D'YPRES. 46me Année. Samedi 13 Septembre 1862. No 4,690. REVUE POLITIQUE. La vente de Meubles et 'Vins au château de M. le comte du Parc Ypres extra muros, fixée au 15 Septembre et jours suivants, commencera 11 heures du matin jusqu'à 4 heures du soir sans inter ruption. LE PROPAGATEUR Il De nous est parvenu aujourd'hui aucune dépèche de Turin, nous restons dans la même incertitude an sujet de la résolution du gouverne ment sarde concernant le procès ou l'amnistie. Les feuilles piémontaises inclinent h croire que l'am nistie finira par être proclamée, comme moyen de sortir de tous les embarras de la situation mais il paraîtrait d'autre partque les jurisconsultes insisteraient pour que la justice eût son cours. Les nouvelles de la santé de Garibaldi sont tnoios rassurantes que ces jours derniers et parais sent causer quelque inquiétude b ses amis. Sa blessure, dit ce sujet le journal la France, sans donner de craintes sérieuses pour sa vie, exigera beaucoup de temps et de soins. L'os est atteint au- dessus de la cheville; la guérison sera longue, et le rapport constate que le blessé, avant trois mois, ne pourra ni marcher, ni être transporté. En présence de ce fait, le procès ne pourrait pas commencer avant le t5 du mois de décembre prochain. La perspective de ces difficultés et de ces lon gueurs ajouterait une raison de pins toutes celles qu'a déjà le cabinet sarde d'adopter le parti de l'amnistie. La Discussions assure que le ministre de la guerre aurait décidé le renvoi immédiat dans leurs familles de tous ceux des prisonniers garibal diens qui n'oDt pas dix-huit ans. Si le fait est exact, faut-il le considérer comme le préliminaire d'une mesure plus générale? La situation est des plus embarrassantes pour le cabinet sarde. On commence prévoir même qu'il ne résistera pas aux difficultés dorn il est comme enveloppé. Suivant quelqnes correspondances de Tarin, M. Raltazzi ne lardera pas b être contraint de donner sa démission, et déjb il a perdu la faveur de Victor-Emmanuel. D'autres nouvellistes, qui oe voient pas par quel homme d'Etat il pourrait être remplacé, sont d'avis qu'il lui suffira de se débar rasser de ses collègues les plus compromis et les plus impossibles. En suivant le cours des idées qui viennent de ce côté, on arrive h comprendre qu'il y a des projets de dictature, b peu piès comme dans les événements qui ont précédé la guerre d'Italie. En attendant, c'est le gâchis qui règne et la confusion qui gouverne. La Gazette officielle du royaume sarde publie un long exposé de la conduite du ministère envers Garibaldi depuis l'affaire d'Asproraonle. Il faut donc que les accusations des italianissimes aient produit sur le public une impression considérable! Singulière situation! Le gouvernement est b peine sorti victorieux d'une collision armée avec le parti italien, et le voilb obligé de se défendre devant l'opinion Un autre indice de la situation, c'est la Procla mation aux Siciliens qu'a lancée, sous la date du 5t août, par conséquent après le combat d'Aspro- ■noote, le comité mazziuien de Palerme. Ce comité te veut pasque «l'ère delà révolution soit fermée; tl promet de conspirer jusqn'b ce qu'il voie la monarchie se mettre b la tête du mouvement qui a ^té le crime sublime de Garibaldi. Sa proclama- tton est très digne d'attention. Le Siècle, qui reprend de l'assurance b mesure Rue son héros se relève, cite un trait d'un journal satirique de Turin, le Fischieto (le Fouet), où se peint assez bien la situation réelle des choses. Ce peut journal vient de lancer un dessin qui repré sente Garibaldi seul, les bras croisés, attendant la décision des ministres, et l'ombre de M. de Cavour aPparaissant pour dire: Que celui d'entre vous 1ni est sans péché lui jette la première pierre! C'est l'application peu respectueuse d'une parole divine, mais ou ne respecte plus grand chose en Piémont, et cette licence-Ib unit ao moins la justesse b l'esprit. Depuis l'affaire d'Aspromonte, la presse pié- moutiste demande avec un redoublement d'énergie l'évacuation de Rome. La Gazelle des Postes nous apporte b ce sujet des informations qui, si elles ont tout le caractère sérieux qu'elles présentent, ne semblent pas promettre beaucoup de succès aux ennemis acharnés du Saint-Siège. La feuille allemande cite d'abord des paroles assez significatives qu'aurait prononcées b Vienne l'ambassadeur M. le duc de GraramoDt; puis elle rapporte un mot plus net encore dit par l'empereur au ministre d'où Etat Germanique en France. Les deux propos concordent et se complètent. Mercredi dernier, dit la Gazette des Postes, l'ambassadeur de France b Vieune a donné un grand dîner diplomatique. Il est calurel que dans la conversation on ait vivement discuté l'événement du jour, la capture de Garibaldi. A cette occasion, le duc de Grammont a dit qu'il lui semblait qu'il ne pouvait exister aucun doute b l'égard des intentions prochaines de son souverain en Italie. L'occupation de Rome continuera, car elle a pour but, comme on l'a déclaré plusieurs Jois, de maintenir le patrimoine de