D'YPRES. REVUE POLITIQUE. 46me Année. No 4,692. LE PROPAGATEUR La cour de cassatioo de Milan n'a pas encore désigné la cour d'assises de«ant laquelle seront renvoyés les vaincus d'Asproiuoote. Garibaldi et les principaux chefs de l'expédition seraient seuls ois en jugement; tous les autres prisonniers seraient amnistiés. L'état de santé de Garibaldi est amélioré. Le chirurgien Parlridge a exploré sa blessure et a mandé au comité garibaldien de Londres que l'état général du blessé est assez satisfaisant. En attendant le procès des chemises rouges, les tribunaux sardes viennent de se prononcer sur l'affaire du Diritto, poursuivi pour avoir publié la lettre de Garibaldi de Marsala sor le combat d'Asprouioute. Le journal a été condamné 2,000 fr. d'ameude et k dix-huit mois de prison pour offense la personne du Roi. Tout est en désarroi k Turio. Le ministère ne sait où donner de la tête et l'opinion publique s'agite dans une confusion inexprimable. Ni en baut ni en bas, personne ne sait plus où il en est. Un seul point reste clairement, nettement établi c'est que les généraux sont maîtres de la politique. Nous lisons dans plusieurs correspondances de Rome que le roi François 11 a réuni dernièrement autour de lui les principaux représentants de l'émigration des Deux Siciles. Sa Majesté les a remerciés de la fidélité qu'ils gardent k la grande cause du droit et de l'indépendance nationale. Elle les a assurés que, de son côté, elle maintenait et renouvelait toutes ses promesses de Naples et de Gaëte, protestant qu'elle ne se proposerait jamais pour but de ses actions que le bonheur de son peuple et la gloire de soo pays. Elle leur a recom mandé eufiu l'union dans one même action, comme l'unité dans un même pi incipe, afin de consoler les douleurs du présent, et de préparer les espéraoces de l'avenir. Les correspondances ajoutent que le Roi a autorisé chacun de ses auditeurs k répéter ses paroles k ses amis absents. L'arrangement entre le gouvernement et la Chambre des Députés en Prosse, que des dépêches de Berlin faisaient entrevoir avant-hier, n'a pu se conclure. Les propositions supplémentaires du ministre de la guerre n'ont pas paru acceptables a la commission chargée de les discuter. Elle a donc décidé, k l'unanimité, qu'il n'y avait pas de négo ciations possibles sur le terraiu où le cabiuet posait la question. Sa résolution sera soumise aujourd'hui k la sanction de la Chambre. Le conflit entre le gouvernement et la Chambre s'est donc plutôt aggravé qu'aplani. Le Reischrath autrichien a repris ses séances le t5 septembre, et il a voulu inaugurer ses travaux par one adresse k l'impératrice pour la féliciter du rétablissement de sa santé. L'assemblée a pris cette décision debout et k l'unanimité. Le gouvernement russe se dispose k protester contre les stipulations du traité de paix qui con cèdent k la Turquie le droit d'ouvrir une route militaire au travers do Monteuegro. Il soutiendrait que ces dispositions sont incompatibles avec les traités de i858 et engagerait les puissances k joindre leurs protestations k la sienne. ras-g fiS7 Les manifestations déplorables qui ont eu lieu mardi devant la demeure de M. Proodhon, rue du Conseil, k Ixelles, et qui on! nécessité une procla mation de l'autorité communale, se sont renou velées mercredi soir avec plus de tumulte et de violence. Une foule considérable assiégeait le domicile du proscrit, les uns portant un drapeau, les autres des torches et tous criant, hurlant et vociférant des injures contre un homme auquel ils voulaieot faire un manvais parti. Deux compagnies de la garde civique ont dissipé les rassemblements avec l'aide de la gendarmerie et de nombreux agents de police. Plusieurs arrestations ont eu lieu. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. M. Ducariu, professeur du collège S'-Vincent k Ypres, est uommé curé de l'hôpital de Notre- Dame k Cour irai. M. De Poorler, élève de l'Université catholique, est nommé vicaire de S1*-Walburge, k Bruges. M. Claeys, vicaire k Deerlyk, passe en la même qualité k Lissewegbe; il est remplacé k Deerlyk par M. Delbecque, vicaire k Bavichove. M. Van Reuynghe, prêtre au séminaire, est nommé vicaire k Bavichove. