Barcelone, i5 septembre. Une trombe d'eau s'est abattue sur notre ville. Les rues sont transformées en torrents, où les hommes se dirigent la nage. ANGLETERRE. FRANGE. PORTUGAL. ITALIE. AUTRICHE. PRUSSE. ALLEMAGNE. peuples et les souverains, étaient autant de garni sons de l'Autriche Florence, Parme et Modène. M. de la Guéronnière voudrait une grande fé dération de deux États considérables l'Italie do Nord et l'Italie dn Midi. Rome, placée entre ces deux États, leur servirait de trait d'union et de lien. La papauté, dominant moralement cette fédéra tion, ferait de Rome la capitale de l'Italie, tout en Ini conservant son caractère exceptioooel de capi tale dn monde chrétien. M. de la Guéronnière soutient l'impossibilité de maintenir b Naples l'état de choses actnel. Il con state que les moyens conciliants ayant été épuisés relativement h Rome, il est nécessaire qu'un con grès se réunisse pour résoudre la question sur les bases suivantes: Division des trois États, unis par le lien fédératif; garantie, par l'Europe, do terri toire pontificalformé par Rome et le patrimoine de S'-Pierre; la souveraineté des Marches et de l'Ombrie serait réservée au Saint-Père, b qui payerait un tribut le souverain qui en conserverait l'administration. Une union militaire, diplomatique, juridique, douanière et monétaire serait établie entre tous les États de l'Italie. M. de la Guéronnière termine en déclarant qu'il n'a nullement la prétention d'être l'interprète du gouvernement français. Un certain nombre de maisons se sont écrou lées. Les pertes sont incalculables. Les journaux anglais publient quelques détails sur le terrible incendie qui vient d'avoir lieu b Liverpool, dans le work-bouse (salle d'asile). Le feu s'est déclaré la nnit, dans un escalier éclairé au gaz, conduisant an dortoir des enfants. On ne s'est aperçu de l'incendie que lorsque les flammes eurent complètement envahi le dortoir. De prompts seconrs ont été apportés néanmoins, on a constaté la mort de vingt enfants et de denx nourrices. Nous extrayons ce qui soit d'une correspondance parisienne Trois familiers de la maison étaient réunis au Palais-Royal, c'était le jour du départ ponr Biar ritz, et ils attendaient le prince qui, s'était rendu présenter ses devoirs b l'angoste voyageur et lui demander par la même occasion les clefs de Rome. Après une longue attente, le prince arriva enfin, mais il fut aisé de juger dès le premier aspect sur sa physionomie que sa mission n'avait obtenu qu'un médiocre succès. A dire vrai, le prince était fran chement en colère, il en était suffoqué; ses familiers attendaient qu'il prît la parole. Un cigare! dit le prince. Voici, monseigneur. Et du feu Le prince s'alluma, et dans son trouble, il fourra tout brûlant son havane dans la poche de son pantalon. Que faites-vons, monseigneur? Votre Al tesse on le voit bien, ne craint pas le feu! Cette flatteuse observation fit rentrer l'Altesse en elle-même. Savez-vous, reprit-il, ce que l'Empereur n'a répondu Ces propres paroles Je ne retirerai pas mes troopes de Rome. Vous serez débordé par la révolution, ai- je répliqué. Eh bien, j'ai dit vrai; en ce moment, je ne donnerais pas quarante sous du trône de mon cousin ni de celui de mou beau-père. Cette anecdote est considérée ici comme for mant l'ultimatum ou plutôture de la question romaine. La veille, le prince conservait encore une luenr d'espoir, car il avait répondu pas encore b quelqu'un qui lui disait Eh bien, monseigneur, tout est donc flambé là-bas? Tout est flambé en effet, tous les feux sont éteints.., par ordre. On lit dans le Courrier du Nord Beau coup d'individus, habitant les campagnes, tirent vanité de leur force physique. De Ib des paris éxeentriqoes qu'ils paient souvent fort cher. La semaine dernière, un journalier de Lecelles, le nommé S... parie qu'il soulèvera sur son dos un tombereau pesant plusieurs milliers. La gagenre est tenue. Notre imprudent passe soos la voilure, et, grâce b un effort sorhnmain, le tombereau est soulevé, mais b quel prix! S... avait ressenti une forte commotion interne et s'était affaissé snr lui-même; depuis ce moment, il est agooisant dans son lit, et sa mort est inévita ble. Il laissera deux enfants orphelins. Voici la statistique assez curieuse des permis de chasse qui sont délivrés en France La moyenne des permis de chasse est d'environ s55,ooo, produisant 2,325,000 francs pour les communes. On voit que, sous le rapport exclusive ment fiscal, la délivrance des permis n'est pas une ressource b dédaigner. Mais il paraît que, malgré la vigilance des maires, beaucoup de personnes réus sissent b échapper b cet impôt, car on évalue b 455,000 le nombre des braconniers, soit un chas seur pour trois braconniers. Poor la plupart de ceox-ci, c'est une industrie qu'ils exercent, un profit qu'ils poursuivent. Les départements où l'on livre le noms de permis sont la Corse, la Lozère, la Loire, le Lot, la Corrèze, i'Ariége, !e Cantal, la Creuse, les Basses-Alpes et les Landes. Ceux où l'on en délivre le plus sont la Seine-Inférieure, l'Aisne, Seine- et-Oise, Seine, Nord, Oise, Seine-et-Marne, Somme, Calvados