Saint Pierre dans son état actuel. Ces paroles ont produit beaucoup d'impression sur ceux qui les ont recueillies; mais, ajoute la Gazette, ce qui est plus significatif encore, ce sont les paroles adressées par l'empereur lui-même a un ministre allemand accrédité auprès de sa cour et qu'on nous communique de très-bonne source. Ce ministre s'étant rendu auptès de Napoléon pour prendre congé de lui, le jour même où l'oit reçut la dépèche de la capture de Garibaldi. Il faut, dit l'empereur, que l'ordre soit rétabli b tout prix en Italie. Le gouverueineot de Turin remplira les engagements qu'il vient de prendre. Je me charge de l'y obliger. Je ne lui ai pas procuré la recon naissance du royaume d'Italie par les puissances du Nord, pour qu'immédiatement après l'Italie de vienne le scandale du monde. La Chambre prussienne a ouvert avant-hier les débats sur le budget delà guerre. Le gouvernement, par l'organe de M. von der Heydt, s'est appliqué b justifier ses propositions en taisant peser sur la représentation Daiiouale la responsabilité d'un rejet de la loi et des conséquences qo'entraînerait ce rejet. La session extraordinaire des cortès portugaises a été ouverte le 4. On sait qu'elle a pour objet de sanctionner le projet de mariage de doo Luiz avec la priucesse Pie, fille de Victor-Emmanuel. Lundi a eu lieu b Eeclo, l'élection pour un membre du Sénat, en remplacement de M. de Block, décédé. 1,092 électeurs soot inscrits sur les listes de l'arrondissement. 85o électeurs ont ré pondu b l'appel. M. T'Kint de Naeyer a été élu par 84o voix. NÉCROLOGIE. M. le lieutenant-général de cavalerie pensionné Victor-Prosper-Eroest Anoul, ancien ministre de la guerre et aide de camp du Roi, est décédé dimanche dernier, a Bruxelles. Le lieutenant-général Anoul était un enfant de Bruxelles, qui se distingua de bonne heure dans la carrière des armes. Né b Bruxelles, le i5 février 1794, le lieutenant-général Aooul est mort b l'âge de 68 ans 6 mois 23 jours. Il était veuf depois le 16 juillet 1861, de dame Reine-Anne Lefebure, également de Bruxelles. Le défunt, avait, paraît-il, témoigné le désir de ne recevoir aucun honneur militaire b son enter rement. Officier de cavalerie en 1815, M. Anoul fut grièvement blessé b la bataille de Waterloo. Le lieutenant-général Anoul, aide-de-camp du Roi, ancien ministre de la guerre, était graod-croix de l'Ordre de Léopold, commandeur de la Légion d'honneur, décoré de 1" classe des ordres de la branche Eroestioe de Saxe, du Christ, de Portugal, etc., etc. Une noble existence vient de s'éleiodre. Le Lieutenant-Colonel en retraite Chevalier Jules- César-Alexandre Boucqnel de Beauval, Officier de la Légion d'honneur, Chevalier de S1-Louis, de S1 Ferdinand d'Espagne et du Mérite militaire de Wurtemberg, est décédé b Douai (Nord) le 28 août dernier, b l'âge de 77 ans, muni des secours de la Religion. nouvelles diverses. Hier, trois compagnies du ùi' de ligne ont quitté notre ville pour aller tenir garnison b Conr- trai; elles ont été remplacées par un bataillon du même régiment, venant de Nieuport. La distribution des prix aux élèves des Ecoles communales aura lieu au local des Halles, le i5 de ce mois, b 2 172 heures de l'après- midi. On écrit de Roulers: Vendredi dernier, il y avait ici one séance d'orgue. Les meilleurs orga nistes de la Flandre occidentale s'y élaieot donné rendez-vous. L'assistance a été paiticulièrement émue lorsqu'on a vu s'asseoir, sur le tabouret d'or gue, un vieillard presque octogénaire, et dont peu de personnes avaient entendu parler. II se nomme Vande Weghe. Or, ce vieillard a fait tout bonne ment des prodiges. Il a exécuté plusieurs morceaux de sa composition avec une perfection admirable. C'est nn artiste dans toute l'acception du mot. Il est nourri des traditions de l'immortel Bach. Ses œuvres toutefois ont un cachet étrange et original. Mais il ne veut pas les écrire il se contente de jouer de mémoire. Ce digne vieillard, qui a passé modestement sa vie b Roolers, méritait certes d'oc cuper dans un cercle artistique, un poste plus digne de son beau talent. M. Pierre-Benoîtrevenu récemment delà Hollande, où il a dirigé la troupe des Bouffies- Parisiens se trouvait incognito b la séance. Quand il fut reconnu tout l'auditoire se leva spontanément et Ini fit uoe ovation des plus cha leureuses. Le soir, la Société d'barmonie, sons la direction de M. Derdeyn, a donné au jeune maëslro une brillaDte sérénade. On écrit d'Ostende, le 9 septembre: Un incendie, qui menaçait de prendre des proportions considérables, a éclaté cette après midi, vers deux heures, b l'édifice de notre station du chemin de fer C'est aux combles du bâtiment que le feu s'est déclaré, et orr n'a su b quelle circonstance ou b quelle cause l'attribuer. Pendant plus d'une demi-heure, le feu a été des plus intenses; les flammes s'élevaient b une hauteur de plusieurs mètres, et la fumée était si compacte que par instants les sommets de notre belle gare dispatais- saient dans ses tout billons.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1