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Une qnestiou des plus graves pour les chasseurs vient d'être jngée par le tribunal civil de Marseille, dans son audience du 10 septembre courant. Le sieur B...propriétaire aux enviions de Marseille, avait placé autour de son poste, avant l'ouverture de la chasse, le 20 juillet 1862, des appeaux (pinsons et autres). Un garde champêtre et un gendarme ont dressé procès-verbal contre ce propriétaire pour avoir chassé en temps probibé, h Caide d'appeaux. Ce procès-verbal n'a point été fait dans l'intérieur de la propriété, qui est entourée d'une clôture continue faisant obstacle k toute coruiuunicaiioo avec les héritages voisins. Le propriétaire, de bonne foi, pensait être k l'abri des prohibitions de la loi sur la chasse, et qu'il pourrait chasser eu tout temps dans son enclos avec des appeaux et appelants, le seul mode de chasse possible k Marseille. Le tribunal a jugé que l'on pouvait dresser procès verbal de l'extérieur de l'enclos, et qoe le fait de chasse avec appeaux ou appelants dans un enclos avant l'ouverture de la chasse constituait, d'après les prescriptions des articles 9 et 12 de la loi dn 3 mai i844, un délit de chasse aux engins prohibés. Cette décision n'est point conforme k l'opinion générale des chasseurs de Marseille, qui croyaient avoir le droit non-seulement de chasser ou faire chasser daos un enclos en tout temps et saos per mis de chasse,mais encore d'employer, dans l'exer cice de ce droit, tous les procédés, moyens de chasse, engins y compris, surtout les appeaux et appelants. Le tribunal civil de Marseille a basé sa décision sur un arrêt de la cour de cassation chambre réonies, du 26 avril 1845. On assure qu'appel sera interjeté. NÉCROLOGIE. Mardi est mort k Liège le général-major pen sionné A. C. Gaucbin, officier de l'Ordre Léopold et décoré de la croix cominémorative. Cet honorable officier avait pris uue part très-active aux événe ments de 1851Entré au service comme cadet en 1821il avait été admis k la pension en 1859, pour cause d'infirmité. On lit daos le Progrès de Lyon Le maréchal de Castellane, souffrant depuis trois semaines, est mort mardi soir, k trois heores de l'après midi. M. le comte de Castellane, maréchal de France, sénateur, était âgé de soixante-quatorze ans; il naquit k Paris le 21 mars 1787. Son père avait été député aux États généraux de 1789. Il entra comme simple soldat au 5* d'infante rie en 18o4, et passa dans toute la série des grades inférieurs. En 1806, il fit la campagDe d'Italie en qualité de sous- lieutenant. Il fut nommé lieutenant en 1808, après la première campagne d'Espagne. En 1809 il fut décoré k Wagram. Capitaine en 1810, il fit la campagne de Russie, fut nommé chef d'escadron k Moscou, et colonel major du 1" régiment des gardes d'hon neur en 1813. Rallié k la Restauration, il fot nommé colonel des hussards de la garde en 1822. L'année sui vante, il prit part k la guerre d'Espagne. Le gouvernement de Juillet l'envoya, en 1831dans la Hante-Saône avec une brigade de cavale'!^. Il prit part au siège d'Anvers en i83'2 et devint pair de France en 1837. Appelé en i85o au commandement de Lyon, il fut nommé sénateur en i85i, puis maréchal de France le 2 décembre i852. Depuis cette époque, il est constamment resté k Lyon et avait su s'attirer l'estime et le respect de tous. Une des célébrités, ou plutôt une des singu larités de ce siècle, le nain Colibri est mort k Autun dans la nuit de jeudi k vendredi, k l'âge de 3o aus. Il naquit k Schlamesdorf (Denemark) et s'appelait Christian Henrich Brockstedt, il était fils de Peter- Frederick Brockstedt, journalier, et de Angel Catharina Auraohr. NOUVELLES DIVERSES. Le charançon, cet insecte si nuisible au blé, et qui infeste les greniers de nos cultivateurs, marchands et boulangers, a résisté jusqu'k présent a toutes les recettes pharmaceutiques employées pour ariêter, eo les détruisant, les énormes préju dices dont il est la cause. Un fermier vient de trouver, assure-t-on, un excellent moyen de chasser les charançons, de son grenier. Voici comment il opère il prend de la graine de chanvre, des feuilles de sureau et de l'ail; il broie le tout ensemble et le répand par petites fractions sur les plaDcbes du grenier. Assurément cet expédient est des pins économiques, et n'exige pas de difficile préparation. Aussi croyons-nous devoir, dans l'intérêt des cultivateurs et des autres parties intéressées, le leur indiquer. Les principaux quartiers de la capitale offrent en ce moment la plus grande animation. Il arrive une foule d'habitants de la province et de l'étranger pour venir assister aux Jêtes du 32* anniversaire de l'indépendance na tionale.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1