et la Marne. On pent donc établir en principe que le nombre des permis de chasse est proportionnel b la richesse de chaque département. D'après une évaloation faite au minimum, la moyenne du prodoit est, pour chaque chasseor, de 5o fr. En multipliant cette somme par le chiffre de 600,000, formant le nombre total des chasseurs régulièrement munis et des braconniers, on a 3o millions de francs pour l'importance de la chasse réelle en France. Quelques statisticiens l'estiment b 4o millions. On écrit de Lisbonne au Pays Les préparatifs ponr le mariage du Roi avec la fille de Victor-Emmanuel se poursuivent sans interruption. Les artistes qui ont été chargés de monter le diadème que dom Luiz offrira b sa future ont terminé l'œuvre qui leur avait été confiée. Il est d'un grand prix eten outre du plus grand mérite artistique. Le navire qui doit aller chercher la jeune princesse b Gênes est désigné; c'est la corvette Bartholumé-Diaz, dont le Roi était commandant tant qoe son frère dom Pedro régnait. Une douloureuse nouvelle arrive d'Aquila. La Le fleuve Vellioo a débordé le 8 septembre, inon dant la commune voisine d'Antrodoco. Les pro priétés ont souffert de grands dégâts trente maisons, l'église et le couvent ont été renversés; on dit qoe cent personnes ont été noyées. Les corps de beaucoup de victimes ont été retrouvés. L'Alleanza de Milan (organe de l'émigra tion hongroise) vient de publier nn article deman dant que toutes les municipalités italiennes signent nne Adresse an Roi ponr soliciter la grâce de Garibaldi. Au sujet de l'amnistie, on lit dans les Nationalités La princesse Pie va devenir l'ange protecteur de l'Italie, et son mariage fournira nne occasion benrense de couper court b tons les embarras. Le jour du mariage sera celui de l'amnistie! Un journaldans un plaidoyer contre la peine de mort, publie l'article suivant, qui, malgré l'horreur do sojet, a bien son degré de cnriosité Lors de l'apparitionb la fin du siècle dernier, de la terrible machine dn docteur Guillotin, ce nouveau moyen de mort mit en émoi toutes les têtes médicales de l'Europe. Le docteur Guillotin prétendait, et il le croyait, qoe la mort ainsi don née était pins douce qn'aocnne mort, et qoe la ruptore des vertèbres, des nerfs et de tous les or ganes dn cou tuait tont le corps b la fois et instan tanément. A Vienne, on fit des essais; j'en rapporterai on. On devait exécuter des empoisonneurs. De célèbres médecins qui avaient déjb controversé la thèse dn docteur Guillotin, obtinrent la permission de demeurer sur l'écbafaod pendant l'exécution. Chaque fois que le couperet abattit nne tête, celle- ci lenr fut remise; la première était celle d'nn jenne homme; les yeux étaient fermés, la langue sortait de la booche; huit minntes après la décol lation, on piqua la langue avec une épingle, elle rentra aossitôt, et la figure fit nne grimace de douleur. La seconde tête était celle d'une femme; elle avait les yeox ouvertset ses regards snppliants étaient accompagnés de pleors abondants; quatorze minutes après l'exécutionelle tournait les yenx do côté où on l'appelait. La troisième tête était celle dn pins coupable; 00 lui donna un soufflet, il ouvrit les yeux, sa figure se colora subitement et nne expression in dicible de colère et de férocité se peignit snr ses traits; ses regards étaient d'une parfaite limpidité et prenaient une expression indescriptible de douleur quand on touchait la section dn cou. La Gazette de Cologne emprunte b la Bermer Zeitung le fait suivant Un collégien de Colo gne, qui avait passé quelques jours b Elberfeld, était sur le point de retourner b Cologne et avait acheté des cigares et nne boite d'allumettes phos- phoriques. Une fois en route, il voulut allumer un cigare et s'efforça de tirer one allumette; elles étaient si serrées l'uoe contre l'autre, qu'il n'y parvenait pas; il fourra nne ongle entre elles; un morcean de phosphore se détacha et s'enflamma. Quoi qu'il eût détaché promptement le phosphore, il ressentit une vive douleur et peu après sa main était horriblement enflée. Il descendit b Dossel- dorf poor aller chez un médecin, qui loi déclara que l'amputation de la maio était nécessaire. Il ne voulut pas y consentir et retourna jusqu'à Cologne, où les médecins consultés déclarèrent qoe l'ampu tation du bras était orgent; il dut s'y résigner, a La question des duchés allemands paraît devoir entrer prochainement dans une phase décisive. Le comte de Berostorf a, en effet, adressé b la date du 22 août, b M. Belan,. représentant de la Prusse auprès du Danemark, one note qui peut être envisagée comme un ultimatum. Cette note, remise tout récemment, ne serait cependant exécutoire qu'après la solution du con flit entre le ministère et les Chambres prussiennes, au sojet des armements. De son côté, M. de Recbberg a aussi adressé au Danemark, b la date do 26 août, one notre fort conrte, mais accompagoée d'un mémorandum, dans lequel l'Autriche déclare être fermement résolue b soutenir les réclamations contenues dans la note prussienne.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 3