le café. S'il est une substance dont la
consommation ait pris des proportions inouïes,
c'est assurément le café, presque inconnu encore il
y a trente ans dans les villages, et aujourd'hui
si répandu partout.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Londres, 16 septembre. Le Times dit que
le mariage du prince de Galles avec la prin
cesse de Danemark a été formellement convenu
Bruxelles et que le prince Albert avait désiré
ce mariage
La Haye, i5 septembre. Aujourd'hui a en
Paris, i3 septembre au soir. Un troisième
article de M. de la Guéroonière, dans le journal la
France, constate l'impossibilité de revenir sor le
traité de Villafranca.
en cette ville. L'on sait que cette neuvaioe a l'avan
tage d'attirer uoe énorme sfïïueoce de moode.
On écrit d'Ostende. le i4 septembre
Le train de plaisir de Douvres Ostende,
annoncé en Angleterre avec tant de fracas, a
eu lieu hier soir. On avait annoncé 4oo cartes
de délivrées/'Emeraode ne suffisant point pour
embarquer tout ce monde, une dépêche arriva
de Douvres Ostende pour mander un auxi
liaire. Le Topaze fut expédié sur-le champ.
Ces deux vapeurs sont rentrés notre port;
le premier a débarqué 3i voyageurs et le
deuxième 35.
Ceci peut réellement s'appeler une mysti
fication. Cest beaucoup d'embarras pour peu de
besogne l'avenir on fera bien de ne pas trop
se fier des promesses et d'y regarder deux
fois avant de brûler inutilement du charbon.
LL. A A. RR. le prince de Galles, les
princes et princesses de Danemark et leur suite
ont quitté Bruxelles hier malin 10 heures.
A dix heures cinq minutes, le convoi royal
express-train est parti pour l'Allemagne.
Un accident qui a eu des suites déplorables et
qni eût pu déterminer un grave incendie s'est
produit samedi b la tombée de la nuit dans nn petit
cabaret de la rne de l'Homme-Chrétien b Bruxelles.
La cabaretière jeune femme âgée de s5 ans, et
enceinte, éclairait son mari sur le comptoir, où il
était en train de verser de l'huile phologèneoo de
chiste, dans une lampe-carcel, lorsque l'allumette
qu'elle tenait b la main communiqua le feu b cette
substance très-inflaromable et détermina une forte
explosion. La malheureuse eut les vêtements immé
diatement enveloppés de flammes, et, en proie b
une terreur non-réfléchie, elle eut l'imprudence de
se précipiter éperdue dans la rue, pois dans une
maison voisine pour réclamer du secours, et cela
avant qoe le cabaretier eût pu se reconnaître lui-
même, et se rendre compte de ce qui se passait.
Les personnes du voisinage se dévooèrent pour
sauver la pauvre femme, mais déjb le feu avait
occasionné d'affreuses brûlures b la gorge et an côté
gauche. Ces voisins éprouvèrent également des
brûlures mais de peu de gravité aux mains. Il
en fut de même de la vieille mère du cabaretier
qui se trouvait dans la pièce où s'était déclarée
l'explosion.
L'état de la cabaretière inspire de vives inquié
tudes; un prêtre survenu peo après l'accident
a donné b l'infortunée les secours et les consolations
de la religion.
On écrit de Bruxelles b une feuille ministé
rielle: Le journal l'Observateur, dont les destins
sont changeants, comme a dit Béranger, retourne
de nouveau aux mains de MM. Maynz, Vaoden-
daele et C*. Voici comme: vous savez qoe M.
Briavoinne avait acheté dernièrement cette feuille,
au prix de quarante mille francs. M. Briavoinne, en
ce marché, a négligé jusqn'b ce jour une simple
formalité, c'est de payer la chose achetée. Les
circonstaoces que traverse M. Biisvoinne, eo ce
moment ne faisant pas prévoir que les quarante
mille francs en questioo doivent sortir do domaine
des fantaisies chimériques, les vendeurs de l'Ob
servateur se seraient décidés b reprendre leur
marchandise.
Les personnes qui ont vu de près le Roi,
dimanche, b Laeken, s'accordent dire qoe l'état
de santé de S. M. est excellent, et son rétablisse
ment complet.
