royal, express train, venant d'Ostende, conduit par les notabilités de l'admi nistration des chemins de fer, postes et télégraphes, arrivait au débarcadère de la station du Nord, b Bruxelles, amenant le prince héréditaire d'An gleterre, S. A. R. le prince de Galles, Albert- Edouard, le prince Alfred et leur suite. Le duc de Brabant et le comte de Flandre, le ministre d'Angleterre b Bruxelles, lord Howard de Walden et SeafFord, avec les officiers de la maison royale et de la légation britannique se trouvaient b la station pour la réception officielle et d'étiquette. Un bataillon du régiment des chasseurs-cara biniers et le corps de musique des grenadiers, ont rendu les honneurs dûs aux membres des familles royales. La musique a fait entendre God save the Queen et la Brabançonne. Le prince de Galles a été reçu par le Roi au château de Laeken. Le soir, il y a eu grand dîner d'apparat, pour la famille royale et ses augustes hôtes. 1 1 LE PR0PA6ATEUB D'YPRES. I

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