Il est assez probable que le Roi viendra en ville
pendant les prochaines fêles natiooales.
Une arrestation importante, dit le Journal
de Liège, a été opérée samedi c'est celle d'un
nommé de Sprévenus de vols, d'escroqueries
et de faux en écriture.
Ce jeune homme, qu'on avait dû renvoyer il y a
quelque temps d'une bonne maison de commerce
de Liège, où il était employé, s'était fait, depuis
lors, agent d'assurances pour compte de deux
Sociétés différentes, desquelles il avait reçu une
quantité d'imprimés.
Ayant quitté les nouvelles fonctions qu'il avait
obteooes, il avait trouvé bon de travailler pour son
propre compte, et il assurait en imitant la signa
ture des agents principaux de ces sociétés; il rem
plissait b cet effet les polices d'assurances, délivrait
les reçus et empochait tranquillement l'argent des
personoes qui contractaient avec loi. Qu'on juge
de leur désappointement si uo sinistre les avait
frappés?
Au moment de son arrestation, le sieur de S.....
était habillé des effets d'un moosieur dont il avait
ouvert la malle, la nuit précédeote, dans un loge
ment qu'ils habitaient en commun.
Les dernières nouvelles qu'on reçoit du
Borioage sont assez satisfaisantes; une soixantaine
d'ouvriers ont repris leurs travaux samedi matin.
C'est on ouvrier menuisier de la commune
d'Ans qoi a obtenu le lot de 5o,ooo francs an
tirage au sort des actions de la ville de Liège.
Jeudi, 4 courant, un affreux malheur est
venu jeter la désolation dans la famille de M.
Raynal, de Soulobres. Son fils aîné, âgé de i4 ans,
revenait de la chasse où il avait été surpris par la
pluie. Saisi par le froid et trouvant la maisoo dé
serte, il alla se blottir dans un four, chauffé de
la veille, dont la porte se referma sur lui. En
l'absence de tout secours extérieur, l'infortuné fit
sans doute d'inutiles efforts (c'est ainsi du moins
qu'on explique les blessures portées b la tête) pour
ouvrir sa triste prison, où, après de longoes re
cherches, on l'a trouvé sans vie, asphyxié proba
blement par la chaleur. [Écho de la Dourbie.)
Un acte de sauvagerie extraordinaire vient
de se passer b Gotlignies. Mercredi vers g heures
du soir, François Staquet, scieur de long b Gottig-
nies étant sorti de chez lui pour aller chercher un
seau d'eau b nn risseau qui passe b une ceotaiue de
mètres de sa demeure, traversa, dit la Gazette de
Mons, un champ d'avoine fauchée appartenant au
sieur Ferdinand Bram de la dite commune. Celui-ci
ayant vu un homme passer sur son champ d'avoine,
prit son fusil et mit en joue Staquet heureusement
le fusil rata.
Alors, Bram, fou de colère, s'élança sur le
malheureux Staquet et lui porta sor la tête plusieurs
coops de crosse de son fusil. Staquet tomba enfin,
sous les coops de son adversaire; mais, voulant
achever sa victime, celui-ci, qui était accompagné
d'un énorme chien de cour, le fit mettre en pièces
par l'animal. L'auteur de cet acte de férocité a été
arrêté et mis b la disposition du procoreur du roi.
Les blessures, quoique très-graves, ne sont pas
mortelles.
Si on a pu sigoaler en Belgique uo manqoe
de gibier de poil et de plume depuis l'ouverture de
la chasse,il n'ena pas étédemême dans le Limbourg
hollandais. Lb, les perdreaox ont bien réussi et les
- lièvres abondent. Oo nous renseigne des journées
de chasse vraiment glorieuses dans lesquelles cioq
chasseurs ont abattu près de 3oo pièces.
Les cafés se multiplient b un tel point qu'il sera
bientôt, si cela continue, impossible de faire dix
pas sans en rencontrer. L'usage do café remonte au
xvii° siècle; Marseille est la première ville de
France qui, en 1671, ait vu s'ouvrir on café
public; Paris n'en eu! qu'en 1672. Le Prosper
Alpinus, qui voyagea en Egypte il y a environ
deux cents ans. Mais selon le Maronite Fausto
Nairone, le café fut découvert par le prieur de
quelques moines, après qu'il eut été averti par un
homme qui gardait des chèvres 00 des chameaux
que quelquefois son bétail veillait et sautait toute
la nuit. Le prieur ayant soupçonné que cela était
dû b uo fruit dont ces bêtes se nourrissaient, voulut
en essayer la vertu, et il trouva que c'était un bon
remède contre le sommeil c'est ce qui l'obligea
d'en faire prendre b ses moines pour les empêcher
de s'endormir pendant les offices de la noit.
Ceci nous rappelle une certaine étymologie de
l'antimoine. Un manuscrit cité par Perrault dans le
Rabat-Joie de l'antiquité dit qu'un moine alle
mand eu ayant fait manger b des pourceaux et
remarqué qu'ils en devenaient extrêmement gras,
s'imagina qoe, s'il en donnait b ses confrères,
il augmenterait leur embonpoint: il fut bien
trompé dans son espoir, car tous en moururent. De
lb le nom d'antimoine donné b ce minéral. Mais
revenons au café. L'opinion que c'est une substance
nuisible est mal fondée l'infusion du bon café est
une liqueur stomachique digeslive; elle accélère la
circulation, favorise la digestioo et développe
surtout les facultés intellectuelles. A part les en.
faots et quelques individus exceptionnels, le café
convient b tout le monde, et particulièrement aux
tempéraments lympathiques et aux vieillards. Due
femme est morte l'an passé en Suisse, b |'âge
de i3o ans, qui n'avait toute sa vie vécu qqe
de café. Oo trouve dans le commerce plusieurs
sortes de cafés; les principales sont le café Moka
qui est le plus estimé; il est petit, jaunâtre et
presque rond; le café Boorboo, plus gros et noies
arrondi le café Martinique, en grains volumineux
alongés, d'une couleur verdâtre; le café Haïti, |e
moins estimé; il est irrégulier, d'un vert clair
et blaochâtre.
Chaque espèce diffère par ses principes con
stituants, mais on trouve dans toutes un acide qni,
suivant Cadet de Gassicourt, est de l'acide galliqoe,
et que Paysse a appelé acide cafique, le regardant
comme uo acide particulier; on y rencontre aussi
une substance végétale particulière. C'est la torré
faction qui donne an café son arôme suave; elle y
développe en même temps do tanoiu et uoe hnile
empyreumatique amère et aromalique b laquelle il
doit sa propriété excitante. La méthode de dépla
cement par l'eau bouillante est le meilleur mode de
préparation; elle consiste b faire traverser par nne
qoantité d'eau bouillante le café réduit en pondre
et enfermé dans uo philtre. L'arôme sera d'antaot
mieox conservé, si l'on a soin de ne le moudre qu'an
moment de s'en servir. Bien que le café passe sans
conteste pour tenir les gens éveillés, on ne voit pas
que, depuis qu'il est d'au usage si fréquent, on
dorme moins au sermon et l'Académie que do
temps de nos ancêtres.
lieu l'ouverture solennelle de la session législative.
Le discours prononcé b cette occasion par le Roi
constate que le royaume des Pays-Bas continuel
entretenir des relations amicales avec les puissances
étrangères et rend hommage b l'armée et b la
marine coloniales.
Le gooveroemeot s'occnpe de différentes réfor
mes b introduire dans les institutions coloniales et
du développement des moyens de communications
b l'île de Java, ainsi que de la loi sur le contrôle
financier des colonies.
Des mesures seront prises pour assurer l'exécu
tion de la loi sur l'émancipation des esclaves aux
Indes occidentales.
La situation financière est excellente et permet
tra de faire les dépenses nécessaires b la construc
tion des chemins de fer de l'Etat, b l'émancipation
des esclaves et b l'amortissement de la dette
nationale.
Le discours du Trôoe a annoncé enfin que le
projet de loi sur la révision do système d'impôts
est achevé et qu'il sera présenté sons peu aux
États-Généraux.
De même qoe l'nnité italienne sans Rome est
nne chimère, de même l'idée d'une fédération de
l'Autriche avec la puissance italienne en Venétie
serait nne illusion.
Il est également impossible de reconstituer les
petites nationalités qui, malheureusement pour les